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Poésie néo-classique
INGOA : Le temps
 Publié le 14/09/19  -  9 commentaires  -  603 caractères  -  268 lectures    Autres textes du même auteur

Il suffirait d'un peu de temps...


Le temps



Je vous en dirais bien des choses
Si nous avions un peu de temps,
Mais l'horizon se décompose,
Vous accompagne à bout portant.

Si nous avions un peu de temps,
Frémirait sous vos doigts ma rose
Et, sans retard compromettant,
Douces naîtraient ses ecchymoses.

Dans un souffle réconfortant,
Nos lèvres seraient en osmose
Si nous avions un peu de temps.
La mer vous retient, je suppose :

Ce matin, une fleur éclose
Fête la douceur du printemps
Tandis que mon chagrin explose.
Si nous avions un peu de temps !


 
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   Anje   
14/9/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Les douces ecchymoses de la rose frémissante naitraient sans retard sous ses doigts. Mais ils n'ont pas le temps d'un souffle pour fusionner leurs lèvres. Deux belles images qui supportent l'ensemble du poème.
Deux rimes seulement pour seize vers octosyllabiques. Diffice de faire plus long que ces quatre quatrains.
La répétition du vers "si nous avions un peu de temps" pourra peut-être sembler lourde à certains. Ce n'est pas mon avis. Par contre, la deuxième strophe monopolise les deux inversions du texte et là, çà freine un peu ma lecture. Mais l'oxymore et l'image me ravissent.
Je n'ai pas compris les deux-points après "suppose" et aurait plutôt vu un point.
Une lecture sympathique qui ne prend pas beaucoup de temps.

   cherbiacuespe   
23/8/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Encore un texte court de bien belle qualité ma foi. De belles images, une par quatrain, preuve d'une imagination fertile quand il s'agit d'exposer une contrariété.

Belle utilisation des rimes en ose et en temps. C'est écrit de main de maître, c'est séduisant à lire, cela glisse bien, sans heurts, la conclusion arrive sans effort, et on se délecte jusqu'au bout de cette sobre poésie.

A classer dans les petites collections qu'on aime lire pour se détendre.

   dom1   
23/8/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Du temps, il en faut, et il passe. Votre écrit lui rend hommage. Un hommage intemporel qui revigore les émotions autour de ce vieil ennemi de ce qui s'évapore: le temps...

domi...

   Corto   
24/8/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Belle châtelaine s'ennuie, beau chevalier s'enfuit...

Tout en second degré, chaque mot cache son sens.

L'ambiance est bien rendue, mais que de frustrations...

Merci pour cette belle rêverie.

   natile   
14/9/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Quel beau poème. J'aime beaucoup quand la nature et tout ce qui la compose (saisons, flore, éléments et bien d'autres choses encore) servent à l'inspiration. Les fleurs inspirent toujours quelque chose d'un amour, d'une douleur, d'un secret, d'une beauté ... et le temps qui passe embellit, amplifie ou fane les sentiments accompagnant ces élans naturelles. Je me reconnais dans ces vers où on prend le souffle de cette nature pour transcrire nos combats intérieurs. Merci pour ce partage

   papipoete   
14/9/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour INGOA
à vous lire, je vois des vers que l'on pourrait chanter, telle une douce ritournelle que les octosyllabes vêtiraient de do, de mi, de sol !
" si nous avions le temps, nous profiterions l'un de l'autre... mais la mer vous retient, me rend bien amère. "
NB mon amie la rose est née ce matin, vous verrai-je avant qu'elle ne soit déclose ?
la 2e strophe est si délicate, que nous n'aurions rien à craindre de ces ecchymoses !
je subodore que certains vers aient un double-sens ( frémirait sous vos doigts ma rose )
les 8 pieds de vos vers marchent bien au pas du " néo-classique "
après le 12e vers, un point d'interrogation ne fut-il pas judicieux ?

   Lebarde   
14/9/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ah le temps !

Le temps qui va, le temps qui vient, le temps qu’on perd, le temps qu’on gagne, le temps qu’on cherche, celui trop court qu’on ne trouve pas, celui trop long qu’on veut meubler, le temps qui passe trop vite ou qui se traine, le temps mort!

Ce sujet sans fin a de nombreuses fois été traité mais là, dans ce poème vous l’avez magnifiquement abordé.
Bravo!

L’écriture est délicate, les images bien que parfois un peu confuses sont plaisantes, les octosyllabes bien équilibrés, les rimes en « ose « et emps assurent le rythme et la douceur du propos.

Tout est très agréable et fluide à la lecture.

Un regret pourquoi ne pas avoir tenté de placer en début de poème le vers répété «  Si nous avions un peu de temps « que l’on retrouve ensuite logiquement en V2, puis V3 et V4 dans les strophes suivantes. ( cette figure de style a probablement un nom que je ne connais pas, mais que les spécialistes se feront un plaisir de m’apprendre)

Merci pour ce joli poème .

Lebarde

   Cristale   
14/9/2019
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour,

Ce serait presque un maillet si l'auteur(e) avait interverti les deux premiers quatrains de façon à ce que le vers refrain soit le premier vers.
Sans doute un envoi trop rapide impossible à rattraper, c'est dommage car le poème est coloré de jolies images.

L'exercice n'est pas aisé mais c'est bien d'avoir essayé.

La règle concernant le maillet dit que le premier vers de la première strophe est repris (comme un refrain) dans les strophes suivantes où il est respectivement, deuxième, puis troisième et enfin quatrième.
Le poème commence et finit donc par le même vers.
Chaque quatrain est composé de deux rimes : l'une masculine, l'autre féminine.

Au plaisir d'une prochaine publication.
Cristale

Avec mes encouragements.

   Davide   
15/9/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour INGOA,

Je me suis demandé si l'auteure avait voulu faire un "maillet" en raison de la répétition du vers "Si nous avions un peu de temps" ?

Commençons par ce qui m'a gêné : d'abord, le titre qui, même s'il maille chaque strophe (grâce au vers répété) réduit le champ de l'évocation à quelque chose d'un peu trop... abstrait.
Deuxièmement, je n'ai pas aimé, mais vraiment pas, le mot "explose" (v.15), hors du registre de cet amour courtois.
Troisièmement, je comprends mal l'emploi du mot "ecchymoses", sans doute métaphorique. Fait-il référence aux "épines" de l'amour ? Aux peines qu'engendre(-rait) la passion ?
Quatrièmement, j'ai moyennement aimé la double référence à la flore, un peu redondante dans un si court poème : la "rose" dans la deuxième strophe et la "fleur éclose" dans la dernière.
Ces réserves ne sont finalement que des détails, des petites égratignures sur une peau blanche et soyeuse.

Les schéma des rimes, cette alternance [tan] / [ose] est particulièrement savoureuse, oscillant entre la douceur de l'amour et la douleur de cette séparation inévitable.

Je trouve magnifiquement évoquée la douleur de ce départ, en particulier dans l'image du vers 4 : "à bout portant".
Un peu fort peut-être, non ? Pourtant, après le "décompose" du vers précédent, la métaphore embrasse toute l'ampleur de la fatalité. J'aime beaucoup.

Un beau texte. Mais... à la relecture, je trouve dommage qu'il n'ait pas pu prendre la forme d'un maillet. Cet "incident" lui enlève un peu de son charme, je trouve.

Merci du partage,

Davide


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