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Poésie libre
Groscoco : Fée-Loup
 Publié le 04/03/20  -  5 commentaires  -  2062 caractères  -  100 lectures    Autres textes du même auteur

Un petit conte juste pour vous.


Fée-Loup



Sa mère était Fée-Merveille
Qui érigea la beauté du premier monde
En mille faisceaux de lune créateurs
De forêts de mycètes géants
Surplombant des lacs translucides
Où les tritons de feu dansaient candides
Au milieu des mosaïques de nénuphars glauques

Son père était Loup
Premier des siens dans l’ardeur et dans la ronde
Explorateur des frontières de la terre
Sa longue foulée le menant sans cesse
Au rebord escarpé du Cap-Rouge
L’horizon vide déchaîné en un tumulte marin
Gorgeant de larmes son regard gris-bleu

Ce fut son œil perçant le premier
Qui fit sa rencontre à la dérobée
Au retour d’une chasse infructueuse
Sans être vraiment affamé
Elle est croquable se dit-il
S’attardant dans un dernier regard prédateur
Loup rebroussa chemin dans la futaie incolore

Au retour d’une cueillette de pieds bleus
Fée entendit une voix rauque en cachette
Chanter la beauté impérieuse du carouge
Sans être vraiment bestial
Il est merveilleux se dit-elle
Se délectant encore un peu
Avant de s’envoler vers son champignon-refuge

Au gué d’un ruisseau creux
Elle prit Loup en embuscade
L’embrassant d’une myriade de passereaux azurés
Il s’élança fou braque
Secouant son pelage dans une gerbe de perles
En se livrant aux voluptés enflammées
Des envolées merveilleuses de sa Fée

Ils partagèrent leur amour sans limite
Sous la bénédiction de l’astre fécond
Même les geais bleus turent leur chant matamore
Devant la splendeur du couple réuni
En veille devant l’embryon lunaire
Elle est si belle se dirent-ils
Enveloppée dans son nid de draps rubis

L’aube sonna pourtant la fin
Dans son discernement céleste
Dissipant doucement Fée-Merveille
Les parents séparés pour l’éternité
Dans sa gueule écarlate la bête portait l’enfant-lune
Pour l’élever forte dans sa couvée
Fée-Loup princesse des bois sombres.


 
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   papipoete   
4/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Groscoco
un conte entre la Belle et la Bête, qui suggérerait que la première disparaitra sous les crocs du second ? Non, au contraire le loup qui se régalait d'avance de croquer cette chair fraîche, tombera amoureux de sa proie au point de lui faire un petit enfant " de la lune "...
NB il put y avoir là un gentil et un méchant, et faire que le bon gagna sur le mal pour bien finir l'histoire... il y eut bien ces deux-là, mais de cruel il n'y eut que leur séparation pour toujours.
j'aime bien la subtilité de l'intrigue, quand la fée " prend le loup en embuscade " ; c'est inattendu cet inverse à la logique, mais nous sommes dans un conte, ne l'oublions pas !
C'est bien écrit, et l'on suit cette aventure avec notre âme d'enfant ; un récit merveilleux...

   Vincente   
4/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Une seule lecture, c'est un conte, l'on doit le saisir comme il nous arrive.
En l'état, il m'a beaucoup plu, car il m'a rendu enfant en le lisant. J'y ai cru à cette histoire incroyable. Elle est belle tout simplement et en plus d'une écriture facile (à lire…, à faire c'est bien sûr une autre paire de manches).

Si analyse il devait y avoir, ce serait celle intéressante pour sa genèse, pour une analyse de son fond psychologique ou pour s'interroger sur la pertinence de sa construction littéraire.
Mais je constate que la narration "fonctionne" ; si l'on croit à l'histoire, c'est qu'elle est adroite, n'est-ce pas ? Si bien que pour le reste, je verrai si quand j'aurai mûri, je préférerai refaire le voyage onirique ou jouer à l'adulte qui le décortique, on verra.

En fait, le lecteur que je suis a envie de garder le joli de la proposition plutôt que de comprendre le pourquoi de cela. Quand je vous dis qu'elle m'a rendu enfant, cela va jusque-là : ne pas avoir envie que l'on nous casse le merveilleux qui nous attire. Laissez-nous rêver, nous les enfants !

   Provencao   
4/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Merci pour l'émerveillement....propre à l'enfant.

Vous nous proposez de définir l'aura enfantine comme une question presque sans réponses., presque silencieuse, puisqu'elle ne saurait appeler une réponse...

Merci.
Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Davide   
5/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour Groscoco,

La première lecture m'a charmé, tout de suite. Véritable conte merveilleux (ré)unissant deux créatures que tout oppose : une fée et un loup. Improbable rencontre (où d'ailleurs, c'est le Loup qui sera… pris en embuscade !), la naissance de cette fée-loup sous la tutelle de l'astre lunaire est un enchantement aussi magique qu'inattendu.

Ecriture enrobée, malicieuse et envoûtante, entre le Cap-rouge et le carouge, entre les paysages champignonesques du "petit peuple" et l'horizon du braque à la recherche de sa pitance, entre la magie d'un clair de lune et la magie d'une naissance.

J'ai juste un peu buté sur la syntaxe un brin alambiquée de la troisième strophe ; rien de bien méchant, mais il appert que l'absence de ponctuation peut affecter la compréhension en certains endroits.
Pour exemple, de prime abord, j'avais lu "perçant" comme un participe présent et non comme un adjectif épithète ; de plus, je n'avais pas lu "qui fit…" comme la subordonnée relative de "son oeil perçant" etc.

Peu importe, ce poème aura réussi à m'immerger dans son univers plein de fantaisie, à croire en son existence l'espace de quelques minutes, à nieller dans mes yeux l'émerveillement de l'enfance…Merci et bravo !

   Alfin   
7/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Groscoco,

Quelle évolution ! Je trouve votre texte très bien agencé avec un champ lexical adapté.
Pour la fée-merveille, nous sommes dans les mots aériens, tout en douceur et en nuance de transparence, en nuance évanescente.

Pour le Loup, le champ lexical se fait terreux, en contact avec la matière et la force qu'elle dégage.

C'est ce qui fait que votre proposition tient la route, cela donne à votre texte de la cohérence, de la force qui reste jusqu’au bout.

L’astre fécond, l’embryon lunaire nous prédit un petit hybride aux crocs puissants et aux ailes vaporeuses

C'est à la fois léger et drôle, drôle d'imaginer un loup pris dans une embuscade de bisous par une fée (il me semble qu'il y a un problème de consentement là.... non je plaisante !)

Bref, merci pour cette lecture enthousiasmante, vous avez progressé et ça se lit avec beaucoup de plaisir !

Au plaisir de vous lire,

Alfin


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