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Poésie classique
GiL : Ma maison
 Publié le 23/03/22  -  16 commentaires  -  750 caractères  -  308 lectures    Autres textes du même auteur


Ma maison



Entre sable et granit, Cévennes et Corbières,
Au cœur d’un joli bourg nous attend ma maison.
Nous quitterons Paris à la morte-saison
Pour le Midi, son ciel et ses vignes côtières.

Près du rosier qui court le long des vieilles pierres
Nos deux lauriers seront encore en floraison.
Là nous vivrons heureux, pleins d’usage et raison !
Déjà je nous y vois… en fermant les paupières.

Le rythme y sera lent, paisible et régulier,
Au jardin le matin, le jour à l’atelier
Et le soir nous lirons sous les poutres saillantes

Qu’illumine un feu clair dans l’âtre hospitalier.
Puis, jetant un regard aux braises rougeoyantes :
Il est temps, diras-tu, de monter l’escalier !


 
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   Anonyme   
11/3/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Une scène à venir de bonheurs simples dont je ne sais trop si elle aura pour cadre de simples vacances ou une retraite appréciée, comme m'incite à le penser le septième vers. Pas d'esbroufe dans les alexandrins qui s'écoulent fluides, des rimes qui viennent naturellement ; j'aime bien hospitalier/escalier et pierres/paupières.

Peut-être un peu trop de qualificatifs à mon goût (trois quand même au neuvième vers, pas synonymes mais facilement associés), il me semble que vous auriez pu dire aussi bien avec une métrique plus courte et que je n'aurais pas eu par moments cette impression de chevillage.

Au final, un poème expressif selon moi, mais aux choix formels un poil trop évidents.

   papipoete   
12/3/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
classique
Alors que Paris s'endormira aux frimas, nous partirons dans le midi, où nous attend notre maison.
Les lauriers ne seront pas encore fanés, et profiterons de belles soirées auprès de l'âtre chaleureux.
NB une peinture idyllique que cet avantage, de ne pas subir les affres de la brume, et froides journées de morte saison, dans " notre maison de là-bas "
Un bémol dans ce paradis terrestre sous un toit " ma " maison ; je dirais plutôt " notre " puisqu'il s'agit d'un couple ?
Un texte " gentillet " pour un duo paisible...
un sonnet au classique sans faute !
papipoète

   embellie   
14/3/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ce poème me touche, sans doute pour être native de la région dont il parle, mais surtout par sa simplicité. Pas d'envolée lyrique, ni de langage abscons, des mots simples pour exprimer le désir prégnant, bien légitime, ''déjà je nous y vois...en fermant les paupières'' d'une vie paisible loin de la capitale et des métropoles, dans une maison et non un immeuble, et dans ce Midi avec ''son ciel et ses vignes côtières'' que beaucoup de Français nous envient grâce à son climat ensoleillé.
Quelques détails descriptifs de cette maison pourraient faire penser à une maison de campagne, donc de repos, de vacances, ''le rosier – les vieilles pierres – les lauriers – les poutres saillantes – le feu clair dans l'âtre hospitalier et les braises rougeoyantes'', mais ce couple parisien ne laisse pas entrevoir une vie de farniente. Il imagine et décrit le déroulement d'une journée-type avec ses activités habituelles ''au jardin le matin, le jour à l'atelier'', jusqu'au soir où vient le repos après une journée bien remplie. Avec le dernier vers et son point d'exclamation, ''il est temps, diras-tu, de monter l'escalier !'', libre à nous d'imaginer la chambre à l'étage...
Pour la forme, ce sonnet me paraît parfait, avec des rimes irréprochables, et très agréable à lire. Reposant.

   Lebarde   
15/3/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Un retour qui s'annonce, heureux et plaisant vers une maison d'enfance ou nouvellement acquise, pour (je suppose) une retraite à deux qui sera paisible et encore aimante.

La "maison" n'est pas inconnue puisque:

"Près du rosier qui court le long des vieilles pierres
Nos deux lauriers seront encore en floraison."

et à coup sûr, mieux que Paris et super agréable pour y passer des jours heureux en amoureux:
"Entre sable et granit, Cévennes et Corbières,
Au cœur d’un joli bourg nous attend ma maison."

Un bien joli sonnet en excellente posture pour le classique, dans lequel le lecteur est emporté par les descriptions délicates des lieux qui ne manquent pas de charme.
Comment ne pas être séduit?
C'est bien beau et paisible et "dans le dedans et dans dehors".

"Le rythme y sera lent, paisible et régulier,
Au jardin le matin, le jour à l’atelier
Et le soir nous lirons sous les poutres saillantes".

Bonne retraite, mais vous trouverez vous encore le temps d'écrire d'aussi belles poésies.

Bravo et merci

En EL

Lebarde

   Mintaka   
23/3/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Gil,
Bien sûr le sujet a déjà été traité de mille façons et celle-ci n'a pas d'originalité particulière. Pourtant les vers coulent parfaitement dans ce sonnet sans reproche et on se laisse volontiers bercer par le rythme qu'il propose. De plus nous avons tous une maison qui nous habite et votre poésie vient habiter la vôtre de bien jolie façon.
Au plaisir

   poldutor   
23/3/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Gil
Ah la maison de ses vacances, la maison où prendre une retraite bien méritée ! Que de fois rêvons-nous de ce havre de tranquillité où nous pouvons jardiner, bricoler en un mot prendre du bon temps!
L'évocation de J. Du Bellay convient parfaitement à l'ambiance de ce poème.
J'aime les deux premiers vers
"Entre sable et granit, Cévennes et Corbières,
Au cœur d’un joli bourg nous attend ma maison."
La maison (presque avec une majuscule) est personnalisée, elle a une présence...
Les deux tercets sont une illustration de la "dolce vita" bien comprise.
Un poème classique bien équilibré.
Merci pour ce moment de grâce.
Cordialement.
poldutor

   Miguel   
23/3/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Plus que l'évocation d'une demeure, ce sonnet magnifique est un manifeste, l'expression d'une philosophie, d'un mode de vie. On est tout à fait dans le genre de poésie dont je suis le partisan et le défenseur : non point classique et désuète, mais intemporelle parce que classique. La musique des vers, les évocations, les images, tout parle à mon coeur, d'autant que (petite dimension affective de mon jugement) ce joli bourg est aussi le mien. À cela s'ajoutent de subtiles références à du Bellay et au trop oublié Albert Samain. Le plan large sur la région, à travers ses points mythiques et ses éléments constitutifs, se focalise peu à peu sur l'intimité d'un petit paradis privé où semble se concentrer tout le bonheur du monde. Je voudrais l'avoir écrit.

   Anonyme   
23/3/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonsoir Gil,

Une bien jolie description de cette maison loin de Paris, qui donne envie de venir y poser définitivement ses valises, pour y couler des jours heureux.

De très belles images agrémentent le sonnet, si bien qu'on imagine aisément ce futur petit paradis, que je pense être pour de jeunes retraités.
Les alexandrins sont emplis de douceur, de délicatesse et de rêve.
La simplicité du propos est bienvenue et n'enlève rien à la poésie bien présente.
Rien à dire concernant la forme classique parfaite.
Une très belle lecture

   Cristale   
23/3/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour GiL,

Une ambiance toute douce dans ce joli poème où l'on se promène de Paris aux Cévennes à travers les pensées d'un poète. C'est une bonne idée de quitter Paris dès l'automne car les couleurs des campagnes sont d'une beauté saisissante.
Cette maison semble tellement accueillante pour une retraite à deux.

Un sonnet aux vers fluides et mélodieux teintés d'une belle sérénité.
Les rimes sont agréables tout autant que l'ensemble très poétique.

Bravo et merci GiL.

Cristale

   pieralun   
23/3/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ce poème me touche.

Le premier quatrain et sublime de simplicité, de beauté, donc de poésie.

Tout est beau jusqu’au 8eme vers: je n’aime pas: »je nous y vois »

Le reste est de belle facture, mais rien que pour les 7 premiers vers….

   Anje   
24/3/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Beaucoup de tendresse émane de ces vers. De la tendresse pour sa maison, la tendresse dans le couple. Gardiens d'un trésor de quiétude, les murs de vieilles pierres provinciales offriront à ces parisiens toute la sérénité tant souhaitée tandis que les lauriers et rosiers parfumeront leur vie de bienheureuse placidité. De quoi continuer son chemin dans la félicité.

Un sonnet bien construit qui ronronne gentiment et laisse un goût de miel très agréable.

Anje qui n'imagine pas que cet asile soit à vendre...

   Myo   
24/3/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Cela me fait penser à " la maison du bonheur" de Francis Lalanne.

Quand le décor devient beau de ce que l'on y vit, car l'un ne va pas sans l'autre.
Et l'amour prend la forme de ces lauriers en fleurs, de ce feu clair dans une simple plénitude.

Un partage qui met du baume au cœur.
À quoi bon le superflu quand on goûte à l'essentiel.

Merci pour ce brin de soleil.

   Queribus   
25/3/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

Un poème classique parfait avec des alexandrins qui coulent de façon très fluide sans la moindre faute de prosodie. Même si le sujet a souvent été traité, vous avez su trouver le bon angle loin de la préciosité et des phrases léchées qui n'en finissent jamais. Votre poème sonne vrai et chatouille agréablement ce rêve de la maison et la douce vieillesse qu'on voudrait tous connaitre un jour. Rien que du bonheur à vous lire.

Bien à vous.

   Marite   
25/3/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Avec ce genre de description comment rester insensible à la poésie classique ? C'est infiniment paisible, réaliste, à susciter l'envie de poursuivre ce même rêve et de le réaliser sans tarder ... Cette façon de nous présenter une maison ne peut être réalisée qu'avec une totale maîtrise des règles imposées par ce genre.

   inconnu1   
26/3/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Bonjour,

Je connaissais éjà ce poème pour l'avoir lu sur votre blog et il faisait partie de mes préférés car il est techniquement sans faute, il est simple et donc dégage une sorte "d'émotion froide" qui fait partie de mes préférées. Donc un très beau poème

Bien à vous

   GiL   
29/3/2022


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