J'ai trouvé ce poème très court mais très impactant. Le visuel qui en ressort est décalé dans le rouge, avec un air de blague racontée par un clown triste à une assemblée d'unijambistes. Ce qui rend ces vers si forts c'est qu'en peu de mots ils impriment une tonalité déprimante à la lecture, signe que le sujet de la guerre est tout sauf humain en théorie et pourtant si ancré dans la nature même d'homo sapiens. Cette absurdité, ce paradoxe qui nous pourrit la vie tous les jours même en temps de paix prend tout son sens à travers ces lignes. C'est aussi ça la poésie, pas uniquement les petites fleurs dans les prés ou les souvenirs d'avant quand nous étions jeunes et forcément beaux et tellement innocents.

Bonjour Hichem,
Un poème impactant, soudain, comme une mine qui saute.
Les images sont simples et terriblement descriptives, avec en filigrane la poésie qui transparaît.
Celle-ci peut être déclinée sur un infini de sujet et vous le démontrez à nouveau ici.
Merci Hichem pour ce flash poétique.

Bonjour Hichem,

C’est à la fois très court et très dense, très imagé, et à la fois pas facile à commenter ce fond terrible des infirmes de guerre et ces horreurs infâmes de mines anti personnel qui ont ôté les mains les bras les jambes et même la vie à des enfants qui venaient simplement jouer. Alors je dirai juste que j’ai simplement aimé.

Anna

bonjour hichem
deux petites strophes pour décrire la guerre, et ses pièges qui ne tuent pas, mais tuent l'envie de vivre !
" dix longs et fins doigts " qui ne toucheront plus, ne caresseront plus, avalés par la terre derrière une mine " anti personnel "
NB il n'en faut pas davantage pour montrer l'horreur, que cette saloperie que pourrait ramasser par curiosité, un enfant qui ne sait pas... qui veut jouer.
La première strophe est fort bien illustrée, bellement bien que si sombrement !
Un texte court mais qui en dit si long !

Bonjour Hichem,

Ce poème et sobre et efficace. Sans mauvais jeu de mot, on touche à l’os : rien n’est superflu et les mots, sans figure de style inutile, sont au service de cette image qui se construit peu à peu dans notre esprit et qui génère une vraie émotion. “ Les manches en fanions” sont une subtile trouvaille.

Pour chipoter, mais nous sommes en contemporain (donc c’est presque hors sujet), les hexasyllabes des vers 5 et 12 font 7 pieds… Mais comment se passer du cinquième vers et surtout du dernier qui décrivent si bien la scène ? Bref, ici la technique n’est que peu de chose face à l’impact des mots. Merci !

Bonjour,

J'aime beaucoup le thème et la façon de le traiter. C'est bref et percutant. Je sais que je parle toujours de technique. Je trouve dommage l'absence d'article devant long manteau. On ne peut pas s'empêcher que vous avez ici fait dans la facilité pour respecter le nombre de pieds (mai peut être pas). Pour ce qui est des e muets non élidés, personnellement, je continue à les trouver toujours un peu gênants mais dans la mesure où vous en faites une règle générale, je ne vous en tiens pas rigueur. Cela semble un choix assumé donc valable en contemporain.

Bien à vous

Un sujet violent dont il n’est pas inutile de parler, un poème court et percutant qui atteint son but et ne laisse pas insensible, une écriture simple et directe qui a l’effet d’une claque, un ton sans emphase qui ne manque pas pour autant d’une certaine poésie.
Globalement j’aime bien.
Merci Hichem.

Lebarde

Bonjour Hichem,

Un poème un peu court mais une jolie première strophe, musicale, avec un brin d'humour pour les "manchots pas ceux de la banquise". L'absence d'article devant "long manteau" ne me gêne pas ni l'élision du "e" de "manches" pour respecter le mètre.

La deuxième strophe est moins soutenue, comme la rime. Le vers 11 commençant par "car" me gêne un peu et l'image que vous voulez rendre "en creusant vers le pire", bien que j'en comprenne l'idée, me semble moins heureuse.

Votre poème, bien que court comme souvent chez vous, est emprunt d'une sensibilité particulière qui m'a plu.

merci
Cyrano