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Chansons et Slams
hayley : Le peintre d'aquarelles
 Publié le 16/04/08  -  6 commentaires  -  6388 caractères  -  14 lectures    Autres textes du même auteur

Un hommage poétique au peintre belge, Magritte.


Le peintre d'aquarelles



PREMIÈRE AQUARELLE

Il était peintre d’aquarelles, mais ne savait pas nager !

C’est l’histoire d’une noyade dans l’art brut du surréalisme,
Une histoire d’eau qui n’est pas sans risque de naufrage.

Tout art est une expérience à la limite de soi, poésie des extrêmes,
Si l’eau est incolore, elle n’est pas indolore !

Sa peinture est transparente comme la peau d’un enfant,
Et salée aussi, comme ton entrejambe, quand vient l’heure du lit.

C’est une chronique de liquides qui coule sur papier, papier collé, coupé,
Les couleurs s’émerveillent du talent de ce peintre un peu fou.

Ceci n’est pas une pipe mais une fellation, à sucer l’avenir,
Nul ne tète le passé.

C’est une histoire de papier, d’épiderme couvert de ses pleurs, larmes,
Comme s’écrit papyrus, aux eaux fertiles du Nil.

Écriture à la pointe des roseaux, là où Moïse nagea, tristesse et solitude
De l’artiste, l’aquarelle se dit, peinture sur ta peau mouillée.

Tatouages fabriqués à la lueur des étoiles, avec les fibres nues d’une chaleur végétale. L’eau suinte comme un grand flot tourmenté.

À peindre des nus de femmes il transpire son âme, dénudées,
Fébriles, couleurs d'une lumière qui n’a pas de surface.

Ceci n’est pas un pénis aux couleurs changeantes, moirées de reflets bleus, Turgescents, c’est un ange aux ailes déployées dans un ciel de diamant.

Selon les sentiments et les peurs qui le gagnent, il peint des
Impressions aux couleurs des objets : Couleurs de chair meurtrie.


DEUXIÈME AQUARELLE

Claire comme l’aube ou foncée, sombre ou franchement vive,
Couleurs criardes et juteuses comme de la viande crue, steak.

Couleurs voyantes devant sa boule de cristal, vision, perspective,
Aux couleurs trop tendres comme un sein de jeune fille, impubère.

Couleurs pâles comme délavées de pluie, passées par le temps, fanées de saisons mortes, dilatées. Couleur tirant sur l’agonie.

Ceci n’est pas une vulve, c’est un vagin denté comme les dents de la mère. Petit requin roux comme tout vêtu de pieuvres.

D'une seule couleur, il recouvre le ciel d’un nuage de coton,
Il fait du mouton un ciel bêlant mal’an, comme passe le temps.

Ceci n’est pas un acte charnel mais un cunnilingus des trois couleurs primaires, pour dire l’arc-en-ciel entre toi et moi. Alliance.

Monochrome sa touche, parfois, au fond d’une malle où dort,
Unicolore ; le camaïeu des jours de grisaille.

De deux ou trois couleurs, il trace des cheveux tout mouchetés
D’étoiles chamarrées. Il tire le beau, il fait bon peindre en ces temps-là !

Il peint des yeux arc-en-cieux, couleurs de pierres précieuses,
violet, indigo, bleu, vert, jaune, orangé et rouge d’un sang vermeil.

Couleurs des quarks, quand l’amour en bataille se donne volupté,
Couleurs déterminées par le son métallisé d’une musique hard.

Il porte aujourd’hui les couleurs de son propre deuil, carmin,
Ceci n’est pas un drapeau à la hampe monstrueuse, mais un chagrin.

Ceci n’est pas un papillon, c’est l’organe d’un mâle, d’un violeur arborant les couleurs de son pays, paysages de violences, nature morte.

Ceci n’est pas un insecte mais un inceste, comme hissé sur le corps des vierges. La peinture d’une société malade de son propre sexe.

La nuit annonce la couleur du jour, sans dévoiler ses véritables intentions.
L’abusée sur la toile va perdre ses couleurs, le choc a été trop fort !

Il va changer la couleur en colère, la matière en réflexion. Le papier passe par toutes les couleurs, toutes les femmes de couleur sont belles à croquer. Surtout les Noires.


TROISIÈME AQUARELLE

Il va utiliser toutes les teintes, tous les coloris de la nature, il va employer dans un tableau tous Les fondus de couleurs qui coulent dans ses mains moites.

Couleurs contrastées, opposées, dégradées comme gammes d’harmonies, symphonies de couleurs, palettes infinies de son petit corps torturé par les grandes eaux.

Il peint avec ses propres sécrétions, toutes les biles liquides du corps humain.

Il peinturlure de sperme mélangé de peinture, les crachats, les sueurs et les glaires, qu’il prépare avec de l’alcool obtenu par distillation de son propre sang.

Il peint, par infusion des substances de son propre regard de visionnaire,
Avec des essences parfumées, de couleurs odorantes, comme de l’eau
De rose crue.

Sous son pinceau, il étend des sérosités pleines de mal, des cloques et des ampoules pleines d'eau. C’est son Titanic à lui !

Couleurs transparentes qui se laissent délayer dans l'eau des ruisseaux.
Le peintre rame à l'aviron comme pour garder le cap.

Son modèle pose nu à la surface de l'eau, tel un Jésus se mouvant sur
Une mer démontée.

Il fait de l’aquarelle en piscine pour apprendre à nager sous l'eau,
Comme un poisson de galerie, un rat d’exposition.

Il nage entre deux eaux, deux bras, deux cuisses, deux contraires, deux
Couleurs, deux contrastes, deux seins, deux yeux, deux mains... car demain est un autre jour !

Il ménage deux partis sur sa toile de fond. L’aquarelliste nage en eau trouble, car sa vue est peu claire. Il peint une bouée de sauvetage.

Il baigne dans l’aquarelle, plongé comme Archimède dans un liquide trop lourd et trop abondant, épais comme le sang d’une Sirène tuée

Plénitude des sentiments peints comme pains bien trop cuits
Plénitude des états de grâce et des ébats de chairs. Aquarelle.

Le peintre ne nage pas dans la joie, mais dans l’oppression de l’eau
Qui n’est pas bénite !

Le peintre blessé, se met au large, dans des vêtements bien trop larges
Pour lui, Il nage, nu sous son tablier de peintre.

Angoisse de la feuille blanche, bien trop petite pour contenir toutes ses multiples frustrations.

Ceci n’est pas un tableau, ni une aquarelle, c’est un poème, banal comme
Un simple souffle qui s’achève de respirer.


 
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   David   
16/4/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Hayley,

Tu ne cites pas les aquarelles que tu numerotes ? Je les aurais bien vu en regard de tes poêmes.

Il y a ce vers:

"Aux couleurs trop tendres comme un sein de jeune fille, impubère."

L'impuberté c'est l'enfance, "jeune fille" renvoit plus justement à la puberté je trouve, je me suis un peu traumatisé sur le journal télévisé de ce midi, que des histoires de meurtres de jeunes filles justement, de visite du pape polémique au USA...et dans les journaux quelques lignes sur des histoires d'émeutes de la faim loin, loin...pardon de ne pas t'offrir une lecture plus naïve.

   Anonyme   
16/4/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
"C'est l'histoire d'une noyade dans l'art brut du surréalisme",
cette phrase est de trop à mon sens, c'est comme une jolie
fille qui dit: "Regardez moi comme je suis jolie!"...

Sinon toujours cette volonté non-dissimulée de choquer...
Encore une fois le "choc émotionnel" ne réside pas dans
les substantifs... Pourtant je note quelques belles réussite,
l'histoire de la pipe est bien vue par exemple.

Pour moi, ici, le meilleur texte que j'ai pu lire de toi et je tiens
à souligner ce point.

Mais par exemple le dernier vers "un souffle qui s'arrête de respirer", comme oxymore, on peut fouiller un peu plus nan?

Mais l'ensemble me plaît bien, j'encourage...

   colette   
16/4/2008
l'art brut, le surréalisme pour "raconter" ce qui pourrait être l'état d'esprit d'un peintre expressionniste...
Ces aquarelles existent-elles? Peut-on les voir?
Je relirai ton texte pars qu'il y a beaucoup, beaucoup de chose à y trouver.

   TITEFEE   
17/4/2008
moi aussi j'attends les aquarelles...car sinon j'y mettrai mes propres images et vous seriez déçus

   clementine   
17/4/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Tes écrits se dessinent , prennent une forme plus accessible à l'onirien(ne) moyen que je suis.
Beaucoup de vers très percutants, d'autres très beaux, d'autres moins, au total, j'ai vraiment apprécié.
J'ai particulièrement aimé:
"Ceci n’est pas une pipe mais une fellation, à sucer l’avenir,
Nul ne tète le passé. "

"D'une seule couleur, il recouvre le ciel d’un nuage de coton,
Il fait du mouton un ciel bêlant mal’an, comme passe le temps. "

"Couleurs transparentes qui se laissent délayer dans l'eau des ruisseaux.
Le peintre rame à l'aviron comme pour garder le cap. "

   Anonyme   
1/5/2016
 a aimé ce texte 
Un peu
Votre hommage à Magritte pour moi n'est pas convaincant, vous ne m'avez pas inviter au voyage au travers de la description de vos trois aquarelles, elles sont à mon avis bien trop longues et trop personnelles. Vous vous êtes fait plaisir avant tout.

- "Et salée aussi, comme ton entrejambe, quand vient l’heure du lit."
- " Ceci n’est pas une pipe mais une fellation, à sucer l’avenir,
Nul ne tète le passé."
- "Ceci n’est pas un pénis aux couleurs changeantes..."
- "Couleurs criardes et juteuses comme de la viande crue, steak."

Je pourrais encore et encore citer d'autres phrases, en effet chacun à ses propres émotions et ses mots pour l'exprimer, les miens auraient été tout autre.

Vous m'aurez juste apporté un point de curiosité, je suis allée voir les toiles de Magritte.


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