|
|
Raoul
27/3/2014
a aimé ce texte
Bien ↑
|
Des métaphores, des images souvent inventives, parlantes ("revers des yeux""sac de déboires"), une écriture moderne pour une vie ballottée.
Des choses plus hasardeuses aussi dans les liaisons, "tel" ou encore certaines commodités désuètes "ciels noirs", "nues" même si, pour celui-ci, le sous entendu est assez bien venu. Avec une certaine délicatesse même, l'auteur évite le misérabilisme et l'emploie de la première personne du singulier permet d'éviter la démonstration, le surplombant, du reportage. La chose la plus gênante, pour moi, c'est le dernier vers qui lui, pour le coup, succombe - il est pourtant plutôt habile - à la pause narrative. Pas le coup de cœur qui laisse désarmé donc, mais j'apprécie dans l'ensemble les choix faits pour ce poème au thème pas si simple à aborder. |
Condremon
8/4/2014
|
Belle lecture du matin.
J'aime les références même infondées alors je pense à Nerval (le tarot) Et Eluard (raisonnable) Image qui me parle de ce code barre cutie, j'aimais pas les visites médicales quand j'étais petit enfant (mais j'aime Sanseverino) Bonne journée |
Anonyme
8/4/2014
a aimé ce texte
Beaucoup
|
Bravo pour les images que je trouve superbes, bien inspirées, et surtout elles SONT l'histoire, pas juste là pour un simple esthétisme, elles sont écorchées vives, ça coule de source, elles sont faciles à comprendre.
Dès la 1ère ligne j'ai été enveloppé par cette mélancolie, elle est si palpable et aussi très belle j'ai envie de dire mais pas que...chaque strophe est un pique au cœur, j'ai été touché par la manière dont la violence psychologique de la 2ème et 3ème strophe a été évoqué. L'émotion est bien là, des mots de toute beauté habillés d'une blessure vive. |
Robot
8/4/2014
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
|
J'aime ces textes ou la tristesse, voire même la détresse ne sont pas sur-jouées. La retenue dans l'expression affirme la sincérité du propos et quand s'ajoutent de superbes images le plaisir de la lecture est amplifié.
"je suis née sous un rai de lumière poussiéreux comme une excuse échappée entre des injures et une cigarette" Une poésie de l'intime sans voyeurisme dans une très belle écriture. Une poésie libre certes, mais cette écriture n'est-elle pas aussi très contemporaine ? |
Anonyme
8/4/2014
a aimé ce texte
Beaucoup
|
Bonjour Irisdenuit,
Beaucoup de sensibilité désabusée dans votre poème. Une poignante réalité qui se déclame dans des mots simples et cruels. La deuxième strophe plante le décor, avec des images douloureusement belles, et après, tout s'enchaîne, mélodrame en sourdine pour un triste solo. |
Purana
8/4/2014
a aimé ce texte
Beaucoup
|
Voici un poème qui prend la responsabilité de sa lisibilité sans exiger des efforts herculéens de la part du lecteur pour être compris.
Pas de folie acrobatique des mots et des vers pour le plaisir d'être spécial et différent dans le style. vous utilisez des images raisonnables et compréhensibles sans que l'on éprouve le besoin de lire et de relire le texte pour découvrir le sens. Si on le fait, ce n'est que pour s'en absorber davantage. Tandis que je le relisais, pour éviter d'être dérangée par le mot «électrocardiogramme", j'ai évité la première strophe. Puis, soudain, j'ai réalisé que je pouvais supprimer cette strophe sans ne rien perdre. Au contraire, la deuxième strophe que je trouve extrêmement bien écrite, serait soudain mise en valeur dans un beau rayon de lumière, un rayon clair ! J'avoue que le mot "enfer" dans le premier vers de la quatrième strophe, me gêne un petit peu. Mais cela est probablement parce que je le trouve trop souvent dans les poèmes de nos jours. J'aimerais un autre synonyme bien qu'il ait exactement le même sens. Mais, encore une fois, ce n'est qu'une sorte de phobie personnelle de ma part, à l'égard de certains mots. Strophe 5 : J'ai du mal d'imaginer un "répère" qui soit "raisonnable", encore plus, un qui ne le soit pas. Cependant, je trouve que dans les vers, vous n'avez généralement pas utilisé des doses excessives de mots, ni un sous-dosage de mots nécessaires pour garder la compréhensibilité. Bravo !! Purana |
senglar
8/4/2014
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
|
Bonjour IrisDeNuit,
C'est vrai que cette étoile-là n'avait pas beaucoup de raisons de s'en sortir. Une consolation cependant, ce genre d'étoile explose en supernova ! "je suis née sous un rai de lumière poussiéreuse comme une excuse échappée entre des injures et une cigarette" "tatouée d'un code-barre..." "tel un sac de déboires" Noir de chez noir ! "les ciels noirs" n'en ont pas moins accueillis Dürer et Nerval. Non, le maudit n'est pas tout seul (Brel dixit), ni la malvenue... brabant |
Anonyme
8/4/2014
a aimé ce texte
Beaucoup
|
Bonjour Irisdenuit,
Je trouve vraiment à ce texte beaucoup de qualités littéraires. On peut imaginer que le chemin de croix de cette fillette est tiré d'un jeu de tarots. L'imagerie populaire adoucit à peine la violence du propos. Naître " comme une excuse / entre des injures et une cigarette " ressemble beaucoup à un viol, conjugal ou non. Le mot Excuse renvoie d'ailleurs, peut-être sans intention consciente, au jeu de Tarot Français. Lorsqu'un joueur pose cette carte appelée "Excuse" sur le tapis, il sait qu'il devra abandonner le pli à l'adversaire. La fillette sait aussi qu'elle devra abandonner beaucoup d'elle-même sur sa route. C'est bizarre comme quelquefois des idées peuvent se croiser dans l'esprit d'un lecteur. Je trouve certaines images d'une beauté glaçante : " je suis née sous un rai de lumière poussiéreux " . J'imagine une lucarne dans un local glauque... " un enfant des nues et de l’enfer " . Encore un joli contrepied à "l'enfant des rues" . La fillette a les yeux rivés sur l'imaginaire du ciel. Voilà bien un travail de poète. " pour déchiffrer les ciels noirs et les conteurs d'histoires " Encore cette imagerie enfantine qu'on trouve sur les cartes de tarot. Ici, la banalité du cliché donne de la force au propos, car l'enfant ne sait pas encore déchiffrer les codes des adultes. La fin est peut-être un peu plus difficile à situer dans la chronologie. On peut supposer que la fillette a grandi et fait le constat de ce "faux départ" qui a vidé sa vie. Le seul reproche que je pourrais faire à ce texte, c'est qu'il s'agit d'une prose, et qu'il a un peu de mal à s'ajuster à la fonction poétique, qui doit être un prolongement ou une réinterprétation du réel. Lorsque je lis " je suis née sous un rai de lumière poussiéreux " je suis dans la vraie poésie, parce que cette image me suggère tout un pan de l'histoire, mais me laisse suspendu dans le vide. C'est ce que j'aime. Je regrette que certaines autres images n'aient pas la même force. On pourrait lire ce texte comme le début d'un beau roman. Attention, je ne dis pas que ce texte doive être transformé; il est très beau en l'état et il se suffit à lui-même. Je pense juste que pour en faire un poème plus ambitieux, la transcription mériterait par endroits quelques retouches de formulation. Par exemple, l'expression " Nul besoin de tirer " rend toute la première strophe très discursive. On perd cette économie de mots, ce côté elliptique qui sublime la poésie. Ça ne va pas assez loin à mon goût, dans la symbolisation de ce déterminisme qui frappe la fillette à sa naissance. Un très beau texte malgré tout, certains mots m'ont vraiment touché. Ludi locataire à l'année du Château Frontenac |
Anonyme
8/4/2014
a aimé ce texte
Passionnément
|
Au contraire, la première strophe est essentielle... citer le tarot des anges pour une enfant conçue entre injures et une cigarette, quelle extraordianire poétisation de la venue au monde d'une petite chose inutile ballottée entre les trottoirs....
Et la suite est du même niveau de splendeur. Un sac de déboires plus précieux que tout. Une sublime façon d'écrire la désepérance d'être à la vie sans l'amour de ses géniteurs - le mot convient mieux ici que "parents". Vous m'apprenez à écrire. Merci. |
irisdenuit
9/4/2014
|
|
pieralun
9/4/2014
a aimé ce texte
Passionnément
|
Touché au cœur par ces quelques lignes.
La douleur du bout des lèvres, les griffures du bout des doigts. C'est joli, désespéré et délicat, noir et lumineux à la fois. On a envie de prendre dans ces bras l'enfant née de ces mots. Si tu étais cette enfant Iris, j'essaie de te transmettre toute la chaleur dont je peux disposer là, en cet instant, et si tu l'as imaginée, je te la donne aussi. |
Myndie
9/4/2014
a aimé ce texte
Beaucoup
|
Sans hésiter, la 2ème strophe est de loin la plus réussie. J'ai trouvé dans votre poème des images belles et éloquentes "d'un revers des yeux" "tel un sac de déboires",
Il y a juste ces deux vers qui me chiffonnent un peu "rouler un électrocardiogramme" "tatouée d'un code-barre sur l'épaule" sans en nier la force d'expression, je trouve qu'ils détonnent un peu dans le paysage. (sans doute leur côté technico-réaliste...). Mais je vous livre là un sentiment tout à fait personnel, ne changez rien ;-D, ce poème est vôtre! S'il faut lire ce texte comme un récit de vie, franchement, je vous tire mon chapeau; il fallait pouvoir puiser ainsi dans l'intime et faire du "non dicible" un bouquet d'émotions contagieuses. C'est le privilège du poète de visiter les hauts lieux de son monde intérieur et d'en ramener sa souffrance ou son angoisse ou ses pleurs non taris, pour les écrire en offrande, sous la dictée de la voix qui murmure en lui. Et moi je trouve que, sans afféterie mais avec sensibilité, vous avez admirablement réussi. Et je vous remercie pour cette offrande |
fugace
9/4/2014
a aimé ce texte
Passionnément ↑
|
C'est tout simplement magnifique! Quelle sensibilité chez cette enfant "sans bouts de racines, ni affection"... Une enfance que l'on porte toute sa vie sans en voir l'embellie.
Des images d'une puissance renversante:"Je suis née comme une excuse échappée entre des injures et une cigarette", " une enfant des nues et de l'enfer qu'on ballotte...tel un sac de déboires". Toute cette désespérance est écrite avec pudeur, justesse. Elle contient un désespoir infini. Mais c'est une merveille d'écriture. Merci Iris! |
Louis
10/4/2014
|
Le poème exprime avec sensibilité le constat douloureux d'un « faux départ » dans la vie.
Le sentiment aussi d'une prédestination, d'un chemin déjà tout tracé, un destin malheureux joué dès la naissance, pour être née sous une mauvaise étoile. La bonne fortune n'a pas accordé ses faveurs, le bon « heur » ne sera pas au rendez-vous. Mal partie dans la vie, le chemin d'existence ne pourra qu'être parsemé de « déboires », et de malchances. Ainsi « Nul besoin de tirer le tarot des anges ou rouler un électrocardiogramme pour prédire ma ligne de cœur » Fatal destin, déjà connu : aucune nécessité d'un oracle. Le « tarot des anges » ne fera rien à l'affaire. Rien à prédire, rien à prévoir, ni du côté des croyances ( les anges ), ni du côté des sciences ( l'électrocardiogramme ). Pas d'ange gardien pour adoucir la vie ; personne pour veiller sur la jeune fille, personne pour lui éviter son mauvais sort. Nul besoin aussi d'un chiromancien pour lire la ligne tracée sur la main de la vie, elle sera brisée, la ligne, partout brisée sur son chemin. Paumée, sur la paume de l'existence : traits de l'affliction, sillons profonds, désolantes déveines. Pas de place pour l'espérance. Tout s'est joué dans l'origine : « Je suis née sous un rai de lumière poussiéreux » : Pour toujours, la lumière crasseuse d'une mauvaise étoile a laissé sa marque. C'est une lumière chargée de poussières ; y voltigent des grains noirs à saupoudrer la vie de leur noirceur. Une poussière pour salir l'existence. Nulle bonne fée ne s'est penchée sur ce berceau, mais une vieille étoile poussiéreuse, sorcière du fond de l'univers ; sorcière qui fait un autre usage de son balai que celui de chasser la poussière. Malheureuse naissance, dans un coin sordide, comme en sous-sol du monde : « comme une excuse échappée entre des injures et une cigarette. » Une excuse, non le fruit d'un désir, d'un amour. Une excuse : brève dérobade à l'immonde. Une excuse : un hors-jeu ; tare d'un tarot ; pas l'un des deux bouts, pas même « le petit », pas même un petit bout de rien du tout, surtout pas un atout. Juste une arcane sans nombre, une lame du fou, lame errante. Pas le « petit », non, mais « une petite chose inutile ». Une marque infamante sur l'épaule, comme un « code barre », impression de n'être qu'une marchandise dans un vaste échange, jouet d'un commerce, « ballottée entre les familles d'accueil ». Nul sol pour un enracinement. Il reste à conclure : « je ne suis plus aujourd'hui qu'un espace vidé de sa vie allongée dans un faux départ » Un périmètre de peau, vidé de l'intérieur. D'âme vidée. Périmètre de chagrin. Non pas debout pour affronter la vie, mais « allongée », écrasée par un funeste destin, le poids d'une sinistre origine. Le poème exprime, de façon poignante, forte et imagée, une situation de désespoir, une défaite annoncée devant la vie. Il faudrait ajouter pourtant, qu'il n' y a nulle fatalité, nulle prédestination, et que nul ne sait ce que réserve la roue de la fortune. Bravo irisdenuit pour ce très beau poème. |
Dyonisos
11/4/2014
a aimé ce texte
Beaucoup
|
Bien que ce poème soit triste et fataliste, j'apprécie les métaphores qu'il contient.
Les quelques libertés poétiques prises par l'auteur, presque des maladresses volontaires rendent la lecture des plus plaisantes... Le hasard de mes choix a aujourd'hui fait mon bonheur. Merci. |
Anonyme
11/4/2014
a aimé ce texte
Bien ↑
|
Rien de bien intéressant à ajouter par rapport aux commentaires précédents, mais juste envie de dire que j'ai lu ce poème et l'ai apprécié.
C'est dit simplement et sans chichis et ça suffit. J'aime particulièrement la deuxième strophe. Juste cette histoire de code-barre tatoué que je trouve assez mal vue ici. J'ai bien compris que ce n'était qu'une image mais cela me renvoie à de la marchandise et donc quelque chose de monnayable. ça ne correspond pas forcément au sujet je trouve. |
margueritec
22/6/2014
a aimé ce texte
Bien ↑
|
Beaucoup d'alliances de mots réussies sur un sujet où règne le désespoir.
Je ne sais si ce poème est autobiographique, mais que le "personnage" puisse un jour "déchiffrer" "les conteurs d'histoire" et ne plus se heurter à "un faux départ" |
Lulu
10/10/2016
a aimé ce texte
Beaucoup
|
Irisdenuit,
"Certains s'en sortent, d'autres pas", mais on sent ici que la poésie sauve tout de même de ce qu'on peut percevoir d'une "mauvaise étoile". La poésie, c'est bien sûr une forme d'écriture, mais aussi quelque chose de plus intérieur en soi qui se façonne au gré du temps et qui n'atteint malheureusement pas tout le monde. Hors, ici, on sent malgré tout cet accès à un monde meilleur. En tout cas, j'y suis sensible. Pour le reste, oui, être ballotté "tel un sac de déboires" doit être dur à vivre et cela est bien rendu ici, avec des images, là encore, très parlantes. Votre poème me fait songer à une amie que j'ai connue lors de mon adolescence et que j'aimais beaucoup. Bravo pour cette écriture toujours si sensible. |