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Poésie libre
hersen : Le feu
 Publié le 21/11/17  -  21 commentaires  -  750 caractères  -  825 lectures    Autres textes du même auteur

Au sec de l'été…


Le feu



feu flammèche
se riant du souffle du nord
au sec de l'été
s'éparpille en dansant

il a joué dans les herbes
babillant
puis a embrassé les arbres
le gosier incandescent

il a mordu griffé
torturé
fiché ses brandons sous la peau
de la terre

de sa rage ardente
il a éclairé la nuit
de cauchemar


dans le gris
le jour
suffoque
se disloque
sous l'œil
d'un soleil
rouge
de midi

les silhouettes
au creux du hameau
le cœur fondu
à la flamme assoiffée
s'engloutissent
au ventre glacé du désarroi


et dans la bouche
la cendre

dans la colère le feu


 
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   papipoete   
31/10/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
libre
Il a pris naissance le feu, et tel un garnement a fait " des siennes ", et maintenant le voilà démon, qui brûle, détruit et fait mal à la terre, à l'homme .
NB la seconde strophe ferait passer pour un ange ce marchand de malheur, mais la suite du texte le révèle sous sa véritable image !
C'est bien écrit et malgré l'absence de ponctuation, ses vers se lisent avec délectation .
papipoète

   Alcyon   
8/11/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour

je salue l'originalité du thème abordé
on s'y croirait en suivant la progression du feu
l'absence de majuscule et de ponctuation me séduit
mon passage préféré
"il a mordu griffé
torturé
fiché ses brandons sous la peau
de la terre"

un bémol avec "la flamme assoiffée"
j'aurais préféré "la flamme affamée" par exemple
à mon sens plus en harmonie avec le feu

merci pour ce partage

   Anonyme   
21/11/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Depuis le départ " feu flammèche ", jusqu'au " cauchemar qui a éclairé la nuit ", la terrible avancée d'un incendie de forêt est bien décrite ici.
La poésie bien présente avec des images expressives.
" il a mordu griffé
torturé
fiché ses brandons sous la peau
de la terre " entre autres.

   Vincent   
21/11/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour,

L'ambiance y est

le tempo des sons

les mouvements

l’attirance vers cette chaleur

c'est vraiment une réussite

bravo à vous

   Robot   
21/11/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément
Voilà un feu qui sous la plume devient un personnage à part entière. Il occupe l'espace de ce poème, je dirais qu'il vit.

Cet un texte que j'ai eu beaucoup de plaisir à dire, car il implique un ton pour la lecture à voix haute qui le rend encore plus "vrai".

   Anonyme   
25/11/2017
 a aimé ce texte 
Bien
La démonstration que le "feu" fait des ravages, est bien là.

Mais ce texte ne m'a pas tout à fait enflammé, il y manque cette
petite étincelle qui m'aurait embrasé complètement.
Je me trouve à lire un écrit qui relate un fait dans tout son état,
mais sans plus.
Pour moi, vous n'avez pas réussi à faire ressortir en son entier l'aspect spectaculaire, d'un tel phénomène.

Cependant, les images sont présentes, votre généreux phrasé l'atteste, pourtant je reste sur ma faim, cela reste trop descriptif,
il me manque cet élan, cette force qui m'aurait fait sentir
davantage sa toute puissance, et surtout l'impuissance
de l'être humain à le maîtriser.

   Luz   
21/11/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'aime ce type de poème, simple (à première vue) et direct.
On ressent bien la progression du feu et sa résultante.
Le désarroi de la fin est poignant : "le cœur fondu à la flamme..."
J'aime beaucoup le passage de transition "dans le gris le jour..." avec ses vers très courts.
Merci.

Luz

   Vincendix   
21/11/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Hersen,
Le feu est un monstre qui dévore la forêt mais aussi les maisons et pire encore quand il devient meurtrier !
Ces vers libres illustrent parfaitement le puissance de cet élément difficile à contrôler et qui a fait des ravages cet été, notamment au Portugal.
Un incendie de forêt de jour est hallucinant, « le soleil rouge de midi », de nuit c’est un véritable « cauchemar ».
Vincent

   Anonyme   
21/11/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
Je trouve trop recentré votre poème, le sujet trop marqué, comme s'il provenait d'une idée fixe, d'une urgence à écrire sur quelque chose.
Je trouve courte l'idée.
Trop de poncifs ou de choses entendues à peine maquillées.

'de sa rage ardente
il a éclairé la nuit
de cauchemar'

Le feu démarre, avance, détruit. Oui!
Le fait de le personnifier sauve un peu les meubles, mais rien de nouveau.
Je n'ai pas trouvé de poésie, ou si peu, quelques cendres.
Désolé pour cette fois.

   wancyrs   
23/11/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Le feu personnifié ! On a presque envie de l’embraser, que dis-je, l’embrasser. au Canada ou je vis, il y a des périodes en Alberta où les feux font rage ; je ne crois pas qu’ils apprécieraient , mais il est bon de voir l’action du feu sous un autre angle, et tu réussis à si bien le faire, merci !

Wan !

   Brume   
22/11/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour hersen

Le feu qui babille, voilà une image surprenante et bien trouvée.

L'évolution du feu se mue sous mes yeux d'une manière impressionnante.
Tu as superbement bien décrite la violence des flammes avec des images simples mais intenses. Chaque vers est la flamme en mouvement, chaque vers brûle.

Je suis d'accord avec Alcyon concernant ce passage, écrire plutôt " à la flamme affamée" à la place de "à la flamme assoiffée", parce que le feu dévore toute vie qui se trouve sur son chemin.

   troupi   
22/11/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour hersen.

Le feu, fascinant, terrifiant, destructeur et aussi purificateur quelquefois.
Son histoire ici va de la flammèche riante au désespoir laissé par sa colère.
L'écriture verticale sans aucune ponctuation est plaisante car bien étagée, donc aucune difficulté à suivre le parcours du feu.
" la peau de la Terre" j'aime cette image, que j'ai d'ailleurs déjà utilisée dans mes textes, car elle rend bien vivante cette Terre que certains piétinent sans plus se poser de questions à son sujet.
Une belle lecture en somme.

   plumette   
22/11/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Hersen,

le poème commence de manière assez légère, ce feu ne nous parait pas dangereux, il danse, il joue, il babille. c'est encore un bébé feu et puis dans la troisième strophe ça devient du sérieux, il gagne sur la terre et envahit ,apportant "le ventre glacé" du désarroi.
Quelle belle idée cette juxtaposition du chaud et du froid pour rendre l'effroi, la désolation, l'impuissance.

Cette évocation poétique d'une catastrophe est saisissante et prenante.

A te relire

Plumette

   Cristale   
22/11/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Hersen, ce poème igné attise mon plaisir de lire de la poésie libre sous ta plume.

Sans majuscules, sans virgules, juste ta respiration qui m'entraîne, retenue, en apnée, puis qui s’essouffle et suffoque au fil du feu, à la folie des flammes.

Superbe !

Cristale

   jfmoods   
23/11/2017
Évoqué de sa naissance ("flammèche") aux restes de sa combustion ("la cendre") :  le feu.

Il est assimilé à un enfant plein de vie, dépourvu de toute innocuité (lexique : "se riant", "en dansant", "Il a joué", "babillant").

En grandissant, l'enfant se mue en adolescent turbulent qui se laisse gagner par l'ivresse de son pouvoir destructeur (métonymie : "le gosier incandescent"). Devenant le tortionnaire de tout ce qu'il rencontre (gradation : "il a mordu griffé / torturé", "fiché ses brandons sous la peau de la terre", "de sa rage ardente / il a éclairé la nuit / de cauchemar", "flamme assoiffée"), il ne laisse plus alors derrière lui que dévastation (verbes pronominaux : "se disloque",  "les silhouettes... / s'engloutissent", métaphore : "soleil rouge de midi") et souffrance (personnification : "le jour suffoque", métonymie : "le coeur fondu", métaphore : "au ventre glacé du désarroi").

Merci pour ce partage !

   hersen   
26/11/2017

   Louis   
27/11/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Parmi ce que le passé a considéré comme « élément naturel », le feu constitue autant, et peut-être plus que d’autres, un élément fortement symbolique aux connotations très paradoxales, porteur de grandes ambivalences.

Ainsi dans ce poème, le feu est à la fois image de vie et de mort, de vitalité et d’inertie, de tendresse et de violence, de joie et d’angoisse.

Personnifié, il apparaît d’abord comme un être joueur : « il a joué dans les herbes / babillant », se multipliant en marmailles pleines de vitalité : « s’éparpille en dansant », pour ne paraître plus, en fin de poème, que dans l’image de ce qui est consumé, inerte, sans vie, dans l’image de la cendre : « et dans la bouche / la cendre ».

Le feu : ce qui s’allume et s’éteint, naissance et mort.

Courant dans les herbes, joueur, le feu se rêve aussi associé aux images issues de la tradition d’un imaginaire collectif : un feu follet fuit dans les herbes, lutins et farfadets sautillent dans les champs.

Métamorphose des images : les êtres de feu, inoffensifs d’apparence, tendres « flammèches », « embrassent » les arbres, mais s’ils les embrassent, ils les embrasent aussi, et les lutins ont perdu dans cet embrasement leur douce innocence ; « le gosier incandescent », ils prennent l’apparence de redoutables dragons.

Les flammèches ne caressent plus, ne lèchent plus, elles perdent toute tendresse et toute innocence pour prendre l’allure d’un être diabolique, violent et destructeur, qui mord, griffe, torture, et fiche « ses brandons sous la peau / de la terre ».

Du feu créateur au feu destructeur : métamorphoses qui entérinent l’ambivalence.

L’image du feu associe d’autres contraires encore : le chaud et le froid, « le cœur fondu », « au ventre glacé du désarroi » ; et des éléments aussi qui s’excluent : l’eau et le feu, « flamme assoiffée ».

A-t-on affaire à des images « réalistes » d’un incendie ? Le poème redouble-t-il la réalité observable comme en un miroir ?

Bachelard écrivait : « L'imagination n'est pas, comme le suggère l'étymologie, la faculté de former des images de la réalité ; elle est la faculté de former des images qui dépassent la réalité, qui chantent la réalité. »
Le poème, en effet, ne se détourne pas de la réalité, mais il ne la copie pas, il la rêve et la « chante » ; il l’enchante, d’un chant guilleret d’abord, et funèbre pour finir.

L’imagination s’appuie sur la réalité perçue, mais pour s’envoler et puis pénétrer et enrichir le monde par l’irréel, d’une âme et d’une vie du feu, dans le poème.

Le texte doit sa poésie, non à la propriété d’une chose, le feu, mais au langage et aux images fécondées par l’imagination de l’auteur, au dépassement des oppositions, à la conciliation des contraires, à la logique ambivalente de la rêverie.

   Arielle   
27/11/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
En lisant ce poème j'ai revu les fascinantes images des grands incendies qui ravagent chaque été les forêts du Portugal, j'ai senti leur parfum suffocant, éprouvé la terreur puis la désolation qu'ils traînent derrière eux.
Pourtant, comme tu nous le rappelles, hersen, ces catastrophes naissent d'un simple geste, en riant, batifolant parmi les herbes sèches comme un jeu d'enfant.
Leur monstruosité nous redonne la mesure de la fragilité humaine face aux forces de la nature que nous maîtrisons si mal !

Seule la poésie libre pouvait donner à ce texte la dimension sauvage et indomptable de son sujet

   Lariviere   
4/12/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Hersen,

J'ai bien aimé ce texte. Je trouve que la thématique et le ton font corps admirablement. L'écriture (la forme, le rythme et les images) est faite de flammes elle même ; celle-ci est mordante, dansante, convulsée, très séduisante, très efficace dans sa façon de reproduire toute cette tension et cette fougue, toute cette exaltation à la fois fascinante et dévastatrice, représentée par la force extraordinaire de l'élément Feu. Sur la musicalité, j'aime beaucoup le rendu des vers et des métaphores, et bien sur, du sulfureux sifflement de ces vers et de ces allitérations qui, effectivement, se prêtent à merveille au sujet choisi.

A ce propos (le sujet), la thématique du feu est une thématique qui m'intéresse particulièrement, comme toutes les thématiques qui ont attrait de près ou de loin aux forces telluriques, naturelles, de notre univers (n'oublions jamais le lien sacré : nous sommes tous issus certes d'enfants d'immigrés, mais aussi et plus loin, de débris cosmique...), assez éloigné de nos problèmes humains, mais finalement pas tant que ça...

Sur le fond, donc, j'ai aimé ce texte car il restitue bien la dynamique dévastatrice de l'élément feu en le ramenant suffisamment au centre des préoccupations humaines, car sur la fin c'est bien ce parallèle entre le feu dévastateur de nos pays et le feu de la colère de ceux qui contemplent, impuissant, le désastre ou pire de ceux qui ont vu leurs vies et leurs affaires réduites en cendre, et au sens propre, par les incendies...

J'ai bien aimé cette façon de ponctuer ce texte "organique" par ce parallèle "entre deux feux", entre celui de la colère gratuite des éléments et celui de la colère réactive des hommes bousculés par la nature, impuissants oui, et conscients de cela... ce qui aurait pu rester une tragique et bien banale (catastrophique) anecdote de nos étés méridionaux prend ainsi plus de relief, plus de consistance et constitue pour moi une excellente conclusion.

En remerciant l'auteur pour ces bons moments de lectures, je lui souhaite une bonne continuation.

   Ombhre   
18/2/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un beau texte qui donne vie à un feu d'abords enfant babillant, adolescent avide, adulte violent... Et la fin où il ne reste que des cendres, achève ce beau voyage au seins de l'incendie.

Belle ambiance, bien rendue, un texte violent, des vers courts qui le servent.

Merci pour cette lecture.
Ombhre

   Gabrielle   
5/6/2018
 a aimé ce texte 
Bien
Ce poème renvoie sur la tragédie des ravages occasionnés par les catastrophes naturelles et l'impuissance des hommes face à de tels fléaux (ici, le feu).

Le feu devient un enfant joueur qui "griffe", "torture" (2ième et 3ième strophes).

Puis, fort d'une" rage ardente", il éclaire "la nuit de cauchemar" (4ième strophe).

Les hommes se retrouvent face à leur "désarroi" (6ième strophe).

Le distique et la chute du poème sont un rappel de la véhémence du feu et de l'impuissance des hommes face à une telle catastrophe.

Merci pour ce partage.


G. Michel


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