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Poésie contemporaine
inconnu1 : Tu partiras ma fille
 Publié le 16/12/20  -  11 commentaires  -  1108 caractères  -  217 lectures    Autres textes du même auteur

Un thème sans doute déjà largement abordé. J'espère avec un peu d'originalité.


Tu partiras ma fille



Tu partiras ma fille
Dans des bras argentins,
D’un danseur de Séville
Aux poignets serpentins.

On a beau le savoir, c’est dans l’ordre des choses,
C’est loin de son essaim que la reine s’impose.
Mais lorsque l’imago, nonchalant, se libère,
Il reste l’exuvie, pendante et solitaire.

Tu t'en iras ma fille
Après de longs adieux.
Et c’est une brindille
Qui me blesse les yeux.

On a beau le savoir, vouloir se rassurer,
Penser que la sentence est de courte durée.
Mais tout n’est qu’illusion, la peine est perpétuelle
L’absence est un supplice implacable et cruel.

Tu t’enfuiras ma fille.
Comme l’eau, la fumée.
Se glisse une coquille
Au sein du verbe AiMER.

On a beau le savoir, on le conçoit très bien,
Mais cela sert à quoi de n’y comprendre rien ?
Naître, enfanter, mourir, quelle lente agonie !
Ce cycle a-t-il un sens ? Au moins de l’ironie.

Je m’en irai ma fille
Puisqu’il faut que tu penses
Fonder une famille
Et que tout recommence.


 
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   Anonyme   
2/12/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Se glisse une coquille
Au sein du verbe AiMER.
J'aime bien !

Le sujet, à mon avis, n'est pas si rebattu que vous semblez le penser, je ne l'ai pas vu si souvent traité sur Oniris. En l'occurrence je trouve votre poème plutôt bien mené, le propos net, la forme souplement maîtrisée. C'est fluide.

Le sujet, justement, ne m'intéresse pas plus que ça, mais surtout je trouve fort dommageable le centrage soudain du dernier quatrain sur le père ou la mère de la fille qui va vivre sa vie. « Puisque tu t'en vas ma fille j'ai plus qu'à me laisser crever » ? Voilà ce que je crois lire, qui m'apparaît excessif et en rupture avec tout ce qui a été dit avant... Un changement de ton qui jette une lueur très déplaisante à mon sens sur le narrateur ou la narratrice.

   lucilius   
5/12/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Cette forme originale d'un départ dont on s'épanche sur sa rationalisation pour en minimiser les blessures, montre bien l'évidence du cours de la vie et de l'éternel recommencement.
"A ton tour, ma fille, de prendre le flambeau familial, puisque c'est dans l'ordre des choses !". Mais le chagrin est là et ne s'éteindra qu'à la mort.
Les strophes sont belles de simplicité et de fluidité, faciles à partager.

   Donaldo75   
7/12/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Certes, comme l'indique l'exergue, ce thème est souvent abordé mais cela n'empêche pas de le traiter de nouveau surtout quand c'est sous la forme d'une poésie intelligente, évocatrice, enrobée dans une jolie forme qui la rend agréable à la lecture. Et c'est le cas ici. Le refrain du premier vers rend ce poème incarné, lui confère une douceur palpable dans ses moindres mots et développe les sentiments jusqu'au dernier quatrain.

Bravo !

   Miguel   
16/12/2020
 a aimé ce texte 
Bien
J'aimerais fort ce poème, si le monstre grammatical "cela sert à quoi" ne heurtait mon oeil et mon esprit.
Je pense à ce quatrain des Contemplations présenté comme ayant été inventé à l'église, pendant le mariage de Léopoldine, et qui s'achève ainsi, prenant en compte le chagrin de la voir partir mais aussi la joie de ceux qui la voyaient arriver :
"Sors avec une larme, entre avec un sourire."
Hugo était loin alors de se douter de ce qui l'attendait, mais c'est une autre histoire qui n'entre pas dans cette réflexion.

   Anonyme   
16/12/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour
Étant passé par là à 2 reprises, je comprends parfaitement
ce que l'auteur veut nous dire et ressent ou ressentira.
Quelques belles expressions :
C’est loin de son essaim que la reine s’impose.
Penser que la sentence est de courte durée.
Naître, enfanter, mourir, quelle lente agonie !

Le problème étant que les enfants ne comprennent cela que
lorsque ça leur arrive à leur tour.

Bon texte contemporain qui me parle.

   papipoete   
16/12/2020
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour inconnu1
Un sujet versifié, un thème chanté depuis bien les lustres, mais ne faut-il y voir que du " triste ? "
La fille partira, en France librement, non point jetée enfant dans les bras d'un vieil inconnu !
Pour revenir à votre poème, elle s'en ira, séduite par un danseur aux yeux de braises, et rêvera comme d'autres prises dans ce miel, que le bourdon aura mis dans son discours ! Et tu chercheras à t'échapper, tu t'en iras, tu t'en iras...
NB faudrait-il garder auprès de soi, notre fille que nous couvions, que nous protégions de tout mal ? mais l'on ne peut rien quand le mal se montre à travers le mâle !
On connait la chanson, mais elle n'entend pas nos prières ; ne voit pas ce dessein qui la guette alors que l'on connut même scénario !
On ne peut rien et un oiseau restant au nid près de ses parents, sera tellement désemparé si ce nid vient à exploser...
" on a beau le savoir... " cette litanie est de tout âge, de fer de bronze et de circuits imprimés ; elle se répétera à l'infini !
la 3e strophe avec " et c'est une brindille/qui me blesse les yeux "
Mais si ça fait mal, on fait à la longue, avec et tout passe...
l'avant-dernière strophe me semble si pessimiste ; l'on connut quand-même de bons moments ( à quoi ça sert ? quelle lente agonie... )

   Anonyme   
16/12/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Inconnu1, bonsoir

Dans les derniers vers, on assiste à une espèce de chantage car le parent essaie, inconsciemment je pense, de culpabiliser l’enfant qui va quitter le nid familial ; car comme tout parent, il n’a pas vu grandir son enfant et son désir de le maintenir dans l’enfance est le plus fort ; sauf qu’il ne faut pas perdre de vue qu’un père –ou une mère- et sa progéniture devenue adulte, donc capable de se débrouiller seule puisqu’elle se sent apte à prendre son envol, ce n’est pas un couple ni deux corps et deux âmes en une, mais deux êtres bien distincts. Mais on a beau se raisonner ou essayer de raisonner unetelle ou untel, on passe tous par là… Eternel recommencement… La vie est ainsi faite…

« Je m’en irai ma fille
Puisqu’il faut que tu penses
Fonder une famille
Et que tout recommence. »

Merci et bravo pour ce beau poème d’une très agréable lecture.
dream

   hersen   
18/12/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
c'est un poème plein d'émotion et un sujet qui touche beaucoup d'entre nous.
Même si je regrette un peu de n'en voir que le côté négatif, car si l'absence est difficile, imaginer une autre vie, de découverte, d'aventure, de réalisation de soi, est la contrepartie qui peut nous faire vivre cette absence plus positivement, le poème est bien mené, et, cerise sur le pompon, il n'a pas le défaut d'en faire des tonnes côté pathos. Il est somme toute assez réaliste, dans l'inéluctable qui nous frappe tous !

Merci de cette lecture !

   Curwwod   
18/12/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,
Voila un thème qui me touche et me concerne directement. Je pense que vous avez dans l'ensemble bien restitué cette angoisse des parents qui voient leurs enfants s'envoler vers leur propre destin. On a beau le savoir dès l'abord, c'est toujours une sorte de déchirement, un immense sentiment de vacuité qui vous étreint. Bien sûr ils faisaient partie de votre être intime, ils étaient votre création...mais non votre propriété inaliénable. Hormis quelques faiblesses (le monstre de Miguel) votre écriture est agréable et le fond d'une grande sincérité.

   inconnu1   
18/12/2020

   Anonyme   
20/12/2020
Commentaire trop peu argumenté.


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