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Poésie libre
irisdenuit : Ressentir
 Publié le 22/05/10  -  13 commentaires  -  692 caractères  -  358 lectures    Autres textes du même auteur

Malgré tout.


Ressentir



L’herbe crie sa verdure autour de la stèle
qui reste de marbre.

Je ne suis plus l'enfant de personne.

Tombe à mes pieds le bruit de leur absence.
En écho, le rire pernicieux de la nature en floraison
se dévoile dans l’air doux.

Un chant d'effleure survole les brumes
du fleuve Saint-Laurent où j'ai ancré
la barque de mes souvenirs.

Le soleil en écharpe autour du cou,
j'avale à grande goulée des bouffées de ciel
et je me cramponne aux couleurs renouvelées
du printemps si vieux.


L’effet mille-pattes, sur mon corps bouche bée,
de se sentir à l’aise avec la vie.



 
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   Anonyme   
3/5/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
"et je me cramponne aux couleurs renouvellées
du printemps si vieux.


L’effet mille-pattes, sur mon corps bouche bée,
de se sentir à l’aise avec la vie."

=> il y a des choses comme le printemps si vieux ou l'enchainement assez étrange des deux derniers vers m'arrêtent dans ma lecture.
Sinon, un petit poème qui se laisse lire.
Sans plus.
Ni moins.

Merci.

Bonne continuation.

   Raoul   
6/5/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
Impression mitigée sur thème et texte attachant.
Je trouve dans ce poème de bons morceaux à me mettre sous la dent : vers 4, 10, 11, 12, 13, 14, 15, cependant, je ne suis pas certain que la versification -elle est si hésitante- soit le meilleur des choix.
Je décèle une volonté de recherche de style qui à mon avis nuit au texte : elle apparaît factice sur un thème intime, profond et personnel qui ne supporte guère ce type de traitement. Du coup l'écriture en devient maladroitement ampoulée.
" Tombe à mes pieds le bruit de leur absence." Même si je peux comprendre les motivations de l'auteur à faire commencer son vers par tombe (pas léger) j'aurais préféré l'écriture plus linéaire d'un "À mes pieds tombe le bruit de leur absence" bien plus direct.
Les deux vers suivants n'auraient-ils pas été mieux en un seul?
Demande d'éclaircissement sur le jeu (?) ou l'effet "chant d'effleure survole les brumes". effleurer (en ce cas pléonasme avec survoler) déflorer???
En conclusion, j'y vois une façon de complexifier -donc de masquer- artificielle qui ne fonctionne pas avec la teneur du poème.
C'est pour moi un texte à potentiel qui reste à polir et à retravailler.

   ristretto   
10/5/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
voilà un "Ressentir" qui fait vibrer d'émotion mon espace lecture !

pour les deux première strophes
je suis tout à fait sensible à la description de ces moments de prise de conscience de la perte, de la mort, simultanément avec la perception du bouillonnement de vie qui ne fait aucune "minute de silence"

puis l'acceptation qui s'ancre

...une seule interrogation: je ne comprends pas "un chant d'effleure"

et enfin, l'avenir à vivre avec étonnement " mon corps bouche bée " ..une très belle expression !

merci beaucoup

   bulle   
11/5/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Pour ce qui est de ressentir, j'ai en effet ressenti fort cette douleur de devoir continuer la marche, malgré tout..

Il se dit que l'on devient adulte lorsqu'on se retrouve orphelin, sujet plus que touchant...

J'ai aimé certaines images :
"mon corps bouche bée"
"Le soleil en écharpe"
"des bouffées de ciel"

mais j'ai relevé aussi quelques accrocs : "le bruit" "s'ébruite", même si l'effet d'écho devait se percevoir, ce doublon me dérange un peu..

De même j'ai trouvé les deux derniers vers mal en place.
La chute me parait plus percutante si elle s'installe sur
"du printemps si vieux."

L'inversion des deux derniers passages, me semble plus cohérent, dans le ressenti et la compréhension que j'ai de l'ensemble..

Un joli moment pour moi, quoi qu'il en soit..

   kamel   
14/5/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour

Une poésie composée de vers libres traduit effectivement ce passage de ce printemps si vieux par un ressentiment observable et justifié dde son titre.(Malgré tout le temps est impartial).
Une résignation vient de naître pour accepter la vie et de pouvoir se cramponner à elle.
Des personnifications ajoutent de belles images au poémeet lui rendent sa clarté.

Bonne continuation

   shanne   
15/5/2010
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour,
J'adore: l'herbe crie sa verdure autour de la stèle qui reste de marbre.
Un vers isolé, bien placé donne pour moi de la force à ce poème: Je ne suis plus l'enfant de personne.
J'entends bien ce moment de flottement avec cette barque de souvenirs.
J'aime aussi: le soleil en écharpe autour du cou.
Bref, je pourrais tout citer...
C'est tout simplement excellent
Un grand bravo à vous

   Chene   
22/5/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Iris

Plusieurs lectures pour confirmer mon "ressenti" sur ton "Ressentir".

J'apprécie particulièrement le phrasé, l'expression et la découpe du début du poème.

Puis :

- à "chant d'effleure", là j'ai eu à chaque lecture, une hésitation, un temps d'arrêt : peut-être nous en expliqueras-tu le sens ?
- à la strophe suivante, nouvelle hésitation dans ma lecture : le "et je me cramponne" et son "je" m'apparaît répétitif : un "et me cramponne" direct apporterait plus de liant à ton phrasé.
-enfin, j'ai l'impression d'un manque sur tes deux derniers vers : l'absence de verbe y est pour beaucoup... et crée une rupture de rythme avec le phrasé des strophes précédentes. Peut-être l'as-tu voulu ainsi...

Mais, l'expression poétique est vraiment présente... et c'est très appréciable.
Cordialement

Chene

   Anonyme   
22/5/2010
Une belle technique qui nous permet d'y être avec la poétesse, autour du St Laurent. Jusqu'à la fin, irisdenuit nous fait vibrer sans tomber dans le mièvre, c'est tout en retenue, tout en frissonnements, et rien n'est déplacé. J'insiste sur cette fin étrange et si réelle que la sagesse et le temps sans doute peuvent faire écrire, mais je n'en suis pas là. Après cette troublante image de n'être plus l'enfant de personne, irisdenuit nous donne à voir l'effet de "se sentir à l'aise avec la vie". C'est terrible tout ce qu'on pourrait lire entre ces deux moments, c'est assez majestueux d'avoir su écrire ça. C'est troublant, angoissant et conjointement on se dit ah oui, bizarrement l'âge et le temps doivent faire que c'est vrai.

irisdenuit écrit avec brio, écrit avec savoir-faire et sa poésie est une chose qui rend humble.

   Anonyme   
22/5/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
il y a de belles images, mais je me suis ennuyée. je n'arrive pas à ressentir ce bien-être, ce frisson, cette fusion en relation avec les éléments, la vie.
j'aurai préféré que ces sensations soient moins précises, dans les 3 dernières strophes, elles sont dites un peu trop à mon goût. j'aurai préféré que ces sensations soient suggérées, qu'elles me frôlent.
cette plénitude n'est pas venu me chercher.
une autre fois.

   Anonyme   
23/5/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour iris ! Il y a de très beaux passages dans ce poème, un poème que chacun peut personnaliser car nous avons tous quelque part une barque ancrée et pleine de souvenirs, une barque amertume... La mienne ne connaît pas le Saint Laurent mais plus simplement un petit port de la mer d'Iroise !
Restait à décrire puis écrire ce moment de nostalgie et tu l'as très bien fait ! Merci pour ce texte simple et émouvant...
Un détail cependant, qu'entends-tu par le chant d'effleure et l'effet mille-pattes ? Bon dimanche... Alex

   pieralun   
30/5/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une immense et longue peine de laquelle on ne peut s'arracher que grâce au sourire de la nature qui se renouvelle et à la chaleur du soleil.
Seule la vie permet de reprendre gout à la vie.
Tout cela est dit avec une infinie pudeur, une infinie délicatesse, le chuchotement qui permet de faire un poème d'un simple texte bien écrit.
J'ai ressenti la poésie chez Iris

   irisdenuit   
1/6/2010
Commentaire modéré

   tibullicarmina   
2/7/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Ce poème dit...
Que dit-il au juste? Un ressenti, pur, nu, sans âme?
Ah, peut-être ce vers:
" Je ne suis plus l'enfant de personne.": le poème d'un orphelin? Pas crédible, le texte serait froid pour évoquer cette douleur.
Alors plutôt un poème de liberté. N'être plus l'enfant de personne, c'est à dire être libre!
Mais dans ce cas, "leur absence" renvoie à qui, à quoi? Ce "leur", de qui s'agit-il? L'absence de qui?
Bref, tout cela pour dire que ce poème n'a pas de cohérence ni de profondeur visible à mes yeux.

Donc, c'est une succession, un puzzle de "ressentis".
Voyons cela.
Le premier vers est très juste. La couleur criarde, puissante d'une certaine végétation. Le "qui reste de marbre" est assez maladroit. Cette lourde et indigeste relative coupe et détruit l'effet du premier vers.
L'inversion du sujet au vers 4 est malheureuse: le vers en devient vaguement ampoulé. Il eut mieux valu soit ne pas faire d'inversion, soit placer le verbe entre le complément de lieu et le sujet.
Je ne comprends pas le "chant d'effleure". Cette expression alambiquée me gâche la strophe.
La 5ème strophe est amusante et originale. Il me semble que c'est la meilleure du poème.
Quant à "l'effet mille-pattes" et au "corps bouche bée", j'en suis resté, moi aussi bouche bée. Je comprends ce que vous voulez dire: un ressenti "multiple" de bien-être et qui surprend tous les sens. C'est dit de façon malheureuse, je trouve. Anna de Noaille répète cette idée à longueur de pages avec plus de bonheur dans les images: allez peut-être y jeter un coup d'oeil. (cf. "Le Coeur innombrable").

Dans l'ensemble, le poème est un peu superficiel. Dans le détail, il se trouve quelques faiblesses et surtout de très jolies choses (les premiers et troisièmes vers, la 5ème strophe en entier, la 3ème strophe moins son premier vers...)
C'est un poème intéressant qui mériterait d'être retravaillé.

   Anonyme   
14/9/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Je n'ai pas trop aimé "l'effet mille-pattes", mais en dehors de cela, je trouve ce texte réussi. Les trois premiers vers m'ont séduite d'emblée, et j'ai apprécié l'élan de vie qui s'ensuit, avec le soleil en écharpe et les bouffées de ciel ...
Un hymne à la vie, malgré la douleur. J'ai aimé.


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