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Poésie néo-classique
Graoully : Les mûres
 Publié le 24/06/24  -  7 commentaires  -  739 caractères  -  181 lectures    Autres textes du même auteur

« Or il s’arrêta au pied d’une grosse haie de ronces, de ces ronces aux feuilles rudes [...]. Je veux parler de ces belles grappes de mûres sauvages, toutes parfumées du voisinage des lavandes et des romarins. Te souvient-il comme elles sont appétissantes, noires sous les feuilles vertes, et quelle fraîche saveur, moitié sucrée, moitié vinaigre, elles ont pour les palais dignes de les apprécier ? »

Émile Zola


Les mûres



Allons nous promener là-bas, chère complice,
Dans le sentier où d’énergiques papillons
Prospectent chaque fleur en se disant : « Pillons
Sans scrupules déments l’or du moindre calice ! »

La ronce s’y complaît ; sa baie est un délice
Dont tu cueilles déjà quelques échantillons.
Ta main plonge, en dépit de cruels aiguillons
Qui voudraient empêcher que ton vœu s’accomplisse.

Heureuse de manger ce modeste repas,
Tu t’y piques un peu mais tu ne te plains pas :
Tu sais qu’on doit parfois mettre à bas son armure,

S’exposer aux douleurs, à de terribles mots,
Pour un bien éphémère endurer coups et maux,
Comme le doigt qui saigne en décrochant la mûre.


 
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   Robot   
4/6/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Un sonnet métaphorique dont le second tercet en forme de moralité offre un aspect de fable.
Je ne suis pas trop fan du 1er quatrain que je trouve, comment dire ... qu'il manque de légèreté dans la forme et le contenu.
Mais l'ensemble donne un néo-classique de bonne tenue.

   cervantes   
24/6/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime beaucoup
Poème de ces petits plaisir qui nous font tant de bien.
Je l'ai bien aimé car je me délecte et des mûres et du doigt qui les accompagne.
Si les quatre derniers vers sont de très bonne facture, ainsi qu'on le souhaite dans les beaux sonnets, j'ai noté quelques faiblesses qui seraient à mon avis faciles à corriger.
Vers 2: les "énergiques" papillons ne sont pas très poétiques. "vibrants", par exemple?
Vers 4: sans scrupules déments doit s'écrire sans scrupule dément et mieux, me semble-t-il par exemple, sans scrupule aucun.
Vers 6: "quelques" échantillons me semblent quelconque et un peu laboratoire de biologie à mon gout! Nombreux , moultes,... seraient peut-être plus appropriés...
Vers 10: "tu ne te plains pas" m'apparait un peu terre à terre et pourrait être remplacé par "mais ne t'en plains pas" ou certainement autre chose de plus poétique...

Pooème qui m'a beaucoup plu mais à améliorer sans doute...

   Ioledane   
6/6/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
J'ai d'abord souri à l'évocation (lointainement déjà vue ou entendue) de ces "énergiques papillons", pillards sans scrupules, que l'on associe plutôt habituellement à la délicatesse. Notons au passage un plaisant trimètre au deuxième vers, qui renforce l'énergie inattendue de ces féroces lépidoptères.

J'ai été moins séduite par la suite, le parallèle entre les ronces et les maux de la vie étant à mes yeux dressé de manière outrancière. D'évidence, le trait est délibérément forcé, mais j'aurais apprécié un peu plus de nuance plutôt que ces termes forts : "cruels", "terribles", "coups et maux". Et puis, avec un peu d'habileté, on peut la cueillir sans trop de dommage, cette mûre ; quant à payer chaque "bien éphémère" par des coups et des maux, là non plus, cela n'a rien de systématique et c'est fort heureux !

Bref, l'humour du début et cette comparaison exagérée me laissent à penser que l'auteur ne s'est pas particulièrement pris au sérieux pour rédiger ce sonnet par ailleurs excellent, et c'est de même que je prends cette lecture, au demeurant fort agréable.

   GiL   
7/6/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Joli sonnet, enlevé, très XVIIIe, sur un sujet modeste : un régal. Pour moi, il tient à la fois de la toile de Jouy et de la fable. De la toile de Jouy pour les quatrains (j’adore les papillons qui se disent : « Pillons… ! ») et de la fable pour les tercets (la chute est parfaite).

Les alexandrins classiques s ‘enchaînent avec légèreté. Le vers 2, qui n’a pas de césure à l’hémistiche, peut passer pour un trimètre et, à mon avis, ne justifie pas la catégorie néo-classique…

Merci pour le partage.
GiL, en EL

   Lebarde   
13/6/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
L'exergue emprunté à Zola présente le sujet d'une bien belle façon avec laquelle le sonnet qui suit, peine à rivaliser.

En fait je suis sans doute un peu sévère avec l'auteur(e), mais j'ai été un peu gêné par
certaines "bizarreries" dans le choix des mots (’énergiques papillons" ou "cruels aiguillons"),
certaines lourdeurs dans l'expression ("Prospectent chaque fleur en se disant : « Pillons/Sans scrupules déments l’or du moindre calice ! », "Tu sais qu’on doit parfois mettre à bas son armure"),
ou facilitées dans les rimes (mots/maux).

Mais il y a ce dernier tercet surprise dont j'aime bien la touche moraliste qui conclut bien ce poème néo-classique.

Au final un joli travail original d'écriture qui me séduit volontiers.

En EL

Lebarde

   papipoete   
24/6/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
bonjour Graoully
Comme les textes se suivent, et ne se ressemblent pas !
Hier, je n'y pigeais quedale avec ce Gigondas, et ce jour, malgré le côté philosophique ( il faut souffrir parfois pour obtenir ) cette cueillette de mûres, comme une partie de pêche au bord de l'eau, est désarmante de simplicité, mais si charmante !
NB qui n'a pas couru la mûre, ne peut s'imaginer ( comme un coin de champignons ) le bonheur procuré !
chaque ligne me ramène au front d'un buisson merveilleux ; il était si colossal, où nous n'avions même pas à nous baisser, ni lever les bras !
Avec ma complice Ninon, décidâmes d'en laisser aux autres, tant nos paniers étaient remplis ! et partîmes...
l'année d'après, nous retournions vers cet endroit secret, le coeur en joie quand... nous constatâmes que la ronce avait disparu, sous les couteaux d'une broyeuse agricole !!
bien sûr que le second tercet, avec son double-sens a ma préférence ; mais toute ligne est aussi délicieuse que ces mures, bien mûres :
ceux qui me connaissent, savent mon rebut face aux enjambements ( pillons/sans scrupules... ) mais ça passe !
dans le Jura, " mot " et " maux " ne se prononcent pas pareil...

   Polza   
25/6/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Bonjour Graoully,

J’essaye au maximum de commenter les textes en. EL, je trouve que cela évite toute suspicion de « copinage » avec des commentaires dithyrambiques ou au contraire des suspicions de vengeance parce que tel auteur ou telle autrice aurait commenté négativement un de mes textes.

Mais je ne m’interdis pas pour autant de commenter un poème dont je connais l’auteur lorsque je n’ai pas eu le temps de le faire en EL, je pense avoir assez d’objectivité pour naviguer entre les écueils cités ci-haut.

Je suis divisé quant à mon ressenti. D’un côté, j’ai lu un poème qui avait une bonne tenue générale, de l’autre, je me suis dit qu’il manquait parfois d’allant poétique, que certains mots ou certaines phrases n’avaient pas leur place dans ce poème, qu’ils (ou qu’elles) ne se fondaient pas harmonieusement avec le reste.

« Dans le sentier où d’énergiques papillons » je trouve que le lyrisme dans le rythme seyait bien à ce sonnet, la rupture de rythme dans ce vers ne me semble pas utile, mais ce n’est que mon ressenti, vous faites bien comme vous voulez. Quelque chose du genre « Dans l’exigu sentier où de blancs (verts, bleus, noirs…) papillons » ne m’aurait pas choqué ou même « Dans l’exigu sentier où de vifs papillons » si vous souhaitiez garder le côté énergique (qui fait partie des mots dont je parlais au début, qui me donne l’impression de ne pas avoir sa place avec le reste.)

« Sans scrupules déments l’or du moindre calice » dans ce vers, c’est le mot déments qui me semble forcé, pas à sa place., un autre adjectif m’aurait sûrement paru plus pertinent.

« Dont tu cueilles déjà quelques échantillons » je ne dis pas qu’il faut changer, c’est votre poème, mais « divers échantillons » ou autre chose du même acabit m’aurait mieux plu.

« Qui voudraient empêcher que ton vœu s’accomplisse. » le mot vœu m’a quelque peu gêné, même s’il est synonyme, j’aurais beaucoup aimé voir apparaître le mot désir à la place, en admettant qu’il n’était peut-être pas évident à caser dans cette tournure, en tout cas pour garder l’alexandrin intact.

« Tu t’y piques un peu mais tu ne te plains pas : » j’ai trouvé que ce vers n’allait pas avec l’ensemble du poème, je l’ai trouvé trop prosaïque par rapport au reste.

« Pour un bien éphémère endurer corps et maux, » ici, c’est le mot bien que j’ai moyennement apprécié. Comme pour le mot désir, j’aurais aimé voir apparaître le mot plaisir avec par exemple « Pour un plaisir fugace endurer coups et maux, ».

Ceci étant dit, j’ai grandement apprécié les derniers vers de ce poème remplis de solennité et d’élan poétique.

Pour résumer, j’ai bien aimé ce sonnet plein de fraîcheur et de raffinement, mais j’ai un goût d’inachevé qui me reste. Mes quelques exemples de ce que j’aurais bien aimé lire doivent être pris pour ce qu’ils sont, de simples exemples, il y a sûrement mieux à faire et à écrire que ces derniers, mais ce que j’ai tenté d’exprimer sans aucune prétention de ma part, c’est qu’avant de le proposer, vous pouviez améliorer ce poème, d’autres écrits de vous sur Oniris prouvent que vous en êtes capable.


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