C’est toute cette terre,
Asile des passions,
Embaumée de lumière,
Scintillante à foison,
D’amour et de colères,
Toutes au gré du ton,
Où je vécus hier,
Déjà, mes émotions.

C’est tout ce grand plateau
D’amitiés et de liens
Que j’ai construit. En haut,
Siège mon dédain,
En prince et en bourreau
À la tête des siens,
Qui creusent son tombeau
Au revers des humains.

C’est au-delà d’un mur,
Plus ferme que l’acier,
Que s’abritent brûlures
Douleurs et cœur crispé.
Sentiments en bordure
D’un fleuve baptisé,
Comme on en est tous sûrs,
« Haine-et-inimitié ».

C’est une monarchie,
Sévère et capricieuse,
Lunatique et pourrie
Par une envie affreuse,
D’aplatir la saillie
De la joie bienheureuse
De ces âmes meurtries
Sous les flammes cendreuses.

C’est l’enceinte maudite,
Capitale du drame,
Où les dires se citent,
Où éclate le blâme.
Là où le mal habite,
Le désespoir se trame.
Autorité tacite ;
C’est l’État de mes âmes.