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Poésie libre
Goelette : Glanures
 Publié le 19/06/18  -  16 commentaires  -  643 caractères  -  373 lectures    Autres textes du même auteur

"Nous sommes dans l'inconcevable, mais avec des repères éblouissants".

René Char


Glanures



Cueillir
le vol froissé d’un héron
venu de nos autrefois,
les automnes suicidés,
une oasis d’amitié
douce-tendue vers nos soifs,
le rire silenciel d’un nouveau-né.

Accueillir
la floraison d’orangers
en leur ivresse éphémère,
un pas clignotant vers nous,
l’aubaine d’une lueur
dans le matin écorché,
la promesse des bourgeons sous l’hiver.

Recueillir
les paroles orphelines
cherchant le ventre des phrases,
les rêves fripés du temps,
l’errance des exilés
ricochant sur notre exil,
l’aube en tendresse et la nuit en lucioles.


 
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   Provencao   
6/6/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Belle écriture en ces mots choisis: "Cueillir, Accueillir et Recueillir". J'en ai aimé l'écho avec cette révélation dans la fissure de l'instant, où l'errance, l'ivresse et le froissement font des ricochets: " Cueillir
le vol froissé d’un héron...Accueillir
la floraison d’orangers...Recueillir
les paroles orphelines"


J'ai beaucoup aimé le point de convergence qui rassemble, au-delà des différences, du moment et qui s'étend en " aube en tendresse et la nuit en lucioles"

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Lulu   
10/6/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,

J'ai bien aimé ce poème pour sa dimension évocatrice. Il porte un message clair, simple et intéressant, en ce qui me concerne.

Je ne vois pas trop l'intérêt de "silenciel". Si les néologismes présentent parfois des intérêts, ici, je n'en vois pas. "silencieux" irait très bien…

Le poème part de l'observation du monde sensible "le vol d'un héros" pour nous porter vers "autrefois" ; le pluriel de ce dernier mot m'a beaucoup plu. Il renvoie à nos différentes représentations du passé, au gré de nos expériences.

Puis le poème évolue jusqu'à évoquer l'exil "l'errance des exilés / ricochant sur notre exil", avec de très belles images, comme "l'aube en tendresse et la nuit en lucioles".

J'ai trouvé le recours aux verbes à l'infinitif peut-être maladroit, bien qu'ils soient pertinents pour entamer le développement des strophes. Par maladroit, j'entends trop rude, pas aussi gracieux que les strophes elles-mêmes, plus riches, et en reliefs. Mais je lis, finalement, ces verbes comme un point d'entrée à l'inspiration…

Bonne continuation.

   Marite   
19/6/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Une lecture matinale bien agréable que ce soit dans la forme ou dans le fond.
"Cueillir ... Accueillir ... Recueillir ..." les vers qui accompagnent ces trois mots nous "parlent" sans que nous n'ayons besoin de formuler d'explications.
Comme dans un précédent commentaire je trouve aussi que " silenciel" n'était pas indispensable pour accentuer la poésie de l'expression. Ce mot m'a, en quelque sorte, obligée à faire une pause et à relire le vers.

   papipoete   
19/6/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Goelette
3 verbes qu'on pourrait croire désuets, tant ils ont du sens ! 3 verbes qu'on devrait apprendre par coeur enfant, comme Avé et Pater pour les chrétiens !
Chaque strophe abrite une pépite, un espoir, une maxime et choisir le passage préféré est ardu !
" une oasis d'amitié/douce-tendue vers nos soifs " me plaît particulièrement .
" silenciel " existe-t-il réellement ?
Encore, et encore, l'auteure en vers libres de toute règle, nous offre un message épatant !

   Anonyme   
19/6/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Trois verbes qui expriment l'empathie et la douceur.
Chacun d'eux " glane ", ici, de belles images, des situations dont on peut profiter dans la vie.

J'ai bien aimé le troisième volet.

   Hiraeth   
19/6/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'ai aimé cueillir votre poème, léger et profond (j'ai de plus en plus l'impression que ces deux termes vont ensemble), simple et puissant, riche en images subtiles et évocatrices, faisant vibrer chaque mot dans leur fertile instabilité pour faire foisonner le sens.

Quel beau mot que celui de cueillir, et ses déclinaisons le sont tout autant -- c'est bien de les mettre ainsi en valeur au début de chaque strophe. Le simple est le bon.

C'est le genre de textes où l'on se dit : "il y a tout dedans". La joie et la peine, l'invitation à la contemplation, à l'ivresse, à la jouissance, mais aussi l'injonction à prendre soin ("recueillir", avec aussi le sens du deuil) d'un monde qui nous oblige, à l'aimer dans son éternelle impermanence, dans sa sublime imperfection, dans sa tendresse -- douceur et fragilité.

Parmi les mètres courts, l'heptasyllabe est mon préféré, donc vous touchez là ma corde sensible. Il est idéal ici : léger et bancal (du coup particulièrement musical) du fait de sa nature impaire, il épouse à merveille le rythme du monde que célèbre ce texte.

Mes passages préférés sont légion.

"le vol froissé d'un héron / venu de nos autrefois" : c'est très beau, j'ai en tête l'image d'un origami. Par associations d'idées (origami > papier > page blanche, écriture, signe > cygne) et intertextualité, j'arrive à un fameux sonnet de Mallarmé : "un cygne d'autrefois se souvient que c'est lui..."

"oasis d'amitié" : véritable source d'eau vive, ou mirage ? :-)

"douce-tendue" : beau néologisme

"pas clignotant vers nous" : je ne sais pas trop comment, mais ça me touche. Peut-être parce que j'entends le mot "clignement", un appel du regard... Mais du coup "clignotant" est un peu malheureux à mes yeux : on pense aux machines. Je vous proposerais donc de le remplacer par "clignant" (mais il faudrait alors trouver une syllabe de plus).

"l'aubaine d'une lueur" : aubaine, aube, c'est simple, c'est bien fait

"les paroles orphelines / cherchant le ventre des phrases" : j'adore. Ayant naturellement du mal avec les mots (raison pour laquelle je suis poète), ces vers me parlent beaucoup, et voir ces paroles orphelines faire l'objet d'une considération poétique affectueuse, ça me touche.

"la nuit en lucioles", belle image

Quant au désormais fameux "rire silenciel", je ne sais pas trop quoi en penser ; en poésie on peut se permettre beaucoup de choses, et là ça passe plutôt bien je trouve. Le mot est assez euphonique. Si le but n'était que de faire entendre "ciel", "silencieux" aurait suffi ; mais là on entend aussi "aile", ce qui ajoute au caractère aérien de la strophe et rappelle le vol du héron. Bon, je ne sais pas trop quoi en faire, mais ce néologisme ne me pose honnêtement pas de soucis.

Merci pour ce poème !

Au plaisir de vous relire,
Hiraeth

   Anonyme   
20/6/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément
Je lis ce poème et le reçois en plein coeur. Ce titre " GLANURES " m'a ouvert sur tous tes mots d'une invention et d'une beauté sortant de l'ordinaire mais accessible à un non " intellos " comme moi.Il n'est pas nécessaire de décortiquer au mot près pour donner son appréciation. Le poète est libre de son choix : on aime ou pas. GLANURES me passionne et pleins d'images sont dans ma tête à la lecture. UN GRAND MERCI.

   Brume   
20/6/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Goelette

Le vers "silenciel " est parfaitement adapté au contexte. Ceux qui se permettent de vous suggérer de le remplacer par "silencieux " sont complètement hors sujet.

Silenciel magnifique néologisme et votre poème m'emporte avec une profonde délicatesse dans son univers. Chaque vers me percutent de partout : dans le coeur, sur l'épiderme, dans le plexus.

Sublime

   leni   
22/6/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément
goelette C'est superbe humaniste plein d'espoir Structuré
le troisème couplet est splendide mon com a étébouffé par l'informatique

Recueillir
les paroles orphelines
cherchant le ventre des phrases,
les rêves fripés du temps,
l’errance des exilés
ricochant sur notre exil,
l’aube en tendresse et la nuit en lucioles.

je reviens demain pour détailler mon Sublime leni

Hier mon com a été dégluti par unordi incontrôlé

Je reviensPoème construit sur trois verbes qui permettent une gradation dans l'espoir

Cueillir un vol froissé une oasis d'amitié tendue vers nos soifs


Accueillir la floraison c'est l'aubaine car les bourgeons de l'hiver
vont s'ouvrir

Recueillir Là ton texte met dans le mille de ma sensibilité

les paroles orphelines les rêves fripés du temps Cette dernière image
est somptueuse
et le dernier vers est un collier de perles

un grand moment de recherche du bonheur Un parfum d'humanisne

MERCI à toi Amitiés LENI

   Anonyme   
22/6/2018
Modéré : commentaire trop peu argumenté.

   jfmoods   
24/6/2018
Le poème est composé de trois septains. Dans chaque strophe, le premier vers est constitué de deux ou de trois syllabes, les vers 2 à 6 sont des heptasyllabes, le dernier vers comporte dix ou onze pieds. Cette construction, presque régulière dans sa forme, semble fonctionner par paliers, le vers 1 de chaque septain structurant une gradation par affixation ("Cueillir", "accueillir", "recueillir").

Cueillir, c'est se pencher pour ramasser ou se hausser pour prendre. Ce stade s'étend de l'enfance insouciante au début de l'adolescence.

Accueillir, c'est tendre à l'autre les bras, s'éprouver dans la plénitude de l'échange. Ce stade est celui de l'adolescence et de l'âge adulte.

Recueillir, c'est vouloir protéger la vie. C'est avoir atteint ce degré particulier de conscience qui nous rend toute existence précieuse.

L'aphorisme de Char ("Nous sommes dans l'inconcevable, mais avec des repères éblouissants.") pointe l'utopie comme ligne d'horizon salvatrice à d'obsédantes ténèbres.

Construit sur le mode infinitif, le poème ressemble à une injonction. Il ne pointe pas l'expérience individuelle, mais l'expérience collective (pronom personnel : "nous", adjectifs possessifs : "nos", x 2, "notre"). Obsédantes ténèbres de notre modernité ? Le néologisme ("silenciel") évoque-t-il, au milieu du bonheur le plus apparent ("le rire [...] d’un nouveau-né"), le silence du ciel, la perte de toute représentation du sacré, le matérialisme erratique de notre société d'abondance ?

La vie moderne élague ce qui constitue notre univers intérieur (participes passés : "le vol froissé d’un héron / venu de nos autrefois", "les rêves fripés du temps", "les automnes suicidés"). Nous devons retrouver l'essentiel de ce qui fonde notre rapport au monde ("une oasis d’amitié douce-tendue vers [...] nos soifs", "les paroles orphelines / cherchant le ventre des phrases", "la floraison d’orangers en leur ivresse éphémère", "la promesse des bourgeons sous l’hiver", "l’aube en tendresse et la nuit en lucioles"), retrouver la lumière perdue du partage ("un pas clignotant vers nous", "l’aubaine d’une lueur dans le matin écorché", "l’errance des exilés ricochant sur notre exil").

Merci pour ce partage !

   Gabrielle   
23/6/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
En faisant référence à René Char, l'auteur(e) de ce poème nous propose, en les dévoilant, trois nouveaux repères de vie que le lecteur peut résumer en trois mots (cueillir, accueillir, recueillir).

La première strophe renvoie à "nos soifs" symbolisées par l'auteur(e) par "le rire silenciel d'un nouveau-né.

La deuxième strophe renvoie à une "lueur"": "la promesse des bourgeons sous l'hiver".

La troisième et dernière strophe renvoie à "l'errance des exilés" "ricochant sur notre exil".

La chute ("l'aube en tendresse et la nuit en lucioles") peut être lu comme une maxime en "parcours de vie".


Merci pour ce partage empreint de sagesse.


Cordialement.



G. Michel

   Goelette   
26/6/2018

   Anonyme   
29/6/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un beau texte dans l ensemble.
Je ne suis pas trop fan des rimes de la première strophe, elles ont un côté forcé je trouve.
Je n aime pas non plus le néologisme silenciel.

Mais j aime beaucoup la douceur un peu mélancolique de l ensemble.

   Ombhre   
30/6/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Merci pour ce très beau poème, plein d'images à savourer, à lire et à relire. Tout ne se dévoile pas à la première lecture, c'est un jeu d'ombre et de lumière.
Étrangement, ce poème peut aussi se lire en ne retenant que le 1er et le dernier vers de chaque strophe. Mais il serait dommage de se priver des belles images qui le parsèment:
"le vol froissé d'un héron"
"les automnes suicidés"
"la floraison d’orangers
en leur ivresse éphémère"

Un seul point m'a dérangé: la répétition du mot exil que j'ai trouvé trop lourde:
"l’errance des exilés
ricochant sur notre exil".

Merci pour le partage.

   Tychillios   
15/7/2018
 a aimé ce texte 
Pas
Son envol à peine amorcé, la métaphore s’écrase au sol, des images s’entrecroisent dans un tableau confus. La rigueur et le travail vous sortiront de ce pompeux bourbier.


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