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Poésie en prose
HadrienM : Du miel et des jeux
 Publié le 06/05/19  -  13 commentaires  -  489 caractères  -  445 lectures    Autres textes du même auteur

[...] les bruyères sont mon nid et mes moissons ; leur fleur d'indigence et de solitude est la seule qui ne soit pas fanée à la boutonnière de mon habit. — Chateaubriand.


Du miel et des jeux



J’ai passé la nuit à écrire ce poème de pénitence. — J’y ai mis mon pauvre sang blanc : à chercher la traînée d’étoiles sur ton ventre. Il n’y avait là aucune joie. — Je me suis enfui très loin, là-bas, dans la bruyère bleue des chemins noirs. Ma mort, désormais, s’élève d’entre les cieux. Elle tournoie. (L’aperçois-tu ?) — Elle s’élève dans la plaine naissante de tes reins endoloris. Mes pauvres mains égarées ont enfin trouvé refuge. Je t’ai aperçue jouir sur mon texte encore chaud.


 
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   Robot   
19/4/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je le dis d'entrée, j'aime beaucoup ce texte.
Cependant, à trop vouloir cultiver l'ambigüité, celle du titre et de la citation de Chateaubriand, il est difficile de les rattacher à ce qui est exprimé, il reste après la lecture une sorte de frustration.
Cette prose donne l'impression que l'on nous donne à lire l'extrait d'un récit auquel manque le début et la conclusion. Comme si d'un coup la belle inspiration initiale s'était interrompue.
La réflexion qui nous est donnée me paraît ne pas se suffire à elle-même. Un peu comme ces relevés des meilleurs passages tel qu'on en trouve dans les extraits d'une anthologie.

   papipoete   
6/5/2019
 a aimé ce texte 
Un peu
bonjour HadrienM
" noir c'est noir " chantait Johnny ; " court c'est court " je vous le dis !
Comme vous avez passé la nuit à écrire cette lettre de pénitence, faut-il que chaque mot fut arraché de votre coeur meurtri ?
Une sorte de rébus funèbre, où chaque mot est à combien de sens ?
NB côté technique, j'aurais mis une virgule après " blanc " à la place des 2 points.
La dernière phrase " ... jouir sur mon texte " ; je comprend que " elle " rit de cet écrit, mais de là à " jouir " me semble exagéré !
Mais quand-même, c'est un peu " court " , tout en sachant que tenter cette gageure est risqué !

   BlaseSaintLuc   
6/5/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
De Chateaubriand, vous n'avez pas le sang bleu. (puisque blanc)
Mais peut-être le goût du goupillon (puisque pénitent )
Peut-être que l’Europe vous est fiancée (puisque, cherchant les étoiles sur son ventre)
Pas de joie, pas d'hymne (abstentionniste alors?)
Bon pour Chateaubriand, c'est d'entre les eaux, s'élevant d'une île à l'ombre de remparts, mais bon, tout le monde ne peut pas mourir humide.
Il est d'évidence que nous les hommes ne pouvons faire deux choses à la foi, rien d'étonnant à ce format si court puisqu'en un doux refuge, vos mains fussent occupées.

   Myndie   
6/5/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour HadrienM,

Je n’ai pas passé la nuit à lire ce poème de pénitence ^^mais j’ai quand même pris le temps de faire plusieurs lectures.
Ces quelques expressions très – et joliment – imagées :
« mon pauvre sang blanc »
« la trainée d’étoiles sur ton ventre »
et aussi cette « Mort » qui tournoie et « s’élève sur la plaine de tes reins endoloris »

me font penser que votre court poème est une métaphore filée de l’acte d’amour .
Mais alors pourquoi la pénitence ?
Pourquoi la fuite « dans la bruyère bleue des chemins noirs » et les « pauvres mains égarées » ?
Vous seul en détenez la clé. C’est peut-être mieux de laisser ainsi planer le suspense.

Pour ma part, je serais plutôt encline à rejoindre le jugement de Robot : votre texte semble en jachère et cela entraîne quelque frustration.

Merci pour le partage.

   Vincente   
6/5/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Après avoir lu la première moitié du texte - jusqu'à "chemins noirs.", j'en étais imprégné et je m'impatientais déjà de la suite où enfin je pourrais noter "j'aime passionnément". Tout y était réuni pour m'atteindre : une première phrase très simple, presque neutre et pourtant intrigante, une expression insolite mais chargée "mon pauvre sang blanc" et cette fuite "dans la bruyère bleue" qui incite à la suite révélatrice.

De révélation je n'ai point eu, j'ai vu un étonnant rapprochement entre le défunt aux cieux qui veut prolonger son image amoureuse par des paroles réjouissantes qui délivreraient une jouissance à l'être aimé... C'est joliment imagé, mais... je reste dubitatif !

   Anonyme   
6/5/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Quelques temps que nous n'avions pas lu de texte de l'auteur.
Toujours égal à lui-même, autant sybillin.

Si la première lecture ne m'a pas du tout éclairé pour un sens propre, les suivantes m'ont orienté vers un interprétation liée à un érotisme subtilement déguisé,
" à chercher la traînée d’étoiles sur ton ventre. Il n’y avait là aucune joie." La routine - si je puis dire - semble ne plus intéresser le narrateur. Plus attiré peut-être par la découverte...
" Ma mort, désormais, s’élève d’entre les cieux "
" dans la plaine naissante de tes reins endoloris "

Et la subtilité finale " Je t’ai aperçue jouir sur mon texte encore chaud."

Peut-être fais-je fausse route, mais c'est là mon interprétation de ce texte.

   Lebarde   
7/5/2019
 a aimé ce texte 
Pas
Tout cela est bien court, bien ambigu, bien obscur, bien trop prose et pas assez poétique, bien trop mal mis en page et surtout bien trop éloigné de mon style d'écriture et de ma compréhension pour porter un jugement de valeur!
Pourtant je n'ai pas aimé et je me permets de l'exprimer.
Désolé pour les plumes!

A une prochaine fois j'espère.

   senglar   
6/5/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour HadrienM,


Tout d'abord beau parrainage, bel égide que celui de Chateaubriand :)

Une écriture authentique, originale, véritablement poétique à laquelle je n'étais pas habitué quant aux textes en prose, un ton qui dénote (même si le champ opératoire est conventionnel y compris sur le plan de l'image).

J'ai cherché à situer les éléments du poème, son paysage. J'ai aimé que l'auteur reprenne la bruyère bleue. Les deux acteurs sont-ils au diapason ? L'homme semble s'être perdu sur la carte du Tendre... La femme jouissante est devenue le poème.

Je me demande où est le miel, il y a plus de bourdon que d'abeille ici. Mais un bourdon couard qui se cogne partout. Et on sait ce qui lui arrive dans la ruche.

Gaffe !


senglar

   Queribus   
7/5/2019
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour,

J'ai trouvé quelques belles images poétiques dans ce texte:"poème de pénitence", "mon pauvre sang blanc", "trainée d'étoiles sur ton ventre""la bruyère bleue des chemins noirs", "la plaine naissante de tes reins endoloris""je t'ai aperçue jouir sur mon texte encore chaud".

Le problème c'est qu'on ne sait pas d'où vient et où va votre écrit; on a l'impression d'avoir un tout petit extrait d'un ensemble plus vaste qui nous échapperait: en bref on voudrait en savoir plus et on reste sur notre faim et c'est dommage.

Bien à vous.

   Pouet   
7/5/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Slt,

Des chemins noirs comme des "tessons" de bouteilles à l'amer, la petite mort en coulée d'astres sombrement étincelants sur le ventre de l'éternel recommencement. -Demeure de l'azur mort quelques globules bleus.

Le plaisir n'est plus décevant dans son anticipation..

Une femme à l'inspiration, un texte à l'expiration, des jeux pour l'existence et du miel pour les égorgés: il n'y a pas de boucle, les mots se sont pendus au mirage de l'amour.

   Provencao   
7/5/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
"Je me suis enfui très loin, là-bas, dans la bruyère bleue des chemins noirs"

J'ai bien aimé l'appel de ces vers où résonne l'intrigue comme un cri à une autre envie, une autre âme, une autre phrase.

J'ai erré, il est vrai dans votre monde, dans votre imagination saturée de vide, de peur, de recherche et tremblante d' indéfinissable question et attente...


Beau chemin de réflexions nécessitant une , deux lectures...
Au plaisir de vous lire
Cordialement

   arigo   
7/5/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'aime bien cette idée de désir fort, sensuel, qui se devine au travers de ces mots pourtant sombres.

En fait, j'aime beaucoup la complexité de ce plaisir, qui doit s'accommoder d'une part sombre pour être complet.

Peut-être est-ce un peu court pour perte complètement pris par cet écrit ? Finalement, pas forcément, la chute rapide laissant ainsi toute la place à la réflexion.

Merci pour ce partage,

Arigo

   Provencao   
22/5/2019
Excusez moi j'avais déjà commenté votre poème.


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