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Poésie libre
hersen : Pêche à la senne
 Publié le 11/11/18  -  23 commentaires  -  513 caractères  -  342 lectures    Autres textes du même auteur


Pêche à la senne



le soleil fondu à la forge de fin de jour
s'étale sur le noir de la mer
illuminé d'étincelles étoilées

on raconte

que le pêcheur sur le flot d'un soir
s'est brûlé les mains sur un sein doré

depuis il lance un filet d'argent
de son ample geste
il accroche les débris d'un astre mourant
sans cesse les caresse

à l'heure où le sein cuivré se meurt dans l'océan
il est seul dans sa barque
témoin du mensonge entre le jour et la nuit


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Anonyme   
25/10/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément
Très beau, de l’essence poétique, simple et évident, léger comme un agréable souvenir lointain...

   papipoete   
25/10/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
libre
on raconte qu'un soir un pêcheur " à la senne ", toucha des mains au point de se brûler, un sein doré ...
N'en dire pas plus et voir le tableau " du soleil fondu à la forge de fin du jour " sur la surface des flots, et espérer pour le marin que chaque jour, au soleil couchant, se reproduise le miracle !
Voici une pépite poétique de quelques vers libres, merveilleusement disposés à l'horizon où porte mon regard ébloui !
papipoète
PS j'ai encore appris un mot " senne " !

   leni   
11/11/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément
bonjour hersen

C'est court dense et riche d'images poétiques Le tout début en est un
exemple

e soleil fondu à la forge de fin de jour
s'étale sur le noir de la mer

Superbe idée

Le pêcheur accroche les débris d'un astre mourant
JOLI
La vie est un reflet trompeur et l'homme est piégé


témoin du mensonge entre le jour et la nuit

Fin des illusions TRES beau texte Bravo ELSEN Salut cordial Leni

   Anonyme   
18/11/2018
Modéré : Commentaire hors-charte (se référer au paragraphe 6 de la charte).

   Raoul   
11/11/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,
Superbe texte dans lequel, le soleil n'a pas rendez vous avec la lune.
Le poème est irrigué de métaux en fusion et de lave, et l'eau dont la surface est le support du rêve, les transmute. Entre état liquide et état gazeux ;)
Il y a la puissance et la force du jeté de lancer, comme la force de l'ultime espoir, évoqué en une image, il y a cet homme si petit perdu, dont les gesticulations sont vues avec une tendresse infinie, entre deux vastitudes fluides et trompeuses...
J'aime beaucoup cette puissance évocatrice. On entend presque dans cet "on raconte" les chants qui donnent le rythme au travail.
Merci pour cette lecture.

   Anonyme   
11/11/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Des images superbes ; la poésie à fleur d'eau .

<< que le pêcheur sur le flot d'un soir
s'est brûlé les mains sur un sein doré >>

<< il accroche les débris d'un astre mourant
sans cesse les caresse >>
Je m'en tiens à celles-ci pour ne pas recopier le texte...

   Vincente   
11/11/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Hersen, j'ai beaucoup aimé cette tendre évocation.
Ce qui m'apparaît dès le début par ce soleil fondu et ce pêcheur que je pourrais être tant je comprends sa tentative/tentation d'attraper ce sein doré, de chercher encore et encore à récolter le rêve... C'est touchant et désarmant d'attention.
Dans la dernière strophe, une petite chose me chiffonne : le terme mensonge me semble un peu à contretemps, je voyais plutôt là un secret qui, tant qu'il n'a pas été déclaré faussement, n'est pas encore mensonge. D'autant que ce terme "salit" la candeur passionnelle de ce pêcheur.

   Luz   
11/11/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour hersen,

De la poésie à l'état pur. Reflets entre la mer et le soleil menant vers la nuit. Le mensonge de la vie... De très belles images, dont la première : "le soleil fondu à la forge de fin de jour".
C'est beau la mer, finalement, présentée comme cela...
Merci.

Luz

   Brume   
11/11/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour hersen

C'est plein de lumière. Des images étincelantes.
Ton poème fait rêver, de beaux vers, rien de grandiloquent, beauté et simplicité s'allient à merveille.

Seul le dernier vers avec ce "mensonge" me chagrine un peu. Cela porte un écho assez négatif par rapport au reste.

Une sensation de tranquillité bien amenée par une écriture soignée.

   Anonyme   
11/11/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
On pourrait croire - je me plais à l'imaginer, en tout cas - que le poème n'est pas le fruit mûri dans l'imaginaire de la poétesse et qu'il se fonde sur je ne sais quelle ancienne croyance cosmogonique, une légende orientale, ou que sais-je encore.

"on raconte ": deux mots qui ouvrent les hypothèses.

Ce mystère-là ajoute un charme au poème.

C'est d'une belle expressivité.


ps Peut-être l' "étoilées" de la première strophe est-il en trop ?

   Cristale   
12/11/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Hersen nous conte si bien la légende que ce pêcheur d'astre semble sortir d'une toile sous sa plume.
C'est joliment écrit, très fine poésie avec juste ce qu'il faut pour toucher ma sensibilité.
Ce soir j'irai voir le soleil couchant sur l'océan et si j'ai la chance de rencontrer ton pêcheur d'astre, je lui offrirai ce poème de ta part.

   Anonyme   
12/11/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C'est très beau dans l'écriture. Un fond universel, les origines du jour et de la nuit, avec un traitement simple, sans fioritures qui laissent une impression de douceur et de calme.
J'aime.

   Francis   
12/11/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un tableau, un clair-obscur poétique et apaisant. De l'infiniment petit (le pêcheur dans sa barque) à l'infiniment grand ( les reflets de l'univers étoilé sur l'océan), j'ai pensé à l'angélus de Millet transposé sur les flots. Merci.

   Alcirion   
12/11/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Hersen,

Une très belle écriture épurée qui pose un tableau merveilleux, j'ai bien aimé l'idée générale que je trouve très poétique. Il y a dans ces lignes la trame d'une mini-nouvelle, d'une histoire très agréablement contée.

Bonne continuation !

   Eki   
12/11/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un poème très épuré qui commence par une très jolie strophe.
La toile s'ébauche, la plume est caressante.
Une atmosphère enveloppante, Hersen nous murmure la douce histoire.
Joli poème !

Eki aime

   Curwwod   
13/11/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un très beau poème métaphorique aux images sompteuses pour évoquer ce moment si paticulier entre ombre et clarté où l'on pense parfois qu'il marque la fin de la vie. "à l'heure où le sein cuivré se meurt dans l'océan" il y a dans cette expression toute simple la synthèse d'une vie entière avec le "sein" symbole de vie et de fertilité et "se meurt" qui ferme le cycle du jour comme de la vie.

   Anonyme   
13/11/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Des images éblouissantes de beauté.
Comme quoi, un poème court peut offrir une multitude d'impressions. Lumière, noir, étincelles de succèdent sous nos yeux séduits. Et la solitude du pêcheur témoin de toutes ces merveilles est émouvante.

   hersen   
13/11/2018

   Robot   
16/11/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
De belles images pour une poésie observatrice et imprégnée de luminosité finissante:
cuivré, doré, la fin de jour qui fait penser aux rougeurs du couchant, c'est une ambiance en camaïeu parfaitement décrite.
Et ses points de couleur qui agrémentent le tableau: soleil fondu, noir illuminé d'étincelles, filet d'argent.

Le tercet final est très visuel. Tout simplement beau.

   Donaldo75   
16/11/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour hersen,

Surréaliste, ai-je la coutume de dire quand je lis un de tes poèmes. Celui-ci n'échappe pas à la règle; en plus des images qu'il véhicule, il s'avère d'une sonorité confondante, surtout dans la première partie.

Bravo !

Don

   Lulu   
18/11/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour hersen,

J'ai trouvé ce conte poétique vraiment très très beau. La puissance d'évocation est forte et les images sont superbes… On voit le pêcheur, les couleurs lumineuses sur "le noir de la mer"...

Ainsi, j'ai aimé les images, mais aussi ce côté "conte" qui nous rend la poésie plus belle, plus oralisée, même si on se contente d'emblée de faire une lecture silencieuse.

J'ai aimé, de fait, cette fusion entre les mains sur le sein doré et le soleil qui s'en va, jusqu'à cette dynamique propre au texte, du fait des vers assez courts et irréguliers, et cette image mouvante : "depuis il lance un filet d'argent / de son ample geste / il accroche les débris d'un astre mourant / sans cesse les caresse"... Que de douceur ! Et quelle beauté ! Le jour et la nuit paraissent, du coup, vivants, vibrants dans la présence humaine du pêcheur…

La dernière strophe apporte une belle vision au poème-conte... Nous découvrons, grâce à ton imaginaire et à ta poésie, que nous ne savions rien de ce passage du jour à la nuit…

Merci de nous avoir donné ce texte à lire, et bonne continuation.

   Didadou   
22/4/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Hersen,

Je termine ma revue de vos textes par celui-ci.
Un classique.

Sans connaissance poétique, sans connaissance de votre œuvre, de votre vie, de ce que, même, vous parlez, je pense que vos mots en ce texte résonnent, ils font écho à mon âme d'enfant, et mon âme de culture également, travaillée par les années, et toujours j'essaie, malgré moi, d'analyser, et ce texte ne se livre pas ; où, plutôt, ne livre pas pourquoi je ressens à chacune des lectures une nouvelle impression, une sensation, que je ne peux autrement qualifier, de poésie pure...
Ici, la poésie. C'est cela.

Tout mon respect.

Didadou

   jfmoods   
22/10/2019
Commenter : écouter le coeur, laisser parler la raison.

L'une des fonctions de la poésie, c'est de révéler, de faire accéder le lecteur à une autre réalité.

Les trois premiers vers fixent un décor crépusculaire exaltant ("la forge de fin de jour") magnifié par le jeu saisissant des contrastes ("le soleil fondu [...] "s'étale sur le noir de la mer", "étincelles étoilées").

Ce paysage grandiose ouvre le champ de l'imaginaire ("on raconte").

Le personnage mis en scène ici, dont la fonction consiste à prospecter l'océan pour nourrir ses semblables (titre : "Pêche à la senne", "le pêcheur sur le flot d'un soir", "il lance un filet d'argent / de son ample geste / il accroche"), a le statut électif du poète ("il est seul dans sa barque").

Au fil d'une vie éminemment tragique ("le sein cuivré se meurt dans l'océan", "un astre mourant"), il cultive la sensualité ("s'est brûlé les mains sur un sein doré", "sans cesse les caresse"), sauvant du naufrage du temps quelques lambeaux ("il accroche les débris"), donnant à voir ce qui se cache derrière l'apparence trompeuse des choses ("témoin du mensonge entre le jour et la nuit").

Merci pour ce partage !


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