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Poésie néo-classique
GiL : La passante
 Publié le 10/12/21  -  12 commentaires  -  745 caractères  -  268 lectures    Autres textes du même auteur

– Fugitive beauté
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
Baudelaire

J'ai disloqué ce grand niais d'alexandrin ;
Victor Hugo


La passante



En croisant ses vingt ans, je m’étais fait surprendre,
Qui l’aurait cru ! Malgré ses anneaux de clinquant,
Un maquillage outré, son piercing provocant,
Elle avait, rebelle, un je-ne-sais-quoi de tendre.

En croisant ses yeux verts, il m’a semblé comprendre
Que j’avais vu déjà, je ne sais où ni quand,
Sous un ciel oublié, jaillir en se moquant
L’éclair de ce regard que j’ignorais attendre…

Il est des rendez-vous scellés par le destin :
– Oui, je te reverrai au détour d’un matin !
Et je n’oublierai plus ta gravité farouche,

Ce coup d'œil insolent qui m’a vite attendri,
La pâleur de ton front, l’incarnat de ta bouche
Ni ton air étonné lorsque je t’ai souri.


 
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   Lebarde   
21/11/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
En croisant une telle "passante" on s'étonne forcement et on se souvient bien sûr.
Sa jeunesse fougueuse, avec son "maquillage outré", "son piercing provoquant", "ses anneaux", est tellement bien mise en valeur par ce sonnet qu'on adhère naturellement.
La syntaxe digne de respect, le vocabulaire simple, donnent une écriture fluide, alerte et délicatement poétique qui me convient bien.

"J'ai disloqué ce grand niais d'alexandrin "; Victor Hugo l'a dit, comment ne pas s'incliner et approuver, pourtant le rythme et les césures des vers 2 et 4 me gênent un peu.

Et puis que dire du vers 11. Diérèse ou pas avec pour conséquence, 13 ou 12 syllabes?

Les spécialistes jugeront mais moi je tempère mon enthousiasme et ma notation, sans état d'âme puisque le poème présenté en classique se doit d'être sans reproche.

En EL

Lebarde

   Mokhtar   
24/11/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je vois bien des défauts à ce poème :

Hiatus au vers 10. Le doublon« je ne sais quoi » « je ne sais où ni quand ». Le point d’exclamation du vers 2. Les rimes en « an » alternant avec les rimes en « andre » . Le rythme du vers 2 (malgré la caution hugolienne). Le « ce » du second tercet que j’aurais préféré « ton » pour mieux rester dans l’interpellation de la fin de texte.

Et pourtant je l’aime bien. Sur un thème un peu rebattu de la passante, l’auteur a su être original en choisissant une héroïne un peu…singulière.

Je me suis toujours demandé ce qui pouvait pousser ces jeunes femmes adeptes du gothique à trouer tout ce qui émerge de leur visage pour y fixer des accroche… rien du tout. À le rendre expressionniste plutôt qu’expressif. Tout pourrait laisser penser à un refus de rapprochement, une volonté d’isolement , la quincaillerie attirant plus les aimants que les amants ; Désir d’exprimer une révolte par cette rupture avec les canons de la société ?

Mais on ne peut tricher avec les yeux…la prunelle des yeux…le regard qui traduit la personnalité vraie…et qui conserve la beauté.
Elle se voulait non désirable. Ses yeux l’ont trahie. Elle en est surprise.

Et c’est ce que j’aime bien dans ce poème.

Mokhtar en EL

   Miguel   
28/11/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une référence claire au célèbre poème de Baudelaire, et des vers, ma foi, qui ne font pas trop mauvaise figure auprès. Il y a toujours danger à rappeler au lecteur un grand poète à travers notre texte : on risque de souffrir de la comparaison ; ici notre auteur s'en sort honorablement. Il y a de beaux vers, sonores et rythmés, dont certains sonnent comme des maximes, le vers 9 par exemple.

   Anonyme   
29/11/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai vraiment aimé les tercets de votre sonnet, surtout le deuxième que je trouve simple et intense, deux qualités importantes à mes yeux en littérature ; je ressens le trouble chaste du narrateur, avec un côté protecteur envers la jeune fille au "look" provocateur. Je l'imagine d'un âge à être son père.

Les quatrains, c'est une autre histoire. Déjà, avec cette fichue rime en "endre" je vous imagine un peu coincé ou coincée, réduit(e) à faire beaucoup appel aux infinitifs. Le résultat m'apparaît à peu près naturel, mais enfin trois infinitifs sur quatre ça se voit, me dis-je.
Et puis citer Victor Hugo (toujours à mon avis) ne suffit pas à absoudre votre quatrième vers que, rien à faire, je ne parviens pas à scander joliment. Bon, cela pourrait marquer la discordance entre le côté provocateur de la passante et sa vulnérabilité cachée, mais j'estime l'effet trop fort s'il est voulu.

Au final, pour moi l'impression rendue est intéressante, mais les quatrains ont tendance à la gâcher.

   inconnu1   
11/12/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Gil, ayant parfois été enthousiaste sur vos vers, je peux me permettre de l'être moins sur d'autres. Si le thème est universel et charmant, vous nous aviez habitués à plus de technique surtout pour un poème visiblement présenté en classique. L'erreur qui gâche mon plaisir a lieu au 4ème vers : "elle avait rebelle un... je ne sais quoi de tendre". Oups une césure bien mal placée.
Je serai moins sévère pour le hiatus je te reverrai au détour...

Bien à vous

   Anonyme   
10/12/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour Gil,

Malgré ses quelques défauts ( césure à l'hémistiche vers 4, je ne sais quoi/ je ne sais où ni quand , et un hiatus vers 10) j'ai trouvé ce sonnet charmant, doux et poétique
Les défauts énnoncés sont certes acceptés en néo, mais il me semble que l'auteur a, pour la catégorie classique, une préférence.
J'ignore dans quelle catégorie le sonnet fut proposé et s'il sagit, ou non, d'un reclassement.

Une agréable lecture cependant.

   Anonyme   
10/12/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour

Oui, j'avais lu ce très beau et bon sonnet en E.L. dont j'aime bien
la simplicité poétique du phrasé.
Dommage pour le "hiat" mais ça n'enlève rien à la poésie de l'écrit.
Bon, avec la rime en endre, on est pratiquement obligé que d'avoir
des verbes mais ça passe plutôt bien.
Ici point de forçage de la rime ou de la prosodie.

Une bonne lecture matinale.

   papipoete   
10/12/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
bonjour GIL
" Je n'aurais jamais cru... " et pourtant je me suis pris au rétiaire de tes yeux, capturé au lasso de ton maquillage provoquant ! Je suis captif de ta silhouette dont je ne puis et ne veux me défaire. Je te reverrai, c'est écrit... tel est mon destin.
NB ah le pouvoir de ces " 20 ans " ; celui qui donne la Maladie d'Amour " qui unit dans son lit des cheveux blonds des cheveux gris... "
Et le héros ne vivra que si cette prophétie se réalise ; il n'aura d'yeux que pour cette fille à l'air rebelle, qu'il crut rencontrer dans une autre vie... un signe !
Le second tercet où le héros y croit... est mon passage préféré.
Je ne sais si le " séduit " a les cheveux blonds, ou bien les cheveux gris...
le hiatus au 10e vers ( reverrai/au ) empêche la forme classique

   Marite   
10/12/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
N'étant pas spécialiste de l'écriture poétique classique je suis dans l'incapacité de relever, dans ce très beau poème, les éventuelles erreurs techniques. Un très bel instant de lecture avec la tentation, dès le premier quatrain, de le lire à haute voix ... c'est ainsi que je perçois mieux le rythme naturel de l'expression, la musicalité des vers et c'est, assez souvent, imparable pour déceler une anomalie dans le phrasé de l'histoire contée. Ici, tout se déroule sans fausse note et c'est très agréable.

   Atom   
10/12/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Ah la fameuse passante... Une fois encore revisitée.
On n'est bien évidemment plus dans le "feston et l'ourlet" mais ici dans le maquillage et le piercing.
Bien que les temps changent, les jeunes et belles d'hier sont les même que celles d'aujourd'hui. Le poète tombe et tombera toujours dans le piège : )
Il y a par ailleurs un petit coté - Initials BB - dans ce poème qui me plait bien.

   Cristale   
10/12/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
C'est un joli poème avec une histoire récontée d'agréable façon.

Parlant "façon", j'ouvre grands mes yeux sur les vers 2 et 4 qui s'apparentent aux docécasyllabes. Pourquoi vouloir destabiliser ce joli texte avec des faussaires qui sont loin d'égaler les chics alexandrins ?

"Que j’avais vu déjà..." rien n'empêche "Que j'avais déjà vu..." qui me semblerait couler mieux. Mais c'est vous l'auteur.

Cela va vous étonner mais l'hiatus à l'hémistiche "reverrai au" coule plutôt bien, il en est des comme celui-ci qui n'ont rien de grinçant contrairement à d'autres dont je conçois l'interdiction.

Un poème qui semble reprendre l'adage : "l'habit ne fait pas le moine".
Cette jeune femme cache sans doute ses fragilités sous son accoutrement, comme une armure sous laquelle rien ne peut l'atteindre ni lui faire du mal.

Un sonnet original et moderne; j'ai apprécié ma lecture.

Merci GiL

Cristale

   GiL   
12/12/2021


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