Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie en prose
hersen : Pachizamouroc
 Publié le 22/04/23  -  13 commentaires  -  866 caractères  -  296 lectures    Autres textes du même auteur


Pachizamouroc



Il s’appelle Pachizamouroc. Les pierres dorées d’un éclat injuste lui parlent et il y est sensible. Mais tout aussi bien le vieux chiffon d’un nuage ou le vent trop salé d’un orage sur une plage. Il est Pachizamouroc. Il ne sait rien de plus.
Il a dans ses mains vides des questions qu’il lance au vent qui toujours s’enfuit. Il lui crie, Je suis Pachizamouroc.
Il a dans ses questions avides le souci d’une éternelle énigme.

Parfois le vent joueur, ou alors une lueur nocturne, ou bien un arbre, à moins que ce ne soit un mirage, lui répond, Ne cherche pas.

Le mystère nous observe, moi le vent, moi la lune, moi l’arbre, moi le mirage, toi Pachizamouroc.

Peu importe ton nom, tu es parmi nous.

C’est pourquoi tu peux crier au vent, Je suis Pachizamouroc.

Oui, tu existes.
Quel que soit ton nom.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   jeanphi   
12/4/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime un peu
Bonjour,

Il me semble avoir été contraint de dévorer ce texte afin qu'il ne me dévore pas en retour.
Je lis du Zarathoustra inversé : lecture facile, sens absent. Esprit caustique et concept détonnant au programme (court). J'ai un peu peur de commenter ce texte, Pachizamouroc n'est sûrement pas bien loin.
Un vrai moment de décalage.

   Provencao   
22/4/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Bonjour hersen,


"Oui, tu existes.
Quel que soit ton nom."

Moi, j'aime bien cet écrit avec cette volonté de puissance comme acte de se surmonter soi-même..beau lien de l'existant à l'être, en ce camaïeu de l'illusion et de la vérité décalée.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   papipoete   
22/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
bonjour hersen
Il s'appelle Pachizamouroc, parle aux pierres dorées, interroge les nuages, assomme le vent de comment de pourquoi... le vent lui n'en fait qu'à sa tête et souffle gentil, méchant quand il s'énerve.
Il est sur Terre, il vit...
NB je crois lire un moment de vie d'un humain " différent ", qui se pose trop de questions, se demande ce qu'il fait ici...

   Geigei   
22/4/2023
trouve l'écriture
très perfectible
et
n'aime pas
J'ai lu un exercice de conjugaison.
3e, puis 2e et à la fin 1e personne.

Ah non, "tu existes", 2e personne.

Déroutant. Limite pénible.

Je crois que c'est un poème parce qu'on y parle de vent, de lune, d'arbre...
Je crois.

   Edgard   
22/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Pachizamouroc! Bon sang mais c'est bien sûr! Je m'étonne que personne ne connaisse Pachizamouroc! Il suffisait de chercher un peu dans notre mémoire minérale, et il aurait surgi. Massif, immobile, évident.
Je préfère vous dévoiler ce qu'il n'est pas, pour que le mystère dure encore un peu.
Il aurait pu être l'un des Moaï de Rapa Nui. Que non. Pachizamouroc n'a pas été sculpté par les hommes, ni par les dieux.
Il aurait pu être, lui même, un dieu condamné à l'immobilité par les autres dieux. Pas plus. Dommage, mais non.
Il existe parce qu'il a un nom. Oui, bien sûr, mais cela suffit-il? Il existe parce que les autres, les nuages, le vent, la lueur nocturne,l'arbre, le mirage le nomment... On avance...
D'ailleurs, le nom importe peu. Il aurait pu être Charybde ou Scylla, mais non. Il ne dévore pas les voyageurs...il a bien d'autres choses à faire, il a déjà tant de mal à exister...
Vous n'y êtes pas encore?
Pensez aux questions de ses mains vides... Pensez aux paroles du monde qui l'entoure. Imaginez les multiples fils qui relient tout cela, à l'immense complexité des neurones minéraux...
Ah! vous y êtes. Tant mieux parce que moi, je ne peux guère vous en dire plus. La nécessité du mystère bien sûr...et je ne veux pas trahir ce qu'Hersen, vous, moi et quelques autres désormais, savons.
Quand un écrit titille l'imaginaire, il ne peut pas être inutile.

   Marite   
22/4/2023
Un réel mystère pour moi que ce Pachizamouroc et je suis impatiente de découvrir ce qui se cache derrière ce nom étrange sorti d'où ??? Ce qui me vient à l'esprit ce sont les mots : amour ... roc ... et puis le Temps ... Peut-être aurons-nous l'explication si Hersen ouvre un fil dans les forums ...

   Pouet   
22/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Slt,

une façon peut-être de saluer la diversité du vivant, de mettre en lumière les petites parties du tout.
Pachizamouroc est là, avec ce qui l'entoure, ce qui l'entoure est aussi en lui, en lui il y a tout ce qui l'entoure et il y a un peu de lui dans ce qui l'entoure.
Le roc est aussi friable que l'amour éternel. Cosmogonie bucolique d'un bourgeon minéral.
Pourtant il n'y a pas à réfléchir, juste à renifler un peu l'instant sans risquer d'éternuer une étoile par inadvertance.
Pachizamouroc est là. Cela suffit bien.

   Donaldo75   
22/4/2023
C’est pas facile, la poésie en prose, je le dis souvent. Bon, là, je n’ai pas tout compris mais j’ai senti une tonalité du genre « culture précolombienne » et comme mon cerveau droit a pris le pas sur son homologue gauche, je n’ai pas à expliquer ce que j’ai compris même si c’est court et parcellaire. Oui, je sais, c’est une longue phrase. J’aime bien, d’ailleurs, la première phrase, je ne saurais pas dire pourquoi, peut-être qu’elle me fait penser à un album de Tintin, du genre « l’oreille cassée » avec sa tribu les Arumbayas. Et je crois que la suite m’a carrément ramené dans les petites cases de cette bande dessinée, avec des phylactères que pourraient remplir ces vers. Je sais, c’est bizarre le cerveau droit.

   Jemabi   
22/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Un texte qui dessine le portrait d'un "simple d'esprit", dont la littérature a maintes fois prouvé que ces esprits-là ne sont pas si simples. C'est un prince Mychkine, l'idiot de Dostoievski, mâtiné de "Il", la chanson de Gérard Lenorman : "Oui mais il parle aux oiseaux, au soleil et aux forêts,..." Le tout aboutit à une énigme proche de celle de Kaspar Hauser, l'homme qui ne connaissait sur lui-même que son nom. Une première partie très poétique, une seconde trop insistante à mon sens, mais un ensemble au final diablement intéressant.

   hersen   
23/4/2023

   Cyrill   
24/4/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Salut Hersen,

Je ne sais fichtre pas où et comment t’est venu ce terme de Pachizamouroc, mais il m’a plu d’emblée et m’a évoqué un mot-valise qui pourrait représenter un PACHI(derme) AMOU(reux) d’un ROC… Avec sa peau épaisse et grise qui freine peut-être la communication avec le monde, comment pourrait-il ne pas se sentir frère d’espèce du monde lapidaire ( si peu causant si on ne sait pas écouter, is’nt it ? ). Je délire ferme peut-être mais bon...

Et, c’est vraiment bizarre mais j’ai l’impression de le connaître et de le comprendre depuis toujours.
On se prend tout de suite d’affection – moi du moins - pour cet être complètement improbable mais qui existe pourtant et le crie au vent – enfin, il va, il peut le faire.
Tout comme peuvent les éléments et les évènements et les concepts converser entre eux et parler à Pachi... sans considération de ce qu’ils sont et de ce à quoi on les assigne ‘normalement’.
Une histoire de changement de focale peut-être, parce que notre vision trop humaine commence à bien faire.
Voilà comment je lis ton poème Hersen. Le minéral avait déjà fait l’objet chez toi d’une nouvelle que j’avais beaucoup aimé avec ses êtres de pierre adorables et attachants.

Tu réitères ici dans une poésie tout à fait réjouissante. Je suis conquis, alors merci !

   Anonyme   
24/4/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
« Qui m’appelle ? Quoi, la boucherie Sanzot ? Ici c’est le 22 à Asnières, voyons ! »

Oui, il existe, mais cela suffit-il ? Si l’on en croit Mandrika (pcc Heidegger, Gustaf, le musicologue, pas l’autre !) dans La dimension Poznave tome 1 p. 21 : l’affirmation d’existence ne suffit pas pour asseoir ladite essence. L’affaire nécessite une seconde étape : se faire découvrir. Accessoirement une chaise. Des pompes. Et un Concombre masqué.
Formulé ainsi on comprend bien qu’il ne s’agit pas d’exhibitionnisme, mais de l’intervention d’un tiers qui, réalisant l’altérité, institue l’être-au-monde et l’être-avec-les-autres, soit l’illusion d’existence par l’insistance… Euh… Où en suis-je moi ?
Amusant morceau de fantastique, merci à toi. La grisaille s’estompe grâce à l’humour, encore merci.
À mon humble avis dans le premier groupement il y a deux soucis : le rythme dans la seconde phrase et la répétition des rimes en « age » dans la troisième. Le « sur une plage » pourrait être superflu, car on peut aisément laisser au « trop salé » le soin de fournir la plage au lecteur. Ça résout en passant une partie du problème rythmique ; y a pas de petits profits comme disait ma grand-mère Machizatoura.
Si je rigole plus loin, j’ôte la plage et j’imagine une virgule après « nuage » histoire de disposer d’un instant pour me mettre au diapason du vent et du ciel : l’air et la respiration quoi ! Puis un double point après « orage » et un autre encore (oui, oui) ensuite : « […] orage : il est Pachizamouroc : il ne sait rien de plus ! », renforçant ainsi l’incontestable et l’inéluctable conclusion : il existe : il ne manque plus que de le rencontrer… Mais bon, ça : c’est moi  : bis !
Chouette instant de lecture qui mène dans plein de directions par libres associations très libérées, au gré du zéphyr et de la non-ipséité ! Objectif atteint ! Pachizamouroc est : sourire, réfléchir, émotion et technique. Groumpf.

   Louis   
28/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Il porte un nom : Pachizamouroc.
De quoi, de qui est-il le nom ?
Écrit avec une majuscule, il ne peut être un nom commun, celui d’une chose.
Est-il celui d’une personne, d’un personnage fictif né de la fantaisie de l’auteure ?
Non, puisque : « il existe ».
De quel existant alors est-il le nom ?

Il apparaît, en début de texte, comme le nom d’un appel, celui par lequel on l’appelle, par lequel on s’adresse à lui, par lequel on lui parle.
Il est reconnu, puisqu’on l’interpelle, mais non connu.
On lui parle, oui mais on ne parle pas de lui. De lui-même, il ne sait rien : « Il est Pachizamouroc. Il ne sait rien de plus ». Énigme à lui-même, on est renvoyé à l’étymologie gréco-latine de ce mot ‘ainigma’, qui signifie « parole obscure », cachée par un voile ; parole incompréhensible.
Obscur à lui-même, il s’avère parole d’énigme, et nom énigmatique.
Rien d’autre : il parle, on lui parle : il semble donc n’avoir en effet de réalité que discursive, langagière ; il apparaît d’abord, selon l’expression de Lacan, comme un « parlêtre ».
Sa réalité n’est donnée que dans une interlocution. Il s’avère, de prime abord, un allocutaire personnifié, un pur « destinataire », mais indéterminé, un « tu » avant d’être un « je ».

Ce ne sont pas des hommes qui lui adressent la parole, mais des choses inertes et sans vie : les pierres, les nuages ou le vent. Non pas les choses en général, mais les choses dans leur singularité : « les pierres dorées », « le vieux chiffon rouge d’un nuage » ; « le vent trop salé d’un orage »
Leurs noms pourtant n’ont pas de majuscule, contrairement à Pachizamouroc .

Quel est le discours des choses ? Elles « disent » le monde. Elles l’affirment. Et affirment le rapport entre elles dans l’interlocution. Elles ne transmettent pas d’information, ne "communiquent" pas, mais "discourent" le monde. Et "dialoguent’" dans leur ‘correspondance’, dans leur interaction.
À Pachizamouroc, on lui adresse donc la parole, une parole affirmative, qui affirme l’existence, mais à cette parole, lui n’a de réponse qu’interrogative.
Il n’affirme pas, ne s’affirme pas, mais interroge et s’interroge.
Sa réalité s’avère être celle du questionnement : un avatar du Sphinx prend le nom de Pachizamouroc.

Mais : « Il a ses mains vides des questions qu’il lance au vent »
Ses mains sont vides de quelque chose qu’il ne saisit pas, n’appréhende pas. Il questionne, interroge, mais ne ‘tient’ en main aucune réponse. Et le vent auquel il « lance » ses questions « toujours s’enfuit ». Cette fuite ne dissémine pas les interrogations, le vent fuit l’embarras des questions. Il fuit parce qu’il ne sait, et ne peut souffler une réponse.

Une question authentique présuppose une ignorance, et une volonté de savoir. Pachizamouroc veut savoir, et veut comprendre. Il veut comprendre, ‘com-prendre’ (prendre avec soi ), mais il n’est pas dans le préhensible et le compréhensible. Le sens lui échappe toujours. Parole obscure, ‘ainigma’, en quête permanente d’une parole claire et vraie.

« Qu’est-ce que ? » et « pourquoi ? » : deux questions fondamentales pour quiconque cherche à comprendre le monde.
Questions comprises dans leur radicalité par rapport aux questions ordinaires du « qu’est-ce que » ou du « pourquoi » ; interrogations semblables à celles, métaphysiques, des enfants, qui insistent : « et pourquoi ? » « et qu’est-ce que c’est ? », devant les réponses immédiates insatisfaisantes.
Pachizamouroc se confronte donc à l’énigmatique, à la recherche de ce qui répond aux interrogations les plus radicales et les plus fondamentales. Ce qui va ‘au bout des choses’, jusqu’à leurs racines . Tout son être se recueille dans la confrontation à l’énigme. Il est énigme. Et déjà lui-même pour lui-même.

« Il a dans ses questions avides le souci d’une éternelle énigme. »

Avide et à vide. Avide, il veut savoir, ses questions ne s’arrêtent pas au semblant, à ce qui paraît.
L’authentique questionnement avec lequel il se confond ne demande pas ce qu’il semble à… ce à quoi l’on croit, l’énoncé d’une opinion, mais ce qu’il en est de la vérité des choses et du monde, cette vérité une et universelle, au-delà du variable des apparences. Avide de vérité, parce qu’à vide de savoir et de vérité.

Son souci est celui d’une « éternelle énigme » : l’énigme insoluble, jamais résolue.
Il personnifie cette énigme.
L’énigme ? Celle des choses. Il y a les pierres, et le vent, et les nuages. Il y a de ‘l’être’ ( des ‘étants’ ). Mais pourquoi ?
Énigme de la présence donc, de l’être-là des choses, formulée ainsi dans sa plus grande radicalité, par Leibniz, le philosophe : « Pourquoi y a-t-il de l’être et non pas plutôt rien ? »

Mais on renvoie Pachizamouroc de « l’énigme » au « mystère ».
L’énigmatique fait toujours question, laisse toujours ouvert un problème, le maintient vivant malgré son caractère finalement insoluble.
Le ‘problème’ peut être rapporté à la pierre, celle qui fait obstacle au cheminement. Et Pachizamouroc dialogue avec les pierres. ‘Problêma’, en Grec, signifie en effet la pierre ou le rocher jeté en travers de la route qui stoppe les voyageurs. Ainsi le problème se rapproche du « scandale », cette autre pierre d’achoppement, étymologiquement, sur laquelle on trébuche. Pachizamouroc s’affronte au « scandale » du monde délaissé sans explications et doit avoir du « scrupule », cette autre pierre encore étymologiquement, pointue, dans la chaussure, qui gêne, irrite ou embarrasse la marche, cette marche interrogative vers la lumière du vrai qui dissipe l’obscurité de l’énigme.

Le ‘roc’ de l’énigme n’empêche pourtant pas d’avancer. Il y a des obstacles à surmonter, un problème empêche momentanément d’avancer par la résistance qu’il présente, mais il est surmontable, si on y met le prix (la recherche), tout en reconnaissant lucidement que l’on n’ira pas au bout du chemin. Mais il y a un chemin.

« Ne cherche pas » : dit-on à Pachizamouroc. Il serait vain de chercher explication et compréhension. On est face à l’inexplicable, à l’incompréhensible, à ce qui outrepasse les possibilités de compréhension et d’explication, on est face au « mystère ».
Au-delà de toute explication, le mystère se donne pour inexplicable.

Si l'énigme nous place face à un problème, qui gêne et constitue un obstacle à l’avancée de la pensée, sans la rendre impossible, le mystère, lui, jette dans ‘l'aporie’ ( dans l’impasse ).
Le mystère s’impose comme limite, il n’est pas possible s’aller plus loin dans l’explication, le chemin est définitivement borné. Plus de chemin.
Une énigme ne cesse jamais de nous déconcerter, mais stimule l’intelligence, tout en offrant de quoi penser toujours.
Le mystère rend passif, et quand les théologiens s’en emparent, il devient dogme, objet de foi, d’obéissance, et de soumission.

« Le mystère nous observe » : affirment les choses, dans le texte. Il ne peut être éclairci et dévoilé, il ne peut être vu, mais nous sommes sous son regard, et donc sous son emprise.
Dans ce face à face, le mystère n’est pas devant nous, mais nous sommes devant lui.
Il ne reste plus qu’à s’incliner, la pensée s’arrête, les questions s’abolissent, et Pachizamouroc s’évanouit.

La pensée 'questionnante' et chercheuse pourtant n'est jamais découragée face à ce qui la dépasse absolument, et Pachizamouroc ne disparaît pas.
Et même on l’assure : « tu existes. »
On insiste : « Tu es parmi nous »
Nous : les choses, le vent, la lune, l’arbre…
Qu’il soit l’allégorie de l’énigme ou du mystère, peu importe. Le questionnement est inévitable, se renouvelle indéfiniment, malgré l’impossibilité de tout expliquer, et de tout comprendre.
Il y a les choses, leur présence, mais un creux aussi, un vide qui les accompagne comme une insuffisance. Leur présence ne s’accompagne pas de leur sens et des raisons de leur être. Elles ont la puissance d’exister, mais non la puissance de manifester ce qui les fait exister comme elles existent ; mais non la capacité d’exister par elles-mêmes.
Il y aurait donc un manque, une insatisfaction dans les choses-mêmes, d’où cet appel à Pachizamouroc, qui interroge les ‘existences’, d’où l’affirmation qu’il se tient « parmi » les choses, comme une dimension interrogative de leur réalité.

Il est remarquable que, dans ce texte, n’apparaît aucun être vivant, aucun animal, aucun végétal, mais aussi aucun être humain.
Pourtant, on admet généralement que l’interrogation et la pensée à laquelle elle mène supposent et la vie, et l’humain, et l’esprit. On oppose communément la vie à l’inerte, l’humain pensant au monde matériel sans vie et sans pensée, mais ces oppositions sont ici implicitement refusées.
On peut y voir, soit un fort anthropomorphisme, un quasi-animisme qui projette l’esprit humain sur les choses. Soit l’idée que l’esprit n’est pas propre à la vie et à l’homme, qu’il ne fait qu’un avec la nature ; qu’il est immanent aux choses qui la constituent

Quoiqu’il en soit, Pachizamouroc est l’ébauche d’un personnage intéressant, avec son nom de clown, un nom d’ ‘idiot’ au sens étymologique du terme, celui de ‘singulier’, qui, malhabile, pose pourtant les questions les plus fondamentales, les crie dans le vent, et s’obstine à les proférer encore et toujours malgré l’absence de réponses satisfaisantes. Comme un enfant. N’est-il pas la perpétuelle enfance du monde ? Un ‘simplet’ qui trébuche sur les pierres des chemins, bégaie, manque de conscience de soi ; un simplet risible et tragique qui, au sein du monde s’étonne du monde et de lui-même (l’étonnement n’est-il pas la source de l’interrogation, comme le pensait Aristote ?), s’émerveille aussi, mais ne se lasse jamais d’interroger au plus profond ce qui est.

Merci hersen pour ce texte intéressant, court mais riche de contenu.


Oniris Copyright © 2007-2023