Bonjour,

On dirait du rap avec ces rimes uniques. Avec un peu de connaissance prosodique, une alternance est reconnaissable. Je note aussi en me souvenant de l'incipit que le poème sonne avec RATP. Si j'ajoute plusieurs son de fin d'hémistiche, le poème appuie vraiment sur ces Hé hé hé !

L'histoire est un rendez-vous entre Amélie qui vient en métro et Sébastien qui l'attend sur un quai, l'une romancière et l'autre auteur. C'est peut-être un poème qui a un sens particulier pour des personnes...

Je trouve un intérêt musical, un contraste entre les propos et leur mise en vers, c'est un peu intello pour le jeu sur la forme et le vocabulaire.

C'est quand même potache du coup, et peut-être ironique envers le ton "rap" en étalant une "science prosodique", je n'aimerai pas vraiment ça.

Dans le genre : je ne savais pas où le mettre, prenez ça…

Je n'ai rien contre ces textes qui parlent clairement à leur lecteur. Mais on a quand même ici d'excessives louanges d’un présumé Sébastien (auteur, 10 quai de la Rapée), à la présidente du jury poésie RATP 2024 que tout le monde reconnaîtra (citée deux fois par son prénom) dont l'humour, si le texte était passé, aurait été sérieusement mis à l'épreuve.

Pour nous, lecteurs (par défaut) d'Oniris, simples témoins (et arbres benoîts de la forêt) de cette histoire de concours avorté, il est difficile de se mettre à la place de la destinataire de ce sonnet en "pé". On (je) ne devine pas ce qui a présidé au choix de cette rime. Concours râpé ? Mise en avant de son adresse (postale et à versifier) ? Ou bien des souvenirs en commun avec la présidente, charmante "pépée" ?

C'est bien écrit, nettement en néo, mais j’ai un peu tiqué sur les cinq phrases des deux tercets. Ça hache sérieux.
Cependant tout ceci a les airs d'une farce. Une mise en abyme, avec les réactions souhaitées par l’auteur sur son oeuvre humoristique et peut-être, en filigrane, la gloire assurée de remporter le prix (et d’être affiché à sa station de métro ?) Le rêve versifié d’une Cassiopée toujours aussi orgueilleuse (un brin d’autodérision)…

Un peu potache dans l'ensemble, mais qui n'essaie rien n'a rien.

Et puis, sur Oniris, on a plus de chances d’être publiés…

Il en suffit d'un de travers pour que la construction s'effondre.

S'il y a prouesse à la rime, il me semble que beaucoup de vers se tordent pour y parvenir, par exemple dès le 1° vers : "Le métro, fulgurant, fut tout à coup happé ". Happé par quoi ? Egalement "mauvaisement grippée". " Ou encore : "Son visage affichait un air un rien flippé" (?) ou : "Amélie médita sur le bon goût huppé" (?) et :"Dans l'extatique ciel, naviguait Cassiopée !", outre l'inélégance de l'inversion, je ne vois pas bien à quoi le poète veut en venir au final.
À part l'évocation du métro et de la rame au 1° quatrain, je ne vois pas dans le développement le rapport avec la RATP.

Mais j'ai peut-être raté le métro.

J'ai bien aimé : " Amélie, par le mélo"

Curieux texte présenté en néoclassique. Pourquoi d'ailleurs ?
L'histoire me semble d'un intérêt limité, presque trivial et l'écriture, parfois inégale.
Cependant à la lecture, il se passe quelquechose qui n'est pas inintéressant. Certains vers ont le "groove" et sonnent comme un rap ou un slam. Si on regarde par exemple les vers 2 et 3 ("Dans la rame, Amélie, par le mélo frappée, / Relut avec gaîté les amours d'Agapê") ils réussissent haut la main "l'épreuve du grand oral" quand on les scande. C'est même très amusant et festif. Dommage que tout ne soit pas de ce niveau. La deuxième strophe avec son lexique par exemple ("souvenir drapé", "mélancolie", "rêve échappée") renoue avec un registre plus "classique", comme si l'auteur avait hésité entre deux directions. Le texte pâtit de ce mélange des genres.

Je décèle aussi un petit coté "canaille et provoc" qui ne me déplaît pas dans la manière de se jouer des conventions avec cette contrainte quasi "oulipienne" que l'auteur a choisi de s'imposer : une rime "unique" (au plan phonétique, s'entend) mais respectant la sacro-sainte alternance M/F. Comme un pied de nez à la bienséance, à ce qui se fait et se pratique "normalement" quand on marche et écrit dans les clous. Il fallait oser, mais avant cela, y "penser" puis encore le "faire". Bravo ! C'est d'autant plus méritoire que seule une rime en "é" offrait par sa plasticité même cette étrange possibilité. Duplicité, diront les esprits mal tournés. Ce qui prouve au passage que le diable se cache bien dans les détails. Avec une telle rime, usée jusqu'à la lime et qui ne devrait être qu'à "usage unique", on pouvait craindre la monotonie. Le texte évite cet écueil en jouant des sonorités à l'intérieur même des vers, détournant utilement l'attention de notre ouïe. Astucieux.

Une remarque. J'ai un doute au vers 6 : "DANS son rêve échappée". Il me semble que l'on échappe "à" quelquechose ou que l'on s'échappe "de" quelque part. Peut-on s'échapper "dans" quelquechose ? Conclusion ? Ca pourrait être mieux, peut-être, mais ce n'est déjà pas si mal.

Bonjour Furax,

Comme si c’était comme ça .....serait pour moi la formule où se raisonne la puissance imaginative de l'éculé, du réchauffé...

Imagination fulgurante en votre poésie sans qui les évènements ne seraient pas ce qu’ils sont, c’est-à-dire ne seraient pas ; à vous seul convient peut-être l’épithète "d'extatique ciel"; ou, au moins, le persiflage égaré, doxal et frivole de cette étoile amoureuse.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

Tu as économisé un timbre, trop long pour être (à coup sûr) retenu par la RATP, trop insolent pour être apprécié par Nothomb. Ce texte nous retombe. J'aime beaucoup le démarrage de la rame. Les jeux de mots me vont, le tempo aussi, mais c'est un rien moqueur, du genre Amélie dans le métro et Zazie là, divague.

Un exercice de style plutôt bien réalisé, monorime à l'oreille, mais visuellement sexué si j'ose dire, vu l'attention portée à l'alternance du genre des rimes.
J'avoue que ce texte ne m'a pas transportée sur le plan poétique, mais j'ai voyagé quand même avec la RATP (qui rime aussi en pé) jusqu'à me demander : au fait, qu'y a-t-il au 10 quai de la Rapée ? Un message, une intention cachée ? Mais Google Maps ne m'a rien dévoilé de particulier.
Une lecture amusante, en tout cas, avec une sympathique "happy end".