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Poésie contemporaine
jackplacid : Cendrillon Alzheimer
 Publié le 16/02/14  -  16 commentaires  -  771 caractères  -  340 lectures    Autres textes du même auteur

Je suis infirmier, et ne peux m’empêcher lorsque je soigne des vieilles dames alitées de les imaginer jeunes et surprises d'être déjà si vieilles…


Cendrillon Alzheimer



Mon pauvre cœur de temps en temps
S'emballe, bafouille,
On ne peut jamais fuir à temps
Ni le temps ni la rouille.

Des airs résonnent à mes tympans
Et des prénoms s'embrouillent,
Ma mémoire a les bords coupants,
Est-ce le temps, est-ce la rouille ?

Je pense à vous de temps en temps,
Mes souvenirs bafouillent,
Comme les mots entre mes dents,
Est-ce le temps ou bien la rouille ?

Mais ça fait déjà si longtemps,
J'arrête là, mes yeux se mouillent,
Quelles sont ces choses qui nous dépouillent,
Est-ce la rouille ou bien le temps ?

Les fantômes de mes princes charmants
Autour de mon lit s'agenouillent,
Le carrosse de mes seize ans
Redevenu citrouille !


 
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   Robot   
31/1/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Le thème est traité avec délicatesse et la reprise de mots en leitmotiv (temps et rouille) apporte une rythmique bienvenue aux quatrains.
D'avoir fait s'exprimer la personne elle-même est un choix judicieux qui laisse passer une émotion contenue.
Le libre permet une impression de "parler" qui convient bien au texte.
Beau titre aussi !

   Ioledane   
31/1/2014
 a aimé ce texte 
Bien
Il y a quelque chose de maladroit et de touchant dans ce texte, l'effet des deux rimes utilisées tout au long est assez lancinant mais sert le sujet, l'irrégularité des vers en "ouille" est également un peu 'irritante' mais finalement cela s'accorde assez bien avec le thème. Même constat pour la répétition du mot "rouille". La rupture de l'ordre des rimes dans l'avant-dernier quatrain ne m'a curieusement pas gênée.
Bien aimé le dernier quatrain. Au final, je trouve que l'émotion passe bien.

   Anonyme   
16/2/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Merci Jackplacid,

Quand mon heure arrivera je vous veux à mes côtés. Enfin un Alzheimer qui ne plombe pas l'ambiance. C'est super bien écrit pour ce que ça dit.
Les rimes en "ouille" font bien grincer les articulations. Je suis sûr que vous n'avez pas osé : " C'est dur de vieillir, ouille ouille ouille ".
C'est triste et léger, une petite musique emballante dans ce final superbe.
"Si vous m'aviez connue" :

" Les fantômes de mes princes charmants
Autour de mon lit s'agenouillent,
Le carrosse de mes seize ans
Redevenu citrouille !"

Ma seule petite réserve vient de la trop grande irrégularité de la métrique. Des vers de 9, 8, 6, 5... Dommage. Ça ne fonctionne pas toujours tout à fait bien avec des vers rimés, car la rime est elle-même une discipline musicale qui s'accommode assez mal des changements de vitesse désordonnés.

En tout cas le plaisir est là. Dites à vos patientes que vous les félicitez d'avoir écrit ce texte. Qu'est-ce que vous risquez?

Ludi,
infirmier stagiaire

   Pimpette   
16/2/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
"Ma mémoire a les bords coupants,
Est-ce le temps, est-ce la rouille ?"

Ce qui me frappe et me plait c'est que le texte est très poétique sur un sujet qui ne s'y prête guère!!! Qualité rare...Si bien que votre vieille patiente est juste embellie par vos mots!
Très élégant ça!

Pimpette
Stagiaire en service de Gériatrie

   senglar   
16/2/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Jackplacid,


C'est mignon tout plein, on a presque envie d'immiscer le bout de sa pantoufle dans ce délicat agencement de mots ; peut-être aurais-je mis "Je pense à EUX... / ... qui ME dépouillent...", mais vous avez choisi de généraliser (comme vous le précisez dans l'incipit) alors que j'aurais personnalisé/individualisé davantage. C'est votre droit, sans doute refroidit-il encore la mémoire de cette vieille dame dont je loue la coquetterie passée.

L'a oublié mon nom aussi ? On est peu de chose tout de même "Nous les donjujus, nous les don Juan" !

Lol

brabant

   Anonyme   
16/2/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Il n'est pas habituel de voir cette situation traitée sans tristesse.
Ici, les souvenirs, même s'ils "bafouillent", vont aux aux amours d'antan.
" Les fantômes de mes princes charmants
Autour de mon lit s'agenouillent,
Le carrosse de mes seize ans
Redevenu citrouille ! " C'est attendrissant.

   melancolique   
16/2/2014
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour jackplacid,

C'est simple et touchant, une poésie sincère et fluide. Il y a quelques maladresses, mais ça ne me gène pas trop, l'émotion est présente et c'est l’essentiel dans ce genre de textes.

La fin est ma préférée:

"Les fantômes de mes princes charmants
Autour de mon lit s'agenouillent,
Le carrosse de mes seize ans
Redevenu citrouille !"

Merci pour cette lecture, et au plaisir de vous relire.

   Anonyme   
16/2/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour

Sujet délicat et difficile à traiter.L'auteur s'en sort plutôt bien.
Faire appel à Cendrillon est imaginatif.
Le poème ressemble à un rondeau moderne avec ses reprises
du temps et de la rouille.
Dommage que la prosodie ne soit pas plus élaborée
mais nous sommes en poésie contemporaine.
Comme beaucoup je préfère l'ultime quatrain.

Bien à vous.

Hananké

   fugace   
16/2/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
"Je pense à vous de temps en temps, mes souvenirs bafouillent..."
C'est bien là la cruauté de cette maladie qui laisse de temps en temps des flashs de lucidité totale.
Parler de cette déchéance de manière aussi douce est un exploit. vous êtes, je pense, plus que dévoué à vos amies âgées, toutes redevenues des Cendrillon.
Il y a beaucoup de tendresse dans ce poème, rien n'est "répulsif", alors que la vieillesse est le plus souvent mise à l'écart.
Merci beaucoup.
Comme Ludi, je pense qu'il vous faudra rejoindre mon chevet.

   Marite   
16/2/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Un thème ô combien délicat traité ici avec beaucoup de tendresse me semble-t-il. Les rimes en "ouille" revenant régulièrement rassurent et apaisent. Enfin c'est ce que j'ai ressenti, une sorte de point d'ancrage de la mémoire défaillante.
J'aurais préféré, au quatrième quatrain, qu'elles suivent le même rythme que dans les trois premiers. Peut-être serait-il possible de le retravailler en ce sens ?
La dernière strophe nous laisse au bord d'un rêve ...

   Charivari   
16/2/2014
Ce que j'apprécie particulièrement dans ce texte, c'est l'harmonie parfaite entre le fond et le forme. Ces répétitions impriment au texte un air de comptine, ce qui va parfaitement avec le thème de Cendrilllon, cet espèce de retour à l'enfance de cette personne âgée, et le mal dont elle souffre, l'Alzheimer.
Simplissime, dans le bon sens du terme, c'est une poésie qui touche droit au coeur.

   pieralun   
17/2/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Ce texte est poétique.
Il émeut par ce qu'il évoque, mais aussi par sa construction faite de petits vers courts, répétitifs, et parfois enfantins......

Deux choses ne m'ont pas plu:
" j'arrête là " qui pour moi ne doit pas faire parti du champ lexical de cette petite mamie

" redevenu citrouille" c'est dommage, le sens est génial mais il y a une rupture dans la musicalité du quatrain,....peut être manque t il un verbe, je ne sais pas.

J'ai aimé l'ensemble.

   Arielle   
17/2/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Une petite chanson triste entre cruauté et tendresse ...
Cette mémoire aux bords coupants et ces souvenirs qui bafouillent s'accommodent d'une prosodie un peu approximative et me touchent par leur vécu qui n'est pas feint. On est tous concerné de plus ou moins près par cette rouille ...

   Anonyme   
23/2/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Très bon poème, bien inspiré et très bien écrit.
Rien à dire de plus intelligent que ce qui a déjà été écrit.
J'ai kiffé, ce qui assez rare pour moi,
et puis ça fera plaisir à votre égo de le savoir
- faut bien des fois le caresser un peu !

Au plaisir

M.S

   Dyonisos   
6/3/2014
Commentaire modéré

   patro   
9/9/2014
Très beau texte , bien observé (dents serrées , répétitions , émotions intactes , angoisse de ne plus saisir le moment ...)
et pourtant doux et lucide -comme il faut aborder ces personnes .
C'est un baume pour qui a vécu ce contexte.

   margueritec   
9/9/2014
Merci à Patro d'avoir "ressorti " ce poème.

J'aime beaucoup la justesse et l'inattendu des images.


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