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Poésie contemporaine
Francis : Souvenir porcelaine
 Publié le 25/09/14  -  14 commentaires  -  713 caractères  -  295 lectures    Autres textes du même auteur

Mélancolie engendrée par les matins gris de septembre.


Souvenir porcelaine



Le souvenir éclos au jardin porcelaine
Hante l'univers gris de nos jours sans soleil.
Il court sur le chemin de l'enfance lointaine
Jusqu'aux matins frileux de nos nuits sans sommeil.

Tendresse d'un regard ou parfum de jacinthe,
Quand on veut le saisir, déjà il disparaît.
Nous le cherchons en vain dans un grand labyrinthe
Car le temps qui s'enfuit ne se pose jamais.

Le souvenir fleurit le marbre de l'absence,
Ravive les regrets ou trouble le silence
D'un trajet révolu que l'on fait à rebours.

C'est un instant furtif, le retour et l'errance
Au paradis perdu de nos jeunes amours
Qui vivaient un présent à l'éclat d'innocence.


 
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   Anonyme   
8/9/2014
 a aimé ce texte 
Bien
Bien que les poèmes nostalgiques m'intéressent rarement, je dois dire que je trouve celui-ci bien fichu, au propos à la fois doux et net. J'ai une grosse réserve sur le parallèle "sans soleil"/"sans sommeil" des deuxième et quatrième vers, il me paraît trop facile.

En revanche, les vers sept et huit me plaisent beaucoup, et même si les "jeunes amours" ont pour moi un parfum obsédant de déjà mille fois lu, de même que l'instant furtif et le paradis perdu, le dernier vers à mes yeux rachète beaucoup par sa candeur, sa simplicité et sa clarté ! Peut-être fallait-il tous ces clichés pour le faire mieux briller, je n'en sais rien.

Je n'aime pas beaucoup le titre, qui me semble trop insister sur le procédé du "jardin porcelaine" ; à mon avis, présenter ce procédé d'adjectiver un substantif dans le corps du poème suffisait.

   Robot   
8/9/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J'ai apprécié de lire sans déplaisir ce texte. Peut-être une impression de déjà lu pour certaines images mais lorsque l'écriture est plaisante il faut se laisser porter par la musique qu'elle génère.
J'ai goûté certaines métaphores comme:
"jardin porcelaine"
"Le souvenir fleurit le marbre de l'absence"

   Myndie   
13/9/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Les matins de septembre sont-ils vraiment si gris ? Ou alors, quand ils le sont, n’est-ce pas souvent pour mieux accrocher l'or et la flamboyance à leurs pinceaux ?
Je plaisante, car j'ai bien compris l'allusion, ce qui me donne envie d'écrire que voilà un poème de plus sur ce thème maintes fois traité en poésie.

Vous mêlez le temps intime, votre enfance, vos amours, au temps universel, le temps du monde, qui entraîne les fourmis que nous sommes vers un implacable destin. Vous parlez du passé, que vous considérez à partir du présent. Il en résulte une mélancolie très joliment exprimée.

J’aime beaucoup ce choix du terme porteur de sensations « porcelaine » pour désigner le souvenir (le jardin) : transparence, finesse, fragilité.
J’aime aussi les images que me suggèrent ces vers :
« Il court sur le chemin de l'enfance lointaine
Jusqu'aux matins frileux de nos nuits sans sommeil. »

« D'un trajet révolu que l'on fait à rebours. »

« Qui vivaient un présent à l'éclat d'innocence »

Malgré quelques évocations plus convenues, votre poème est un instant d'émotion qui nous rappelle les voix des grands poètes lyriques : vous auriez pu sans problème l’inscrire en poésie néo-classique.
Cependant je suis un peu frustrée car j’aurais bien aimé une issue moins conventionnelle qui s'éloignerait du simple constat amer : par exemple l’idée qu’on peut échapper à la servitude du temps par l’Art, qui contient toutes les promesses d’un monde absolu…
Avis tout personnel, évidemment :)

   leni   
25/9/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
bonjour Francis
Ce ne sont pas les sanglots longs des violons de l'automne Ce sont
les sentiments des violons de l'âme qui flirtent à nostalgie en déroulant le film de l'enfance Les images sont tissées au point de l'élégance J'aime le premier vers

Le souvenir éclos au jardin porcelaine:superbement sonore!

Tendresse d'un regard ou parfum de jacinthe,

Et ces trois vers d'orfèvre


Le souvenir fleurit le marbre de l'absence,
Ravive les regrets ou trouble le silence
D'un trajet révolu que l'on fait à rebours.



Un régal d'équilibre

Salut cordial Leni

   emilia   
25/9/2014
Ce « jardin porcelaine » évoque pour moi un lieu de recueillement orné d’objets fragiles et commémoratifs, face à une pierre tombale familiale évoquée par métaphore dans le premier tercet où « le souvenir fleurit le marbre de l’absence… », et devant laquelle le narrateur sensible laisse défiler un parcours de vie depuis l’enfance lointaine, s’arrêtant au passage du labyrinthe sur un regard tendre, le parfum d’une fleur aimée, en exprimant avec nostalgie ce goût de « paradis perdu » et « d’éclat d’innocence » réservés à l’enfance…

   Michel64   
26/9/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ah la nostalgie du temps enfui.
C'est vrai que des millions de vers ont été écrits sur le sujet, mais même si j'en connais très peu, je suis sûr qu'ils ne sont pas toujours écrits avec autant de sensibilité qu'ici.
Bravo Francis.
Peut-être nous parlerez vous du choix de ce mot: "porcelaine".

   Ioledane   
26/9/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Il y a des facilités dans ce poème (jours sans soleil / nuits sans sommeil, pauvreté de la rime disparaît/jamais ...) mais il s'en dégage pour moi un charme feutré, une émotion qui affleure. Le titre est très joli, et l'ensemble rend assez bien à mon sens l'évanescence et la fragilité du souvenir, en particulier celui de l'enfance.
J'ai aimé notamment "Le souvenir éclos au jardin porcelaine", "Le souvenir fleurit le marbre de l'absence", le "présent à l'éclat d'innocence" (où je vois un double sens sur le mot présent).

   patro   
26/9/2014
Ces vers me renvoient à un long cheminement dans un parc après un détour au cimetière (porcelaines ) . Les souvenirs refont" le trajet à l'envers" - dont parle Souchon - , l'émotion est sous-jacente mais une certaine sérénité fait accepter les bons et mauvais moments de la vie . ...après des nuits sans sommeil.
Je ne vais pas évaluer , je me sens trop touché personnellement- je ne serais pas impartial.

   Anonyme   
26/9/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir Francis... Désolé, je pensais l'avoir commenté dès sa parution, il semble que non...
J'ai bien aimé ce souvenir porcelaine, mélancolique sans être triste pour autant, et j'en ai apprécié la lecture, hormis le "déjà il disparait" du vers 6, un peu banal à mon goût.
Par contre, le vers suivant m'interpelle...

Le souvenir fleurit le marbre de l'absence.

Bien aimé aussi le tercet final, particulièrement ces deux vers...

C'est un instant furtif, le retour et l'errance
Au paradis perdu de nos jeunes amours...

Dommage que le dernier vers ne soit pas du même tonneau !

car le "Qui vivaient un présent" vient un peu ternir ce tercet, non pas pour ce qu'il dit mais par la façon de le dire...

Francis, la perfection n'étant pas de ce monde, votre sonnet est de bonne facture tant pour le fond que pour la forme...
Bonne continuation !

   Anonyme   
26/9/2014
Bonjour Francis

C'est la première fois que je découvre l'enfance, présentée comme un "jardin de porcelaine" et c'est peu dire que l'image m'enchante même si le premier quatrain déçoit un peu.

Le second en revanche me plait bien

"Tendresse d'un regard ou parfum de jacinthe,
Quand on veut le saisir, déjà il disparaît.
Nous le cherchons en vain dans un grand labyrinthe
Car le temps qui s'enfuit ne se pose jamais."

Surtout grâce à la rime jacinthe/labyrinthe

Merci Francis

   Louis   
27/9/2014
La « madeleine » de Proust se trouve dans un jardin, en ces temps d'un « univers gris de nos jours sans soleil ». Elle ne se donne pas au goût, ne se présente pas comme impression gustative, mais dans les sensations, visuelle et olfactive : «Tendresse d'un regard ou parfum de jacinthe ».
Elles naissent dans un « jardin porcelaine ».
Jardin de mémoire : tout en lui a la transparence de la porcelaine, et ce qui se voit à travers leur être translucide renvoie aux jours absents d'un passé ; tout a la fragilité d'une fine céramique : les « souvenirs éclos » sont évanescents, insaisissables, prêts à se rompre quand on cherche à les ressaisir : « Quand on veut le saisir, déjà il disparaît » ; tout dans ce jardin si triste s'offre comme vases ou bibelots, en matière kaolin, témoins d'un passé révolu.

Du souvenir « éclos » comme une fleur de porcelaine dans le jardin mémoire, on cherche sa source dans le passé, on cherche son origine lointaine.
Il faut, pour la retrouver, remonter les méandres du temps, « Nous le cherchons en vain dans un grand labyrinthe ». Le cours du temps n'est pas une longue ligne droite, un itinéraire tranquille et rectiligne.

Bien qu'insaisissable dans son contenu, le souvenir « fleurit le marbre de l'absence ». Superbe image, cette « absence de marbre ». Le marbre si dur, le marbre « pour l'éternité», dit-on, tout à l'opposé de la fine et fragile porcelaine, dure absence pour toujours d'un passé qui n'est plus ; dure absence comme marbre, pierre tombale. Le souvenir est une fleur sur le tombeau d'un passé à jamais défunt, une délicate porcelaine posée sur une plaque de marbre ; un petit fragment d'existence et de vie, qui sauvegarde encore dans l'urne, pour un instant éphémère, ce qui s'évanouit, dans le néant et l'oubli.
Son parfum, ses couleurs tracent un chemin dans l'esprit, un chemin « à rebours » vers un « paradis perdu », vers les « jeunes amours », ces amours premières auxquelles on revient toujours.
Tout se teinte sur ce chemin temporel de regret et de nostalgie.
Une triste floraison dans le jardin porcelaine, mais une belle floraison.

Un joli poème, Francis, à la nostalgie communicative.

   wancyrs   
29/9/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Salut Francis ;

Voilà une façon assez originale de définir le souvenir. Parfois on cherche des mots pour bien exprimer une situation, mais hélas on a pas toujours le talent de trouver des adéquats ; tu le fais si bien dans ton texte. J'aime :

Le souvenir fleurit le marbre de l'absence,
Ravive les regrets ou trouble le silence
D'un trajet révolu que l'on fait à rebours.

Merci !

Wan

   Lulu   
5/10/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je me reconnais partiellement dans ce poème, "Jusqu'aux matins frileux de nos nuits sans sommeil." La mélancolie est là, mais subtile, loin de toute lourdeur dans le style.

Dans l'ensemble, je préfère les deux tercets dont il me semble qu'ils sont plus travaillés, plus fluides. J'aime beaucoup l'image de ce vers ; d'autres l'ont déjà relevé : "Le souvenir fleurit le marbre de l'absence". C'est dire si le temps passe et si les souvenirs demeurent avec la dureté de l'absence qui jalonne parfois l'existence.

Un bien joli poème avec un bien joli dernier mot : "l'innocence" qui nous laisse songeur...

   Pussicat   
1/11/2014
Là j'aime bien.
Il y a une maîtrise dans l'écriture, le thème et les images choisies font appel aux sens, la vue, l'odorat, et l'originalité, la surprise est au carrefour de chaque vers...
Le premier vers est d'une grande beauté : "le souvenir éclos au jardin porcelaine"... et file la métaphore... l'enfance, la porcelaine, les tasses en porcelaine dans la vitrine bien rangées, sorties pour les occasions ... la rime jacinthe / labyrinthe est sacrément bien trouvée dans ce temps qui fuit et s'enfuit...
Je retiens :
"Le souvenir fleurit le marbre de l'absence,"
c'est beau !
Petit bémol sur "paradis perdu", usé... réf / le chanteur Christophe.
Bravo !


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