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Ornicar
1/4/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Une fois n'est pas coutume, je vais parler de moi, raconter ma petite histoire, et pour cela m'attarder un peu sur l'incipit.
Je n'ai pas aimé sa façon "d'en dire trop", de dévoiler - déflorer ? - le sujet, de prendre le lecteur par la main, de m'imposer d'une certaine manière sa "grille de lecture" et la façon dont je devais m'emparer de ce texte. Pour tout dire, ma première lecture s'en est trouvée parasitée et ma première impression, plutôt défavorable. J'ai donc laissé passer deux ou trois jours pour mieux y revenir ensuite en me promettant de "zapper" l'avertissement. Et là, finalement, en ne lisant pas l'incipit, je trouve que "ça le fait". Car ce texte est suffisamment poétique, voire onirique par instants, en un mot "ouvert" pour être interprété de plusieurs manières. Pour moi, par exemple, qui suis assez basique et primaire, ce n'est que l'histoire d'une fillette qui en sautant et poussant son caillou vers la "case ciel" s'est pris un beau "soleil", ou un beau "gadin". D'où le nez qui saigne au milieu. Mais cette prose, bien que linéaire dans sa narration (elle suit le cours des évènements), reste empreinte à mes yeux d'une certaine poésie. Notamment par la personnification des éléments en jeu ou "du" jeu : le "ciel" (qui s'écroule) et surtout le "caillou" qui "palpite comme un coeur" avant de se consumer et d'imploser. Mais au fil de mes lectures successives, dans un deuxième temps, une autre piste possible s'est révélée. A cause de la vision persistante du "sang" à la toute fin, je me suis demandé si la chute de la gamine n'avait pas provoqué accidentellement l'arrivée de ses premières règles. En suivant ce fil, les premières phrases de cette prose, un peu "abstraites" de prime abord mais qui esquissent une certaine "fatalité", à tout le moins le sentiment d'avoir une "destinée" ("Elle savait ce qui l'attendait. Elle l’avait pressenti depuis sa plus tendre enfance") prennent alors toute leur signification : quand on naît "fille", on n'échappe pas à sa condition de "femme". En résumé et dans mon esprit, ces deux lectures ne sont nullement exclusives l'une de l'autre, mais se superposent et font tout l'intérêt de ce texte. |
ALDO
8/4/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour !
Quelle belle idée cette marelle qui devient cosmique ! Cette pierre lancée, jeu d'enfant, qui devient apocalypse ! Et le sol devient ciel... Mêlés la craie et le sang le passé, le présent et l'inévitable futur, la chaleur et le glacial... et la découverte qu'il n'y a pas de beau qui ne fasse un peu peur. Vertige de la fin de l'enfance, du premier sang ... ou bien petite déesse de la fin des temps, lanceuse d'étoile ... Une présentation qui raconte trop... mais c'est un bravo ! |
papipoete
8/4/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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bonjour Hichikine
on a envie de crier à la fillette " non, non ne le touche pas ! " mais hélas ce " caillou " n'était pas une pierre, un dé à lancer dans sur une case, au sein d'une marelle jeu d'enfant bien inoffensif... NB je comprends que ce projectile est une grenade, et s'en saisir équivaut à en mourir... il est tellement d'endroits sur Terre, où les enfants ont pour cour de récré, un morceau de champ de bataille ( n'est qu'à voir Kaboul, ou la bande de Gaza... ) le récit que vous en faîtes est fort poétique, avec ce " pressenti depuis sa plus tendre enfance " " elle leva les yeux vers le ciel... " est mon passage préféré pendant ce temps-là, en France on fait des grimaces, devant des juges en démocratie ici, la gamine est condamnée d'avance, et pourtant est INNOCENTE ! |
Provencao
9/4/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Hichikine,
"Un vertige étreignit la fillette. Son nez saignait ; son mouchoir se constella d'une pluie vermeille." Moi j'y ai lu une vision presque artistique qui offre votre prose comme une parole universelle, capable d'introniser une alliance heureuse entre l'enfant et le divin. Belle révélation du secret de l'enfance, accédant à une vibration presque divine pour initiés. Au plaisir de vous lire Cordialement |