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Chansons et Slams
feelyoursoul : Paradis toxiques
 Publié le 14/10/12  -  4 commentaires  -  3993 caractères  -  56 lectures    Autres textes du même auteur

Slam.


Paradis toxiques



Des paradis s'effondrent
Paris s'inonde sous les bombes
Des larmes de sang succombent
Et les sans-abri guettent,
Gardent le sourire le monde
Est comme un spleef mal roulé
Une onde omnibulée qui
S'échappe malgré elle par instants
Les hommes survivent par instinct
Soignent des maux comme on cicatrise des balles
Et des vagues valsent
Au rythme des bals
Dansant sur la piste dévalent
Des listes électorales se crispent
S'étriquent, s'insultent
Le poing levé scrute
Au-d'ssus des criques
Les falaises mortes s'agrippent
Luttent, s'agitent lentement
Un éclair foudroyant !
Tchèk le firmament

Et l'aurore
Rallume mes souv'nirs
La nuit snif
L'aube éclaire ton spleef
Rejoins l'rang
Caresse le vent
Éteins ton spleef
Rallume !
Des jours d'couleurs
Vive le spleen !
N'est pas le spleef ni le speed
Mais juste des splendeurs spoliées


Paradis estropié
C'est l'chant des exilés
Une symphonie oblique
Au mic m'embarque
Addict
Des paradis toxiques débarquent
Des boussoles boostent la bourse
S'console, s'consume, dégringole
Assume c'qu'on fume
Nos tunes s'envolent
Aussi vite qu'un tuning
Dernier round sur le ring
On passe du Yin au Yang
Parle la langue du Bling-Bling
On bande et crache comme un Big Bang
Une belle ballade de beng beng
Dans une boîte à gang bang
On gangrène nos peurs
Comme un gun dans une boîte à gants
Gamberge dans un gros gamos
Une grosse tir'lire c'est l'carosse qui tire les noces
Attire Éros
Un kir et vamos !
Pour un décor à la Melrose Place
On s'offre des roses contre des jolies caisses
En manque d'amour on blesse nos portefeuilles
Laisse nos âmes en deuil
Sèche nos larmes en feuille
De papier
On s'brûle comme OCB
Nos blessures inhibées
On hurle exhibé
En quête d'un futur
On prend d'la dure
Mais on veut d'la pure présence !
Un ciel en signe de réminiscence
Mate les étoiles qui dansent rayonnent
Le réel danse résonne
Une mélodie danse ronronne
Et la musique danse s'envole
Comme une pluie et qui danse et sonne
Sur un air quittant son sol


Et l'aurore
Rallume nos souv'nirs
La nuit snif
L'aube éclaire ton spleef
Rejoins l'rang
Caresse le vent
Éteins ton spleef
Rallume !
Des jours d'couleurs
Vive le spleen !
N'est pas le spleef ni le speed
Mais juste des splendeurs spoliées

Paradis exploité
C'est la parade des opprimés
Un soir de fête
Les pètes s'enchaînent
Illuminent !
Comme un prophète on s'enchaîne
Mime la bonne parole
Les martyrs pullulent racolent
Un mélange de pilules dans un verre d'alcool
On explore, décolle, implore, explose
Comme une bulle immobilière implose
On s'immobilise fier d'hier
On s'frétille fredonnant nos prières
Perplexe on prévoit des prouesses et progresse peut-être
Perdu comme un piéton sur l'périph
De pauvres passagers fictifs
Pour un ciel exhaustif
Les anges tombent
Guettent, gardent le sourire
Le monde
Est comme une poudre mal sniffée
Une ronde hypnotisée qui
S'échappe malgré elle par moments
Les hommes survivent par romance
Ivres, ils dansent rayonnent
Et le réel danse résonne
Une mélodie danse ronronne
Et la musique danse s'envole
Comme une pluie qui danse et sonne
Sur un air quittant son sol

Et l'aurore
Rallume leurs souv'nirs
La nuit snif
L'aube éclaire ton spleef
Rejoins l'rang
Caresse le vent
Éteins ton spleef
Rallume !
Des jours d'couleurs
Vive le spleen !
N'est pas le spleef ni le speed
Mais juste des splendeurs spoliées


 
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   funambule   
14/10/2012
 a aimé ce texte 
Un peu
Je sais, c'est injuste mais j'ai un peu de mal face à certains raps ou slams en ce qui concerne les excès d’allitérations, conférant un "sur-joué" que mes jeunes années auraient peut-être su saisir . Le genre veut ça, comme il est péremptoire souvent dans le propos. Je note ici que la modeste présence de la première personne et la façon de dire, descriptive, imagée... et laissant place au(x) doute(s) retranchent dans le bon sens à ce que j'avance en préambule. Suis-je largué ou pour part, l'écrit est adressé à certains initiés? J'ai cherché "spleef" dans mon moteur de recherche préféré; un autre sens, interne à certains milieux existe-t-il? J'imagine, j'entends mentalement, l'effet possible produit sur un public par le rythme (indéniable) du flux des mots (je parle bien de "ce" texte) qui, sans métrique fixe et de rimes en assonances déboule en première lecture en produisant son effet hypnose. En m'astreignant à plus de lenteur, j'ai goûté à certains passages, certaines subtilités.

Je n'ai pas tout le bagage ni la passion pour entrer complètement en ces terres de mots... mais l'ensemble me paraît honnête et issu d'un talent qui, en élaguant un peu devrait offrir plus de force et de profondeur, paradoxalement de richesse, à ses écrits.

   brabant   
14/10/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Feelyoursoul,


Authenticité est le mot qui m'est venu à l'esprit dès la lecture de la première strophe de ce ce slam (il y a de la tripe là-dedans, de la vraie. lol), authentique, sincère et percutant car il y a ici une vraie cadence (l'exergue est superflu), vous avez le sens du rythme et je me suis très vite retrouvé à regretter de ne pas avoir la bande sonore. Le passage "Dernier round sur le ring/On passe du Ying au yang/...[jusqu'à].../Dans une boîte à gang bang" (qui est pourtant pour moi le moins bon dans le sens où il semble bien plus un jeu alors que le reste est fond, fond fondamental !) doit sonner du tonnerre/du feu de Dieu !

Peut-être trop intellectualisé sur la troisième strophe en ce qui me concerne (suis jamais content hein ? lol) car j'eusse 'réellement' aimé que tout/tout au long le réel dansât sans se farder de philosophie ni de métaphysique (ce que je dis n'est pas contradictoire, c'est une question de dosage) :
"Une mélodie danse ronronne
Et la musique danse s'envole
Comme une pluie qui danse et sonne
Sur un air quittant son sol", le final de cette strophe est superbe !
Au diable les anges !

Vous m'avez conduit à apprécier le slam, ce qui n'est jamais gagné d'avance en ce qui me concerne !

Merci et Bravo à Vous !

   Charivari   
14/10/2012
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour.
Je crois que c'est la deuxième fois que je commente un de vos slams, et la deuxième fois que je vais dire la même chose : on retrouve dans ce texte les qualités et les défauts de beaucoup de slams. Celui-ci figurant parmi les bien écrits, je pense...

Ce qui me plait, c'est un langage qui pulse, et des sonorités qui font "bang-bang" et "bling-bling" même si à la longue ça lasse (et le slam, c'est long, c'est long...), je trouve, parce que ce jeu d'allitérations est un recours trop utilisé, -il s'agirait, selon moi, de varier un peu plus les effets rythmiques-, et puis aussi parce que la sonorité parfois prime sur le sens . Au rayon de ce qui m'a plu aussi, le "refrain", le spleen par opposition au spliff (perso, je l'ai toujours vu écrit ainsi, ou avec un seul F, en francisant) et ces splendeurs spoliées...

Ce qui ne me plait pas, et même qui m'agace franchement, c'est le ton "propagande révoltée" pour un message finalement assez creux, qui n'ose pas vraiment être politique ou rebelle. Existerait-il un seul slam sans verbe à l'impératif ? Ici, l'idée, si j'ai bien compris, ce serait "arrête de fumer des pétards et vit, même si le monde c'est de la m...", non ? Ok, mais est-ce vraiment la peine d'en rajouter, de parler de Paris qui s'inonde sous les bombes, ou évoquer des larmes de sang ? N'est-ce pas un peu exagéré ? Et dans la même première strophe, nous voilà levant le poing, mais sans savoir pourquoi... Et ça, je n'aime pas, vraiment pas.

Pour résumer, c'est objectivement bien écrit, avec çà et là de bonnes images... Mais c'est long et ça le thème est trop vague.

   Anonyme   
1/12/2016
 a aimé ce texte 
Pas ↑
Est-ce le fait de trouver pratiquement dans le genre de slam, toujours les mêmes formules, je finis par ne pas sentir la profondeur que j'attends d'un tel écrit, là, on tombe dans la banalité d'un discours sans trop de reliefs.

Je dirai un long, bien trop long "bla-bla" qui devient monocorde et monotone. Je me suis ennuyé à vous lire, je suis resté sur ma faim. J'aurais aimé qu'il y est un peu d'originalité, que l'on sorte un peu des sentiers battus, j'aurais aimé un texte qui me captive pleinement.

La forme est correcte.


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