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Poésie libre
Groscoco : Petit sanglot
 Publié le 15/04/20  -  4 commentaires  -  715 caractères  -  147 lectures    Autres textes du même auteur


Petit sanglot



Petit sanglot
Tu t’enfuis encore
Un coup de ciseau
Moins le plus fort
C’est moi qui vis
Joli crapaud

Honni barbeau
Tu n’es pas fini
Mon trait inachevé
Cheval de bataille
Hennit dans la nuit
Charge tantôt

Change bientôt
Comme toi aussi
Le feu qui brûle
L’écume des jours
Retire le souvenir
Des envolées d’oiseaux

Des envies d’eau
D’audace folle
La mer est proche
Effaçant le courant
Du ressac, ton dégoût
Faux cormoran

Fou corps au vent
Qui danse sur un fil
Une araignée m’a confié
Ton secret bien gardé
La nudité de ton être
Petit sanglot.


 
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   Anonyme   
15/4/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour Groscoco,

Il est étrange votre poème!
Sa longueur et son étroitesse le font apparaître visuellement comme un sanglot alors que ce qui compose l'intérieur des strophes, et que l'on pourrait comparer à des larmes, n'est pas si triste. Elles ont même un petit côté revanchardes, ces strophes. Bref, j'ai bien aimé cette ambivalence, sans chercher plus loin. Le 'faux cormoran' me plaît, allez savoir pourquoi.

   Anonyme   
15/4/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Groscoco,

Il y a quelquechose d'agréable dans cette poésie et qui m'a plu.
Le premier quatrain me ferait penser à une comptine malgré une certaine tristesse en poursuivant la lecture.
Pour ce qui est de la compréhension, c'est autre chose, mais je le trouve beau votre écrit.

   sauvage   
15/4/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Poème en 6 strophes de sizains, avec comme rythme principale le tétrasyllabe comme "petit sanglot", "joli crapaud", etc.

J'ai cependant un peu de mal avec l'ensemble et son rythme et ses saccades. Des recherches de sonorités proches comme "joli crapaud" et "honni barbeau" ou "faux cormoran" et "fou corps au vent" sont astucieuses.

Je suis resté un peu en dehors de l'émotion malgré tout.

Au plaisir.

   Vincente   
16/4/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
C'est un poème qui ne s'est pas laissé faire pour se prêter à moi. J'ai essayé plusieurs angles d'entrée, je veux dire dans des moments me mettant dans des états d'esprit différents. Eh bien ça y est, je le tiens ce petit malin de "Petit sanglot". Enfin, je tiens le fait d'en obtenir quelque chose qui me parle, et ça me plait vraiment pas mal ce que j'entends de ce qu'il sous-tend ; même s'il devait s'avérer que l'auteur ne se reconnaisse pas dans ce que j'y ai vu.

J'ai vu un "Petit sanglot", alias le narrateur attristé et affligé par un sort qui l'envahit, chercher à s'extraire ("Tu t'enfuis encore") d'une douleur. Cette première strophe est très jolie, toute déconstruite, faites de bouts épars dont le "coup de ciseau" ne réussit l'ablation de la raison douloureuse, le "joli crapaud", alias le "petit sanglot", constate sa peine.

Puis cette tristesse s'épanche en lamentation. Le narrateur n'est qu'un "trait inachevé", un trait qui trace son sillon qui ne l'accomplit pourtant pas, et voici ce cheval qui le véhicule dans ses mauvaises pensées… "bataille" !
Y aurait-il une échappatoire par le changement ("Change bientôt") ?
J'aime beaucoup ce passage comme une issue déplorable qui s'entrouvre pourtant :

" Le feu qui brûle
L’écume des jours
Retire le souvenir
Des envolées d’oiseaux

Des envies d’eau
D’audace folle
La mer est proche
Effaçant le courant
Du ressac, ton dégoût
Faux cormoran

Fou corps au vent
"

Le "faux cormoran/fou" de bassan offre une transition confirmant la sensation d'être en vie dans l'air, mais sur un fil funambulesque à danser dans les incertitudes du vent. Si "l'araignée", symbole ici de patience sage, a identifié le "secret" du troublé, le "être/petit sanglot" n'en reste pas moins nu à se débattre avec son doute de lui-même.

Je ne sais pas quel est ce trouble, mais je vois un narrateur bien déboussolé qui cherche à discerner par des mots de tout sens une compréhension d'un phénomène qui le dépasse et qui le hante. L'expression porte à bout de bras, je dirais "à bout de cœur" cette douleur, l'accès n'est pas facile, la douleur entend rester sourde au passant indifférent, mais le cri sera strident et rauque à la fois, comme un accord du déchirant et du profond, pour celui qui le ressentira sensiblement.

Ce qui est particulièrement touchant, c'est l'habituation que dénote la posture du narrateur, qui a "apprivoisé" ce dérangement, comme s'il se l'était réapproprié, ainsi il le nomme de tous ces petits noms selon l'humeur ou la nécessité : "Petit sanglot – Joli crapaud – Honni barbeau – Cheval de bataille - Faux cormoran/fou corps".

À noter également une "participation" bien généreuse des assonances et allitérations multiples.


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