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Cyrill
27/4/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Ce petit coté surréaliste n'est pas pour me déplaire, on perd d'emblée ses propres références, ses propres bases pour plonger dans un espace/temps différent, onirique.
Ça fonctionne parfaitement, puis ça devient plus réaliste, mais fallait-il retomber dans le plausible ? Je pense que oui, ça ne met que plus en valeur la première partie descriptive. La dernière ligne est une conclusion tout à fait adéquate, on renoue avec le songe et l'irrésolution. C'est court mais ça vous emmène ailleurs et pour un bout de temps. Merci ! |
Anonyme
3/5/2021
a aimé ce texte
Passionnément ↓
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L’heure était énorme.
Rien que pour ça, chapeau. Quelle économie de moyens pour exprimer la beauté d'un moment lumineux ! Le mot "énorme" au service d'un instant de grâce, de délicatesse, fallait le trouver. Le paysage dans votre récit m'apparaît excellemment évoqué. Bravo pour le champ qui vient mourir sillon par sillon au bord des ruelles, les maisons en peau de serpent... Je voudrais tout citer. Gros bémol pour moi (en principe) : l'irruption de la figure de l'écrivain dans un texte littéraire. N'y a-t-il donc rien d'autre à dire du monde, pourquoi faut-il que la seule autre figure humaine notable de votre texte écrive ? Et pourtant je trouve votre récit poétique tellement bien mené que même ce qui représente à mes yeux un des pires clichés possibles en fait d'intrigue ne m'agace pas durablement... Tout se résout en harmonie, j'aime beaucoup le va-et-vient de focalisation entre la touriste passante et le tapeur à la machine. Vraiment, pour moi, un très beau moment de lecture. |
papipoete
18/5/2021
a aimé ce texte
Bien ↑
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bonjour hersen
cela se passait... aurait pu se passer partout, sous l'équateur où il fait toujours un temps si lourd ; lourd comme cette heure énorme, quand la vie coure dans les rues, derrière les fenêtres d'où l'on guette. il y fait un brouhaa cependant, un cliquetis se détache, celui d'une machine qui écrit ; des doigts qui tapent sur un clavier mécanique, l'histoire de cette vile peut-être... NB une atmosphère étrange, où Bogart serait le héros écrivain, et L. Bacal cette femme qui entend ces clic clic. Ils se regardent sans dire un mot et Humprey allume une énième cigarette... l'écrivain stoppe son chariot à mots, et revoit cette femme étrange... " et si je la mettais dans mon roman, là sur cette page ? " Il faut avoir roulé sa bosse, du côté de Cuba, ou La Paz, et connaissant cette vie " d'ailleurs " , pour y installer une histoire ordinaire, la vie qui passe. Les deux premières strophes qui posent le décor, sont mes passages préférés ( elle, elle promenait son reste de nuit, cherchant ses étoiles perdues ) en est un bel exemple ! |
Corto
18/5/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour HERSEN,
Vous nous proposez un beau moment, de ceux qui restent gravés après un voyage où l'errance a fait surgir de multiples émotions. J'ai pourtant réprimé un regret à la lecture de certaines formules qui (à mon humble avis) auraient pu être mieux choisies, au bénéfice de la délicatesse du ressenti. Je m'explique. Dès le début vous nous dites: "La ville se concrétisait, mais la campagne rivalisait encore." J'aurais choisi d'autres mots tout autant évocateurs mais plus dynamiques tels "La ville s'affirmait, mais la campagne luttait encore". Plus loin vous nous proposez "Les maisons en bois au bord du sentier d’une terre crue, éclatante de rouge après l’ondée nocturne, s’écaillaient tranquillement du haut de leurs étages, le bleu et le vert délavés tombaient en fragments, diffusant un reste de grandeur étalée sur le sol". Je trouve cette phrase bien longue où après la description de la "terre crue" on a du mal à retrouver le sujet "Les maisons en bois" qu'il faudra en outre relier avec le lointain "diffusant un reste de grandeur…" Pardonnez mon audace que j'exprime seulement parce qu'on est ici en rubrique "récit poétique": chacun son style et je respecte votre démarche ! Au total vous nous faites vibrer comme chaque vrai voyageur réagit grâce à ces moments furtifs imprévus, chargés de hasard et d'émotion, qui feront le piquant des souvenirs futurs. Bravo et merci pour ce dépaysement enchanteur. NB: Je penche pour Manaus: à cause de la langue portugaise… |
Vincente
19/5/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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En reprenant mes pas de lecteur de cette page en quête de réminiscence globetrotteuse, je vois rejaillir quelques moments d'écriture plus hauts que les autres. Je pense à ceux-ci :
"L'heure était énorme" "On ne ressentait pas encore l'intimité de la ville. Le jour s'invitait d'abord à la campagne, la baignant." "Elle, elle promenait son reste de nuit" " Elle tourne la tête vers le clic clic clic clic, il lève les yeux et il sourit. Il laisse traîner son regard sur cette silhouette enrubannée de jour aux sandales boueuses. Elle lance un Olà ! Un geste de la main, il suspend son clic. Le matin continue son chemin emmenant la promeneuse vers les ruelles. Elle entend le cliquetis decrescendo de la Remington puis sweeeeep, le chariot qu’on pousse d’une chiquenaude, le geste de l’habitude. La feuille sans doute volette un peu, accompagnant avec grâce le mouvement brusque de la machine. Une pause. Et clic clic clic…" Voilà ce qui a réjoui mon pas vagabond dans ce joli récit, comme une bribe penseuse, un trait de pensée où se reconstruit au gré d'une souvenance particulière (cet écrivain au bord du chemin tapant un texte anonyme) une (ré)-interprétation du voyageur rêveur revisitant son souvenir dans un "voyage/mirage" (car était-ce bien un écrivain qui dessinait par son clavier cette "si jolie petite ville perdue ?...") plein d'empathie très plaisante. Ça se balade dans la mémoire, ça ondule et se glisse dans la poésie de l'instant, sa chaleur et sa bonhommie, le tout est léger, aérien et rêveur… agréable à suivre, et elle est sympa cette fin dans les deux langues qui se fondent, se liant et se confondant. Oui ! une bien belle évocation toute en extrapolation. |
Luz
18/5/2021
a aimé ce texte
Passionnément
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Bonjour hersen,
C'est magnifique ! Une micro-nouvelle poétique... J'adore tout, mais en particulier le 3ème paragraphe : la comparaison des maisons en décrépitude avec une peau de serpent séchée. J'aime bien également le bruit de la Remington, encore en ma mémoire. Bravo ! Luz |
Myo
18/5/2021
a aimé ce texte
Passionnément
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Superbe, chaque mot est poésie et crée cette ambiance toute particulière.
Une histoire qui se devine, qui se dessine, qui s'imbibe de l'instant suspendu au clic de la machine à écrire. Je suis sous le charme. Bravo |
Anonyme
18/5/2021
a aimé ce texte
Passionnément
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Bonsoir Hersen,
La muse globetrotteuse ne semble pas préoccupée de savoir où elle est. Cuba, La Paz, Manaus, qu’est-ce que ça change ? Les deux ont semble-t-il besoin d’élargir leur horizon. La muse se fait son cinéma, l’écrivain écrit le sien. Quand les deux se correspondent, là se situe peut-être la source de l’inspiration artistique. Manaus n'est-elle pas située à la confluence de deux fleuves qui vont s'unir pour ne plus faire qu'un : l'Amazone ? Est-il d’ailleurs besoin du bout du monde ? Bon, ça va, ta sensibilité poétique ne m’a pas paru surchargée. Pas de jeux de mots qui me feraient quitter instantanément le texte, pas de métaphores aussi « énormes » que ton heure turquoise, mais au contraire une proximité (« Ou plutôt non, des arachides, oui c’est ça, des arachides. ») qui a envie de partager une naissance, celle du jour, n’importe où sur terre, féconde en rêves infinis. Personne ne comprend où se nourrit l’imaginaire. Souvenir de voyage ? Peut-être, mais alors, souvenir d’un voyage intérieur, celui de la création. Pas grand-chose à critiquer du côté du style, on connait ta plume à la fois légère et tortueuse. Peut-être la deuxième phrase pourrait-elle paraître un peu chichiteuse (« La ville se concrétisait, mais la campagne rivalisait encore ») si on la lisait sans sourire. Par contre, bravo pour ce passage : « Une bonne grosse heure qui remplit les cœurs vides. Pas encore dans les ruelles cabossées de cailloux ancestraux, les champs venaient mourir à leur lisière, cent fois par jour, quand le paysan avec sa houe finissait un rang. De maïs ou de patates douces. Ou plutôt non, des arachides, oui, c’est ça, des arachides. » J’ai d’abord trouvé la phrase « pas encore... » bizarrement construite, avant de comprendre que les champs n’avaient pas encore garni les ruelles de maïs, de patates et d’arachides. J’avais d’instinct compris que c’étaient les cœurs vides qui n’avaient pas encore rempli les ruelles. L’idée me plaisait d’ailleurs aussi :) Une dernière question : le clic clic clic clic sweeeeep, ça serait pas plutôt une vieille Olivetti toute pourrie ? :) Bref, je me suis laissé porter par de bien jolis mots et de bien belles idées. J’ai pu tirer quelques ficelles, pas forcément les bonnes, mais le principal pour moi est d’en trouver au moins une. Je n’aime pas les pelotes de mots quand au bout du compte, je n’ai pas compris s’il s’agissait de laine ou de fil de fer :) Bellini |
Anonyme
19/5/2021
a aimé ce texte
Passionnément ↓
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Bonjour Hersen,
Je ne vais sûrement pas être originale, mais tant pis, je veux dire devant tous, comme j'ai adoré ce récit poétique. Bien construit, bien mené, bien poétique sans en faire trop. Un ton juste une vision de l'humain dans la nature. Avec évocation de l'histoire et du présent de la société. Et de toute l'Amérique Centrale et Latine. C'est vraiment un format qui te convient, Hersen. Tes nouvelles (je n'ai pas tout lu) me semblent souvent courtes, elles ne demandent surtout pas d'être plus longues. Le plus souvent tout est dit et bien dit. Et là, ce récit poétique est vraiment très, très réussi. Je suis vraiment ravie de cette nouvelle rubrique. Je pense que tu y tiendras une très bonne place. Il n'a qu'une phrase qui m'interpelle : "À la terrasse vivante d’un occupant" surtout avec la suite, qui est logique mais qui m'a fait trébucher à la lecture. |
emilia
19/5/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Un récit poétique très bien construit entre deux personnages qui se rencontrent et dont les portraits, à travers un simple regard dévoilent en quelques mots l’essentiel de leurs caractéristiques, celles d’un écrivain rivé sur sa machine à écrire, et celles d’une passante, promeneuse solitaire, (non sans évoquer « la passante » de Baudelaire), qui ne fait que passer puis s’éloigne, bien que celle-ci soit « passée à nouveau », et qui est délicatement suggestive « elle promenait son reste de nuit, cherchaient ses étoiles perdues…/dans la lumière turquoise d’un chemin perdu, désiré… » ; une puissante source d’inspiration que les noms des villes citées (Cuba/La Paz/Manaus) et la langue employée, contribuent à nourrir dans l’imaginaire d’un exotisme lointain illustrant doublement ce « voyage » en pensée que permet de transcrire l’écriture, assurant un dépaysement pour le lecteur ainsi qu’une « trace laissée en souvenir… »
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Donaldo75
19/5/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour hersen,
Ce qu'il y a de bien dans le récit poétique, c'est qu'il permet de mettre plus de matière dans le texte, de manière à donner au lecteur de quoi voir sans devoir écarquiller les yeux ou plonger ses neurones entre deux méninges. Ici, je n'ai pas forcément tout compris mais le flot des mots, des images, une forme liquide de narration, m'a emmené quelque part je ne sais pas où et je m'en tape en fait de deviner l'endroit exact parce que ce n'est pas un catalogue que je lis mais un long texte poétique et tout ça sans respirer c'est y pas beau tout de même ? Bref, c'est de la poésie et je ne vais nullement sortir mon manuel du commentaire composé pour exprimer mon impression de lecture, pour exposer comment je me sens après avoir lu et relu ce texte, because je suis un intuitif moi et je sais que tu ne te formaliseras pas de ces quelques lignes plus branchées tripes que cerveau. Tu le devines, j'ai beaucoup aimé, surtout après une bolée de champicolats. Don 🍄🍄🍄 |
hersen
20/5/2021
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Anonyme
24/5/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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Hola Hersen,
A peine entrant dans le récit, je suis happée par l'exotisme qui s'en dégage. Facile, tu me diras, entre La Paz et Cuba, il n'y a plus qu'à se laisser-aller pour ressentir la douce caresse des alizés et des voyages sac au dos... Les deux premiers paragraphes sont d'une poésie comme j'aime. De celle qui m'emporte dans un univers paradisiaque (dans tous les sens du terme), où tout n'est que douceur poignante et langueur de vivre au rythme des couleurs et des parfums qui se devinent sous les cieux tropicaux. Les termes choisis, les tournures de phrases, les images qui s'allument, bref, tout concoure à m'envoyer haut. Puis arrivent les clic clic. Et là, à leur rythme, je redescends aussi sec sur Terre, la magie du moment envolée... L'impression qui domine ma lecture, c'est qu'il y a deux histoires qui se croisent dans ce récit. Une, le récit poétique dans sa plus pure expression. Deux, la rencontre d'une touriste avec l'écrivain. J'ai beau relire, je n'arrive pas à m'imprégner du fil magique qui devrait relier les deux. Même si j'ai bien compris ton intention d'auteur, confirmée dans ton forum de discussions, il y a comme une césure d'ambiance qui me fait dégringoler, et même si je trouve jolie et romantique à souhait l'histoire de la rencontre, je reste sur ma faim de la poésie du début... Magnifique ''l'heure était énorme'', ''elle promenait son reste de nuit'', etc... Mais un ''j'aime beaucoup'', c'est déjà pas mal, non ? Cat |
Pouet
24/5/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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Salut,
un texte sur l'inspiration? Joli dépaysement en tout cas, une écriture fort poétique. Sans forcément le justifier rationnellement, m'est venu à l'esprit comme un tableau de Dennis Hopper. J'aime beaucoup "L'heure était énorme", je le trouve d'autant bien trouvé que je regrette un peu le "Une bonne grosse heure" qui suit et qui à mon sens "casse" un peu la magie. J'aurais plus vu ... une heure turquoise qui remplit les coeurs vides. Mais en fait je crois que c'est pas moi l'auteur et que c'est toi qui vois... :) J'aime beaucoup aussi "elle promenait son reste de nuit" et du coup j'aurais préféré autre chose qu'un "reste" de grandeur étalée pour la suite (pourquoi pas lambeaux), mais encore une fois c'est toi la patronne. Bon il a fini d'ergoter c'est bon là?... Parce qu'au final le texte est très évocateur et joue sur la mémoire et l'instant, les imbroglios du réel et j'ai passé un bon moment à lire ça. T'es sûre que c'était pas Recife? PS: un titre un peu "en dedans". |
Davide
24/5/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour hersen,
Eh bien, j’ai adoré ce souvenir de voyage, raconté comme dans un rêve, et qui déroule avec une verve délicieuse son lot de surprises et de réjouissances. Je me suis trouvé littéralement happé dans cet univers des sens, visuel et sonore surtout, bringuebalé de droite à gauche et de haut en bas, tout comme ce personnage que l’on regarde errer dans ces ruelles aurorales d’une Amérique Latine imaginaire, bien qu’inspirée du monde réel. J’ai beaucoup aimé les deux passages suivants : "L’heure était énorme. C’était une heure de début de jour, une heure turquoise." "Elle promenait son reste de nuit" On a tous déjà connu cette heure matinale, "énorme" et "turquoise", où l’on est encore tout imprégné des songes de la nuit, n’est-ce pas ? Et puis, cet écrivain comme surgi d’un autre songe, et qui, dans une mise en abyme presque cinématographique, se plaît à "raconter l’histoire de [la]…" de cette femme. De quoi ? Point d'interrogation... Un nouveau chapitre, bien sûr, car l’on connaît de son histoire ni le début ni la fin, juste ce minuscule fragment d’espace et de temps arraché à l’immensité d'un voyage (et d'une vie), étiré comme une pâte à gâteau, aussi vaporeux qu’inidentifiable, telle une fragrance de poésie. Cet écrit inventif est aussi déroutant qu’envoûtant. Bravo ! |