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Cristale
5/3/2021
a aimé ce texte
Bien ↑
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Il ne faut surtout pas en parler, il ne faut surtout pas ajouter à la morosité ambiante, il faut museler ceux qui sont déjà masqués...ainsi entend-t-on parler ceux qui ne sont pas touchés. Les autre se taisent mais le poète écrit et rien ne saura l'en empêcher.
Les mots sont dits, précis, les images sont vraies, sans concession, les histoires sont vécues. Merci pour ce partage. Cristale |
Corto
7/3/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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Par petites touches impressionnistes l'auteur crée ici un tableau de vie usée, vie finie, à peine vie souvenir.
Le style est original, les évocations sont bien choisies. "les vieux du village glissent leurs chaussons jusqu’au camion boulanger", ou: "un ami s’est dissous sous des draps et des tuyaux seul dans un couloir bondé". Le village se meurt mais on sent qu'il a vécu, on entend le poids de ses souvenirs. La dernière strophe conclue avec talent cette fresque. |
sauvage
9/3/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Bonjour,
poétiquement, je n'apprécie pas tout l'ensemble comme par exemple ce passage : " l’un est parti balançant les barrières des gestes par-dessus le moulin arrêté " D'autres passages sont très bons, notamment la fin : "le clocher est sec et laisse les âmes brûler sans un mot d’amour sans un adieu" C'est très beau et j'aurais aimé l'écrire! Mais surtout, j'apprécie le fond, où en cette période, il faut que cela sorte, ne pas s'enfermer, continuer à dire, à agir. Merci pour ce partage sauvage en E.L. |
Donaldo75
9/3/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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Il y a dans ce poème une tonalité que j’ai vraiment apprécié ; elle imprime ma lecture et la rend plus prégnante, comme si ce ton s’insinuait dans les images. La parabole du clocher conforte cette impression et symbolise les petits villages où la vie diffère tant de ce que nous les gens de la ville connaissons et qui reste notre référentiel principal. Comme je l'ai lu dans un autre commentaire, le mot fresque me vient à l'esprit quand je relis cette poésie et c'est ce que j'aime dans cet art.
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Ligs
19/3/2021
a aimé ce texte
Bien ↑
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J'aime la simplicité évocatrice de ce poème. La tristesse et la solitude sont suggérées par les gestes : les épaules sont basses, le sourire a quitté les yeux et les voix. Les nombreuses négations du texte montrent le vide qui s'est créé, remplaçant la vie.
C'est juste et beau. |
Luz
19/3/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour hersen,
Très beau poème, très fort. J'ai tout aimé, et surtout la première et la dernière strophe. La 3ème strophe aussi est très bien (je ne l'ai comprise qu'à la fin...) Bravo et merci ! Luz |
papipoete
19/3/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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bonjour hersen
Le village semble un lieu fantôme, comme si un mal empêchait les gens de sortir... ben non, tout simplement plus que des vieux, qui avancent quand ils se hasardent au-dehors comme des manchots sur la banquise, en traînant leurs chaussons au ras du sol. Plus de cris ni de rires d'enfants, juste des chuchotements quand l'un d'eux s'en va...Même le clocher d'où le Bon Dieu s'est évaporé, ne sonne plus ; plus rien même pas le glas... NB " le clocher est sec ", un titre qui colle bien à ces bourgs, où peu à peu des flammes vacillantes s'éteignent, sans faire de bruit, s'enterrent en catimini. Lorsque le clocher à tout jamais entre en silence, le rythme de la vie n'est plus battu, pour chrétien ou non-croyant, et tôt ou tard l'on dira " si tu avais connu ce village dans le temps ? son café animé, ses gens qui déambulaient, ses ateliers de tout métier et ses enfants dans la cour d'école... " La première et la dernière strophe sont si belles ! Par contre " un ami s'est dissous/sous " heurte un peu l'oreille et " des tuyaux " ( je ne vois pas la signification ) |
Robot
19/3/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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La réussite de ce poème tient dans ce qu'il a su parler de la situation sans pathos, avec des mots à la fois poétique et précis. Pas de lamentation, une fine observation d'un village qui vit le quotidien de la pandémie au ralenti.
Tout me plait dans cette relation. J'ai particulièrement aimé ce passage à l'émotion évocatrice pleine de retenue, pudique: "un ami s’est dissous sous des draps et des tuyaux seul dans un couloir bondé aucun n’ira pour parler de lui au café fermé en face de l’église fermée le clocher est sec et laisse les âmes brûler sans un mot d’amour sans un adieu" |
plumette
19/3/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Très puissante évocation dont la force réside, je trouve, dans une certaine simplicité.
"un ami s’est dissous sous des draps et des tuyaux seul dans un couloir bondé aucun n’ira pour parler de lui au café fermé en face de l’église fermée" je m'arrête sur ce passage qui décrit en peu de mots une situation qui déshumanise terriblement. Solitude au moment de la fin, impossibilité de vivre les rituels sociaux et familiaux d'accompagnement. Touchée! |
Anonyme
19/3/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Un poème qui évoque les tristes moments que nous vivons, sans tomber dans le mélo, avec des mots simples, des images qui parlent à chacun :
"le pavé vide ne sonne plus" "ils ne voient du bleu du ciel que le bleu masque" "un ami s’est dissous sous des draps et des tuyaux" "le clocher est sec" En espérant que plus personne n'écrira de tels poèmes dans quelques mois... |
Myo
19/3/2021
a aimé ce texte
Passionnément ↓
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Au-delà de l'isolement dû à la pandémie, il y a cette image troublante de la vie qui balbutie ses dernières histoires dans un village perdu.
Un village déserté de sa jeunesse, déjà presqu'oublié, déjà presqu'effacé... C'est cette émotion, cette nostalgie d'un passé révolu qui se retrouve dans chacun de vos mots. Le ton est juste, lent et retenu comme un de ces vieillards. Le clocher est sec ... superbe! Un grand bravo. |
Capry
19/3/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonsoir Hersen,
Votre précédent poème a ma préférence. Un sujet grave traité avec une fausse légèreté. Et là encore vous réitérez en beauté! Si l'on part du titre "Le clocher": je m'attends à quelque chose de vieillot ou de très ancien. Étrange qu'il soit sec... Je comprends que ce clocher est l'élément fédérateur d'un certain espace géographique, il a son importance puisqu'il est titre. J'aime votre attaque pour son côté descriptif en mode pièce de théâtre où le décor a toute sa place. Et là on retrouve un auteur qui sait raconter (j'ai lu votre nouvelle "Couteau de nuit" que j'ai appréciée d'ailleurs), qui sait rendre saillants certains éléments pour créer une certaine émotion chez le lecteur. Va-t-elle être au rendez-vous ? les allitérations en /v/ ralentissent bien la lecture et on sent les mots arriver à petits pas. Vous faites le choix de minuscules en début de phrase, c'est appréciable. Cela exprime la modestie du sujet raconté ainsi que de ses habitants. Le clocher, le pain... la routine est là bien présente mais pesante et la perte du goût qui arrive "ils n'ont plu faim", un univers morose s'installe. Et puis vous commencez à nous raconter comment en est-on arrivé là "moulin/souffle" encore une fois vous jouez sur une double symbolique la faim spirituelle, le souffle nécessaire à toute vie... Cette phrase fait basculer votre poème "balançant les barrières des gestes" je m'étonne, ai-je bien compris ? puis la suite me confirme ma crainte. La suite est tout simplement majestueuse. Vous avez su traiter d'un sujet grave et actuel avec de la poésie. Au début, je pensais que votre poème allait brosser un tableau morne, vous m'avez surprise, c'est un peu un poème-nouvelle que vous avez créé avec une chute renversante. Félicitation pour votre travail, un vrai bijou! |
Mokhtar
20/3/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Belle réussite que ce poème dont la principale qualité est de restituer une ambiance glauque, une résignation désespérée. Pas toujours facile de traiter une thème d'actualité sans lasser un auditoire aux oreilles rebattues.
"glissent leur chaussons", "ami dissous", belles trouvailles très évocatrices. Bravo |
troupi
20/3/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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Salut Hersen.
Tiens je viens juste de relire "vue sur beau mec". J'aime toujours autant comme tu parles de la simplicité des problèmes graves. J'y vois l'optimisme de ceux qui savent ou qui croient que la solution bien que pas évidente se cache quelque part et qu'il faut la chercher si on veut la trouver, mais surtout qu'il faut y croire. Bonne journée chez toi, il doit commencer à faire beau. |
BlaseSaintLuc
20/3/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Oui, ça soufre sous les masques et ça souffle et ça rend souffle.
Ça sent le soufre, ça sent l'air dévisser comme un souvenir d'avant. Ça coupe le vent, comme ça coupe les rires ! Il n'y a que les chiens qui suivent les cercueils, triste "passage." |
Myndie
21/3/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour Hersen,
D’abord intriguée et séduite par le titre, l’incipit et la première strophe m’ont fait craindre de tomber sur un texte « rural » un peu fade. Il n’en est rien. Ton poème frappe fort. La vieillesse pourrait être autre chose que le naufrage si souvent décrié, quand on la vit dans un petit village de trois cents âmes ou l’on compte quasi chaque ancien parmi ses amis. Sauf que –tu l’évoques très bien – cette pandémie qui a mis des chaines à la vie pèse sur leurs épaules ( le si joli : « puis rentrent les épaules plus basses du poids de leur pain ») et ronge autant le moral que le physique. Le style est sans affèterie mais c’est très bien vu car il suggère parfaitement l’humilité des « vieux du village » et le pesant de leur tristesse. Ils n’ont plus faim et sans doute n’ont-ils plus de larmes non plus pour pleurer ceux qui se « sont dissous sous des draps et des tuyaux ». « Le clocher est sec » : Magnifique formule. Ton poème m’a beaucoup touchée. myndie |
Ombhre
24/3/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour Hersen,
un texte superbe, qui commence comme une chanson de Cabrel, sur la désertification de nos villages, le vieillissement des habitants et l'isolement. Ce seul thème - bien que très "piégeux" car si souvent utilisé, et parfois de manière très fade - aurait pu donner déjà un très beau texte, tant le choix des mots (à une exception près: la répétition du mot "fermé" m'a semblée maladroite en fin de texte, mais ce n'est que mon humble avis), le rythme et la qualité des images que tu as choisis sont tout sauf fades. Mais y adjoindre de manière discrète la pandémie qui nous frappe est excellente. Je n'ai d'ailleurs compris qu'en seconde lecture l'image du "bleu masque" (oui, parfois je suis un peu long à la détente :-) ). Un seule réserve sur: "un ami s’est dissous sous des draps et des tuyaux" que j'ai trouvé trop long par rapport au rythme du reste du texte, et que j'aurais davantage vu coupé en trois: un ami s’est dissous sous des draps des tuyaux seul dans un couloir bondé mais ce n'est que mon ressenti. J'ai adoré: puis rentrent les épaules encore plus basses du poids de leur pain et pourtant ils n’ont plus faim Idem pour "la barrière des gestes", cette inversion des mots m'a séduit. Le final est somptueux de pudeur et de densité: le clocher est sec et laisse les âmes brûler sans un mot d’amour sans un adieu Bref, une réussite poétique et humaniste que j'ai relu à plusieurs reprises. Bravo. Ombhre. |
hersen
24/3/2021
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Atom
26/3/2021
a aimé ce texte
Bien ↓
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On dit souvent de ce genre de hameaux qu'ils sont "morts" lorsqu'on les traverse. J'imagine effectivement que ce doit être encore pire désormais. Café et église fermés; lieux incontournables de rencontres.
Une "ambiance" bien évoquée. Il y a juste ce passage que je trouve assez peu objectif : "l’un est parti balançant les barrières des gestes par-dessus le moulin arrêté le souffle s’est rompu" Je crois trop y déceler le message que l'on nous assène depuis des mois... malgré la sympathique pirouette Don Quichottesque. Par ailleurs, j'ai un peu de mal avec le titre. Titre que je trouve assez apoétique et dont je ne comprends pas vraiment la notion de sécheresse du clocher ainsi que son lien avec le poème si ce n'est avec la dernière strophe, que je trouve de trop. La précédente dans sa force évocatrice et sa répétition du mot "fermé" disant absolument tout. |
Miguel
28/3/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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On ne saurait mieux évoquer ce que nous vivons. Ce monde défiguré, méconnaissable, est bien celui où nous tâchons de survivre. On se croirait dans le genre de la "dystopie", mais c'est du réel. L'angoisse, la mort, le désert social, tout y est, et tout y est dit avec cette sobriété qui seule convient au sujet.
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