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Poésie contemporaine
Ioledane : Refrains inutiles
 Publié le 19/05/24  -  7 commentaires  -  879 caractères  -  175 lectures    Autres textes du même auteur


Refrains inutiles



Je l’entendais sans fin ce fifre malhabile
Moqué de toutes parts et mille fois vaincu
Égrener dans mon crâne en échos inutiles
Le souvenir grinçant des instants mal vécus

En ferais-je un poème alors je l’ignorais
J’avais déjà laissé bien des plumes éparses
Obscurcir l’avenir de ces deuils indiscrets
Déroutés çà et là par de sinistres farces

Pour cesser de pleurer il me fallut en rire
Pour ne plus écouter m’étourdir les tympans
Et pour ne plus penser écrire encore écrire
Dans cette jungle absurde éviter les serpents

Éloigner le refrain lancinant du pungi*
Lui préférer celui de la Flûte enchantée
Mais que peut donc Wolfgang quand l’espoir ressurgit
Dérisoire et têtu dansant hors de portée


* Instrument de musique dont se servent les charmeurs de serpents.


 
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   Polza   
19/5/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
Bonjour,

Le début de votre poème m’a fait penser à « La petite fugue » de Maxime Leforestier.

« Je l’entendais sans fin ce fifre malhabile/c’était toujours la même, mais on l’aimait quand même… on était malhabile ».
Je ne dis pas que vous avez copié, ne vous méprenez pas sur mes intentions, je vous dis juste à quoi ça m’a fait songer.…


Vous avez fait le choix de faire abstraction de la ponctuation, personnellement, j’aurais bien apprécié quelques virgules venant marquer la pause à certains endroits, cela n’aurait pas cassé la musicalité pour autant, je pense.

« En ferais-je un poème alors je l’ignorais/En ferais-je un poème, alors je l’ignorais » par exemple.

J’avoue ne pas avoir pleinement saisi le sens de votre poème. C’est comme si le narrateur racontait une histoire si propre à lui-même que je n’en avais pas les clés de compréhension.


Je ne dis pas que le tout est dénué d’intérêt, mais je suis passé à côté, désolé.

Peut-être en lisant d’autres commentaires ou vos éventuelles explications en apprendrai-je un peu plus sur vos intentions et je pourrai alors revoir mon appréciation. Après relecture en publication je revois mon appréciation. Ce n’est pas parce que j’aime un peu que l’écriture n’est pas aboutie

Polza en EL

   papipoete   
19/5/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
bonjour Ioledane
J'avais envie de continuer, persévérer quoiqu'il en coûte ; ne pas faire cas de ces oiseaux de mauvais augure, qui faisaient s'écrouler mes oeuvres alors que j'y avais mis tant d'ardeur, tout mon amour pour cet art. Même en le charmant, le succès comme un cobra sourd, le laissait de marbre...
NB mon interprétation va à l'image de papipoète... qui, désenchanté préfère ne plus se bercer d'illusions, garde près de lui tous ces poèmes, dont il est fier s'est appliqué ; de vils commentaires malgré quelques louanges par ailleurs, ont eu raison de ses illusions.
comme souvent, je me fais un scénario et " refrains inutiles " me semble coller à mon présent.
le héros en vient à pleurer ; lors de mes deux deuils récents, un énième refus tomba en même temps... ajoutant à ma grande peine !
depuis, j'ai décidé de ne plus chouiner, pour de l'écriture.
la 3e strophe me plaît particulièrement.
techniquement, malgré hiatus et singulier/pluriel, je ne vois pas ce qui s'oppose au " néo-classique "

   Provencao   
19/5/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Ioledane,

"En ferais-je un poème alors je l’ignorais
J’avais déjà laissé bien des plumes éparses
Obscurcir l’avenir de ces deuils indiscrets
Déroutés çà et là par de sinistres farces"

J'aime beaucoup ces vers où j'y ai lu une libération de la pensée des chimères, des illusions de la sensibilité.

Belle création avec cette interprétation très personnelle appuyée de belles attentions nous offrant et permettant de depasser les chimères.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   PierreP   
24/5/2024
Bonjour,
Ce texte est agréable à lire et très bien tourné.
Cependant, la ponctuation fait cruellement défaut. C'est très personnel, mais je pense que cela aurait ajouté une petite musique de fond à ces mots si bien choisis.
Merci tout de même pour cette jolie lecture.

   Ioledane   
30/5/2024

   jeanphi   
30/5/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Ioledane,

Pour suivre votre boutade, (vous n'attendiez peut-être pas la lettre 'j', c'est que votre retour m'a paru tellement sympathique qu'il m'a tenu à cœur de tenter de venir dire quelque chose de valable sous vos vers que j'avais bien lu en silencieux au jour de leur parution) me voici !

Je lis une réelle conviction dans votre poème. L'écho d'un éveil spirituel qui mâture dans la perception d'un humain bien humain (trop peut-être ?), et qui emprunte encore et encore les mêmes chemins, les même tympans...
Je trouve beaucoup de musicalité dans l'agencement des mots.
Le titre me plaît beaucoup, il donne envie de découvrir si vous traitez de l'art pour l'art, de musique, ou bien de tout autre chose, ce qui est finalement le cas. Pourtant, dès le premier vers, le suspense semble cloué, on comprend qu'il sera question de musique, mais pas de celle que l'on croit - celle de l'altérité et de la turpitude des âmes ? Le ton assertif du premier vers m'évoque pour ma part Ferré (même époque que Leforestier avec lequel je comprends le parallèle dressé, "Ma Liberté", entre autres) avec sa chanson Ludwig " je l'entendais, comme les accords de la neuvième."
La répétition de inutile dans le premier quatrain m'a semblé un peu ralentir le rythme bien qu'il s'agisse d'un écho, après relecture cela confère d'emblée une certaine musicalité à vos refrains inutiles.
Désolé si je parais évasif, c'est que j'écoute assidûment le reine Élisabeth simultanément à l'écriture de ce com. !..

   Graoully   
31/5/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour,

Qu'ai-je compris ?
Qu'il s'agit d'oublier quelque chose (on ne sait trop quoi, peu importe, mais on devine que la chose en question est source de maux), que le refuge dans l'expression artistique - littéraire ou musicale - constitue une forme de résilience salvatrice, que le locuteur (ou la locutrice) s'y est efforcé(e), a cru un temps avoir gagné la partie, avant que l'espoir qu'il/elle sait pourtant vain ne refasse des siennes et ne le/la taraude derechef.

J'ai apprécié ce poème au lyrisme mesuré, harmonieux, imagé (le travail des images, condition essentielle pour faire poésie à mes yeux) ; ai nettement préféré le troisième quatrain qui sort du lot pour moi, moins le deuxième que je trouve un peu surchargé ; et j'y ai glané, au passage, un mot nouveau : pungi, ce qui est toujours bon à prendre.

J'ai lu ailleurs encore bien mieux sous votre plume, je l'attends ici.

Praoully


ps : "Pour cesser de pleurer il me fallut en rire" : un vers que n'aurait pas renié Beaumarchais (“Je me presse de rire de tout, de peur d’être obligé d’en pleurer.”)


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