Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie contemporaine
inconnu1 : Bons baisers de Marioupol
 Publié le 05/07/22  -  8 commentaires  -  1030 caractères  -  193 lectures    Autres textes du même auteur

Une carte postale qui pourrait se situer partout où les civils sont bombardés.


Bons baisers de Marioupol



Dieu qu'elle était jolie, retouchée par juillet,
Ma rue aux marbres jaunes !
Riante et colorée dès que l'aube fuyait
Par-delà les pylônes.

Le midi, les nounous, dans le parc aux nerpruns,
Agrippées aux poussettes,
Balançaient savamment leurs bras souples et fins
Comme des allumettes.

Et les soirs de Noël, cernés par des flocons
Aux cibles imprécises,
La famille adornait de boules nos balcons
Et de guirlandes grises...

Un ronflement têtu porté par l'Orient.
Un souffle s'échappant par tous les orifices.
Des papiers et du verre emportés par le vent.
Des brèches dans les murs comme des cicatrices.

Il n'est plus d'autre bruit que les cris assidus
Des sirènes hurlantes,
Et les balcons branlants pendent leurs fers tordus
Aux fenêtres béantes.

Sous le flux des débris de bois et de béton
Le passé s'évapore,
Et seules les photos des boîtes en carton
S'en souviennent encore.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Anonyme   
19/6/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Le chapeau de votre poème indique ce qui me pose problème à la lecture : je ne ressens pas que la ville martyre décrite est Marioupol et non n'importe quelle autre où la neige tombe à Noël. J'ai le sentiment qu'en voulant toucher à l'universel vous diluez votre propos. Je trouve cela dommage parce que, par ailleurs, plusieurs aspects me plaisent dans vos vers :
- leur rythme chantant, l'harmonie 12/6 brisée par la violence de la guerre, quand les obus occupent tout l'espace, le saturent, s'étalent sur des alexandrins ; puis c'est le retour du calme des ruines (il aurait pu être intéressant, me dis-je, d'exprimer la désolation par un rythme différent de celui régnant avant-guerre, grinçant, impair par exemple ; à vous bien sûr, auteur ou autrice, de voir. Ou pas) ;
- de jolies images selon moi, notamment dans le premier quatrain qui est mon préféré (une mention pour ses rimes !).

Je n'ai pas compris les nounous aux bras souples et fins comme des allumettes. Toutes les nounous ? Pourquoi ? C'est un critère d'embauche pour les nounous, qu'elles soient minces ? Comme c'est la seule évocation (en dehors de l'imprécisée "famille") d'habitants de la ville, j'ai la vision de hordes de nounous filiformes dans les rues, cela me semble incongru.

   Cyrill   
30/6/2022
 a aimé ce texte 
Bien
J’ai trouvé le début de ce poème bien construit avec ces quatrains allégés en vers de 12 et 6 pieds alternés, puis vient le quatrain saturé qui signe le début des bombardements. C’est bien vu. Puis on revient à la première structure pour une étude comparée de avant et après.
Je me demande si les marbres jaunes, les nerpruns et les guirlandes grises sont spécifiques de Marioupol mais je chipote, votre carte postale, vous le précisez, pourrait venir de partout.
C’est un poème chantant dont on retient surtout la gaieté des premiers vers. L’horreur de l’après semble plutôt minoré, sans doute à cause de la reprise de l’alternance 12/6.

   papipoete   
5/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour inconnu
Oui, ces baisers pourraient venir de partout sur Terre, où il fait bon vivre, qui donne envie d'y passer des vacances !
Marioupol était une de ces villes avec son théâtre, ses monuments divers, sa mosquées et chacun vivait là en harmonie.
Des enfants couraient joyeusement, entourés de leurs nounous ; Noël était si beau moment ! hélas, Marioupol ne vit plus ; survit sous les bombes, sur les gravats recouvrant nos morts...
NB inutile d'épiloguer sur l'actualité qui anime cette pauvre ville martyre ; qui ne sait pas ce qu'il en est ? Ah oui, il y a ceux qui ne croient pas ; ce serait une mise en scène avec des acteurs extraordinaires !
Vous avez su éviter le piège d'en " faire des tonnes ", qui purent exaspérer ( je sais que les autres guerres n'ont pas cessé " au profit " de l'Ukraine, et qu'en Afghanistan on est revenu au moyen-âge, par exemple !
j'aime bien le dernier quatrain ! parmi ces vers aux belles assonances

   Anonyme   
5/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour

Trois quatrains layés pour l'avant, un quatrain normal pour le pendant
et 2 quatrains layés pour l'après.
Pas simple de résumer toute cette horreur en 1 si petit poème
mais on comprend et c'est le principal.
Dire que l'on a encore laissé faire cet individu, on aurait quand même
du être alerté quand il s'est fait nommer président à vie de la Russie.

Des scènes de tous les jours qui se terminent par la volonté
du dictat sous les yeux fermés du monde en général.

Peut-être qu'un ou deux quatrains de plus après la guerre m'eussent
plus convaincu mais bon, on va se contenter de cette horreur
tranquille.

   Miguel   
5/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Quelques clichés sur le bonheur, mais c'est parce que le bonheur est partout le même : la paix et l'insouciance. Le rythme berçant du quatrain layé est interrompu par le souffle épique et tragique de la guerre, et la forme layée revient comme un élément de comparaison entre la paix perdue et le drame présent. Marioupol, si l'on veut, parce que c'est la triste actualité, mais, comme l'exergue nous le dit, il y là quelque chose d'intemporel et d'universel, hélas.

   Donaldo75   
7/7/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour inconnu1,

L’exergue met un peu le titre en porte-à-faux je trouve ; cependant, il correspond plus à ce que j’ai lu car je ne vois pas spécialement Marioupol dans ces vers. Du coup, je me dis que j’ai été un tantinet premier degré dans ma lecture, que ce n’est pas Marioupol qu’il faut voir mais le symbole que cette ville représente et ainsi le tour est joué, la boucle est bouclée et mes petites cellules grises peuvent applaudir en silence avant de revenir se blottir dans leur cocon cérébral. Le poème ressemble à un tableau bien composé dont la progression dramatique est construite de manière à voir l’avant et l’après ; je la trouve néanmoins un peu longue.

C’est du travail de qualité. Et le thème en vaut le coup.

   Anonyme   
8/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Inconnu1,

Marioupol, parmis tant d'autres villes martyr, victime de ces conflits imbéciles.
J'aime beaucoup la forme employée, un choix judicieux pour résumer l'avant, les bombardements puis l'après.
Une horreur qui ne devrait pas exister.

   inconnu1   
16/7/2022


Oniris Copyright © 2007-2023