Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie contemporaine
Hiraeth : Berceuse de la fin des temps
 Publié le 08/05/21  -  8 commentaires  -  1008 caractères  -  196 lectures    Autres textes du même auteur


Berceuse de la fin des temps



Pose-toi, ma pauvre mère,
Sur ce lit fait par mes mains :
Je te chante la prière
De la fin des temps humains,
L’effacement d’un visage
Sur le sable, vieux dessin ;
Vois s’étendre les rivages
Embrassés par les embruns,
Les vaisseaux des vieilles guerres
Naufragés au fond des mers.

Flocons de neiges montantes,
Lunes d’or, soleils d’argent,
Firmaments couleur de menthe,
Forêts bleues bercées de vents ;
Je t’annonce notre Terre
Bénie par le chant des os,
Qui, baignant dans leur lumière,
Rendront grâce au grand repos ;
Et le spectre d’un grand aigle
Déploiera ses larges ailes

Dans l’air pour un dernier vol ;
Et des pluies diluviennes
Laveront le sang du sol ;
Et la hache de la haine
Rouillera dans le désert ;
Et nulle trompette d’ange
Pour le nouvel univers,
Mais des animaux étranges
Flairant de nouveaux festins :
Ainsi tout partira bien.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Anonyme   
15/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Il y a une vraie douceur, selon moi, dans cette fable du temps d'après les hommes. Je trouve l'approche très bien vue et touchante, de cette mère agonisante (ou du moins bien fatiguée) que son enfant invite au repos, ainsi on est d'emblée dans l'apaisement alors que le sujet en soi est angoissant.
L'ambiance sereine m'apparaît bien installée, j'aurai toutefois deux réserves :
1) La présence de l'adjectif "grand" dans deux vers successifs, à l'avant-dernier mot ;
2) La dernière strophe qui, malgré les insolites "animaux étranges", me paraît en-dessous, un peu convenue et résistant mal à la tentation du moralisme avec le sang lavé du sol et la hache de la haine qui rouillera dans le désert, tout ça. Je me dis qu'une simple coda, plus courte, plus subtile, permettrait de finir comme un ruisseau épuisé se perd dans les sables. Mon avis bien sûr, rien de plus.

Ah, et bravo pour le rythme ! L'heptasyllabe me semble très approprié, il apporte de la légèreté je trouve, une sorte de désinvolture qui désamorce le tragique du sujet. La deuxième strophe est ma préférée.

   inconnu1   
26/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Beau travail, recherché. Je parlerai surtout de ce qui m'a un peu gêné mais en sachant qu'il s'agit ici de détails. La rime guerre-mer c'est à dire féminine masculine. Elle me gêne un peu car, pour le reste, vous avez fait attention à bien alterner rimes masculines-féminines et ici on a deux rimes de genre différent. La fin des strophes en rimes suivies alors alors que le reste est en rimes alternées. Cela m'a gêné dans ma lecture. J'ai eu du mal à comprendre pourquoi au départ, mais c'en est la raison. Enfin, "diluviennes" en diérèse alors que le poème est clairement contemporain.

Pour le reste, les heptasyllabes sont agréables, les e muets sont élidés, hors ceux qui ne se prononcent plus (bleues...) mais c'est complètement logique dans du contemporain...

Bien à vous

   fried   
8/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Berceuse effectivement, et il faut être doux à côté de celle qui part définitivement.
Avec elle c'est sans doute la fin d'un monde, comme le dit le poème les vieilles guerres partiront avec elle.
Le monde peut bien s'écrouler et dans la tristesse l'avenir semble se dissoudre. Ici la couleur du deuil est très sombre avec malgré tout de belles images.

   Cyrill   
8/5/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
On aurait presque envie de la vivre, cette fin de l'humanité.
Une bien douce berceuse, consolatoire et sans haine.
Ça change de discours plus agressifs et ça réconcilie avec notre espèce. Enfin, c'est mon avis.
Les images sont très belles, simples mais très belles.

Le nombre impair de syllabes ajoute à la mélancolie du texte.

Je regrette juste une profusion de ponctuation. Par exemple un point après "mers", "dessin", "vents", "vol" et "bien" m'auraient amplement suffi, mais je me contente du minimum en la matière. Ça se ponctue tout seul, si j'ose dire.

Merci pour cette lecture.

Cyrill

   Ioledane   
9/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Voilà une vision presque sereine de la fin du monde, amenée par de belles descriptions sans catastrophisme ni pathos ... Le thème est bien servi par le rythme impair des heptasyllabes, peu usité.

J'aime particulièrement ce passage :
"Flocons de neiges montantes,
Lunes d’or, soleils d’argent,
Firmaments couleur de menthe,
Forêts bleues bercées de vents"

Et la fin, pour une fin du monde, il fallait l'oser :
"Ainsi tout partira bien" ...

Seule la diérèse des "pluies diluviennes" m'a paru forcée, peu cohérente avec la forme choisie et cassant un peu le rythme régulier et inéluctable de ce poème.

Rien d'autre à redire, j'ai beaucoup aimé ma lecture.

   Cristale   
10/5/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
Une autre voix poétique qui me fascine, mais comment et pourquoi, j'ai là aussi du mal à l'exprimer.

"Berceuse de la fin des temps" chantée doucement sur sept syllabes...comme les sept jours de la création de la Terre, les sept merveilles du Monde, les sept péchés capitaux dont tant furent responsables de cette fin des Temps.
Qu'elle finisse et continue en paix mais surtout sans les Hommes, cette pauvre Mère.
Les dizains de ce triptyque offrent des images aussi sublimes que déchirantes.

Mais dites-donc ! On me taquine pour des petits enjambements mais j'ai trouvé plus fort que moi avec ce saut de l'ange de la deuxième à la troisième strophe ! J'adore ça :))...d'ailleurs en parfaite osmose avec le vers final de l'une et le vers du début de l'autre, sans doute une volonté de l'auteur, oui, j'en suis quasiment certaine.

Un contemporain bien dans sa catégorie, une syntaxe riche, des mots posés bien à leur place, des lignes sans débords, l'ensemble est dense, compact mais aéré, soluble dans l'air comme l'écrivait Verlaine à propos des vers impairs.

Juste pour le plaisir de relire ce final somptueux :

"...
Et nulle trompette d’ange
Pour le nouvel univers,
Mais des animaux étranges
Flairant de nouveaux festins :
Ainsi tout partira bien."

Merci Hiraeth,
Cristale

   Castelmore   
11/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Avez vous utilisé les points-virgules comme symboles des haches de guerre citées dans votre poème?
Que ce soit volontaire ou pas ... c’est réussi. Ils hachent la vision et la lecture ! et leur effet contredit le climat de douceur dans lequel baigne votre très beau texte. ( je le regrette...)

Ni anges ni démons pour un nouveau départ ... une pré- genèse pour ceux qui nous suivront, contée dans de très beaux vers s’enchaînant dans une grande harmonie.

Merci

   Atom   
14/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai bien apprécié cette Berceuse de la fin des temps. Il y a en effet une sérénité qui émane de ces vers. Un stoïcisme.
J'aime l'idée d'une berceuse chantée pour une Mère (ici la Terre, fatiguée des hommes).
La dernière strophe est assez remarquable dans son évocation d'une transition vers un nouvel âge de la Terre. Un déluge qui lavera toute trace humaine. On peut effectivement imaginer que l'homme sera remplacé par de nouveaux êtres vivants et c'est en ce sens que j'apprécie particulièrement cette notion d'animaux étranges qui est évoquée ici. Ça laisse rêveur...


Oniris Copyright © 2007-2023