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Poésie contemporaine
Francis : Mais vous n'étiez plus là
 Publié le 28/04/15  -  18 commentaires  -  715 caractères  -  301 lectures    Autres textes du même auteur

C'est une fermette abandonnée, livrée aux morsures du temps, peuplée de fantômes et de souvenirs d'enfance.


Mais vous n'étiez plus là



Au centre du hameau, un calvaire, une enclave
D’un passé révolu, honorait les absents.
Leur nom était gravé sous les pieds d’un Christ hâve ;
L’hiver les marmottait en longs gémissements.

Auprès du monument, une frêle chaumine
Le torchis lacéré par les griffes du temps
Attendait le retour de l'oiseau ballerine
Qui viendrait y nicher au début du printemps.

J'imaginais devant cette maison en ruines
La grille, le muret coiffé de capucines,
Les lilas embaumant les allées du jardin.

Et le cœur aux aguets, dans les limbes du soir
Je me souvins de vous. Je vous cherchai en vain.
J'ai souri à l'enfant qui passait sans me voir.


 
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   Vincent   
28/4/2015
 a aimé ce texte 
Bien
D’un passé révolu honorait les absents.

je ne comprends pas ce vers

pour moi un calvaire n'honore pas les absents mais le Christ, il servait beaucoup aussi à protéger les terres

je ne suis trop emballé par votre sonnet

que vous avez publié en poésie contemporaine

Je me souvins de vous. Je vous cherchai en vain.

vous répétez le vous tout de suite

j'ai aimé l'écriture sans plus

votre poésie manque de puissance, de force

   Anonyme   
5/4/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,
Belles images, restes des vies d'avant, mémoire effilochée, les fantômes du passé sont en nous jusqu'à ce que nous les oublions, sauf quelquefois quand "le cœur est aux aguets, dans les limbes du soir."
Ce passé, quand l'enfant joue et n'enregistre apparemment rien de ce présent qu'il dévore à pleine joie de vivre, nous revient, "lacéré par des griffes du temps", "en longs gémissements".
Un beau poème sur la nostalgie, une déchirure peut-être, même si le sourire la voile un peu, quand on aperçoit cette enfance lointaine, cette insouciance que l'on cherche en vain.
Beaucoup d'émotion se dégage de ces lieux morts, et de votre texte tout en douceur qui coule léger à la lecture.
Bravo pour cette belle peinture.

   troupi   
12/4/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je me suis bien représenté l'oiseau ballerine faisant sa danse nuptiale
mais presque tous les vers offrent une agréable surprise, jusqu'au double passé simple du vers 13 que j'ai trouvé bien choisi. La chute est également bien trouvée.
Vous l'aurez compris j'ai vraiment aimé ce sonnet parce-qu'il est vraiment bien écrit.

   papipoete   
13/4/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
elle est toujours debout la fermette de mon enfance, avec son torchis lacéré par les griffes du temps. Cette chaumine qui menace ruine me renvoie naguère, avec ses chers habitants quand les lilas embaumaient, quand de fraîches capucines coiffaient le muret.
Mais " vous " n'êtes plus là, un Christ hâve penche la tête sur la gravure de vos noms éteints.
Et l'auteur voit, en fermant les yeux, passer ici l'enfant invisible qu'il était.
De bien doux alexandrins hors du classique, mais beaux, pour peindre cette vision de ce qui fut, de ce qui demeure!
Le 1er quatrain est ma strophe préférée avec ce " marmottait " dont je découvre le sens, et ne manquerai pas de placer au gré de mes vers à venir.

   Anonyme   
28/4/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Francis.

Je découvre avec vous le verbe marmotter, chez nous on dit plus
souvent marmonner.
J'aime bien l'oiseau ballerine comme surnom de l'hirondelle.
Le torchis lacéré par les griffes du temps.
Et les lilas embaumant les allées du jardin me remémorent
mes propres souvenirs.
Une bonne nostalgie se dégage de l'ensemble même si je ne comprends pas bien le dernier vers : peut-être vous cachiez-vous
pour épier cette chaumine des souvenirs lorsque l'enfant
que vous fûtes surgit à son tour ?

   Anonyme   
28/4/2015
Salut Francis

De bien belles images dans ce sonnet contemporain.
J'ai découvert le verbe marmotter, que j'ai pris au prime abord pour un synonyme d'hiverner (bicose la marmotte) mais dont le sens se dévoile au second hémistiche.
J'ai particulièrement aimé "l'oiseau ballerine".
En revanche, je trouve que "Christ hâve" est mal venu , non que je sois christianophobe, mais j'ai l'oreille sensible et la sonorité de cette expression n'est pas des plus heureuses.
Je te conseille donc de revoir le vers 3

Merci Francis

   Lulu   
28/4/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ce sonnet est vraiment magnifique.
Seul bémol : "Christ hâve" sonne vraiment mal. J'ai d'ailleurs, personnellement, tendance à lire Christehâve... ce qui alourdit le vers à chaque fois.

J'ai bien aimé voir ce hameau en ruines qui m'a fait penser à un roman d'Andreï Makine... J'ai bien aimé les images, le ton, et le fait que vous relatiez un instant ; celui où le poète découvre les ruines qui ont des choses à dire tant elles évoquent. Cet instant est renforcé par le dernier vers qui marque le passage du poète "J'ai souri à l'enfant qui passait sans me voir" ; instant qui aurait pu être prolongé, mais qui s'achève parce qu'il s'agit d'un sonnet et que vous ne pouviez aller au-delà des quatorze vers.

Le titre complète bien l'ensemble.

   leni   
28/4/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
bonjour Francis
Un sonnet de belle facture qui flirte en nostalgie sans excès
J'aime l'ensemble mais j'ai un faible pour ce quatrain;

uprès du monument, une frêle chaumine
Le torchis lacéré par les griffes du temps
Attendait le retour de l'oiseau ballerine
Qui viendrait y nicher au début du printemps.
Sa lecture est d'une belle sonorité
A la relecture la nostalgie laisse place à la sérénité

fort joliment écrit MERCI à Toi
Amitiés Leni

   Automnale   
28/4/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Quel joli, tendre et émouvant petit tableau de maître !

Un hameau, un calvaire honorant les absents, une frêle chaumine au torchis lacéré par les griffes du temps... Et des souvenirs d'enfant.

Contrairement à d'autres commentateurs, j'ai aimé le Chris hâve... Je ne sais s'il sonne ou non bien, mais je trouve que ce qualificatif, peu utilisé, donne de la force au texte.

J'ai aimé, aussi, "'L'hiver les mamottait", le mot "chaumine", le retour de l'oiseau ballerine... J'ai imaginé la grille et le muret d'antan coiffé de capucines...

La fin, teintée de douce mélancolie, est sublime. Elle me touche en plein coeur :

Et le cœur aux aguets, dans les limbes du soir
Je me souvins de vous. Je vous cherchai en vain.
J'ai souri à l'enfant qui passait sans me voir.

Je suis presque certaine, Francis, que l'enfant vous a vu...

Du coup, tellement émue, j'ai oublié d'ajuster mes lunettes pour vérifier la ponctuation... J'aurais mis "Le torchis lacéré par les griffes du temps" entre virgules... Et peut-être aurais-je (mais je réfléchis encore) supprimé la virgule après aguets, pour la mettre après soir...

Bravo et merci, Francis, pour votre magnifique sensibilité.

   Anonyme   
28/4/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Francis.
Fort jolie peinture, empreinte de nostalgie certes, mais laissant place à l'émotion des souvenirs.
On le devine, ce " hameau avec son calvaire honorant les absents ".
Superbe dernier tercet.

   Damy   
28/4/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un seul nom était-il donc gravé sous les pieds du Christ ? Peut-être le patronyme d'une seule et même famille qui habitait seule le hameau ? Ou bien faut-il tout simplement un pluriel ?

J'ai beaucoup aimé la délicatesse de votre écriture, la chaumine, l'oiseau ballerine, les capucines, les lilas dont on respire le parfum.
Cette ruine semble être une première découverte ("j'imaginais") et pourtant, j'ai le sentiment, au dernier tercet, que c'est l'auteur lui-même, enfant, qui l'avait habitée. Je n'en aimerais que plus ce retour aux sources, ce pèlerinage.

Merci beaucoup, Francis.
(PS: je suis d'accord sur les remarques concernant la ponctuation du commentaire précédent).

   Anonyme   
28/4/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Francis... De belles images du passé, une nostalgie omni présente et quelques vers de grande qualité, particulièrement ce second quatrain...

Auprès du monument, une frêle chaumine
Le torchis lacéré par les griffes du temps
Attendait le retour de l'oiseau ballerine
Qui viendrait y nicher au début du printemps.

Un bémol, le Christ hâve pas très heureux à l'oreille... mais l'ensemble suffit au bonheur du lecteur que je suis... Bravo et merci !

   pepehache   
28/4/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'aime la description précise et imagée avec une touche de mystère. Le mélange du passé et du présent aussi
En première lecture le premier quatrain m'a un peu dérouté. un peu long pour une introduction, j'ai cru que le calvaire était le sujet du poème.
Une agréable lecture néanmoins.

   Anonyme   
28/4/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
La fermette était là. Elle l'est toujours, d'ailleurs. Mais vous, vous n'y êtes plus, et la fermette se meurt de votre absence.

C'est trop triste...

   Myndie   
29/4/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Francis,

Vos souvenirs alliés à votre talent et à votre sensibilité, cela donne une très jolie mise en scène de vos fantômes. Cette fois encore votre plume nous offre de belles images et ces expressions subtiles auxquelles elle nous a habitués, et voilà un texte d’une grande puissance d’émotion.
Moins séduite par l’âpreté de ce « Christ hâve » et par le côté un peu convenu de ce vers :
« Le torchis lacéré par les griffes du temps », mais totalement conquise par la joliesse de vos expressions « « l’hiver les marmottait... »
« l’oiseau ballerine »
« La grille, le muret coiffé de capucines »
et par la douce tristesse du dernier tercet, magnifique.

Merci Francis

   Louis   
30/4/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un poème habité par l'absence et la nostalgie.
Le regard du poète se porte d'abord sur un « calvaire », qui rappelle les absents, rappelle les noms des vivants d'autrefois, les « marmottant » l'hiver en « longs gémissements ». Il ne subsiste de la vie évanouie qu'une longue plainte douloureuse qui s'exhale du « monument », les jours sombres et froids, quand vient la saison hivernale.
Puis le regard se déplace, et nous invite à le suivre, vers une « frêle chaumine ». Elle a subi « des ans l'irréparable outrage », comme écrivait Racine. Un temps perçu comme une violence, une agression dans le cours de son passage, « torchis lacéré par les griffes du temps ».
La maison en ruine attend un printemps, une renaissance, un renouveau, mais ne viendra que « l'oiseau ballerine » ( superbe ! ), le vol léger, dansant au-dessus de l'écoulement du temps, mais pas plus qu'une hirondelle il ne fera le printemps d'une renaissance, et malgré son retour, et malgré sa danse, il ne pourra transgresser la dure loi de l'irréversibilité du temps.
Seule la mémoire redonne vie au passé, et renaissent, par l'imagination, la « grille » d'autrefois, le « muret », les « capucines, le « lilas ».
Vient enfin le souvenir de « vous » pour clore le poème, et tout semble mener à cette mémoire-là, celle d'un absent, celle de la personne qui a résidé dans ces lieux, cette personne si présente dans ces lieux par son manque.
Le dernier vers évoque un sourire : « j'ai souri à l'enfant qui passait sans me voir ». Cet enfant semble être le narrateur lui-même, et le sourire s'adresser à un passé révolu de l'enfance ressurgi un instant des profondeurs de la mémoire. Mais il est passé « sans me voir », il est passé dans son insouciance infantile, sans conscience des temps futurs et de leurs conséquences.
Un beau texte, sensible, nostalgique, mais d'une nostalgie adoucie par un sourire.

   Anonyme   
2/5/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir

Oui c'est bien un passé révolu ....perdu dans des souvenirs nostalgiques ! l'image présente est floutée même si elle embaume de lilas .On vous imagine devant les ruines replongeant dans le passé pour l'habiller tel qu'il était

J'ai ressenti cette émotion qui se laisse juste deviner avec pudeur, et j'adore le dernier tercet
Merci

   Marite   
6/5/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une douce nostalgie flotte sur ces vers. L'atmosphère de recueillement qui se profilait dès le premier vers a été gênée par "un Christ hâve", uniquement pour la fluidité du vers.
Mais, dès le vers suivant, nous accompagnons discrètement le visiteur dans sa démarche. Les deux tercets ont ma préférence avec une étoile supplémentaire pour :
" Et le cœur aux aguets, dans les limbes du soir
Je me souvins de vous. Je vous cherchai en vain.
J'ai souri à l'enfant qui passait sans me voir."


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