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Poésie néo-classique
i-zimbra : Le con
 Publié le 24/04/08  -  3 commentaires  -  2414 caractères  -  88 lectures    Autres textes du même auteur

Maigre droit de réponse à l'obscénité télévisuelle.


Le con



Le siècle avait deux mois, tout au plus à vivre
Et serait le dernier, pour cent ans dans les livres.
Abruti, j'avisais mon vaseux vasistas :
D'un héros, l'ordure s'y attaquait aux mânes
Par la voix du cacochyme Maître B.
Bâtonnier de l'ordre et poète du Parnasse.

Pour un psychorigide au barreau turgescent
La poésie est chose bien trop sérieuse
Pour être abandonnée à la gent oiseuse
Formalisme, art de la forme épris du sang,
Onc ne faut à la règle, qui trace le chemin
Le plus court du nombril à l'horizon commun

Les choses étant c'qu'elles sont, tout doit aller recta
À mon bâton ! tâtez d'métrique d'analecta
L'analogie ? pareil au même, tautologie
Le trait droit, à la règle, le reste en faux-fuyants
Si son verbe est patelin, c'est par nomologie
Et son œil prudhommesque a valeur d'argument.

À la publicité qu'il fait pour son recueil
De poemade à vous faire de la vie porter l'deuil
Succède une diatribe, un libelle scandé
Sa muse aux seins d'envie est raide comme la justice
Et comme la pauvre idiote elle a les yeux bandés
Or ainsi le cuistre sur le poète pisse :

Dans les manuels, d'un certain Robert Desnos,
Je vois d'horribles poèmes pervertir nos gosses
Je ne sais si cet homme est vivant ou bien mort
S'il m'entend je voudrais mander à ce butor
Qu'il laisse en paix Nature, Beaux-arts, et la jeunesse.


Ma pomme, d'vant sa télé, lui montre bien ses fesses
Crie : « Terezin, fumier, n'était pas fait pour toi !
Une connerie de dix-huit mètr', ça n'existe pas
Ça n'existe pas, non c'est bien plus grand que c'la. »


◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊


NOTES

• faut : faillir, ind. prés. 3e pers. sing.
• analecta : recueil de morceaux choisis d'un auteur littéraire.
• La nomologie a trait à la rédaction des lois de manière à ce qu'elles règlent les conduites. Ce mot est périmé depuis qu'il suffit d'obéir.
• poemade : prononcer comme pommade.
• patelin n'a jamais que deux pieds.
• « Une fourmi de dix-huit mètres, (…) Ça n'existe pas, ça n'existe pas. » (La Fourmi, de Robert Desnos, mort le 5 juin 1945 au camp de concentration de Theresienstadt.)


 
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   Anonyme   
24/4/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Citer le nom de Desnos c'est déjà bien... Enfin pour moi...

Je râle souvent contre le manque d'originalité... Ici ben...

Peux pas. J'apprécie particulièrement la deuxième strophe.

Un message concis dans sa disparité...

Ca fait plaisir ce genre de poèmes, vraiment...

Après je ne prétends pas avoir tout compris, mais m'en fous,

ah.. Le con..

   Anonyme   
24/4/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
quelque chose de nouveau sur ce site une autre approche, une personnalité. On est surpris, on prend plaisir à lire. C'est ironique. Le psychorigide du barreau turgescent, c'est bien trouvé. Le ton de la troisième strophe. Militaire. Il y a des libertés prises dans le texte parfois expliquées par l'auteur avec bienveillance. Un hommage en quelque sorte à ce Robert Desnos que je ne connaissait pas et dont j'aimerai lire quelques uns de ses écrits. Si quelqu'un pouvait guider ce choix merci.

   David   
26/4/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour I-Zimbra,

Ce "ça n'existe pas, ça n'existe pas" me trottait dans la tête, mais j'avais complètement oublié que c'était de Robert Desnos, j'ai lu "La Fourmi" il y a trés, trés longtemps, et j'y suis retourné à l'occasion de ton poême. Ce con inconnu est trés bien dans son nouveau short, il aurait peut-être fallu numéroter le titre ?


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