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Queribus
4/10/2022
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour,
La bonne surprise du matin. Franchement je ne pensais pas qu'en 2020 on puisse atteindre une telle perfection dans la poésie classique mais votre sonnet le prouve: Tout est bon chez lui, y'a rien à jeter. Histoire de pinailler quand même un peu: la pollution s'accroit fait, à ma connaissance 7 syllabes: po-lu-ti-on. mais pas de quoi fouetter un chat. Sur le fonds tout me semble parfait et décrit avec habileté et réalisme une journée parisienne qui commence mal (et ça doit arriver souvent). Je pense que vous devez avoir une longue pratique de la versification et le résultat est là. J'espère que vous nous enverrez d'autres sonnets de ce tonneau-là. Bien à vous. |
Lebarde
4/10/2022
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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"Le bruit des moteurs,
Les voitures dès l'aube y grondent comme un fleuve." Les odeurs, la pollution, la hargne des conducteurs, les fantômes lugubres, les trottoirs insalubres, les enfants qui pleurnichent, "dans le hall étouffant, Le vrombissement sourd des ascenseurs en marche." "Crénom" quel sinistre et épouvantable tableau de Paris que voilà! Pas d'arbres, pas de parcs, pas de monuments remarquables , pas d'avenues animées, pas de vitrines éclairées, pas de jolies passantes, pas de bateaux-mouches, pas d'amoureux sur un banc, pas de...bien d'autres choses encore que vous avez délibérément oubliées! Ce n'était pas le sujet, chacun l'aura noté! Oui bien sûr, Où donc est ce Paris, ville lumière, que le monde entier nous envie? Vous nous décrivez un Paris tellement repoussant et sinistre, mais avec un tel réalisme, sordide, une telle vivacité dans l'écriture, avec ce brin d'humour pince-sans-rire qui fait passer toutes les outrances et les lacunes que je vous pardonne volontiers parce que je sais bien que vous n'y croyez pas vraiment; c'est pour rire, n'est-ce pas ? Sinon vous nous présentez là un superbe sonnet dont le classicisme dénote certes avec le modernisme simple du propos, mais dont l'écriture, sans faute de prosodie, est plaisante, d'une élégance dans le ton et l'expression et remarquablement fluide . Sur la forme je noterai le classique dilemme synérèse/diérèse sur "bruit" et "pollution"; dans les deux cas vous avez retenu la synérèse et c'est très bien ainsi. Personne n'y trouvera à redire je pense. Globalement j'aime bien ce poème décalé parfaitement écrit dont Paris peut aussi parfois avoir besoin. Merci pour l'avoir avec ce brio. En EL Lebarde qui retrouve un plaisir serein à regarder par la fenêtre les mésanges se balancer sur les branches les plus fines du bouleau dans le jardin, loin du bruit et des clameurs |
poldutor
8/10/2022
a aimé ce texte
Un peu ↑
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Bonjour
Que dire de votre poème, copie (plagiat) de mon poète préféré J.M de Heredia. Vous avez avec, talent, utilisé deux rimes des Trophées : la 2ème et 3ème dans les quatrains et la 1ère/2ème, 1ère/3ème dans les tercets. Il y a peu de poésie dans ce texte, : zinc, ordinateur, crénom, ma Peugeot(!), je pense que c'est un parti pris volontaire, mais cela ne passe pas pour moi, peut être une autre fois. poldutor en E.L Cordialement. |
Anonyme
9/10/2022
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour,
La journée ordinaire d'un working man parisien, entre pollution, circulation pénible, grisaille et agoraphobie. Chaque jour se ressemble. L'ensemble n'évite évidemment pas la caricature mais je trouve les rimes plutôt recherchées et c'est visuel. Merci pour la lecture gratuite et le temps passé dessus. Anna en EL |
Myndie
16/10/2022
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour Gil,
Ah mais non ! Pourquoi demander pardon à M. de Heredia ? Votre poème, découvert en EL et que je n'ai pas eu le temps de commenter, m'a tout de suite plu. Pour deux raisons : Le thème d'abord, la poésie urbaine en ce qu'elle contient de paysages instables ou perturbés ; le style ensuite, ce mélange d'écriture, en parfaite adéquation avec ledit thème. Est-il encore besoin de se demander aujourd'hui quel rapport il peut y avoir entre voix poétique et voie publique ? Les « trottoirs insalubres », les « défilés de fantômes lugubres » sont aussi sources d'inspiration et font de « La ville enrhumée exhalant ses odeurs » une affaire de poésie, autant que peut l'être un ciel noir rougi de flamboiements lugubres. Même présenté dans la banalité glauque d'un spectacle quotidien que le personnage relève à peine, il y a quelque chose de sublime dans ce paysage. Sans doute grâce à votre style d'écriture, ce savant mélange qui fait voler en éclats la frontière entre poésie précieuse et touche populaire. Vos vers sont à la fois images très poétiques, visions réalistes et réflexion prosaïque (le drôlatique : « Crénom, pourvu qu'il pleuve, j'ai sur les clous, tant pis, garé ma Peugeot neuve ! »), au risque d'expurger des alexandrins soignés de tout ce qui pourrait les ternir. C'est tout le contraire qui se produit. En faisant coexister observation et sensation, le lyrisme est omniprésent. Si l'on ajoute à cela le rythme, à la fois souple et heurté, associé à la cadence de l'activité de la ville et du mouvement humain, votre jour sinistre est une réussite. Merci pour la lecture. Myndie, du matin. |
JohanSchneider
16/10/2022
a aimé ce texte
Un peu
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J'ai longtemps vécu à Paris et roulé en Peugeot, voilà qui vous sauve la mise.
Mais à part ça on ne connaît pas la même ville. Zincs humides, ivrognes, hargne, trottoirs insalubres, un peu cliché et réducteur, tout ça. |
papipoete
16/10/2022
a aimé ce texte
Bien
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bonjour GIL
Dutronc chantait " Paris s'éveille... ", ici la capitale le fait mais pour un jour qui s'annonce sinistre... Cela ne sent pas bon, les moteurs vrombissent, les conducteurs rugissent contre cet autre qui lambine, bientôt apparait la grande Arche où s'engouffrent les travailleurs... NB le titre me gêne, car je ne lis rien dans vos lignes, qui annonce une calamité ( manifs, incendie d'un quartier... ) même pas une grève des trains ou métro ? Juste un jour ordinaire pour ces citadins ( que je n'envie pas ) qui se rendraient tous au boulot, grimé d'une face d'enterrement ? je suis en train de lire la vie parisienne " sous la croix gammée et l'étoile jaune ", d'où peut-être mon étonnement ? techniquement, au 7e vers, vous lisez " pollution " en synérèse, alors que ce mot se décompose en " pol/lu/ti/on " ; ceci justifiant la forme " néo-classique " ( à mon humble avis ) |
arigo
16/10/2022
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Il est clair que vous ne portez pas Paris dans votre coeur. Du moins, pas dans son entièreté.
Objectivement, car je ne puis me résoudre à être d'accord avec vous sur la vision que vous portez sur cette ville, le ressenti, les impressions, l'ambiance du poème se dégagent parfaitement. Je trouve que le style intéressant et original. Vous apportez la preuve que la poésie peut émaner de tous les mots : je pense notamment à "ma Peugeot" qu'on n'imagine pas forcément retrouver aussi brut dans un sonnet. Merci pour ce partage, Arigo |
pieralun
16/10/2022
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Gil,
Un exercice tout à fait particulier: se caler sur un des plus célèbres sonnets de la poésie française. Je suis assez admiratif: les rimes sont conservées bien sûr , c’est la base, mais ce qui est impressionnant est d’arriver à imprimer le même tempo pratiquement dans chaque vers. Ainsi, on lit, on écoute avec une impression de déjà vu, et je me suis surpris à y inclure naturellement « on entendait au loin barrir un éléphant » Exercice réussi. L'aube d'un jour sinistre a blanchi les hauteurs. Le camp s'éveille. En bas roule et gronde le fleuve Où l'escadron léger des Numides s'abreuve. Partout sonne l'appel clair des buccinateurs. Car malgré Scipion, les augures menteurs, La Trebbia débordée, et qu'il vente et qu'il pleuve, Sempronius Consul, fier de sa gloire neuve, A fait lever la hache et marcher les licteurs. Rougissant le ciel noir de flamboîments lugubres, A l'horizon, brûlaient les villages Insubres ; On entendait au loin barrir un éléphant. Et là-bas, sous le pont, adossé contre une arche, Hannibal écoutait, pensif et triomphant, Le piétinement sourd des légions en marche. |
inconnu1
16/10/2022
a aimé ce texte
Passionnément ↓
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Bonjour,
Si je n'ai pas commenté en EL, c'est que je connaissais fort bien l'auteur car ce poème est sur votre site et j'avais eu l'occasion de l'apprécier quand je l'ai lu la première fois. Je dirai même que je le préfère à celui de Hérédia. Allez, je vais faire un crime de lèse majesté, mais que vaut la poésie quand elle n'est pas inscrite dans le présent. Un exercice de style qui ne parle qu'à quelques initiés qui s'extasient sur une performance technique . A l'heure de Poutine et l'arme nucléaire, Scipion et les éléphants, c'est un peu dépassé, alors que la ville, sa pollution... Ce qui manque peut être pour que la poésie retrouve des lecteurs, c'est qu'elle raconte des choses du présent dans son style si particulier. C'est un avis personnel. Bien à vous |
fanny
16/10/2022
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Je ne suis pas compétente pour juger l'écriture, mais à priori, il n'y a rien à redire ; par contre, en ce concerne le thème, la parisienne que je suis s'étrangle.
Effectivement, cette journée à du être particulièrement sinistre et quant on en est à une vision et à un vécu aussi horrible de Paris, le départ et la campagne s'imposent. Je peux comprendre que le lien avec un autre poète, l'unité de l'écrit, ou une recherche d'humour, puissent éventuellement nécessiter d'être à ce point négatif, et que le texte doive être pris au second degré, mais même ainsi, la caricature et les clichés incessants y sont tellement lourds et tellement éloignés de la réalité des nombreux parisiens qui font le choix délibéré d'y vivre. Certes, il faut aimer la ville, l'ambiance y est urbaine et polluée, mais ne nous y méprenons pas, habiter à Paris reste une chance, un luxe, et, en fonction des gouts et des styles de vie, un privilège aussi grand que d'habiter en pleine nature. Bon, je crois que vous avez compris que je n'ai pas aimé, et puis il faut que je vous laisse ; après mon petit noir au bar du quartier avec les copains, une ballade m'attend dans l'arrondissement voisin pour allez déjeuner chez mes enfants, je vais traverser le Père Lachaise, les perruches m'attendent. |
jfmoods
16/10/2022
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Cette parodie - avec conservation d'un certain nombre de rimes et de quelques mots - ne manque pas de charme, le titre reprenant, en un clin d'oeil ironique, l'entame du sonnet initial de Hérédia. Le passage du grandiose au trivial est plaisamment mis en scène. On sourit en comparant l'aspect éminemment solennel du texte support et le prosaïsme caricatural de ce poème, la saturation continue de l'ouïe constituant l'élément le plus prégnant de la lecture.
Merci pour ce partage ! |
Corto
16/10/2022
a aimé ce texte
Bien
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Il y a de multiples Paris. On peut s'y perdre et se régaler, de le rue des Rosiers à celle de Furstemberg par exemple.
L'auteur nous décrit le Paris contraint, où chaque pas est une conquête. La foule et les odeurs, bien sûr. Avec le premier vers de la dernière strophe on comprend qu'on est embarqué du côté de la Défense et de son Arche. Aïe, manque de chance, les bétonneurs et les financiers ont inventé là un enfer. Malheureusement Paris c'est aussi ça. Je vous souhaite que vos ascenseurs ne tombent pas en panne...sinon écrivez-nous encore. |
Provencao
19/10/2022
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Modéré : Commentaire non argumenté.
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Anonyme
16/10/2022
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Gil,
Bravo pour le travail accompli, cet exercice est une réussite. Pollution empêche la catégorie classique mais qu'importe, c'est un très bon néo-classique. Pour ce qui est du fond, je ne vis pas à Paris, j'y ai séjourné quelquefois, on ne s'y ennuie pas, il y a tant de choses à découvrir. Mais je ne me verrais pas y vivre, trop stressant. |
Lotier
16/10/2022
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Écrire un poème sur le triste quotidien, c'est une façon de le réenchanter. Ce descriptif se fait caméra au poing, la prise de son est aussi réaliste (il ne manque que le vrombissement des ordinateurs…). La question demeure : le narrateur est-il un fantôme au même titre que ceux qu'il croise ? Peut-être seule la ville est vivante (puisqu'elle est enrhumée…). Mais qui a vu un fantôme boire un café ?
Pour résumer mon ressenti : très bon ! |
Kemo
17/10/2022
a aimé ce texte
Bien ↑
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J’aime bien ces poèmes un peu contemplatif, qui raconte la vie simple, et simplement. Bien qu’ici règne une certaine noirceur dans la description de la ville, et bien moi ça m’donne quand même envie d’y aller et d’observer ces images que vous nous apportez dans votre joli poème réussi.
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Yannblev
17/10/2022
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Bonjour Gil,
Voilà un exercice vraiment intéressant. D’autant que vous y mettez un certain talent et une relative audace. Le premier par une versification sans faille, la seconde par une expression et un vocabulaire qui toutes licences comprises tranchent sensiblement avec la forme justement. Ouais, c’est vrai, on est un peu là dans l’évocation chargée avec une grosse pelle, mais je ne suis pas sûr que c’était l’objet de ce travail appliqué. Parce qu’au bout on retient bien cette application. Je ne sais pas ce que José-Maria aurait pensé de cette diversion, gageons que ça ne lui aurait pas déplu. Merci du moment |
Miguel
17/10/2022
a aimé ce texte
Beaucoup
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Une Peugeot neuve, quel rêve ! Ça me rappelle mon adolescence où je fantasmais sur la 504. On est loin, malgré les références, du J M Heredia des Trophées, mais proche peut-être de ce qu'il aurait écrit dans ce Paris contemporain, que je retrouve tel que je le parcours parfois. Les buccinateurs y deviennent klaxonneurs. Le décalage entre cette forme classique et l'évocation du morne quotidien amplifie l'effet dramatique, comme une musique joyeuse sur une scène tragique.
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Myo
18/10/2022
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Gil,
Je ne suis pas très sensible à ces écrits " à la manière de" où je lis plus un exercice de style qu'une réelle expression artistique. Mais le travail proposé ici vaut certainement le détour, par la justesse du ton, l'audace du propos dans des formulations modernes et percutantes. Si vous y avez pris du plaisir, là est aussi le principal. Pari réussi. Merci du partage |
GiL
22/10/2022
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Vous trouverez mes remerciements ici : http://www.oniris.be/forum/remerciements-pour-l-aube-d-un-jour-sinistre-t30677s0.html#forumpost438997
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ACOEUR
17/11/2022
a aimé ce texte
Beaucoup
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Urbain, moderne et classique à la fois
Crénon, c'est un bonheur |