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Poésie libre
hersen : J'ai vu le vent
 Publié le 01/07/16  -  19 commentaires  -  1153 caractères  -  460 lectures    Autres textes du même auteur

Je crois que c'est vrai…


J'ai vu le vent



Il a devant moi poussé le monde
virevolte d'un fétu
chargeant mes yeux agrandis
de rocailles multicolores

Il a fait pousser des fleurs
aux tons chauds
sur la glace translucide
du fond des ravins éclairés

Il a soufflé fort et je l'ai vu


Les cailloux ont gémi
du plaisir de fondre
en magma pulpeux
quand le souffle les a caressés

J'ai fermé grand les yeux

Le bleu flottait sur des îlots de coton
emportant des voiles gonflées
dans le délire d'un horizon
où rien n'existe que la mata

que le vent

acharné comme un perdu
bravant mon corps défendant
il a volé mes clés cachées

toutes

J'ai senti le vent frais
pendant que j'aimais le vent chaud
j'ai appelé le vent
m'inondant, le vent mouillé
séchant ma gorge

J'ai appelé fort

Il a déchiré mes certitudes
et j'ai cousu leurs lambeaux dorés
en un tapis de lumière
où mes pieds se sont posés
pour danser pour danser

Je le jure
j'ai vu le vent.


 
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   Lulu   
7/6/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

je trouve ce texte magnifique, et cela dès les mots de présentation "Je crois que c'est vrai..." Il n'y a que les poètes qui puissent voir le vent et l'éprouver de la sorte.

J'ai aimé les images et le rythme d'ensemble. Je trouve qu'il y a une belle envolée au fil du texte, et je ne suis guère étonnée de ces derniers mots "où mes pieds se sont posés / pour danser pour danser", car il y a une belle rythmique au-delà du sens du poème (je veux dire le fond).

Puis, ce "Je le jure / J'ai vu le vent" sonne comme une belle confidence à l'attention des lecteurs que nous sommes, comme un murmure... J'ai bien aimé la mise en scène "J'ai appelé fort"... On imagine... et on voit le vent.

Plus j'ai avancé dans ma lecture, plus j'ai apprécié.

Ma seule réserve concerne peut-être le premier vers. J'ai dû le relire plusieurs fois pour l'appréhender. Peut-être qu'une autre formulation aurait été plus pertinente.

Bonne continuation.

   papipoete   
17/6/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Qui ne sait pas lire dans le ciel, imaginer dans ses fresques de nuages des dragons, des anges, des monstres ne peut voir le vent !
Et la fumée fuyant la cheminée, le fétu virevoltant, les fleurs se balançant, des ilots de coton voyageurs parsemer le bleu de l'azur ...
Et ce vent frais, jaloux d'un alizé se disputer la peau dénudée de l'héroïne ...
Moi aussi, j'ai vu le vent .
Votre 6e ( le bleu flottait ) et dernière strophe ( il a déchiré ) sont splendides !
NB " poussé " le monde, et " pousser " des fleurs aurait mérité un synonyme ? et... quelque ponctuation ?
papipoète

   Robot   
1/7/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ce vent qui a poussé le monde devant vous, on le sent, on le voit, on le perçoit tout au long du poème. Vent enchanteur, vent sec, vent enjôleur ou vigoureux, tous ces aspects sont présentés dans une poétique à la fois efficace et parlante.

Une sensation que vous avez réussi à me faire partager.

   Anonyme   
1/7/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Bonjour Hersen,

alors ai-je l’esprit tourné d’une certaine façon, mais pour moi ce poème figure un grand élan passionnel à l’érotisme latent, le vent n'est qu’une métaphore ici.

Ce vent-là fait irruption dans la vie bousculant le monde alentour, le monde d’avant le vent pour dévoiler quoi sinon le monde, le même qu’avant en fait, mais vu à travers le prisme de l’amour et de la passion.

C’est un vent de foudre éclatant ! Déchirant vos certitudes…lesquelles ? Je n’attends pas de réponse…je n’en ai pas besoin, votre poème se suffit à lui-même et à moi beaucoup, passionnément…et j’aime cet autre monde que vous évoquez sans rien dévoiler…tout en nuances fortes et beaux vers.

Le mystère reste entier comme celui de l’amour vrai.

Pas une seconde je n’ai imaginé le vent…vu le vent. Mais j’ai perçu la caresse tempétueuse de deux corps-cœurs-esprits.

À vous relire, et merci pour ce beau poème (époustouflant).

Corbivan

   MissNeko   
1/7/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Quel beau texte !
Le choix des mots, des tournures ... Tout est beau.
Ce vent que l'on ne voit pas mais que l on sent ou ressent.
Bravo

   troupi   
1/7/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
comment écrire un telle histoire si l'on n'est pas pétri de poésie ?

J'ai adoré cette très belle histoire qui coule comme une eau de source. j'ai adoré les rocailles multicolores, les ravins éclairés, et toute la fin à partir de : acharné comme un perdu.

J'ai aussi apprécié l'absence de ponctuation avantageusement remplacée par la construction du poème.

Merci pour cette superbe écriture.

   Noran   
1/7/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
Très beau texte, vous me faites aimer la poésie libre dont je ne suis pas forcément un grand friand.
J'ai réellement accroché à la troisième strophe, de force et de douceur, car je le voyais aussi.
Merci !

   Pouet   
1/7/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bjr hersen,

J'aime bien l'idée surréaliste de voir le vent. Je trouve une certaine poésie à cette idée et ça tombe bien puisque vous avez décidé d'en faire une poésie... :) Je crois me souvenir de votre région et pour l'avoir visité, je confirme que c'est un coin légèrement venteux...
Bref, j'aime l'idée quoi. Mais cela doit vous faire une belle gambette après tout.

Alors pour ce qui est du texte en lui-même, j'aime vraiment beaucoup l'entame, c'est originalement tourné, évocateur, l'opposition "Monde/fétu"... Bref les quatre premiers vers sont très jolis, vraiment intéressants. Bon il y a pas mal de passages que j'aime bien, je vous l'avoue mais j'ai envie de vous livrer ce qui m'a semblé moins parlant à mes yeux où ce que j'aurais écrit différemment ou ce que... vous m'avez compris.

Par exemple la "glace translucide", moi je vois un peu ça comme une lapalissade, même si certainement qu'on peut trouver de la glace opaque, j'en sais rien et puis en fait j'avais envie de penser à l'Algarve et du coup cette "glace" m'a semblé incongrue. Mais suis un peu benêt faut m'excuser... Et peut-être après tout qu'il y a de la glace dans l'Algarve, suis pas tombé dessus, voilà tout! ;) Après avoir lu et puis relu je pense à la Patagonie... Une tite idée comme ça.

Ensuite les "cailloux" de la troisième strophe font un peu redondants avec les "rocailles" du début.

J'applaudis en revanche des deux narines le "J'ai fermé grand les yeux" que je trouve assez superbement trouvé.

J'ai pas trop goûté au passage où le mot "vent" est répété plusieurs fois, j'en ai fait une overdose dans cette strophe.

Enfin, je n'apprécie pas trop non plus le "déchiré mes certitudes" sans trop pouvoir vous l'expliquer clairement, j'en reviens à mes fameux "clichés" je crois...

Pour finir, je pense que vous n'étiez pas obligé de nous le "jurer" à la fin, on vous croit, enfin moi je vous crois...

Voili voilou, dans l'ensemble j'aime votre poème et c'est bien pour cela que j'ai pointé tout ce que je n'aimais pas trop. :)

(Ma petite flèche vers le bas sera donc un témoignage, un bouquet de fleurs -aux tons chauds-, et l'assurance pour vous que votre poème m'a vraiment touché et que du coup j'en suis devenu plus exigeant...)

Au plaisir.

Pouet pouet

   Anonyme   
1/7/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
Je m'aperçois que les commentaires sont dithyrambiques, que dire de plus, à part que c'est beau, très beau.

La délicieuse impression que votre poésie est le sable fin d'un sablier, et qu'il suffit de le retourner pour recommencer, et ainsi de suite, sans lassitude aucune, juste celle de devoir retourner le sablier.

   Vincente   
2/7/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Bonsoir hersen,

J'ai beaucoup aimé tout le réalisme que produisent, à la suite de l'incipit, vos vers esseulés. Ils nous replongent dans votre souffle chaud, mieux qu'un refrain, mieux qu'une litanie, ils font le lien, seuls mais pas solitaires, entre chaque séquence de votre aventure. Le rythme qu'ils impriment nous porte à aller avidement vers la strophe suivante.

Je sens une vibration intime sous-jacente (avec Corbivan), perler "du plaisir de fondre en magma pulpeux quand..." "bravant mon corps défendant, il a volé mes clés cachées"... j'arrête là, je ne voudrais pas paraître vous effeuillant quelque peu !

Un très beau texte, très impressionnant au sens littéral !

   Zoe-Pivers   
3/7/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
" J'ai fermé grand les yeux "
Alors là, je respire un grand coup et je craque

Me vient ce livre de contes que j'ai dévoré :
Femmes qui courent avec les loups
Il y a ici, un côté sauvage, naturel et féminin que j'aime beaucoup.
Et de l'émotion...

Merci Hersen

   hersen   
3/7/2016

   letho   
6/7/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Hersen
Si je mêle ma voix au concert de louanges, c'est que rester muette devant cette évocation du vent, ce serait comme refuser de sentir, de vibrer, d'imaginer. De vivre peut-être ( ? )
Ce qui est fort, c'est d'avoir vu le vent. Le cers, (nord ouest ), je lui parle souvent mais jamais ne l'ai surpris...merci de m'y faire penser !

   Lylah   
12/7/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
"J'ai fermé grand les yeux"...

Ce vers résume la magie de ce poème ! On se prend à voir le vent, aussi et c'est vraiment un beau voyage...
A vous relire...

   dom1   
23/7/2016
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Le vent se voit ici comme le nez au milieu de la figure. il souffle comme l'air qui sort de nos narines. Par obligation et routine. Mais il pourrait s'extraire plus fortement si on voulait forcer son corps à courir. Ici, on marche lentement...

Dominique

   Jean_Meneault   
25/7/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ce vent m'a emporté aussi, je ne sais pas toujours où ni comment.

Un vent révélant les transcendances d'un paysage. Je suis très sensible, dans la vie, à ces moments qui transforment un lieu en une entité autre, un "au-delà", un "plus loin", quelque chose qui nous parle, qui élève, impalpable bien que précis pour notre être sensible (ou spirituel peut-être, je ne saurais le dire). Ces instants sont précieux et votre texte fait apparaître l'un d'eux, le temps d'une bourrasque.
J'ai cru y lire aussi, comme d'autres, une pointe d'érotisme. Tout à fait logique dans une écriture si sensitive.

Merci!

   Brume   
19/8/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Hersen,
Quel bonheur de lire un tel poème!
J'ai eu envie de danser moi aussi.
Des couleurs et de la vie, de la fantaisie pure. Et cette musicalité qui accompagne vos vers. Vous m'avez emmené dans votre univers pétillant alors merci car il est très beau.

   Didadou   
22/4/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Cette puissance !
Le vent ici ne chuchote pas, il tournoie, il retourne des bateaux, il m'a retourné d'émotions, m'a vaincu, et m'a fait renaître.
Dans une équivalence étrange, après la première lecture, j'ai pensé à la quête de Brel, non pas au vent l'emportera de noirs désirs.
Le vent est un élément universel, à la fois profond, surprenant, inquiétant et vivant ; les jours où ma barque sera à quai, une nouvelle lecture de votre texte me revigorera. A relire, encore. Un plaisir élémentaire !

   Donaldo75   
3/9/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Poï poï poï, ça c'est de la poésie en forme libre, je vous le dis. Dès le titre, j'ai deviné que j'allais être emporté par ce vent. La première strophe est "lennonienne" par ses images et sa simplicité. La suivante rentre dans le psychédélique, un goût des années soixante même si je sais que ce n'est pas du Pink Floyd - private joke à destination d'hersen, of course - dans l'intention mais plutôt du Klaus Schulze dans la tonalité. Le coup des cailloux qui ont gémi me laisse penser que le caillou, c'est un truc de l'auteure, pas une obsession mais un sémaphore poétique. Je sais, je fais de la psychanalyse à deux balles mais j'ai envie ce matin parce que ça me change des analyses prétendument cerveau gauche que je lis ça et là et qui veulent faire passer des vessies pour des lanternes. Ici, c'est de la superbe poésie, pas le truc square qui sent le renfermé, le théorème de Pythagore coincé dans un logarithme, les églises qui deviennent les tombeaux des dieux, non, c'est du vivant, du vécu, de l'allégorique, du métaphorique - métaphore, métaphore, est-ce que j'ai une tête de métaphore ? - et l'usage de la première personne du singulier rend le tout encore plus puissant.

Bon, pas besoin d'appeler Hercule Poirot pour savoir si j'ai aimé ce poème. J'ai gravement adoré.


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