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Anonyme
5/6/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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Ouah ! Voilà ce que j'appelle un poème intense. Beaucoup d'énergie, de la dureté, du mordant, j'aime.
Je salue d'abord la recherche sur les rimes, ect/idre dans les quatrains c'est vraiment pas banal. Bravo pour anhydre/cidre, j'apprécie ce carambolage entre savant et trivial. Je regrette un peu la présence à la rime (heureusement pas dans le même quatrain) d'"anhydre" et "Hydre", les mots sont de même racine. "Clepsydre" aussi sans doute, mais c'est moins flagrant. Autres rimes sympas : adore/Pandore et marine/urine, riches et inattendues selon moi. Je crois que les deux tercets représentent mon moment préféré. Beau contraste entre le premier, paroxysme de violence et de désespoir revendiqué où le trimètre (neuvième vers) me paraît fort bien venu, et le deuxième où vainc l'abrutissement de l'ivresse. Un poème bien pensé à mon avis. Par perversité j'ai compté les qualificatifs, adjectifs et participes employés comme : douze. Ce n'est pas excessif, cependant je me demande si en adoptant un autre mètre (par exemple le décasyllabe) vous ne pourriez parvenir à un texte encore plus frappant, "impactant", dégraissé de quelques adjectifs. Simple idée bien sûr, vous en faites ce que vous voulez. |
Donaldo75
10/6/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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Ce poème déploie sa force à travers la forme du sonnet ; il bénéficie ici d’une tonalité très classique, plutôt théâtrale, alimentée par un champ lexical riche et adéquat. Là, pas de doute, la musique est celle de la poésie classique, avec de la recherche dans la rime, du rythme, de la ponctuation agressive qui fait le lecteur se sentir en orchestre à regarder une pièce de Corneille ou de Racine déclamée par les étoiles confirmées de la Comédie Française.
Je ne vais pas me lancer dans une analyse vers par vers, je crois que mon commentaire synthétique reflète bien mon impression de lecture. Bravo ! |
Provencao
19/6/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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" Sur le fil aiguisé de mon vieil intellect
Je trancherai d’un coup les sept gueules de l’Hydre Et je tuerai le Temps à remplir la clepsydre Des grains du sablier en un gâchis infect ! " Mon préféré...si acéré, amer, corrosif, qui non seulement déconstruit la croyance sous-entendue de "soulographie", mais délivre aussi avec mordant un fracas de la boîte de Pandore...il rappelle les délires des "noyades" dans la bière ou le cidre et de l'imagination pour atteindre une hallucination en recherche d'espoir.... Au plaisir de vous lire Cordialement |
papipoete
19/6/2021
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bonjour GIL
je commente votre texte, car son contenu contient bien des mots de " derrière les fagots ", qui en disent long sur votre savoir ! mais ce sujet ayant fait souffrir les miens ( moi en premier ) au plus haut point, je rechigne à me pencher sur vos vers " j'écraserai sous mon talon ce que j'adore " en est un brillant exemple ! nous vécûmes au rythme de la soûlographie, comme si elle se déroulait sous notre propre toit, et je faillis mourir étranglé... par ce " tueur de temps " entre autres mésaventures... Votre tercet final est une affiche, que je pus plaquer sur cette porte, derrière laquelle je savais ce que je trouverais, après un énième " appel au secours ". nous sommes en " classique ", forme où je nage à présent : au 7e vers, comment compte-t-on les pieds de " tuerai " ? Je ne note pas pour les raisons invoquées plus haut. |
Miguel
19/6/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Une sorte de désespoir et de goût de l'abîme très baudelairiens, mais avec, au lieu de l'habituelle tonalité du mélancolique Charles, une espèce de rage, jubilatoire et autodestructrice, qui donne presque envie de suivre l'énonciateur dans cet enfer et cet anéantissement. Les images, les rythmes, les sonorités, tout exprime un sentiment violent et désabusé, la pente vers une déchéance acceptée et je dirai même souhaitée. Un petit exploit technique, aussi, que ces quatre rimes en "ect" ; il y a là un brin de préciosité qui vient briller dans ces ténèbres. J'aime à y voir comme un souci inconscient de coquetterie qui nous dirait que, peut-être, tout n'est pas perdu : "Un beau soir je fuirai ..." mais peut-être un beau matin je me relèverai neuf et régénéré comme un nouvel Adam, allez savoir.
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Robot
19/6/2021
a aimé ce texte
Bien ↑
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Sur le fond j'apprécie l'approche qui fait du narrateur une sorte de suicidaire rageur.
Est-il un ivrogne ou décide-t-il de se soûler à bloc pour mettre fin à une existence désespérante ? Un peu comme dans ce film "La grande bouffe" ou les protagonistes mangent jusqu'à ce que mort s'ensuive. Le suicide stomacal en quelque sorte. Sur la forme je relève au moins une erreur pour le classique: J’écraserai sous mon / talon ce que j’adore ! La césure mal placée entre le pronom et le substantif. |
Vincente
19/6/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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"Pour en chasser l'Espoir, ce vieux tyran brutal !".
C'est ce vers qui m'a conquis et a entériné mon adoption du propos. J'ai trouvé ce retournement du sens commun de l'Espoir (gardons cette juste majuscule !), si salvateur face aux adversités diverses, très original, je dirais même courageux. Car il s'accomplit en complète adéquation avec le dévers négatif du poème, où la réinitialisation du juste, du bon, du nécessaire mène au "bonheur du néant végétal". Alors on pourrait mettre (remettre) en cause cette notion subjective, discutable de "néant végétal", mais la cohérence de cette expurgation poétique ne le suggère pas, elle garde force de conviction et intégrité face à sa posture intellectuelle. J'ai aimé cette entièreté, cette façon d'investir sans mollesse la "fuite de ce monde trop correct" et de puiser la force d'expression et de réalisation ; car si l'exergue s'interroge sur "Un rêve ? Un regret ? Un souvenir ?", le poème lui ne questionne pas, il agit et affirme… Pas de conditionnel, pas d'éventuel, ici on ne suppute pas, un futur plein de hargne impose son assurance. Écriture persuasive, comme si le narrateur lui-même s'auto-persuadait, écriture tenue car volontairement accordée au cadre d'un sonnet confirmant qu'il ne s'agit ni d'une envolée impulsive ni d'un "énervement" passager, la chose est mûrie et le propos ne se défile pas. L'amont de ce futur n'est ni suggéré ni abordé, mais sa prégnance n'en est pas moins là, impérieuse ; le bouleversant évoqué y puise en creux, une source, toute sa verve. Je n'aime pas le titre. Il a un côté analytique qui surplombe de façon peu incarnée le poème qui est lui dans une expression très vivante, comme par anticipation déjà vécue. Et puis bien que le pendant abandonnique du sujet peut trouver à se déverser dans une soûlerie, le sens est plus large dans la proposition que celui de "s'oublier" par quelque beuverie, il s'agit plus d'une refondation existentielle que d'un simple "lâcher-prise" momentané. |
Myo
20/6/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Un écrit sans concession, carré et tranchant.
Un désespoir qui s'agglutine et colle a la peau comme ces relents d'alcool. Le sujet est grave et sombre mais il est traité avec brio. Je me suis lancée, il y a peu dans un poème avec cette rime en "hydre".... pas facile à caser, bravo pour ça. Un petit bémol pour les adjectifs "abject-infect" fort proches Le dernier tercet est terrible. |
Jahel
20/6/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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L'annihilation de l'individu par la mort semble être le seul recours. La résilience paraît impossible à celui qui est addict à l'alcool. Les arguments ad hominem ne pourraient être qu'inutiles.
Faisant la nique à ses déboires (si j'ose dire) l'homme alcoolique moralement désenchanté (il le prouve en voulant arrêter le temps afin de stopper sa déchéance et en fracassant la boîte de Pandore où sommeillent ses démons), décide d'en finir et de s'engloutir dans les eaux primales des origines. En souhaitant que ce ne soit qu'un mauvais rêve dont la mise en exergue à cette poésie nous interroge? |
GiL
23/6/2021
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Atom
25/6/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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J'aime bien ce poème qui allie la poigne et l'âpreté d'un Bukowski à l'élégance désabusée d'un Baudelaire.
On assiste ici au théâtre intérieur du narrateur qui sous l'ivresse n'hésite pas à en faire des tonnes... jusqu'à son "nirvana" végétal. Exubérant et Grandiloquent, tout ce que je n'aime pas en général, passe ici très bien. |
Anonyme
6/8/2021
a aimé ce texte
Un peu
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En résumé il a trop bu et complètement saoul est allé pisser dans la nature. Enfin c'est beaucoup mieux écrit ...
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Anonyme
15/8/2021
a aimé ce texte
Passionnément
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Bonjour Gil,,
Ce ras-le- bol (cette rage même) est clair, net, précis ... fracassant ! J''adore ce sonnet où le narrateur emploie un ton radical, un vocabulaire tranchant sans pour autant être "too much" des images adaptées, le tout avec, et ce n'est pas négligeable, une belle maîtrise de la prosodie classique. Bref, vous l'aurez compris, j'ai adoré. |
Virou64
17/9/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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J'ai parfaitement ressenti dans ce sonnet l'abdication du narrateur qui ne veut même plus retrouver un jour l'Espoir, dont il est certain qu'il sera déçu.
Il fuit, sombre, se noie... Dans un sursaut de révolte ou de rage, tranche, tue, écrase, fracasse .... Pour finalement sombrer, à nouveau et définitivement ...Et atteindre enfin le bonheur ... Dans le néant! La force de l'écriture, au service de l'évocation de la désespérance! Pour ce qui est de la forme, tout me semble parfait. Je n'ai été gêné que par le trimètre (vers 9) qui rompt à mon avis la belle harmonie du rythme, engendrée par la césure à l'hémistiche dans tous les autres vers. Ce bémol mis à part, j'ai beaucoup apprécié ce très beau sonnet. |