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Annick
12/2/2020
a aimé ce texte
Bien ↑
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N'étant pas une spécialiste de la culture, je me suis donc penchée sur la définition du faux semis.
Si j'ai bien compris, c'est une technique culturale de désherbage : faire lever les graines de plantes parasites qui pourraient profiter des éléments nutritifs du sol, du substrat, au détriment du vrai semis. Cette pratique se fait avant le semis des plantes que l'on veut cultiver, comme sarcler etc... Les adventices dormantes, ce sont les graines des herbes parasites qui n'ont pas encore germé ? Ce qui n'est pas dit dans le poème, c'est comment se pratique ce faux semis car il y a différents moyens d'y parvenir. Le plus mauvais, c'est d'arroser la terre de glyphosate pour certaines espèces comme le chiendent qui semble résistant. Un jardinier débordé Subit la verdure Sur le lit agréable Des fausses douceurs Du faux semis Levant vers la mort Les germes indésirables Un jardinier infanticide Sursèmera le charnier De chou-grâce, de melon de miel De pépins de pomme-fortune Et d’orange sanguine C'est joliment dit, peut-être un peu excessif dans la formulation. Ou encore : Dans un cycle de sacrifices Pour l’harmonie du jardin intérieur Cultiver l’illusion Du bon grain et de l’ivraie Le jardinier mortifié Devient permahumain Propageant sans le savoir L’amour vivace. J'aime le mot "permahumain" qui fait penser à la permaculture. Donc, on peut considérer que le sacrifice des mauvaises herbes se fait dans le respect des sols et des plantes. Les vers suivants vont dans ce sens : "Propageant sans le savoir L'amour vivace" Ce texte d'un seul bloc, sans ponctuation, m'a un peu déroutée et n'a pas facilité ma compréhension. Pardonnez-moi si je n'ai pas tout compris. En tout cas, j'ai aimé faire une recherche sur cette technique agricole. Vous en avez fait un poème. L'idée est originale. |
papipoete
12/2/2020
a aimé ce texte
Un peu
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bonjour Groscoco
pas facile d'être jardinier selon votre méthode, même pour un apprenti du dimanche ! Faire pousser des mauvaises herbes, qui s'en donnent à coeur-joie et hop quand elles sont bien grandes, toisant presque le potager d'à côté... et soudainement se voir fauchées par le " vilain " qui les a bien eues ! NB c'est pas bien de tromper les autres ; même liserons et pissenlits qui ne demandaient rien ! Je n'avais pas comme Papa, la fibre jardinière me contentant de mes roses et autres cyclamens ; j'aurais bien voulu ( je le fis 3 années, grand, puis plus petit, jusqu'à devenir confetti et les " indésirables " eurent le dessus ! ) je ne connaissais pas cette méthode du " faux semi ", mais je vous avoue que je n'aurais pas eu l'audace de m'y cramponner ! Concernant votre style ici, je trouve l'absence de ponctuation très dommageable, ne sachant pas où placer mes intonations ! En outre, en poésie " libre ", on ne met pas de majuscule en retour de ligne ( surtout s'il n'y a aucun point pour clore une phrase ) Une dernière remarque " biologique " parait-il que " mauvaise herbe " est impropre, car tout sur terre a son utilité ! ( ce n'est pas moi qui le dit ! ) |
Vincente
13/2/2020
a aimé ce texte
Un peu ↑
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La proposition métaphorique est assez déroutante, non pas par son fond assez judicieux et très ambitieux, mais par sa forme, dans l'énonciation du propos et le façonnage de l'agencement du verbe.
Si bien que le lecteur se débat d'abord pour comprendre ce dont il s'agit. Je dirais que j'ai vu assez vite de grandes lignes thématiques où le "jardinier", représentant l'Homme, va se décliner (la notion de "déclin" y est omniprésente) en diverses tendances détestables, délétères, impropres, etc… Ce jardinier est dans l'ordre de la lecture "débordé – infanticide – courbé – mortifié"). Le narrateur ayant un "cœur –terrarium", on le devine matière à donner et à vivre la vie, il va être celui qui "profite" mais le plus souvent "subit" les mauvaises manières (mauvaises herbes) de l'homme civilisationnel "moderne". Le champ lexical puise dans la ressource existentielle de la culture, dans un registre permacole assumé, rappelant ainsi la conjonction de synergies vertueuses entre les organismes vivants que dévoile la permaculture, l'homme y étant un intercesseur le plus modestement possible appliqué. Dans cette proposition reconsidérant les fonctions originaires de la "dérive environnementale", l'originelle fonction vitale des organismes est convoquée pour redessiner un individu "permahumain / propageant sans le savoir / L'amour vivace" comme le déclament les trois vers finaux. Le problème, la question quant à la "difficulté de ce texte", c'est sa forme. Le choix, à la marge de la poésie par ses images, en une strophe massive, sans ponctuation, mêlant plusieurs concepts intellectuels (poésie, philosophie, science de la vie, agriculture, etc…) n'a pas choisi de se rendre facile à aborder. La posture de l'écriture apparaît ici comme une requête élitiste, tant il faut "batailler" pour accepter d'entendre le message prononcé. La communication en sera contre-productive. Pourtant, elle rappelle qu'en permaculture, chaque objet, chaque être a une place adéquate et nécessaire à et dans le microcosme de son environnement. Sur les lieux permacoles, l'apparence peut aussi être très fouillue, mais bien agencée, elle sera très productive. Ici, dans ce poème, il y a un "agencement" à tout de même tenir un peu plus. C'est dommage, la proposition pour réfléchir à cette grande et vitale question est pleine d'intérêt, cette ambition dont je parlais au début… |