Je trouve bien vu le schéma de rimes que vous avez choisi, qui illustre selon moi l'obsession du narrateur ou de la narratrice pour son poids et aussi son image ; il ou elle n'arrive littéralement pas à "casser" son mode néfaste de vie. Je suis en revanche réservée sur le calembour de la fin, mais bon, telle est votre décision de souverain(e) auteur ou autrice.
Le propos m'a paru affirmé, l'écriture nette. Le narrateur ou la narratrice exprime un mal-être qui va jusqu'à la détestation de soi, cela me touche. Mon moment préféré :
Il faut, mensonge et poids, commencer un régime ;
Élégante synthèse !

contemporain
Chaque matin, je me croise dans le miroir et je me déplais de tant grossir !
Il faudrait que... mais toujours, à un délice je succombe ! Avant tout régime alimentaire, c'est à celui du mensonge qu'il faudra m'astreindre !
NB une fable rigolote pour qui maigrit au top départ, moins pour celui que rien n'y fait... même une miette provoque une tonne !
Et versifier en sonnet ce thème me fait sourire ! qui ne s'est point haï dans la glace, mais laissé charmer par une friandise !
le second tercet est fort sympathique !
dommage que les tercets ne respectent pas l'agencement requis...
papipoète

Bonjour, un sonnet un peu pesant par quelques hiatus et rimes très approximatives: repentir/aigrir, mentir/déplaisir... le premier vers m'intrigue car a priori votre balance ne ment pas si on s'en tient à la suite.
Le sujet est incantatoire et semble même être un exutoire pour vous. Car d'un sujet que l'on traite souvent avec un certain recul et humour, vous l'abordez ici avec une vraie souffrance voire davantage. Ce n'est en rien une critique bien sûr mais juste un constat que je fais.
Ce poème me donne l'impression d'avoir été ecrit d'un seul jet, un peu comme le serait un billet d'humeur. Peut-être est-ce celà qui lui donne ses faiblesses.
Je l'apprécie quelque peu toutefois.
Merci pour votre confidence.

Hm permettez moi de douter que le régime soit la meilleur façon de ne pas s'aigrir, à mon humble avis, c'est tout le contraire.

Un texte qui met le doigt sur un des fléaux de notre époque, la dictature de l'image. Que de victimes n'a-t-elle pas faites ?

Un peu de compassion pour vous même, c'est la première étape.
Il faut d'abord faire la paix avec son corps pour ensuite, pouvoir en prendre soin et faire le nécessaire pour qu'il reste en bonne santé.

Mais vous le dites bien, la balance n'est pas d'accord avec votre point de vue sans doute biaisé par cette mauvaise estime.

Une réflexion que je trouve bien menée et qui parlera à beaucoup ( dont j'ai fait un jour partie)

Myo

Bonjour Gemini,

Ah, la dysmorphophobie, vaste sujet, qu'il s'agisse d'une image de soi pervertie par les canons véhiculés par un prisme médiatique, dictature du poids (ou, pour d'autres, des oreilles décollées), ou d'un regard de l'autre typiquement occidental et grossophobe (notons, au passage, que pour les chinois, ne pas avoir d'embonpoint passé la quarantaine est synonyme d'affaires périclitantes)...

Le régime, une solution ? Non, se faire plaisir passe avant tout. Donc, le mieux : choisissez un miroir à la surface concave. Essayez, vous verrez !

Edit : ça me rappelle une réflexion qu'on m'a faite il y a plusieurs années : "En fait, les gros, ils sont sympas..." pouvait-il en être autrement ?

Ce poème étant présenté en poésie contemporaine, on ne saurait lui faire grief de quelques entorses au classique qui ne nuisent pas à son esthétique. Comme toujours, Gemini traite avec distance et ironie une situation souvent mal vécue dans la vie; d'ailleurs le texte n'en cache rien. Mais c'est du Gemini, et la chute, avec son petit jeu de mots, apporte la détente nécessaire. Au moins, voilà un thème qu'on ne pourra pas accuser d'être rebattu en poésie !

Bonjour Gemini,

Un sujet qui préoccupe bon nombre de personnes et qui me plait bien.
La maîtrise du poids est devenue de nos jours une obsession, je connais bien ça, et le corps médical en rajoute toujours une couche en s'appuyant sur les méfaits du surpoids ou de l'obésité sur la santé.
Mon seul petit bémol, le dernier vers:
Maigrir sans m'aigrir? c'est un jeu de mots très habile et bien trouvé, mais certaines contraintes dues aux quelques restrictions alimentaires peuvent aigrir la personne .
Mais ce n'est que mon avis.
Un bon sonnet contemporain, dommage tout de même que la rime martyre/désir casse l'alternance rimes féminines/masculines, bien que la catégorie le permette.

J'ai la solution pour vous aider : jetez la balance à la poubelle car au menu ce midi : Terrine de canard en entrée sur toasts grillés, civet de sanglier au beurre salé sur son lit de bolets bordés d'une couronne de pommes dauphines vêtues d'une crème fraîche oncteuse fouettée dans son jaune d'oeuf. Plateau de fromage à volonté. Baba au rhum à la crème chantilly. Café. Pousse café. Vin au choix. Ça vous inspire ?
Pardon pour la digestion...heu...digression, c'était pour égayer votre régime.

Sinon, en utilisant l'adjectif d'origine religieuse, vous auriez évité ce petit couac à la rime en "ir" :
"Car c'est bien mon esprit qui subit en martyr" par exemple.
Mais je me demande si l'auteur n'a pas voulu martyriser la pauvresse disciplinée qui le lit.
Deux rimes pour grossir ou maigrir, une seule assonnance sur la balance, pesé c'est emballé. Des mots qui font le poids sur des alexandrins effilés.


Cristale