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Poésie néo-classique
Jack03 : Vers du siècle
 Publié le 25/10/11  -  8 commentaires  -  1051 caractères  -  156 lectures    Autres textes du même auteur

Quand passe celui sur lequel glisse le regard.


Vers du siècle



Quand au soir, sur la ville en surnombre
Monte, gonfle, gronde, fonce et fond
Comme un puissant taureau de goudron,
L'irrésistible troupeau des ombres,

Dans les bas-fonds, racines sauvages,
Des forêts croissent au fond des bars,
Les frondaisons pleines de regards
Et les bosquets de libertinages.

Au fond de ces grands sexes du monde,
La chair est un fer de forgeron,
La peau, la pelure d'un citron,
La voix, l'écho des ventres qui grondent ;

Et les jambes douées de conscience,
Serpentent comme de grands serpents,
Crocs maquillés en talons géants,
Dispensant de partout la démence.

Parmi ces chaleureux abattoirs,
On veut voir dans le noir, et puis croire
À cette grandeur des vaines gloires :
On veut ne pas vouloir, ni savoir ;

C'est la plaie où nagent les plus beaux
Vers ; c'est la plaie où vont les poètes,
Quand, assoiffés de beautés violettes,
Ils hantent la nuit tels des corbeaux.


 
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   Anonyme   
3/10/2011
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Serpenter comme des serpents, pour moi, on est dans la tautologie ! Je trouve l'expression laide et maladroite. Et pourquoi, sinon pour les rimes, les poètes seraient-ils assoiffés de beautés violettes ? Les jambes douées de conscience me semblent assez gauches, le paradoxe des chaleureux abattoirs maladroitement posé, et c'est gênant, mais les corbeaux sont des animaux diurnes : le fait de les évoquer hantant la nuit me perturbe, me fait sortir du poème.
À côté de ces approximations, j'aime bien les grands sexes du monde, la chair fer de forgeron, le taureau de goudron.
Je dirais que vous avez jeté les images qui vous venaient sans trop y regarder ; certaines, à mon avis, sont incongrues et font basculer le poème dans le burlesque. Dommage ; cela vaudrait le coup, je pense, de retravailler. Ah, sinon j'aime la métrique. On utilise trop peu l'ennéasyllabe !

   Charivari   
14/10/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour.
Je vais commencer par ce qui ne m'a pas plu :

-J'ai eu du mal à reconnaître la métrique, et pourtant ce sont des vers de neuf pieds... Mais c'est tellement artificiel et moche de dire "MontEU, gonflEU, grondEU, fonce et fond" que dès le départ j'ai cherché à prononcer différemment. D'autres "E" dans ce texte m'ont produit le même effet... A part ça, ce que je trouve intéressant dans l'énéa (je crois que c'est comme ça qu'on appelle les vers de 9 pieds), c'est que ça nous donne un petit rythme de valse : 3-3-3, qu'on peut parfois briser pour ralentir ou au contraire accélérer. Or ici, je n'ai vraiment pas senti de mélodie particulière, il faut se forcer pour la retrouver. On a l'impression que cette contrainte vous brime, alors qu'elle devrait porter le texte.

-Au niveau des images, plusieurs sont vraiment maladroites : le serpent qui serpente... hum hum. Et les corbeaux sont noirs mais ce sont des animaux de jour.


Au niveau des choses positives.... tout le reste. Une vraie ambiance, qui progresse et des images limites surréalistes qui m'ont parues très bien vues et très originales. Je reste sur ce "troupeau des ombres" et ce "taureau de goudron" qui m'ont vraiment beaucoup plu.

   Lunastrelle   
18/10/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Il y a une sorte de crescendo, puis de decrescendo dans ce poème, notamment par les mots employés (le monte, gonfle, gronde), mais aussi par le rythme. Je me demande d'ailleurs si ce n'est pas ainsi qu'a été écrit le poème, car la métrique intérieure des énnéas n'est pas constante.
"serpentent comme de grands serpents": là, j'avoue, j'ai du mal. Non seulement il y a répétition, mais en plus le mot "serpenter" se suffit à lui-même, il y a une grosse redondance...
Ce fut une lecture agréable dans l'ensemble, j'ai bien accroché au thème, mais aussi à la manière dont il est traité. Le titre est bien trouvé.

   Meleagre   
25/10/2011
 a aimé ce texte 
Pas
Si je comprends bien la progression du poème, les "bas-fonds" d'une "ville en surnombre" sont décrits pendant 5 strophes ; et à la dernière on apprend enfin que les poètes qui écrivent "les plus beaux / vers" (ce qui justifie, je crois, le titre) vont dans ces bas-fonds. Je trouve ça un peu disproportionné : j'aurais passé moins de temps sur la description des bas-fonds, et plus de temps sur celle des poètes. D'autant plus que les métaphores des bas-fonds ne me parlent pas.
Sur le rythme : les ennéasyllabes sont assez rares, mais on attend parfois un rythme interne identifiable (3/6, 4/5, 5/4, 6/3). Ici, cela ne semble pas être le cas.

1e strophe : Le 2e vers est assez lourd, avec tous ces "e" muets prononcés. Ces mots semblent avoir été choisis plus pour l'assonance en "on" que pour leur sens : je vois plus une accumulation qu'une gradation. "Fonce et fond" sont synonymes et très porches phonétiquement, donc redondants... Et j'ai du mal à attribuer ces mots à la fois au comparant (le taureau) et au comparé (le troupeau des ombres) : comment un taureau peut-il monter et gonfler ? Comment les ombres peuvent-elle foncer et fondre ?

2e strophe : J'ai du mal à comprendre la métaphore (les bas-fonds sont comme des forêts ?) et surtout la construction grammaticale. Quelle est la fonction de "racines sauvages" : apposition à bas-fonds ? Et de "Les frondaisons pleines de regards / Et les bosquets (pleins ?) de libertinages" ?

4e strophe : "serpentent comme des serpents" est redondant et lourd. J'ai du mal à imaginer des "jambes douées de conscience" et qui dispensent "la démence".

5e strophe : je trouve l'assonance en "oi" (abattoirs, voir, noir, croire, gloires, vouloir, savoir) lourde et un peu forcée, comme si certains mots avaient été choisis pour leur sonorité plus que pour leur sens : "on veut ne pas vouloir" ? Quelles sont ces "vaines gloires" dont on n'a pas encore parlé ?

6e strophe : Je passe sur le rejet de "vers" et la répétition de "c'est la plaie où". Je ne vois pas pourquoi ces beautés sont "violettes", sinon pour la rime. Ni pourquoi les poètes sont comparés à des corbeaux : les corbeaux sont des oiseaux de jour et ne 'hantent" pas "la nuit" ; de plus, les corbeaux véhiculent souvent une image négative, alors qu'on s'attendrait plutôt à valoriser l'image du poète, non ? Et la fin me laisse sur ma faim. Finalement, on parle très peu des poètes ; j'aurais bien aimé en apprendre plus sur leurs promenades nocturnes dans ces bas-fonds, savoir s'ils vont découvrir ces "beautés violettes" et composer ces "plus beaux vers".

   brabant   
25/10/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour JACK03,


Ce que je recherche dans la poésie, c'est un dépaysement, un exotisme...
une atmosphère !
Et le moins qu'on puisse dire, c'est que ce texte a une 'gueule'...
C'est dire si, pour moi, vous avez réussi votre propos.

Certes, le contexte est glauque, mais c'est qu'il renvoie aux poètes maudits, donc aux vers les plus beaux, car ils émanent de la lie... de toutes les 'nuits' de chacun d'entre nous.

- "puissant" ! le "taureau de goudron" (noir à souhait).
- deuxième quatrain superbement imagé avec ses "forêts"... qui "croissent au fond des bars", ses "frondaisons" de "regards" et ses "bosquets de libertinage".
- puis le sexe du monde, la chair, la peau, la voix... où surprend le "citron" : amertume, exploitation ?
- et surtout les jambes comme des
"Crocs maquillés en talons géants" (jamais lu encore cette image très évocatrice).
- puis abattoir/(abattage).

- Et en apothéose "les poètes" qui vont magnifier tout cela, cette fange, cette charogne, ces "beautés violettes", "corbeaux" magnifiques (ombre de Poe ?), contre-fossoyeurs, alchimistes transcendantaux... tels Baudelaire, Rimbaud, Apollinaire et les autres.


Bravo !

   wancyrs   
25/10/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↑
En ces strophes je vois un espèce d'engagement, ces choses qu'on évite souvent de dire, ici, dans un mélange de métaphore et d'oxymore, bien dit ou mal dit, mais dit quand même... il faut oser, je suis partisan de ce genre qui quitte les sentiers battus.

Il est vrai que tout ne m'a pas plus, et que j'ai même tiqué à ce "serpentent comme de grand serpents", mais c'est le ton qui m'intéresse. Qu'on le veuille ou pas, parfois le poète nage dans ces eaux nauséeuses pleins de vers pour composer les vers.

   David   
30/10/2011
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Jack03,

J'aime bien la première strophe, son second vers sous forme de liste de verbes, puis les vers se déroulent sans encombres, ou plutôt avec de bons encombrements : "Dans les bas-fonds, racines sauvages", "Au fond de ces grands sexes du monde", "La voix, l'écho des ventres qui grondent", "Crocs maquillés en talons géants". Si ça passe encore avec la tautologie du "Serpentent comme de grands serpents" j'ai plus de mal avec l'obsession en son "oir" de la 5ème strophe, qui sonne un peu creux à mon goût. Le dernier passage claquent bien, je le trouve rimbaldien et je parierai sur un "vi-olettes" au 3ème vers, enfin, je l'ai lu comme ça.

Plus généralement, j'y vois un carnet de route nocturne, une ballade éblouie par les lumières artificielles et l'imagination en feu du jeu des ombres.

   Anonyme   
31/12/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ce qui m'a déplu ce sont ces répétitions (fond, bas-fonds, au fond, encore une fois au fond), (c'est la plaie, puis de nouveau c'est la plaie), (on veut, et on veut à nouveau), (gronde et là encore qui grondent), et le pire sans doute (serpentent comme de grands serpents).

Pourquoi je trouve cela dommageable, parce que ce texte sans cela est de bonnes facture, il dépayse, il bouscule, il a des formules originales, dès les premiers mots il crée l'étonnement; il pousse à aller plus avant, mais voilà par moment l'inspiration s'emballe, et trébuche ...

J'avoue avoir lu avec beaucoup d'attention votre texte qui malgré ces imperfections, m'a plu, je n'irai pas jusqu'à dire "Vers du siècle", il ne faut exagérer tout de même, mais il y a quelque chose d'intéressant dans votre plume, le sens de la fabrication de phrases étranges et déconcertantes, puis il y a un certain style :

- la ville en surnombre
- puissant taureau de goudron
- ces grands sexes du monde
- la chair est un fer de forgeron, la peau, la pelure d'un citron, la voix, l'écho des ventres qui grondent.
- assoiffés de beauté violettes

La nuit véhicule, tant et tant, c'est un autre monde, où l'atmosphère prend une autre dimension. Je l'ai ressenti dans vo propos, j'aime beaucoup "l'irrésistible troupeau des ombres". Alors me revient cette phrase "La nuit tous les chats sont gris".
Les profondeurs de la nuit sont insondables.


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