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Poésie néo-classique
Hiraeth : L'amour, la mer
 Publié le 06/09/24  -  9 commentaires  -  732 caractères  -  200 lectures    Autres textes du même auteur

Peut-on trouver titre plus… bateau !


L'amour, la mer



Nous nous rappellerons l’étuve de ces jours,
Mais surtout la mer, la mer aux rides de soie,
La mère de la peine et mère de la joie,
Qui nous berçait, sans rien demander en retour.

Alors tes yeux chantaient jusqu’à s’en rendre sourds,
Euphorique baptême où chaque vague noie
Les terrestres tourments sous lesquels l’homme ploie ;
Le temps nous rappelait – trop tôt pour toi toujours !

J’imaginais, le soir, en scrutant ton visage,
Les contours d’un enfant produit à ton image,
Et sa façon unique de chérir la mer,

Et sa façon unique de chérir sa mère,
Et de connaître aussi le bonheur de la chair…
– Et soudain je naissais au désir d'être père.


 
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   Vincent   
6/9/2024
Bonjour Hiraeth

Ma génitrice m'a torturé, elle a fait de moi un handicapé psychique et votre texte me l'a rappelé

Vous n'y êtes pour rien, mais je suis si subjectif , que je préfère m'en éloigner

Désolé

   Provencao   
6/9/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Hiraeth,

"Et sa façon unique de chérir sa mère,
Et de connaître aussi le bonheur de la chair…
– Et soudain je naissais au désir d'être père."

Sublime tercet avec ce vœu épanchant parfaitement la situation de tout un chacun : personne ne peut pas vouloir le bonheur, l’amour, et l'affection d'une mère , mais ce que Nous voulons le plus peut parce que rien n’est
prévisible, parce que tout est irréversible, se transforme malheureusement en
souffrance et que "cette peine et cette vague qui noie" s'érige en une mauvaise herbe qu’on ne peut aisément arracher.

Très touchant, très émouvant.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Cyrill   
6/9/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bjr Hiareth
Les vers reproduisent le bercement de la mer/mère, sac et ressac : le V3, les V11/12 qui lient habilement les deux tercets; et ces quatre derniers dont le Et d’entame suggère tout à fait ce balancement.
Les reprises participent également de cet effet, que je ressens presque physiquement.
Je remarque également :
- Des allitérations en T ( V7/8/9 ) pour le tic-tac du temps.
- Des éléments très charnels : rides de soie, chérir, chair, désir…

Un poème qui remue des émotions profondes grâce à cette construction réfléchie. Merci pour la lecture.

   Robot   
6/9/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Un texte ou la poésie ressort dans une langue et une structure compréhensible qui ne contraint pas à s'interroger à chaque vers sur le sens donné au texte.
Sur le thème de l'amour maternel un poème qui se vit et pénètre la sensibilité du lecteur.

   papipoete   
6/9/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
bonjour Hiraeth
Je me revois toi, que la mer berçait sans cesse, au flux du sac et ressac, jamais lasse.
Je me revois toi, que la mère berçait sans tendresse, bien vite lasse.
Elle put me dire
" je t'ai donné la vie sans te vouloir ; alors ne me demande pas de t'aimer, en plus ? "
NB le héros qui se replonge dans ce visage, où jamais il ne décela le moindre sourire ; un enfant non désiré peut-il venir au monde, de la haine dans ses yeux, de la méchanceté dans ses babils...
la gymnastique grammaticale, avec cette mer " aux rides de soie " et " la mère amère " qui donne tant envie de devenir " père ", comme pour vérifier qu'il ne transmettra pas cette " tare ", est habilement montée en aiguille.
Comme je le dis souvent ; que l'auteur me pardonne, si je m'égare mais c'est ce scénario, que vos vers m'inspirent.
techniquement, les singulier/pluriel des rimes en " our " sont un obstacle à la forme Classique
les deux tercets, et leur acrobatie d'écriture sont mes passages préférés.

   ALDO   
6/9/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
La mère au passé...
La mère future...

Et la Mer Éternelle, qui contient tous les temps !


Et dans le reflux de ses vagues : ce qui fut et ce qui sera...


Elles sont amères mais procréatrices...


Bravo

   Cristale   
6/9/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
"Alors tes yeux chantaient jusqu’à s’en rendre sourds"

Le titre "L'amour, la mer", titre "bateau" dites vous, peut-être, aussi quel grand bateau flottant sur mots d'amour du pont jusques aux voiles… la mer, l'amer, la mère… est-il berceau plus beau qu'un poème embrassant sous les yeux des étoiles, et la mère et l'enfant, le désir d'être père ?

"Et sa façon unique de chérir la mer,

Et sa façon unique de chérir sa mère,"

Jolie reprise en écho d'un tercet à l'autre de ces vers à césure enjambante, (le second hémistiche commence par un e caduc interconsonantique (//e7) malheureusement non reconnue en versification classique, (le crois-je) contrairement au "trimètre romantique", et pourtant spécificité stylistique dont usaient quelques "grands" dont Baudelaire, Verlaine. Un + pour ce "détail".

Dommage pour l'accord non pluriel de la rime 4. Un - pour celui-ci.

J'ai apprécié la construction, le style, les sonorités de la musique marine, des rimes hétérogènes et leur similitude phonique (mer -mère - chair - père) ainsi que le grand soin porté à l'écriture.
J'aime quand le poète travaille dur, ce qui semble être le cas pour ce sonnet.

Bravo et merci !

   Skender   
7/9/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour,

Le titre a beau être "bateau" comme vous le dites dans un subtil jeu de mots, le poème lui est d'une grand beauté et délicatesse. J'y ai trouvé un petit côté parnassien, dans certains vers au ton classique "Les terrestres tourments sous lesquels l'homme ploie", j'ai parfois senti comme des effluves d'un Leconte de Lisle par exemple.

J'aime aussi le thème, la façon de l'aborder, bref tout me plaît dans ce poème qui sonne juste tout simplement. Merci pour le partage, Skender.

   jfmoods   
8/9/2024
"La mère de l'amour a la mer pour berceau" (Pierre de Marboeuf)

Le poète emploie d'abord la première personne du pluriel ("Nous") pour donner un ton plus collectif, plus universel à son propos. On sait bien, cependant, que toutes les enfances ne se ressemblent pas, que seuls ceux qui ont vécu une expérience du même ordre s'y retrouveront et plongeront véritablement dans ce sonnet. La métaphore ("l'étuve de ces jours") ne laisse pas planer de doute sur la sensation de bien-être, de confort qui marqua les premières années de la vie. La mère est une mère inconditionnelle ("sans rien demander en retour"), présente en toutes circonstances ("La mère de la peine et mère de la joie"). Alors oui, on porte forcément ce souvenir-là, chaud et lumineux, jusqu'au terme de sa propre existence ("Nous nous rappellerons"). Le seul élément un brin énigmatique de ce premier quatrain, c'est la seconde mère, centrale elle aussi ("surtout"), mise en doublon avec la première : la mer. La jonction entre les deux se fait implicitement au vers 4 ("nous berçait"). On peine encore à saisir la symbolique de cette mer-là. Il y a bien cette métaphore du vers 2 ("rides de soie") qui dessine les plis d'un tissu précieux... La suite nous éclairera sur ce point.

Car c'est bien sur cette mer que nous allons nous attarder dans le second quatrain en revenant sur un moment clé du passé (marqueur temporel : "Alors"). La synesthésie ("tes yeux chantaient jusqu'à s'en rendre sourds") invite à aller chercher dans la lecture à haute voix de la mère l'émerveillement premier de l'enfant. La mer, c'est l'aventure des mots, l'aventure de la vie, comme une venue au monde sans cesse renouvelée ("Euphorique baptême"). L'histoire racontée éloigne d'un coup les tracas du quotidien ("chaque vague noie/Les terrestres tourments sous lesquels l'homme ploie"), nourrit l'imaginaire, fait vibrer tout le champ des possibles. La mère est une si formidable conteuse qu'elle dépasserait sans aucune difficulté les limites généralement imparties pour ce moment si essentiel qui précède et prépare l'ensommeillement ("Le temps nous rappelait - trop tôt pour toi toujours !").

Alors, évidemment, on comprend pourquoi l'enfant se projette dans cette figure maternelle ("J'imaginais, le soir, en scrutant ton visage"), si aimante, si étayante, si éclairante, dans ce modèle de don de soi. Comment ne pas vouloir reproduire ce bonheur-là ? Ce que l'on a reçu avec une telle libéralité, on veut le transmettre. Aussi une perspective peut-être encore vague s'impose-t-elle naturellement au fils ("Les contours d'un enfant produit à ton image,/Et sa façon unique de chérir la mer,/Et sa façon unique de chérir sa mère"), celle d'une descendance à construire ("Et de connaître aussi le bonheur de la chair.../Et soudain je naissais au désir d'être père.").

Merci pour ce partage !


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