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Poésie libre
Goelette : J'ai...
 Publié le 19/12/17  -  22 commentaires  -  822 caractères  -  667 lectures    Autres textes du même auteur

"[...] on écrit [...] pour rejoindre en silence cet amour qui manque à tout amour."
Christian Bobin


J'ai...



J'ai des silences bleus qui nuagent mes jours,
nos étés stalactites pendus au plafond,
un soleil vagabond qui me parle d'amour,
la flamme de tes mains, perdue je ne sais où.

J'ai, au fond des tiroirs,
des pelotes de ciel dont j'ai cassé le fil,
les aiguilles de ton rire au vif du cœur,
des miettes de joie,
des rêves en dérive.

J'ai rangé quelque part
l'empreinte des folies qui dérangeaient la nuit,
éparpillé tes promesses de vent,
empilé au hasard nos matins et nos soirs.

J'ai laissé – mais où donc ? –
tous ces cris non écrits,
ces poignées de lumière
où me parlaient, solaires,
et ta voix et ta vie.




J’ai…


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Brume   
26/11/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour

Dès la première strophe je suis happée par cet amour que la narratrice me souffle en douceur.
Vos vers transpirent ce sentiment y a pas à dire. Vous exprimez le souvenir d'un amour mais étrangement - comme la narratrice - l'impression de sentir encore son empreinte, sa présence au fil de vos mots. Je ne ressens pas de mélancolie dans les vers mais je sais qu'elle est là, muette, entre les lignes. Le ton est tristement paisible, désolée je ne trouve pas le terme exacte.

Nuagent est une belle trouvaille.

Coup de coeur pour ce passage :

- "J'ai, au fond des tiroirs,
des pelotes de ciel dont j'ai cassé le fil"

Et que j'aime la présentation qui me fait entendre la voix; la ponctuation et le découpage donnent un joli rythme, et posent des nuances dans l'expression de l'émotion.

   dom1   
1/12/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bel écrit qui entraîne...
Pourquoi mettre nuagent entre guillemets ? Assumez !
Ce vers me paraît inabouti : " les aiguilles de ton rire au vif du cœur "
Rajouter un mot entre rire et au vif ?

les aiguilles de ton rire ( piquantes, plantées, etc ? ) au vif du cœur "

domi...

   Provencao   
2/12/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément
Tres belle citation choisie pour l'approche de votre poésie.
Oui, faisons silence autour de nous et en nous, pour accueillir les vers de votre belle poésie.

C'est avec ce silence que nous pouvons approcher ces vibrations qui sont de l'ordre du secret et de la confidence.

"J'ai rangé quelque part
l'empreinte des folies qui dérangeaient la nuit,
éparpillé tes promesses de vent,
empilé au hasard nos matins et nos soirs"

J'ai aimé en ce quatrain la force expressive éveillant des échos en nous en même temps qu'elle a le pouvoir de nous élever au-dessus de nous-mêmes ... Belle magie en votre construction.

J'ai apprécié le "j'ai" qui consent à se recueillir pour admirer la profondeur du récit rejoignant le " tu " del ces"poignees de lumière "

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   papipoete   
20/12/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
libre
J'ai des souvenirs " plein " la tête, mais où les ai-je rangés ? Je me rappelle seulement qu'ils fleuraient bon l'amour ... de toi .
NB ces bribes de bons moments, quand " la flamme de tes mains ... s'est perdue je ne sais où " // " l'empreinte des folies qui dérangeaient la nuit ", mais où sont-elles rangées, dans quels tiroirs ?
Alzeimer doit rôder dans les parages de celle dont la moitié n'est plus .
Ceci est mon interprétation de ce fort beau poème que " nuagent des silences bleus " .
papipoète en lecture aveugle le 02 12 2017
Ce jour, lisant un commentaire post-parution des plus flatteurs, je m'aperçois que je je n'avais pas fait attention à ce ... j'ai
Je répare donc mon oubli et vous écoutant, je bois vos mots que j'avais déjà trouvés beaux, écrits ; et puis là déclamés, votre voix limpide et cristalline les sublime encore, aussi je ré-hausse ma note !

   fried   
19/12/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
J'ai, comme un sous entendu de je n'ai plus.
Par ci et par là ce qui reste de l'être aimé
Et surtout
"tous ces cris non écrits,
ces poignées de lumière
où me parlaient, solaires,
et ta voix et ta vie."
C'est beau et tellement bien dit.

   Louison   
19/12/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément
Vos mots, ou plutôt vos silences m'enchantent.
Je ne peux pas choisir une strophe plus que l'autre, je les aime toutes, tout me parle et me ravit dans votre poème.

   Anonyme   
19/12/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un fort joli poème dédié à l'amour disparu, quelle qu'en soit la cause.
Il reste une mémore, un peu hésitante, sur les moments passés, les rêve, les " promesses de vent ".
" J'ai des silences bleus qui nuagent mes jours " bien que peu usité, le verbe est éloquent.

"nos étés stalactites pendus au plafond " original

   Anonyme   
19/12/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime l'évocation et la suggestion, les mots qui ne disent pas tout. Je n'en saurai pas beaucoup sur ces " folies qui dérangeaient la nuit" mais que m'importe. Ce qui m'importe ce sont les associations étonnantes ou surréalistes " silences bleus", les soleils qui parlent, un idéal entamé par soi, " des pelotes de ciel dont j'ai cassé le fil" et la paronomase " des rêves / dérives" . Bref, j'aime quand le langage est un peu tordu, quand il dit " ce qui ne peut pas se dire autrement " ( Jacques Roubaud), la poésie quoi ! Celle que vous nous offrez là...

   Marite   
19/12/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
L'évocation du manque, de l'absence se perçoit très facilement dans ce poème. La seconde strophe est ma préférée mais chaque vers, en fait, recèle un détail très expressif présenté avec originalité.
Seul, dans le premier vers, le verbe "nuagent" m'a gênée, j'aurais préféré :... oppressent , ou ... étouffent mais peut-être ces derniers mots ne traduiraient-ils pas ce que l'auteur souhaite exprimer.

   troupi   
19/12/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Deuxième production de Goelette sur le site et c'est encore un superbe poème dont la diction accompagnée de musique est une réussite.
"nuagent"mes jours est une belle trouvaille,
"étés stalactites""soleil vagabond""flamme de tes mains""aiguilles de ton rire" etc, autant d'expressions qui poétisent le texte.
Bravo et à bientôt j'espère.

   josy   
19/12/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément
c est tout simple
j ai adoré chaque mot
chaque vers
chaque instant
j ai parcouru tout ce que j attends d une superbe poésie


il me reste à vous dire Merci!

   Damy   
19/12/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément
Dès le 1° vers je suis sous le charme dû au verbe nuager.. J'aime beaucoup aussi "des rêves en dérive" et "ces cris non écrits". Celui-ci l'est, même si à l'écoute il s'agit presque d'un murmure.
Je mets ce vers dans mes favoris:
"l'empreinte des folies qui dérangeaient la nuit," tellement il est délicat.
Amour déçu dans "des promesses de vent" et pourtant si vivace quand on ouvre le tiroir aux aiguilles de son rire.
Tu as laissé "- mais où donc ? - ces poignées de lumière"... Je crois qu'elles illuminent encore dans ton cœur.

Un poème dont la sensibilité, la délicatesse et l'élégance s'écoutent dans un silence de cloître.

Merci, Goëlette.

   Anonyme   
19/12/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Nuager... ce mot m'a tout de suite fait penser à Nuages de Django Reinhart
vos mots sont aussi mélodieux que les notes de Django.
Merci pour ce sublime musical.

   Anonyme   
19/12/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Pour commencer, la citation de Christian Bobin est magnifique....

Ce poème est à la fois très simple et très beau...
Un amour disparu est évoqué de façon allusive, tout en pudeur et retenue.
La dernière strophe est particulièrement réussie et clôt le poème de façon originale.
Bravo et chapeau bas !

   Anonyme   
20/12/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,
" silences bleus qui nuagent mes jours";"pelotes de ciel dont j'ai cassé le fil";"empreintes des folies qui dérangeaient la nuit";" ces cris non-écrits";" ces poignées de lumière".
Comme tout cela est beau, sonne juste, associations de mots simples qui donnent de grandes sensations. Voilà ce que j'appelle de la belle poésie, quand la tête n'est pas trop sollicitée pour décrypter le message, quand l'image est éclairée du dedans sans que se voient les projecteurs, les ch'tites ampoules...
Bravo pour cette histoire d'amour , si bien écrite, toute en touches douces, qui en parle à peine de l'amour, mais qui le démontre tant.
A vous relire.

   Alcyon   
20/12/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément
bonjour

vous parlez avec lucidité de l'amour
de ce manque des souvenirs
tout est en mouvement dans la vie
vous l'exprimez bien et avec force
beaucoup d'émotions à la lecture

une écriture très agréable à lire
claire et cette apparente simplicité
est en fait un tour de force avec de belles images
vos mots sont porteurs

je vous remercie vivement pour ce partage

   Francis   
20/12/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément
Un amour intemporel tissé jour après jour sur un fil fragile, un rai de lumière, des silences rythmant une symphonie. La mémoire vacille au souffle du temps qui passe mais il reste des traces exprimées avec douceur et poésie de ces jours, de ces nuits complices d'un bonheur où se mêlaient deux voix, deux vies, deux cœurs, des rires et des rêves. Merci pour ce moment de lecture.

   emilia   
20/12/2017
Le charme de la voix rejoint celui de l’écriture pour dérouler vos impressions intimes avec art et musicalité, la confidence douloureuse d’un amour perdu quand « résonnent « les aiguilles de ton rire au vif du cœur », dans cette mémoire à tiroirs qui, à la fois, « éparpille » et « empile » pour réunir des souvenirs « solaires » auréolés de « lumière », déposés ou enfouis on ne sait plus où…, avec cette dernière interrogation accentuant l’angoisse de l’incertitude et l’impossibilité de retrouver cette voix et cette vie partagée au passé dans un concentré d’émotions et de sensibilité évocatrice… ; merci à vous pour le partage de cette belle envolée poétique qui rompt avec une certaine banalité et laisse la trace d’une forte sensation : cette aspiration « à rejoindre le sauvage, l’écorché, le limpide » de cette « part manquante arrachée »…selon Christian Bobin…

   Cristale   
21/12/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Je les entends les silences de l'auteure et je me joins aux louanges méritées pour applaudir cette plume délicate aux mots muets et criants d'un amour qui cicatrice dans la mélancolie des souvenirs.

Lecture et écoute audio me furent d'agréables moments suspendus à vos lignes et à votre voix.

Goëlette, je vous place désormais sur mon podium onirien de la poésie libre.

Merci pour ce partage

Cristale

   Gouelan   
22/12/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C'est beau tout simplement.
Des mots solaires sur un fil de vent...

   jfmoods   
22/12/2017
Ce poème de quatre strophes, de forme libre (8 alexandrins, 8 hexasyllabes, un pentasyllabe et 1 décasyllabe), alterne les quatrains et les quintils. Quelques rimes, suffisantes ou pauvres (vers 1-3, 14-18, 16-17), laissent entrevoir l'utopie amoureuse.

La personnification ("un soleil vagabond qui me parle d'amour")
ouvre le champ de l'évocation intime avec des images figurant l'harmonie d'une vie à deux ("des silences bleus", "nos étés stalactites").

Le poème glisse, imperceptiblement, du présent (vers 1 à 5) vers la ligne de fracture du couple (passé composé : "j'ai cassé", "J'ai rangé", "éparpillé", "empilé au hasard", "J'ai laissé") et l'imparfait des habitudes douces ("dérangeaient", "me parlaient").

Quelques métaphores mettent en scène une complicité qui va se désagrégeant ("la flamme de tes mains", "des pelotes de ciel", "l'empreinte des folies", "des miettes de joie", "ces poignées de lumière") et la distance qui s'installe entre les partenaires ("les aiguilles de ton rire au vif du cœur", "tes promesses de vent").

Au fil du poème, les compléments de lieu ("au plafond", "je ne sais où", "au fond des tiroirs", "quelque part", "où donc"), qui auscultent le temps vécu, entérinent une perte progressive des repères. Le cœur du souvenir (hyperbole : "tous ces cris non écrits", effet d'insistance de la conjonction de coordination : "et ta voix et ta vie") s'est évaporé.

L'anaphore (entête et entame des quatre strophes : "J'ai"), qui a balisé le terrain de l'intime, renvoie alors, imperceptiblement, à "Je n'ai plus", à la citadelle amoureuse qui a rendu les armes.

S'éclaire, alors, la citation de l'entête. L'écriture poétique remplit les interstices du cœur, s'éprouve comme un comblement.

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I) Une histoire amoureuse

1) Une vie à deux

Quelques métaphores ("des silences bleus", 'nos étés stalactites", "la flamme de tes mains") dessinent les contours tendres, doux, harmonieux, d'un couple.

2) Une muraille qui se fendille

D'autres images (métaphores : "les aiguilles de ton rire au vif du cœur", "tes promesses de vent") illustrent les zones éruptives, les points d'appui fuyants d'une relation.

II) Dire la perte

1) Du présent au passé

Une personnification ("un soleil vagabond qui me parle d'amour")
ouvre un champ de ruines (participes passés : "cassé", "range", "empilé", "éparpillé", "laissé").

2) La reddition d'une place forte

L'anaphore (entête et entame des quatre strophes : "J'ai") renvoie, imperceptiblement, à "Je n'ai plus", à l'image d'une citadelle amoureuse qui a rendu les armes.

Merci pour ce partage !

   Lylah   
24/12/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Décidément j'aime la poésie de Goelette !

Ses trouvailles comme "les silences bleus qui nuagent mes jours" et les "pelotes de ciel dont j'ai cassé le fil", pour ne citer que ces deux-là.

Tout est fluide et harmonieux, en demi-teinte gris-rose.

Un vrai bonheur de lecture...


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