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Poésie classique
GiL : Éros et Thanatos
 Publié le 03/10/21  -  11 commentaires  -  842 caractères  -  343 lectures    Autres textes du même auteur

Hommage à Egon Schiele.


Éros et Thanatos



Ton regard nous atteint en plein cœur, Egon Schiele !
Ce talent torturé que ton siècle dément
Brise nos vieux tabous et notre aveuglement,
Ton art pétrit les chairs pour en faire son chyle.

Ce talent torturé que ton siècle dément,
Éros et Thanatos, démons de ta névrose,
L'ont fait jaillir, parfait, de sa métamorphose
Pour transmuer ton œuvre en un déchaînement.

Brise nos vieux tabous et notre aveuglement !
Déchire les poncifs, de ton trait virtuose !
Inflige-nous ces nus maculés de chlorose
Où le sexe est un cri, plus qu’un âpre tourment !

Ton art pétrit les chairs pour en faire son chyle,
Pour transmuer ton œuvre en un déchaînement
Où le sexe est un cri, plus qu’un âpre tourment :
Ton regard nous atteint en plein cœur, Egon Schiele…


 
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   Miguel   
24/9/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un bel hommage à cet artiste à la fois tourmenté et sensuel. On sent un souffle tout à fait symbolique d'une inspiration déchaînée et d'une vie brève mais riche. Les vers sont mélodieux et fortement rythmés, il y a là quelque chose d'épique. La forme apparentée au pantoum, avec ses vers récurrents, a quelque chose d'obsessionnel qui convient à l'évocation de ce talent un peu fou.

   Lebarde   
25/9/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Incontestablement un énorme travail que d’écrire ce poème qui redouble chacun des vers tout en conservant un sens et une continuité logique au propos.
Il s’agit sans doute d’une forme littéraire classique connue à laquelle je me garderais bien de donner un nom;
mon incompétence en la manière est bien trop grande, tout le monde le sait.

Par contre je connais un peu Schiele et sa peinture tourmentée et névrosée qui, avec son contemporain Klimt ont fait les beaux jours de « L’expressionnisme” autrichien dont ils sont les initiateurs au début du siècle dernier.

Il suffit de visiter les musées de Vienne qui possèdent tous un grand nombre de ses œuvres, toujours surprenantes, pour s’en convaincre.

Le propos est sérieusement documenté et l’écriture fluide, élégamment poétique malgré la difficulté du sujet abordé.
J’apprécie.

Merci et bravo.

En EL
Lebarde

   inconnu1   
3/10/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'aime les pantoums (ou autres formes à vers répétitifs), mais surtout lorsqu'ils permettent de renforcer un sentiment lancinant ou une atmosphère répétitive, accentuant l'ambiance qui se dégage d'un poème. J'ai apprécié le pantoum dans "Une vie" et j'ai adoré les reprises lexicales dans "rêveries nocturnes", mais j'en suis un peu moins fan dans un poème qui a pour but de rendre un hommage plutôt que d'exprimer des sentiments

Ici, j'avoue que j'y vois plus une performance technique et, mais c'est mon impression, je trouve qu'en regardant de trop près la forme on peut en oublier le fond et analyser plutôt que ressentir.

Ceci dit je ne peut que m'incliner devant la prouesse technique

Bien à vous

   Anonyme   
4/10/2021
Bonjour Gil,

Quelque-chose m'échappe:

Est-normal pour la catégorie que le second quatrain se termine par une rime masculine et que le 3è débute aussi par une rime masculine?
Logiquement, ce devrait être une rime féminine...ou je n'ai rien compris .
Existe t'il des exceptions?
Je sais pour le sonnet mais là ?

EDIT : merci, Gil de vos précisions.
C'est un bel hommage pour Egon Shiele, dont je ne connais pas grand chose, même rien et c'est toujours intéressant de découvrir cet artiste .
Concernant la forme, je n'ai pas suffisemment de connaissances pour débusquer d'éventuelles maladresses, mise à part celle énoncée, qui n'en serait pas une, selon Gil.
Une lecture agréable , fluide, et des alexandrins de bonne facture, cependant.
RE EDIT : Le commentaire de Cristale me réinterroge: classique? Néo?

   papipoete   
3/10/2021
bonjour GIL
Un hommage à ce peintre dont vous semblez, pour le moins admiratif ; des images torturées que votre plume, modélise en vers classiques mais que ma compréhension se refuse à analyser, et apprécier !
NB d'emblée, j'ai cru voir un " pantoum " puis, j'ai décroché...
Vous nous direz certainement le nom de cette forme fixe ?
Les admirateurs de ce peintre, viendront sous votre poème comme sous les cimaises d'une exposition !

   Cristale   
3/10/2021
Il s'agit d'une "Cyclanelle", forme inventée dans les années 2000 par Alain Dukarski, contemporain et ami de l'une de nos talentueuses auteures dont je ne sais si je suis autorisée à préciser son pseudo commençant par "My...et finissant par...die" et qui nous a présenté cette forme.

Ah mais oui, ce charmant poème devrait se trouver dans la catégorie néo-classique, forcément l'alternernance m/f du quatrain 2 au quatrain 3 est infaisable avec cette figure de style qui n'est pas une forme fixe classique établie.

Mais j'ai apprécié la poésie hommage à cet artiste aux oeuvres tourmentées. Comme toujours chez l'auteur, le vocabulaire élève la pensée vers le haut et la précision lexicale est remarquable.

De la belle ouvrage, bravo et merci GiL.

Cristale

   Provencao   
4/10/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Merci Gil pour votre poésie, où vous avez fort bien, je trouve décliné ce regard propre â Egon Schiele, si vrai en vos mots témoins d'une forte idealisation et d'une sublimation éloquente.

Au plaisir de vous lire.
Cordialement

   Myndie   
5/10/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Gil,

C'est un réel plaisir pour moi de découvrir qu'un auteur s'essaie et se frotte à la cyclanelle, cet exercice d'écriture qui semble de prime abord rébarbatif mais qui se révèle en fin de compte passionnant.
Comme l'a indiqué Cristale, cette forme poétique, inventée de toute pièce ne respecte en rien les règles de la prosodie classique et ne peut donc être classée dans cette catégorie.
Vous nous offrez de la belle ouvrage ; vous avez scrupuleusement respecté la construction quasi mathématique de l'ensemble et le résultat est là : musicalité toute particulière, résonance et puissance évocatrice.
J'applaudis la précision et la rigueur. Qui plus est vous choisissez l'alexandrin, ce qui donne encore plus de force à l'expression poétique (la cyclanelle peut aussi s'écrire en vers de 8 pieds).
Sur le fond, voilà une belle mise à l'honneur de ce peintre magnifique et torturé qu'était Egon Schiele. C'est une amoureuse de l'expressionnisme allemand qui le dit :).
Le ton que vous y mettez par vos vers exclamatifs, le choix des termes :
-« ce talent torturé que ton siècle dément » et là j'adore le double sens qui s'attache à « dément »,
-la chlorose, le sexe (un cri),
bref tout ici évoque à merveille le tourmenté Egon Schiele et son art.
Franchement bravo pour le choix de la cyclanelle car c'est bien la répétition qui suscite l'émotion esthétique, l'émotion poétique.
Et ce texte qui semble n'avoir ni début ni fin tourne sur lui-même à l'infini. Comme l'obsession. C'est d'une grande justesse.
C'est magnifique.

   Myo   
5/10/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Gil,

Il m'a fallu aller revoir quelques œuvres de ce peintre pour vraiment pouvoir apprécier votre écrit si finement construit.

Vous avez choisi une forme bien particulière qui permet de donner plus de corps à certains passages.
Une structure complexe qui demande beaucoup de travail pour garder une belle cohérence au propos, bravo!

Vous avez rendu, là, un très bel hommage à cet artiste avant-gardiste.

Chapeau bas !

   GiL   
10/10/2021

   Donaldo75   
11/10/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir GiL,

J'ai trouvé que ce poème rendait un bel hommage à ce peintre disparu trop tôt mais dont l'œuvre est à mon goût à l'image du vingtième siècle, torturée, tortueuse, violente, névrosée. D'ailleurs, tu emploies ces qualificatifs dans ces vers qui résonnent comme une chanson de cabaret.

Bravo, parce que ce n'est jamais simple de rendre un tel hommage à un artiste méconnu mais génial.


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