|
|
Anonyme
26/2/2022
a aimé ce texte
Bien ↓
|
Je ne connaissais pas du tout l'anecdote ni le tableau. Phryné y apparaît en effet bien blanche, l'« âme porcelaine » que vous lui associez évocatrice ! Le matador, cela dit, me semble anachronique puisque c'est Phryné même qui parle. Idem pour le papier buvard bien que le dernier quatrain soit mon préféré.
Dans l'ensemble je trouve les vers bien balancés, les rimes plutôt convaincantes (porcelaine/obscène c'est chouette) sauf cette buvard/regard que je sens forcée. J'aurais apprécié mieux percevoir de la caricature dans le deuxième quatrain, que l'attitude des voyeurs fût franchement fustigée. Les deux derniers quatrains sont vraiment les meilleurs à mon avis. |
poldutor
27/2/2022
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
|
Bonjour
Je connaissais ce tableau, il m'a toujours mis mal à l'aise ; cette femme dénudée seule face à un troupeau d'hommes les yeux exorbités brillants de concupiscence et leur mine hypocrite, ils sont prêt à dire :"couvrez ce sein que je ne saurai voir", mais aucun ne ferme les yeux... Ce qui me met mal à l'aise c'est la violence cachée de cette scène bien qu'il n'y ai aucune violence physique : seule contre tous, désarmée... Cela m'évoque les femmes tondues à la libération, par des résistants (sans doute de la dernière heure, diable il faut bien se faire une virginité à bon compte) de beaux vers, de belles images dans ce poème : "Mais moi, femme fragile à l'âme porcelaine" j'aime bien l'association femme fragile et porcelaine "Et l'opprobre m'accable autant que leur désir Que je sens m'effleurer dans un murmure obscène." et mon vers préféré : "Leur livrer mon corps nu plutôt que mon regard." Très belle évocation. Cordialement. poldutor en E.L |
pieralun
28/2/2022
a aimé ce texte
Bien ↑
|
Le sujet du poème est excellent: la cruauté masculine associée au voyeurisme, la honte de la femme, la beauté cruelle de la scène.
Mais autant la toile se doit d’être théâtrale, ce n’est qu’une seule image, autant le texte devrait « effleurer » tous ces sentiments contradictoires tout en relevant la beauté de Phryné. Le premier quatrain pêche, à mon humble avis, par sa théâtralité: - l’homme se précipite - le geste adroit du vaillant matador ( tout de même.••••) - ensuite, la description du brocart est belle, mais pourquoi fêterait il une victoire? Bien au contraire, il est la protection arrachée, il était le voile pudique. Le second quatrain me paraît bien meilleur: - les vers sont beaux, même si « ces choses » n’est pas en corrélation avec la fille nue…. - j’aime les vers 7 et 8 Le troisième quatrain: - la femme à l’âme porcelaine….oui…bon……. - vers 10 …..non! Je pense qu’elle a autre chose à souffrir que de voir rosir ses doigts.. - vers 11 et 12, m’accable, m’effleure, que leur désir, que je sens…lourd en juste 2 vers Quatrième quatrain: - vers 13: comme un papier buvard ?????? - vers 14: je cherche dans mon coude….c’est bon, une vaine tanière….j’aime moyennement - j’aime beaucoup les 2 vers de chute. Bon, en conclusion, le sujet est superbe et j’adore cette juxtaposition de sentiments contradictoires et forts plantés sur un fond dont les couleurs et les attitudes sont magnifiques. La théâtralité du traitement, surtout dans le premier quatrain gâche un peu le sujet ( ce toréador…..) Il y a de beaux vers mais je suppose que la recherche de la rime guide trop certains vers, porcelaine, buvard, peut-être aussi tanière. Bien+ :dommage mais je ne suis absolument pas certain de pouvoir faire mieux car le traitement est aussi difficile que le sujet est à la fois très fort et très paradoxal dans les sentiments. |
Queribus
28/2/2022
a aimé ce texte
Bien
|
Bonjour,
La première chose qui m'a frappé à la lecture de votre écrit, c'est la perfection de la prosodie.Impossible de trouver trace de la moindre faute. Bravo. Le fonds m'a moins convaincu, trop de perfection tue le naturel et votre texte qui nécessite plusieurs lectures en manque, à mon avis mais c'est là l'éternel défaut des classiques). Mais je salue, encore une fois, la très belle écriture. Bien à vous. |
Mokhtar
1/3/2022
a aimé ce texte
Bien ↑
|
C’est la chute de ce poème qui le valorise à mes yeux. Poème que je trouve plutôt bien écrit, même si les termes « matador » ou « papier buvard » détonnent un peu dans le contexte grec antique de ce superbe tableau. Et même si le « rosir » des doigts fait un peu quête de rime.
Dans le geste qui révèle une beauté présentée comme divine, je vois plutôt matière à comparaison avec l’inauguration d’une statue, quand l’édile tombe le voile. En fait, l’auteur s’est mis dans la peau d’un primo observateur d’un tableau dont il ignorerait tout du contexte historique de la scène représentée. Ce qui peut être, en matière d’art, un parti tout à fait légitime. Je pense que les règles du classique sont bien respectées ici. Merci pour cette lecture, qui a de surcroit le mérite de faire ressurgir l’œuvre de Gérôme. Mokhtar, en EL |
Lebarde
2/3/2022
a aimé ce texte
Passionnément
|
La beauté saura toujours inspirer les artistes qu'ils soient peintres, sculpteurs, écrivains et poètes et pourvu que sa nudité soit dévoilée, quand il faut, avec l'art, la manière et la théâtralité qui convient, trouver grâce et acquittement devant les juges les plus sévères.
Phryné "d'un geste pudique, inerte, (je) préfère Leur livrer (s)on corps nu plutôt que (s)on regard." Oui, certes, d'accord...pourtant l'histoire rapporte qu'elle a su aussi et avec moins de pudeur, le (son corps) monnayer très très cher .....mais la beauté n'a pas de prix!! L'évocation de ce jugement "mis en peinture" par Jean-Léon Gérôme est superbe, pleine de vivacité descriptive dans les deux premiers quatrains, d'une subtile et pudique délicatesse dans les suivants, l'ensemble d'une grande élégance et poésie. Un poème magnifique sans faute, ni dans l'écriture tellement fluide et plaisante à la lecture, ni dans la forme qui honore sa catégorie et et son auteur (e) qui connait parfaitement son sujet. De quoi séduire et enthousiasmer le lecteur que je suis. Bravo l'artiste, j'en redemande. En EL Lebarde comblé |
Miguel
2/3/2022
a aimé ce texte
Beaucoup
|
Ce poème nous présente Phryné comme victime et malheureuse ; elle fut fou sauf cela, mais c'est dans l'air du temps. C'est cette nudité, qu'elle vendait fort cher (femme fragile, tu parles !) qui la sauve. Sinon, ces vers classiques sont très beaux ; il y a du Parnasse dans cette esthétique (le thème s'y prête d'ailleurs). L'idée d'évoquer le tableau à travers son personnage central est une trouvaille ; on échappe au fastidieux d'une description ordinaire.
|
Anonyme
10/3/2022
|
Bonjour Inconnu1,
Une poésie classique avec du bon vocabulaire et bien amenée. Je ne vois aucun défaut à vous signaler alors je passe juste vous dire que j'ai aimé. Continuez ainsi ! Anna |
Anonyme
10/3/2022
|
Ce tableau aurait aussi bien pu s' appeler " Le marché aux esclaves "
D' ailleurs en 1884 L Gerome reprendra le sujet pris sous un angle différent .avec un tableau intitulé Marché romain aux esclaves ( voir sur le net )Le marchand a dénudé la femme qui cache elle aussi son visage derrière son coude devant des hommes dont certains ont le bras levé pour monter les enchères .La femme y étant de dos . Par ailleurs dans "votre " tableau , les hommes ont plûtot l' air de s'extasier justement par leurs gestes, ( et déjà des bras levés) devant la beauté de la femme que de la vouer au bucher . Mais moi ce qui m'intéresse le plus est que Gérome à utilisé les couleurs mariales Le bleu pour la spiritualité Le blanc pour la virginité Le rouge pour la passion du christ ' et le Saint Esprit Et je me suis souvent demandé si derrière le tableau il n' y en avait pas un autre . La femme comme marchandise sous couvert de la religion Mais bon . Quand à votre poème , quelque soit votre interprétation du tableau il est magnifique . |
papipoete
10/3/2022
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
|
bonjour inconnu1
L'heure est grave, une femme va être jugée pour son impiété, risque de périr au buché ! Son défenseur, plutôt que plaider par des mots, le fait en montrant nue... l'objet du péché ; l'auditoire subjugué, ne peut qu'acquitter cette créature divine ! NB ça marmonne dans les rangs de ceux qui m'accusent, mais je vois bien que la majorité veut me sauver...et ce geste magnanime de l'avocat dévoilant ce corps impie, semble vouloir dire " vous n'allez pas immoler telle beauté ? " On sent, telle la Sainte Inquisition cette frange " bien pensante " , se poser, à la dévorer cette pauvre victime, dans la 2e strophe, comme une statue achevée, que l'artiste enfin dévoilerait... " je la garde, ou bien dois-je la détruire ? " Tout le cheminement des vers nous invite à ce procès, où sans droit à la parole, on crie en silence " liberté ! liberté ! " La première strophe est ma préférée des alexandrins sans faute ! |
Mintaka
10/3/2022
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
|
Bonjour Inconnu,
De deux choses l'une pour l'affaire de ce tableau: ou c'est avoir bien peu de considération pour cette femme qui n'a convaincu personne par son argumentation mais tout le monde par sa simple nudité ou pour ces hommes que de les ramener à acquitter une femme uniquement pour sa beauté. Les deux peut-être? Sans parler de la religion où l'impiété ne semble pas vraiment déranger personne. C'était juste une parenthèse ironique car j'aime beaucoup ce tableau, d'un point de vue technique et j'aime aussi beaucoup votre poème pour sa prosodie et le reste... Il coule à la diction et à l'oreille, il possède des qualités euphoniques indéniables. On perçoit même les couleurs de la scène. Il est en outre parfaitement équilibré qualitativement car en poésie, c'est toujours difficile d'être bon du premier au dernier vers et il arrive souvent que la médiocrité se manifeste incidemment (lâchement?) au détour d'une phrase. Je parle pour moi bien sûr. Merci et au plaisir de vous lire bientôt. |
Myo
10/3/2022
a aimé ce texte
Passionnément
|
Merci Inconnu1 pour m'avoir fait découvrir et la belle Phryné et ce tableau la montrant face à ses juges.
Cette femme, pourtant habituée à jouer de ses charmes, est ici face à ceux qui lui déshabillent l'âme plus que le corps et de ce fait est plus fragile et seule que jamais. Votre approche pleine d'empathie, est d'une justesse qui m'impressionne. Chaque mot est un de ces regards accusateurs qui blessent et humilient. Touchée. Myo |
Anje
14/3/2022
a aimé ce texte
Beaucoup
|
Je pense que sur ses lèvres closes, ce sont bien ses deux mains qui reposeNT...
toire, dor, sir, ard, ère font, à mon oreille, beaucoup de rimes au son trop ressemblant pour la surprendre. A mon sens, tout à fait subjectif, cela donne un air plutôt monotone à un tableau pourtant puissamment contrasté. Je laisse à l'auteur le choix de son interprétation d'un tableau interprétant une scène déjà interprétée par l'auteur d'un texte antique en me disant que chacun peut trouver sa vérité dans une belle œuvre. Mais je ne peux résister à partager celle de Raoul Ponchon (texte retiré à la demande des modérateurs). |
GiL
10/3/2022
a aimé ce texte
Passionnément ↓
|
Bonjour Inconnu1,
Je l’avoue, j'ai un faible pour Jean-Léon Gérôme qui est pour moi le pendant pictural de José-Maria de Heredia (sujets , emphase, facture soignée, etc.) : quel ne fut pas mon ravissement de découvrir ce poème éminemment parnassien dont le sujet est celui d’un tableau pompier ! Je ne m’étendrai pas sur l’écriture, une fois qu’on a dit ‘‘parnassien’’, on a tout dit. J’aime bien ‘‘l’âme porcelaine’’ et, bien sûr, les deux derniers vers. J’aime moins ‘‘ces choses’’ et ‘‘une vaine tanière’’. Je n’aime pas du tout les deux anachronismes ‘‘matador’’ et ‘‘papier buvard’’ que je sanctionne par le ↓ de mon appréciation. Et puis, pourquoi ne pas commencer cette description par ‘‘L’avocat’’, cela nous aurait mis, d’emblée, au cœur de la scène. Mais ce n’est là qu’un avis personnel… En tout état de cause, j’espère que vous en aurez d’autres de ce niveau à nous offrir. Cordialement, GiL |
Cristale
10/3/2022
a aimé ce texte
Passionnément
|
Ce que je retiens est surtout la beauté de Phryné sur cette toile, je ne veux rien savoir de l'histoire représentée dans le tableau, mais la perfection de ce corps féminin tout en sensualité me plaît particulièrement. Mais je ne suis pas là pour parler de mes goûts en matière de plastique corporelle...
Ce poème, découvert en E.L. sans que j'ai eu le temps de le commenter, m'avait déjà particulièrement séduite. D'autres commentateurs ont presque tout dit concernant les quelques détails un peu "moins" alors je ne m'arrêterai que sur les beaucoup +.... C'est fluide, les vers coulent comme une rivière de pastels sur un lit d'aquarelles. Je trouve que la poésie est peinte des mêmes tons éthérés de la nudité magnifique de Phryné. Je ne sais pas si je me fais comprendre... Bref, tout cela est très élégant, pétri de pudeur, oui, c'est très beau. Merci Inconnu1 Cristale |
Anonyme
11/3/2022
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
|
Bonjour Inconnu1,
Que c'est beau et comme votre écriture est élégante et agréable à lire grâce à la fluidité de vos alexandrins. Le thème évoqué par ce tableau ,que je suis allée voir, ne prête pas à sourire, mais vous avez su l'interpréter avec beaucoup d'habileté. Rien à dire concernant la prosodie, parfaite. |
Oligue
11/3/2022
a aimé ce texte
Passionnément ↑
|
La première fois que j'ai lu votre texte, j'ai été séduit.
Puis, par curiosité, j'ai regardé le tableau qui vous a inspiré, Phryné devant l'aréopage, et je dois avouer que j'ai été conquis. Vous avait superbement décrit ce tableau avec beaucoup de finesse. Merci à vous |
Ascar
12/3/2022
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
|
Je n’ai pas encore été voir l’histoire à laquelle vous vous référez à titre liminaire.
Pour autant, sans en comprendre les marques, j’ai avalé vos vers fort bien écrit. Les deux derniers, en particulier, me convainc de vous laisser cette appréciation. Quand, d’un geste pudique, inerte, je préfère leur livrer min corps nu plutôt que mon regard » Tout est dit. Rien à rajouter. Point final |
inconnu1
16/3/2022
|
|