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Poésie libre
irisdenuit : Lèvres à rompre
 Publié le 02/12/09  -  9 commentaires  -  669 caractères  -  324 lectures    Autres textes du même auteur

Le baiser du dragon.


Lèvres à rompre



Un matin de printemps avorté
un père pousse la balançoire trop loin
dans le ciel qui cisèle de couleurs inédites
le vitrail de l’enfance

insidieux sa langue de feu et ses doigts
aux abeilles aguerries

autour du petit lit de fer rose
s’amoncellent fragments
de verres pourpres et pétales de rêves

consumée par le baiser du dragon
à l'étroit dans son corps habité par l'innommable
le vide s’agenouille sur la bouche de l’enfant
tendre bourgeon flétri sous des couches
de silence


la fillette brisée et sa poupée sans cheveux
ne retrouvent plus le chemin des jeux


 
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   Anonyme   
2/12/2009
 a aimé ce texte 
Pas ↑
J'aime l'idée du baiser du dragon, c'est une jolie métaphore, pas jolie mais forte plutôt.

Par contre le traitement me laisse dubitatif.

Je n'aime pas la mise en forme, trop dense, trop évidente je trouve.

Le fond me laisse dubitatif: les images sont trop simple, évidentes, et ceux des le début: "Un matin de printemps avorté
un père pousse la balançoire trop loin" par exemple.

ou

"autour du petit lit de fer rose
s’amoncellent fragments "

qui est très banal.

Il y a quelques trouvailles très fortes, "
dans le ciel qui cisèlent de couleurs inédites
"

ou

"consumée par le baiser du dragon"

mais les deux derniers vers, très plats, finissent de casser l'ensemble.
Désolé, je n'adhère pas.

   Anonyme   
2/12/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un sujet difficile, forcément chargé, plus pour certains que pour d'autres, et à propos duquel l'auteur parvient à trouver certaines images et certains mots poignants et forts.

J'aime assez le père qui "pousse la balançoire trop loin", le "vitrail de l'enfance", la "langue de feu et ses doigts aux abeilles aguerries" (coup de poing cette image quand même).

J'aime énormément la troisième et la quatrième strophe, en entier. Ces "fragments de verres pourpres" et ces "pétales de rêves" qui s'amoncellent autour du petit lit, c'est très beau, très dur. La quatrième strophe est de toute beauté, juste ce qu'il faut de mot pour dire l'horreur, la prison du silence, la flétrissure... mon dieu comme c'est bien dit... on voudrait avoir pu le dire soi-même comme ça, avec ce mélange de puissance, d'horreur et de pudeur à la fois.

Par contre, je suis également déçue par les deux derniers vers, surtout le dernier d'ailleurs, qui, après le crescendo qui précède, retombent à plat je trouve.

Je suis également perplexe quant à ceci :
"dans le ciel qui cisèlent de couleurs inédites
le vitrail de l'enfance"

Je ne comprends pas la construction de la phrase. Le sujet semble être "le ciel", et on devrait dès lors avoir le verbe au singulier : qui cisèle ;
soit (peu probable) le sujet sont les "couleurs inédites", et on devrait avoir un "que" au lieu d'un "qui" et "des" au lieu de "de": dans le ciel que cisèlent des couleurs inédites, et le "vitrail de l'enfance" ne se raccroche pas au début sur le plan grammatical, mais vient uniquement renforcer l'image.

Voilà les quelques bémols qui me gâchent un peu la lecture. Lecture qui par ailleurs reste quand même très puissante. Et pour moi, ce qui prime largement, c'est quand même le rendu de l'horreur et de l'émotion, et ça, c'est très réussi à mon goût. Bravo et merci.

   Lylah   
2/12/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Profondément touchée par ce poème qui dit "l'innommable" avec pudeur sans sombrer dans le pathos.
Des images fortes :

"un père pousse la balançoire trop loin
dans le ciel qui cisèlent de couleurs inédites
le vitrail de l’enfance"

"insidieux sa langue de feu et ses doigts
aux abeilles aguerries"

"s’amoncellent fragments
de verres pourpres et pétales de rêves"

et une troisième strophe que je trouve magnifique et qui fait un peu regretter le peu d'originalité de la fin, un peu plate après tant d'émotion transmise.
Mais vraiment, dans ce texte, une réelle poésie, de celle qui transcrit, qui dit "autrement", et qui s'inscrit longtemps dans le coeur du lecteur.
Merci Iris.

(juste une remarque : l'orthographe de "cisèlent" ? le ciel est un singulier, non ? )

   Anonyme   
2/12/2009
L'abominable en peu de mots. Les images sont puissantes, loquaces. Je suis particulièrement sensible à
" le vide s'agenouille sur la bouche de l'enfant ". Cela montre que l'homme abusif devient cette masse sans couleurs qui empêchera la petite de retrouver "le chemin des jeux".

   domi   
2/12/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↓
un sujet difficile
j'aime quand les choses sont suggérées ; ici encore plus, sans doute parce que j'imagine que j'aimerais "entendre le silence" de l'enfant ...?
et certaines belles images arrivent à rendre ce silence : j'aime beaucoup la première et la troisième strophe;
le reste est trop "dit" je pense ; par exemple "la fillette brisée et sa poupée sans cheveux " : poupée sans cheveux est expressif et parle "pour deux"; brisée est de trop pour moi
bravo pour ce texte iris, en espérant que les coms te soient utiles, (pas évident à faire les coms! sourires)

   jaimme   
2/12/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Il n'y a que les deux derniers vers, un plus trop simples, moins imagés... sinon le reste est parsemé de mots d'enfants, de mots de fiel, de mots qui font mal!
Je me demande juste si derrière le verre pourpre il y a une image précise. Si oui elle m'échappe; mais c'est sans importance.
Je trouve, Irisdenuit, que ce thème si terrible, tant de fois au centre des poèmes et de bien d'autres formes d'écrits, a su trouver ici une force renouvelée.
Merci Irisdenuit.

   pieralun   
2/12/2009
Bonsoir Iris,

Quelquefois, on aimerait ne pas avoir lu......le monde est-il si moche où que l'on se tourne? Mais ce sentiment de déni, prouve par son existence que tes mots ont été suffisament forts pour le faire naître; pourtant, pris un par un, ce ne sont presque que de jolis mots d'enfant; de leur association naît l'inconcevable. Ce n'est donc pas un mince exploit, mais il dépasse totalement le simple art poétique. C'est une ignoble petite nouvelle divinement racontée. Je ne peux pas noter
Amicalement

   Garance   
5/12/2009
 a aimé ce texte 
Passionnément
Je commence par les derniers vers : dans leur simplicité ils riment avec enfance.
La poésie est bien amenée par l'image de la balançoire trop loin poussée, la tension du drame à venir est perceptible dès le premier vers.
Tout est superbe, terrible mais superbe !
Un poème qui parle d'une tragédie mais qui restitue sa beauté et sa pureté à l'enfance violée.

   Lariviere   
8/12/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un thème très bien habité par Irisdenuit... J'aime beaucoup cette écriture avec ces vers coupés au rythme d'éclats de vitres et ces images...

Je ne dirais rien de plus sur la construction. Sinon que j'adhère totalement aux choix de l'auteur. Du début jusqu'à la fin, cloturée avec ce faux-plafond de légèreté...

Je comprends le choix du titre et la métaphore avec le dragon, très explicite grâce à ce vers :

"insidieux sa langue de feu et ses doigts"

Malgré celà, je n'y adhère pas complètement. Question d'imprégnation personnelle et culturelle, probablement... Je vois un dragon de "médiéval fantastique" (final fantasy) redoutable, malin mais plutôt sympa en somme. Ou alors un dragon asiatique avec tout les films de Kun fu et de Bruce Lee qui défile... L'image pour moi, reste positive, et bien sur, cela amorti l'impact de ma vision sur ton poème. Cet effet "kun fu" est renforcée par ton vers "consumée par le baiser du dragon", célèbre référence du genre. En revanche, grâce à cela, je force un peu ma subjectivité pour rentrer dans la tienne. Je fais grandir mon espace de perception et je me dis que l'image du dragon est pas si mal, oui, un truc sympa mais redoutable, un truc de kun fu, un truc violent, ça peut coller finalement mais c'est inattendu et justement pour ça, je te remercie....

Au plaisir de te lire !

ps : est ce que l'effet dragon est plus utile que parasite pour l'émotion de ton poème ?... C'est à toi de voir maintenant...


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