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Poésie classique
francissicard : Impressions new-yorkaises
 Publié le 11/07/15  -  9 commentaires  -  683 caractères  -  336 lectures    Autres textes du même auteur

Sonnet.


Impressions new-yorkaises



Dans sa peau de miroir la tige de métal
Perce l’éternité d’une griffe d’orage
Et repousse la peur à la porte d’un âge
Où le refus de l’aube est un crime fatal.

L’horloge de la vie et son long récital
Carillonne au zénith dans un bain de nuage
Que les orgues du fleuve embrouillent d’un plumage
Nacré par le frisson d’une braise en cristal.

Emmaillotant le ciel d’une larme en réglisse
Dans un papier de soie enrobé de cilice
La brume se dilue aux flancs d’un paquebot.

Un ange en sucre d’orge abrite sous son aile
Le mirage de mots qui sous leur fin jabot
Fondent le caramel d’une longue dentelle.


 
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   Anonyme   
11/7/2015
bienvenue francissicard

Très visuels, les deux premiers vers donnent le ton du poème : on y est à la fois dans la rigueur, pour la forme poétique, et l'imagination délirante, pour les images.
De miroir et de métal, c'est un New-York très contemporain que vous nous brossez ici. On s'attendrait donc à une poésie "de pointe".
Que nenni, vous utilisez le sonnet français, outil bardé de références mais qui remonte au néolithique (ou presque). N'est-ce pas un tantinet provocateur ?

Du coup vous nous mettez plein les mirettes avec des alexandrins sublimes.

"Emmaillotant le ciel d’une larme en réglisse
La brume se dilue aux flancs d’un paquebot."

L'irruption des sucreries: réglisse, sucre d'orge, caramel... dans cet univers de verre et de métal est jubilatoire.

Votre sonnet me fait penser aux toiles de Dali ou de Kush. Comme eux, vous associez la rigueur du trait à la folie des images.

J'ai ressenti à sa lecture une forte émotion esthétique. Vous nous rappelez à point nommé que la poésie est avant tout un art.

Grand merci francissicard et bravissimo.

   Robot   
11/7/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Ce n'est pas ainsi que j'imaginais New-York mais je ne la connais qu'à travers les livres et les reportages télévisés: Trépidante. Loin de cette image presque sereine. Une autre vision en tout cas.
J'avoue avoir beaucoup de mal à traduire ces impressions métaphoriques, c'est peut être là le défaut de ce texte car ce n'est pas clair pour qui n'a jamais visité cette métropole.
Mais les connaisseurs de la ville sauront sans doute les reconnaître, et l'auteur les expliquera sans doute si le poème est publié.
En tout cas cette promenade a été assez agréable.

   Anonyme   
11/7/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour

Les images des quatrains sont extrêmement puissantes comme
je les aime.Je ne citerai que le :
"Perce l’éternité d’une griffe d’orage"
Après dans les tercets, l'imagination débridée, peut-être pas assez maîtrisée, nous emporte dans un fleuve un peu plus nébuleux qui
rend la compréhension plus aléatoire.Un exemple :
"Le mirage de mots qui sous leur fin jabot".

Peut-être aussi un peu trop de : de ou d'

Bon, au final, un texte qui se lit avec plaisir où l'auteur montre
une grande imagination mais qu'il devrait apprendre à brider
quelque peu pour éviter de partir dans tous les sens et surtout
celui de l'impénétrabilité.

   Francis   
11/7/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Des vers qui soulignent la verticalité de l'architecture urbaine: perce, tige, zénith, nuage, ciel, ange... La brutalité de ce monde vertical fait de verre, de béton est adoucie par le registre lexical : emmaillotant, réglisse, soie, sucre d'orge, caramel, dentelle. Le mélange des deux visions donne l'originalité du texte.

   papipoete   
11/7/2015
bonjour francissicard; voici un sonnet de belle facture, mais aux alexandrins tellement métaphoriques, que je me perds en conjecture, ne parvenant pas à décoder le scénario! J'aurais pourtant voulu décrypter ce que votre plume dessina sur votre feuille blanche, car je vois des vers tel, " Nacré par le frisson d'une braise en cristal " qui m'impressionnent!

   Pimpette   
12/7/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je suis impressionnée par le boulot que représente ce beau texte....Je ne décrypte pas tous les vers faute de l'outillage nécessaire....mais j'ai une grande estime pour ce genre de texte...peu d'émotion, mais c'est de ma faute...et de l'admiration pour ces alexandrins qui marchent au pas cadencé à quelques jours du défilé du quatorze Juillet!

   Pussicat   
11/7/2015
Je ne connais pas New York et à dire vrai je m'en fiche un peu quand j'ai à lire un poème, et quel poème ! un sonnet dont chacune des strophes n'est composée que d'un seul vers, bravo !
quatre vers, un sonnet...

bravo pour les enjambements, vous devez avoir des articulations bien huilées pour filer un si beau coton new-yorkais.

je suis sensible à la qualité des rimes, pour la plupart féminines,

à la personnification des objets ( Dans sa peau de miroir la tige de métal / Perce l’éternité d’une griffe d’orage ),

ainsi qu'aux métaphores quand elles mêlent plusieurs éléments (Emmaillotant le ciel d’une larme en réglisse / Dans un papier de soie enrobé de cilice )

et enfin ce mélange subtil matières + éléments, encore une fois sur plusieurs registres ( peau / métal / nuage / braise / cristal / larme / réglisse / brume / sucre d’orge / aile / caramel / dentelle ).

Je retiens :
"Nacré par le frisson d’une braise en cristal", pour sa musique et son oxymore... superbe !

un texte que j'ai pris plaisir à lire et à commenter,
à bientôt de vous lire,

   Myndie   
12/7/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour fancissicard,

Voilà un très beau poème, un de ceux qui possèdent cette grâce particulière, ce pouvoir de "m'emmener autrement".
Vous avez délaissé l'aspect dépliant touristique au profit du visuel et de l'émotion. Bravo, car l'exercice n'est pas facile et en la matière, le créneau n'est jamais bien large.
Il y a de la magie dans vos images qui, en offrant une lecture filtrée du réel, appellent les sensations dans leur instantanéité. Pas de description primaire mais un raffinement métaphorique qui sublime véritablement la ville.
Ainsi par exemple, le gratte-ciel n'est-il pas visible : il n'est que suggéré ; et cette insistance à ne lui permettre que d' affleurer le rend encore plus impressionnant. Le reste est à l'avenant, de la soie de la brume aux orgues de l'Hudson.
Il faut bien de la délicatesse et un sens poétique certain pour savoir déclencher ce genre de chocs fortuits et de vertiges.

Je trouve le dernier tercet de toute beauté mais je pourrais citer tellement d'autres beaux vers : ( « nacré par le frisson d'une braise en cristal » )
En amatrice de la poésie urbaine, j'aime énormément votre regard de poète posé sur New-York.

   Anonyme   
16/7/2015
 a aimé ce texte 
Un peu
Ce n'est pas l'impression que m'avait laissé cette ville, mais il y a longtemps déjà.
"Et repousse la peur à la porte d’un âge
Où le refus de l’aube est un crime fatal."
là je dois dire que cela me paraît très artificiel et fort énigmatique! Même si la ville vit jour et nuit refusant ainsi l'aube je ne vois pas en quoi ce serait un crime fatal, si ce n'est pour la rime!
"Emmaillotant le ciel d’une larme en réglisse
Dans un papier de soie enrobé de cilice"
A la place de larme j'aurai plutôt vu âme mais cela ne donne plus un alexandrin! Et le deuxième vers ne fait-il pas redondance ?
Enfin dans tout ceci il y a une forte recherche d'originalité ce qu'il faut saluer.


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