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Asrya
23/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Un sujet intéressant derrière ce poème.
La manière de raconter est plutôt en adéquation avec le thème, ça prend vite, c'est dynamique et ça sent à la fois la rugosité, et la douleur du Vieux continent face à ce scandale qui n'est toujours pas totalement assumé par la métropole. Il y avait je pense matière à développer davantage, sur les séquelles environnementales et sanitaires qui sont toujours d'actualité. Je pense que la thématique n'est pas complète et qu'elle aurait mérité une chronologie plus forte, plus signifiante. J'ai du mal à comprendre les derniers vers ; "et se démarquer enfin" , je ne vois pas tout à fait ce à quoi cela fait référence. Je n'ai pas non trouvé très heureux ce "faut le croire" répété en si peu de temps. Je n'y ai pas trouvé de force particulière, ni d'intérêt à le mettre autant en avant. J'ai particulièrement aimé l'audace du sujet évoqué et le dynamisme du début du poème ; je trouve la fin plus "déconnectée" et moins en phase avec le thème. Un bon moment de lecture ceci-dit. Merci beaucoup pour le partage, au plaisir de vous lire à nouveau, Asrya. (Lu et commenté en EL) |
Ramana
31/1/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
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Ce n'est pas seulement aux Antilles, le monde est empoisonné dans son entièreté ; certes, les Antilles ont souffert particulièrement de ce chlordécone, mais ici à la campagne, nous avons les désherbants et les engrais ; on en respire, on boit dans nos verres et on en bouffe dans nos assiettes, et on s'étonne de la croissance des cas de cancer !
Heureusement, les Antillais ont encore la banane, si j'ose dire, pour se dresser contre l'adversité, comme ils l'ont d'ailleurs fait voici peu, jetant le masque de la soumission... Métropolitains de bonne volonté, Antillais, même combat d'un bord à l'autre du grand océan, contre les forces sombres ! |
Pouet
1/2/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Salut,
un beau titre :) J'avoue bien humblement que je ne connaissais pas ce "chlordécone", ni donc cet "épisode", cette Histoire. De là poésie qui "sert" ( au moins pour ma "culture ".) Le "on déconne " semble facile, ou difficile à encaisser, au premier abord, puis dans un second ou troisième temps, évident ou distancié en une forme d'ironique empathie, ce n'est pas l'empathie qui est ironique bien évidemment. "On a la banane", même remarque. Le "corps" du poème est très descriptif dans son ardeur, dans une espèce de rage tranquille. La deuxième strophe baignant de poésie. Il y a le factuel. Des actes, des Hommes, des paysages... Le rythme sert bien "l'urgence" du dire, ou de l'improbable conscience. Après, le propos parle de lui-même et ce, jusqu'au dernier vers. Au plaisir. |
Catelena
31/1/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
n'aime pas
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OK, d'accord, on n'arrête plus de dénombrer toutes les calamités que la cupidité de l'homme fait à l'homme, et par conséquent à la planète. Et pas seulement sur des îles lointaines, malheureusement.
Seulement voilà, à l'heure où l'on va tous finir par crever de désespoir devant les reportages en tous genres, plus pessimistes les uns que les autres, j'ai de plus en plus envie de dire : stop ! Informer le monde, c'est bien. Le sur-informer sans cesse, surtout sur un ton alarmiste qui lui ferme la porte à l'espoir, se révèle bien plus catastrophique pour sa santé mentale. Ce dont j'ai un besoin vital à présent, et je suppose que je ne suis pas la seule dans ce cas, c'est d'entendre dire que l'on va s'en sortir de tout ce merdier. Et même si l'on sait tous que ce n'est pas vrai, cela fera du bien d'être informés aussi que se multiplient partout sur notre Terre mère, des solutions réparatrices, innovantes, des initiatives pleines de bon sens et d'un optimisme salvateur. Et surtout d'entendre dire que les hommes ne sont pas tous des salauds. Voilà pourquoi le thème de votre gentil poème, dont je comprends la visée, m'agace au-delà peut-être du raisonnable, et ce malgré les bonnes intentions qui l'habitent. En plus, selon moi, c'est un thème qui nécessiterait un plaidoyer autrement plus argumenté que quelques lignes qui prêchent large et font d'autant plus de mal à un grand nombre avec le sentiment de culpabilité que forcément elles dégagent de par leur minimalisme généraliste. Désolée, mais vous l'aurez compris, c'est un sujet qui me tient particulièrement à cœur. Je suis néanmoins contente pour vous, de voir que d'autres apprécient votre façon de l'aborder. Au plaisir de vous retrouver sous des auspices plus heureux. |
papipoete
31/1/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
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re-bonjour hersen
Une des nombreuses " erreurs " que l'homme commit pour faire pousser, à tout prix un fruit que le charançon avait dans sa ligne de mire ! Comme tout pesticide, ce traitement de cheval ne cohabite pas bien avec qui l'applique ( mon oncle vigneron, venait dîner chez nous coloré de la tête aux pieds, de bouillie bordelaise... ) et si les bananes aux iles fructifièrent, bien des ouvriers au champ, y laissèrent qui la santé, qui la vie. NB l'éternel dilemme de traiter contre l'envahisseur ( mildiou, et autre phyloxera ) sans intoxiquer l'humain... et chercher un Monsanto responsable de maladies, morts même quand l'on s'aperçoit que le remède est pire que le mal ! Aujourd'hui, tout crève, de la brindille à l'épicéa ; bientôt le séquoia ou le baobab ? Certes le chlordécone a fait bien des conneries, mais que faire ? Un cri du coeur pour ces gens des îles, à qui l'on mentit, à qui l'on dit " ça ne risque rien ! mangez ! " j'aime bien les 3 premières lignes... |
Eskisse
31/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour hersen,
J'ai bien aimé au début du poème le contraste entre l'ironie dénonciatrice de la première strophe et la petite " marine" peinte dans la deuxième strophe. Tout le poème d'ailleurs est construit sur cette alternance entre l'action néfaste de l'homme et l'action bénéfique de l'océan, entre la salissure et l'immaculé. Il me semble qu'un espoir est évoqué à la fin avec ces "regards neufs" et le vers répété, marque d'insistance. J'ai trouvé aussi de la sobriété dans cette dénonciation. Comme par exemple dans la strophe qui évoque tous ceux qui fuient leur responsabilité et qui mentent, avec le choix de : "tandis que le bruit ailleurs s’éteint jurant que rien ne s’est passé" Une lecture instructive et un poème fin. |
JohanSchneider
1/2/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
n'aime pas
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Moi non plus je ne suis pas séduit par cet énième lamma sabbachtani au goût de repentance assumée sans beaucoup de recul.
La qualité de l'écriture est au-dessus de tout reproche mais c'est dommage de la voir ainsi fourvoyée dans ce qui n'a pas même la drôlerie et l'élégance d'un pamphlet bien féroce. C'est exactement le genre de texte qui me fait penser à la fable des deux grenouilles dans la jatte de crème. |
Raoul
1/2/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
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Bonjour,
Houlla j'ai du mal... Pour moi, le ton me pose problème. Le titre, en soi, est une trouvaille et un coup de poing, déjà ! Un coup de Trafalgar chimique (avant d'être chimiothérapique, mais ça...). Idée louable, pour un thème qui, bien que connu – mais pas reconnu – passe largement sous les radars. Pour moi, le texte est très, trop elliptique, trop général, à la lecture, il me manque un point d'ancrage précis. Par moment le ton presque débonnaire – l'expression "avoir la banane", sans doute – me gêne, je suis embarrassé par une opposition fond/forme , comme si la liberté du ton me gênait. Peut-être est-ce simplement moi qui suis gêné par le "problème" abordé, d'ailleurs. Merci pour cette lecture (abrasive). |
fanny
1/2/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Ha, la fameuse fable..., puisqu'elle s'adresse aussi un peu à moi et que ce poème me touche, me voici.
"sans responsables pas de drame", alors, oui, il faut continuer à informer, dénoncer, à faire des procès et à défendre ceux qui les font. Cela fait maintenant plusieurs dizaines d'années que certains ont commencé à tirer la sonnette d'alarme mais à peine les problèmes commencent-ils à être reconnus que tout le monde en a déjà marre. Un petit "diner de bananes" bien présenté, un "fait divers" assez peu évoqué, et qui s'ouvre sur une thématique et un débat de fonds dont j'entends à peine le murmure ; ha..., le beurre et l'argent du beurre... La fin se tourne vers l'espoir de visions nouvelles, issues de prises de conscience massives et actives et de choix de société venant se "démarquer" des précédents. |
Edgard
1/2/2023
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Bonjour Hersen,
On s'arrête sur ce texte, parce que le sujet est tellement sombre et tellement représentatif de nos erreurs, de la cupidité, de la lâcheté de certains. C'est toujours bien de soulever, ou re-soulever un drame qui touche tout un département et a des conséquences terribles sur toute une population. Cependant, il me semble que le problème est présenté de manière un peu manichéiste: le vieux continent qui bouffe des bananes et s'en fout, et ceux qui sont les victimes. C'est un peu caricatural, et il serait opportun de dénoncer ceux qui sont responsables avec plus de discernement. Je n'ai pas trop envie de me retrouver dans le camp des coupables quand je mange une banane... Mais évidemment, en quelques lignes très courtes, il est bien difficile de tout dire.Un poème n'est pas un essai, c'est la difficulté. Pour l'écriture: quelques petites choses m'ont gêné un peu: "la douceur nous prend à la gorge" on peut y déceler un double sens , comme dans "On a la banane", mais ce n'est pas évident. "le temps n'a pas d'heure"est peut-être un peu à l'emporte-pièce, on reconnaît l'idée, mais la formulation me laisse un peu sur ma faim. "elle frôle les terres , y revient sans cesse": pareil, l'idée de la mer est bien vue dans le poème en métaphore filée, la mer qui purifie, "absorbe la colère" est beaucoup plus recherché et expressif. C'est vraiment l'image la plus belle. Les 5 derniers vers m'ont semblé un peu confus: "des regards neufs viendront" c'est la touche d'optimisme du texte: il faudrait plus que de l'optimisme, c'est une révolution qu'il faut... "et se démarquer enfin" est un chouillat obscur pour ma petite comprenette... Un poing levé donc (dans la gueule des multinationales et leurs complices) un poing levé en solidarité avec les victimes en colère. Bon, grâce à vous ce poing levé. Il en faudrait bien d'autres.. Et pour ça merci. |
hersen
1/2/2023
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Cyrill
11/2/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Salut Hersen,
J’arrive bien après la bataille mais je m’étais promis de commenter ce texte que j’ai découvert en EL. D’abord bravo pour ce petit signe de la marque déposée qui annonce le grinçant, surtout quand on connaît l’auteur. Le matin même de ma première lecture j’ai entendu à la radio le même jeu de mot par lequel tu entames ton poème. Un peu facile ai-je trouvé, même si l’ironie est là, comme on peut le lire plus loin : du coup ça passe mieux. la suite du poème heureusement a des accents plus poétiques, sensibles et engagés à la fois. Le murmure créole de la mer s’entend avec la force de la passion. Je me représente cette mer comme réceptacle de la colère d’une population négligée, abusée, mais consciente, informée. J’ai été outré par l’issue judiciaire de cette affaire, je trouve que tu as bien su rendre ce sentiment de révolte tout en laissant une belle part à la poésie du lieu, et à l’espoir. C’est bien de lire l’espoir, d’autant plus que je n’en ai plus guère si on ne me secoue pas un peu ! Merci pour le partage. |