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Chansons et Slams
fouzh : je croise des visages
 Publié le 18/04/12  -  9 commentaires  -  1764 caractères  -  145 lectures    Autres textes du même auteur

je croise…


je croise des visages





je croise des visages
des millions d'entités
vulgaires et obstinées

je croise des visages
mille et une possibilités
malsaines et déplacées

visages creusés
par la fatigue ouvrière

qui envoient valser
les notables, les nantis, les roturières

visages marqués
par dix mille ans de lutte

à moitié concassés
par dix mille ans de chute

le matin dans le T E R
ça pue l' contemporain
la mort et la misère

la mort… et la misère

je croise des visages
des ombres aveuglées
par les p'tites couleurs télévisuelles

je croise des visages
d'un monde surpeuplé
d'âmes vides et consensuelles

visages largués
d'une fratrie automate

qui part gerber
leur cancer à l'eau plate

visages marqués
par dix mille ans de peur

à moitié concassés
par dix mille ans de douleurs

le matin dans le T E R
ça pue le sale destin
l'angoisse et la misère

l'angoisse… et la misère

je croise des visages
aux grands yeux apeurés
en rang d'oignons sur les quais

et moi au milieu
emporté par le flux nerveux
j' suis l' mouv'ment et je m'en veux

le matin dans le T E R
ça pue le sale destin
l'angoisse et la misère

l'angoisse… et… la misère


 
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   leni   
18/4/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une chanson triste Le texte évoque les visages qu'on croise au jour le jour de notre époque sans pitié C'est écrit sobrement et le texte fait mouche Le chant est lancinant comme une prièreLa melodie est jolie et la voix bien posée C'est une manière de blues blanc Ca pue le sale destin L'angoisse et la misère Belle osmose entre le texte et le chant Bravo Leni Gaston Ligny

   Arielle   
18/4/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
La chanson triste du grand troupeau qu'on voit très bien se précipiter vers les quais de l'abattoir au rythme saccadé de ses vers courts et de sa musique répétitive et lancinante.

L'effet recherché par l'auteur "qui part gerber (son)cancer à l'eau plate" est très bien rendu mais je dois être une incorrigible optimiste ... j'aurais aimé entrevoir une infime lueur d'espoir, un rien de rêve dans cette grisaille.

Il me semble déceler une une incohérence dans le vers qui amalgame notables, nantis et roturières, ces dernières appartenant à la classe populaire qui travaille de ses mains d'après le TLFi

   Arielle   
18/4/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
La chanson triste du grand troupeau qu'on voit très bien se précipiter vers les quais de l'abattoir au rythme saccadé de ses vers courts et de sa musique répétitive et lancinante.

L'effet recherché par l'auteur "qui part gerber (son)cancer à l'eau plate" est très bien rendu mais je dois être une incorrigible optimiste ... j'aurais aimé entrevoir une infime lueur d'espoir, un rien de rêve dans cette grisaille.

Il me semble déceler une une incohérence dans le vers qui amalgame notables, nantis et roturières, ces dernières appartenant à la classe populaire qui travaille de ses mains d'après le TLFi

   brabant   
18/4/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Fouzh,


Votre chanson m'a pris aux tripes, c'est comme si j'avais reçu un gros coup de poing dans l'estomac. En ce sens elle est terriblement efficace et je peux vous dire qu'elle a produit son effet sur moi. Je vous certifie que, bien que d'une noirceur absolue - sans nuance - j'aime à l'écouter et même à me la repasser en boucle. Curieuse mésalliance avec votre voix poétique, colorée.

Ceci dit, comme Arielle, je pense que vous avez mélangé les notables, les nantis avec les roturières. Rencontre-t-on ceux-là dans le T E R ? Ceci dit, le cancer à l'eau plate me dérange un peu également... Je ne vois pas très bien le rapport entre l'eu plate et cancer. Enfin les dix mille ans de lutte, dix mille ans de peur sont probablement là pour la commodité du nombre puisque nous n'en sommes tout au plus qu'à 7000 ans ou un peu plus d'Histoire au grand maximum.

Bon, ben, bravo quand même !

:)

   Anonyme   
18/4/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
J'ai moyennement apprécié ce texte qui céde trop à certaines facilités.

Tout d'abord Fouzh je vous fais un vrai compliment qui vient du fond du coeur: vous chantez comme Cabrel et j'adore ça. Il y a surement l'effet "accent du Sud", mais pas que, un certain phrasé, une certaine mélodie.

Passons.

Je trouve votre ballade un peu moyenne parce qu'elle véhicule des bons et des mauvais clichés. C'est dommage d'avoir repris ce cliché de l'ouvrier opposé au notable. Il y a une rhétorique derrière ça que je n'ai jamais trop aimé parce qu'elle cantonne trop les gens.
Mais j'ai adoré cette "évidence" du TER qui me fait penser au métro parisien, au RER, et de cette inévitable cohue/ruée des matins et des soirs.

La dernière chose que je reproche au texte c'est le manque d'optimisme, comme si rien ne pourra changer. Je ne partage pas ce point de vue et donc je trouve ce texte trop sombre. Mais c'est quelque chose de subjectif je l'avoue.

Au final un texte imparfait mais qui m'a plu par certains côtés, et par votre voix. Merci pour ça.

   Charivari   
22/4/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Une chanson qui potentiellement pourrait être magnifique, mais, tant pour l'interprétation que pour l'écriture, il manque un petit quelque chose, à mon avis, pour parfaire le tout.

Le chant est intéressant, on est entre Cabrel et Bill Deraime, et la mélodie est bonne, hélas, on sent l'interprète qui n'est pas encore à l'aise avec sa chanson, la batterie écrase un peu trop le tout, on attend que ça monte crescendo, et ça reste à l'état embryonnaire.

Pour ce qui est du texte, j'adore l'ambiance, c'est très bien vu, et globalement bien écrit, avec des formules très bonnes, comme "visages marqués par dix mille ans de lutte / à moitié concassés par dix mille ans de chute", avec sa variante, "dix mille ans de peur". On a un mélange de social, de politique et d'animique vraiment super, pas follement orignal, mais qui correspond très bien à une ambiance blues. Hélas, le texte, comme la musique, n'évolue pas assez à mon goût, ça reste la même idée tout au cours du texte, avec des couplets interchangeables.

mais c'est quand même une belle chanson...
(PS . le cancer à l'eau plate, j'ai pas trop accroché non plus, et c'est vrai que si la chanson prend un tour social, parler des notables dans le TER n'était pas forcément une très bonne idée)

   funambule   
23/4/2012
 a aimé ce texte 
Bien
Un petit mouchoir sur l'accent à l'interprétation ne m'aurait pas dérangé (sans parler de le renier). Du coup, la mise en musique avec "les moyens du bord", si elle est agréable est un peu anecdotique. Elle me permet cependant de confirmer que les petits "décalés de pieds" perdent un peu de leur efficacité par le manque de rigueur de ces derniers sur l'ensemble du texte. Ce n'est pas trop gênant ni rédhibitoire... juste un peu moins efficace.

Sinon, l'idée, le côté sombre sans chercher autre chose que le "contemplatif" dans cette "galerie humaine" qui évite l'énumératif. Je déplore un peu cependant le côté un peu "militant" du texte, pas que j'ai quelque chose contre mais il aurait gagné à se frayer un passage moins direct. J'adore la construction d'ensemble que je trouve excellente (avec le bémol que je citais au début).

Efficace tout de même.

   Anonyme   
23/4/2012
 a aimé ce texte 
Bien
J'aime bien cette modernité, ce poème urbain. Les visages qu'on croise, le matin blafard, le mépris exprimé qui est assez proche d'un dégoût. Ce n'est plus "je suis sale les poux me rongent" mais "ils sont sales les poux les rongent", ou presque.

"à moitié concassés
par dix mille ans de chute

le matin dans le T E R
ça pue l' contemporain
la mort et la misère"

   Anonyme   
5/12/2016
 a aimé ce texte 
Pas ↑
L'écoute ne fonctionne pas, tant pis pour moi.

Le texte est trop pessimiste, j'aurais aimé une petite touche de soleil, un sourire croisé, ça existe parmi tous ces visages.

J'ai eu l'impression d'avoir affaire qu'à des visages sombres, malheureux, déprimés, c'est déprimant au possible votre écrit. J'aurais aimé un écrit un peu plus nuancé, qui tourne un peu moins en boucle, en offrant une image déplorable de ces visages croisés, de plus je trouve le vocabulaire employé pour les qualifier trop excessif.

Dans son ensemble je n'ai pas vraiment apprécié ce texte.


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