Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Chansons et Slams
Grain : Dans un café
 Publié le 14/06/08  -  10 commentaires  -  2352 caractères  -  33 lectures    Autres textes du même auteur

Chanson.


Dans un café



Dans un café...

Dans ce bistrot, ce bar, ce troquet, qui n’avait rien des salons de thé qu’alors, je fréquentais.

Mais tout d’un café bien laid, glauque et enfumé ;
Peuplé d’une vingtaine d’habitués, habitués au coude lever
Et il faut le noter, par quelques crânes rasés.
Ces déjantés venus tout exprès zoner, « fauner », emmerder le tavernier,
Et surtout persécuter les plus bronzés.

Dans ce café, un Homme il y avait…

Longs cheveux bruns bouclés.
Concentré, d’un geste discret il écrivait.
Et la tête ne relevait que pour happer une gorgée de café.
Tout entier absorbé par son carnet, il ne nous voyait ou entendait.

Dans ce café, Cet Homme il y avait.

Et moi, moi je l’observais, assise tout au fond du troquet.
J’étais dans mes petits souliers, dans mon tailleur griffé,
Faut avouer que je dénotais.
Ce que je foutais dans ce café ? Là n’est pas le sujet.

Dans ce café, cet Homme me plaisait…

Et quand les crânes rasés ont commencé
À le « chahuter », à le bousculer, à l’insulter…
Il n’a pas bronché, les a juste regardés, étonné.

Ses iris mer-de-Chine « encrés », aux longs cils ourlés,
Ne se sont pas troublés,
Lorsqu’ils l’ont giflé.

Et moi, Moi, tout au fond du café, me suis contentée… d’observer ! Terrorisée.
Et les habitués, n’ont pas bougé, ont juste continué au coude lever…

Seul le cafetier a tenté de s’interposer, j’peux vous jurer qu’ils l’ont calmé !

Alors les crânes rasés ont tapé… Tapé ! Tapé ! Tapé ! Frappé ! Frappé !
Des os ont craqué ! du sang a giclé ! ça les a excités.
Et ces chiens ont hurlé,
Ont chanté,
Quand ils l’ont tabassé…
Et lorsqu’à terre il est tombé,
Ça ne les a pas arrêtés, ils ont continué
Des coups de leurs souliers coqués lui asséner.

Oui, ces chiens ont hurlé, ont chanté, ont jubilé.

Ils l’ont massacré… En toute impunité.
Devant une vingtaine d’habitués, habitués ?
Aux faits, habitués ?

Dans un café, Cet Homme il y avait.

Je ne sais pas si j’ai hurlé, ce que je sais,
C’est que j’ai giflé ce policier,
Celui qui s’est exclamé :
« Un de moins à expulser ! »

Dans un café…


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Anonyme   
14/6/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je m'attendais pas à cette chute, c'est tant mieux car tu m'as surpris. C'est tragique et pourtant ça existe...Heureusement que les flics ne sont pas tous ainsi.
Il y'a de la violence, des coups, plein de coups, et en même temps la narratrice aime un homme dans son joli tailleur griffé ! un bon texte ! bravo.
Histoire vraie ou fiction ?

   Anonyme   
14/6/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Touchant, beau, vrai, oui, si vrai…
Si le poème avait étéplus chanté, mélodique, musical, c'aurait été parfait.

   ristretto   
14/6/2008
 a aimé ce texte 
Bien
pas mon style, mais j'ai été tellement emue, et "dans la scène" que je dis chapeau

à bientôt

   daphlanote   
4/12/2009
 a aimé ce texte 
Pas ↑
Pas tellement un poème à mon sens. Peut-être un peu/beaucoup trop récit à mon goût. Mais c'est original. Et puis, la volonté stylistique est là, c'est pas si mal ça !
Après, joli histoire, belle maîtrise de la chute.
J'ai apprécié.

   Anonyme   
14/6/2008
 a aimé ce texte 
Bien
bien , on s'y croirait dans ce café. C'est une belle description peut être une petite chose qui m'a un peu gêner c'est le fait que les rimes en "éé sont très présentes les unes à la suite des autres mais sinon ça se lit facilement et bien.

   Grain   
15/6/2008
Bonjour à tous,

Merci de vous être attardés sur ce texte , qui en fait est un "slam"; texte "déclamé" sur fond musical.

Bonne journée,
Grain.

   Absolue   
15/6/2008
C'est un texte poignant qui m'a touchée et révoltée, je visualise parfaitement la scène. J'aimerais l'entendre "slamé" car à la lecture, ce n'est pas très mélodieux ni vraiment poétique. C'est pourquoi je ne mets pas de note mais j'ai aimé.

   Anonyme   
16/6/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Alors, moi j'aime beaucoup le slam... Pourquoi? Parce que c'est de ma génération mais principalement parce que je suis entièrement d'accord avec Robert Desnos, à mon sens un des plus grands poètes de la première partie du 20 ème siècle ( non seulement un grand poète mais aussi un grand homme) qui disait:" [...] La grande poésie peut être nécessairement actuelle, de ciconstances... elle peut donc être fugitive. [...] La poésie peut être ceci ou cela. Elle ne doit pas être forcément ceci ou cela... sauf délirante et lucide. " Ainsi je pense aussi que la poésie comme toute forme d'art se doit d'être le reflet de son époque. Petite précision, le slam n'est absolument pas tenu d'avoir un fond musical, c'est ce qui notamment le différencie du rap... Ensuite ceci n'est pas un slam, car c'est un art oral, tu peux parler de "texte destiné à être slamé" mais pas de slam... Ainsi, en slam, le texte ne suffit pas, le charisme, la présence sur scène, la voix ainsi que la notoriété de l'artiste sont prépondérants. Un texte superbe déclamé d'un filet de voix et sans conviction sera moins bien perçu qu'un texte moins bon dit avec la voix d'un grand corps malade. De la même façon un inconnu qui monte sur scène n'aura pas le même a priori favorable qu'un Abd'El Malik...

Bon, sur ton texte à présent, je trouve un brin cliché le coup de "l'intello basané qui se fait rosser par des pochtrons crânes rasés", ou des condés... Le racisme et la connerie se cachent aussi dérrière les belles tignasses ondulées et les costars cravattes... Et il y a des "bronzés" très cons qui ne lisent ni n'écrivent et qui sont racistes et sectaires. Donc attention aux stéréotypes... Au delà de cela je ne trouve pas ce texte particulièrement bien écrit et sa sonorité ne m'enchante guère... En revanche évidemment que le fond est nécessaire... Pas assez fouillé dans la forme à mon sens.

Je note l'impérieuse nécessité de modernité, l'évolution obligatoire de la poésie...

   Anonyme   
29/6/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Etonnant !
surprenant !
Cette lanscinante rime qui revient comme le sol bemol ( ? ) de la sonate au clair de lune.
Cette invitation à être avec toi dans ce bistrot, pour regarder et ouvrir tout grnad ses yeux. Et aimer.
Ce clin d' oeil, ou cette inspiration à la Prévert, ça le fait !
Bravo

   Anonyme   
6/2/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Banalité de l'endroit, mais beaucoup moins banal ce comportement, autant des acteurs, que des spectateurs, ici fiction bien orchestrée, qui donne des frissons dans le dos, car elle n'est pas loin de rejoindre la réalité, situation déjà vue dans les faits divers, la conclusion est dans la lignée de l'écrit, elle bouscule, en texte qui ne manquerait pas de prendre une certaine ampleur, avec une mise en musique, l'interprétation surtout serait l'accentuation voulue pour une prise de conscience face à de tels agissements.


Oniris Copyright © 2007-2023