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Robot
16/7/2014
a aimé ce texte
Bien ↑
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Je ne voudrais pas conforter une idée selon laquelle il est utile et normal d'avoir des mendiants pour permettre aux nantis d'être généreux. Ceci dit c'est le mendiant qui parle avec complaisance de sa situation dans votre texte et c'est lui donc qui tient le propos. Je trouve que vous le lui faites tenir de belle manière. Je veux comprendre que votre propos se situe à un autre niveau qui voudrait qu'on ne méprise pas le mendiant en ce qu'il peut avoir de rédempteur pour l'autre.
Cependant le texte possède des qualités expressives et des images intéressantes: "La main au bout de l'âme" "J'écoute avec mon cœur comme une oreille d'ange" J'apprécie moins les "castes souveraines" car l'égoïsme me semble partager dans toutes les couches de la société, y compris chez les mendiants. Vous exposez le point de vue du narrateur (le mendiant) qu'il n'est pas nécessaire de partager pour estimer la qualité du poème d'une bonne tenue. |
troupi
18/7/2014
a aimé ce texte
Beaucoup
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J'ai vraiment beaucoup apprécié ce poème qui montre le mendiant sous un angle peu courant. Vraiment une très belle idée.
De très beaux vers, en particulier le premier et j'ai aussi aimé "l'âme:lame. La même prononciation pour deux choses si différentes. L'idée de commencer par les moines tibétains dont la main tendue est une tradition ancienne et d'étendre le geste au monde entier est bien trouvée. "comme on attend une île." m'a fait sursauter car je viens d'utiliser ces mêmes termes dans un texte proposé il y a peu. C'est rare de voir une expression identique sur deux poèmes. Je ne suis pas spécialiste mais il me semble après d'attentives lectures que peu de choses empêchent ce beau poème de figurer en néo-classique. |
Anonyme
18/7/2014
a aimé ce texte
Bien ↑
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Belle conclusion ! Bien qu'à peu près allergique au moralisme, je dois dire que j'ai apprécié le mouvement net du poème et la sérénité qui se dégage du message de ce mendiant. De ce point de vue, pour moi les deux derniers quatrains sont tout simplement excellents. L'avant-dernier a peut-être ma préférence par la simplicité et la clarté avec laquelle il énonce son paradoxe.
Un bémol sur le mot "traîne" : le karma qui traîne le narrateur, cela correspond certes à son fatalisme mais donne une impression un peu plaintive qui, pour moi, ne va pas du tout avec ce qui est dit. Beaucoup de dignité dans ce poème, sinon. J'apprécie. |
Anonyme
17/8/2014
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour
J'aime bien ce poème avec son inversion des rôles : les donateurs devant dire merci aux mendiants, l'idée est originale. Quelques beaux vers, entre autres : Perdus dans l'océan de leur insouciance, Je suis leur sauveteur, attentif, au cœur digne. Je guette patiemment, moitié nu et sans fard, Le geste du passant qui croisant mon regard Mettra sa main au cœur me faisant comme un signe. Je trouve cette strophe la plus représentative du poème. |
Francis
17/8/2014
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Le sujet est traité avec pudeur et originalité. Deux mains tendues, celle qui reçoit et celle qui offre. Toutes les deux interpellent le lecteur. Indifférence des pas pressés ou générosité des cœurs dignes pour un peu plus de lumière ou d'ombre.
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Anonyme
17/8/2014
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Alexandrins très fins et narrant une histoire. On s'y croit, on le voit dans sa robe safran et au delà de lui, la foule des misérables qui partout dans le monde mais sans le même esprit, vivent cette indigence avec la peur au ventre. La peur d'aujourd'hui et celle de demain.
A vous lire j'ai vu la scène, le Gange, la ferveur et la misère et quelque part mon âme se fait honte de ne même pas donner un sourire au mendiant de chez nous Bravo |
Anonyme
17/8/2014
a aimé ce texte
Bien ↑
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En lisant ce poème, je ne peux manquer de penser à celui de Victor Hugo, « le mendiant » qui déjà avait donné à son personnage une dimension cosmique et spirituelle :
… Son manteau, tout mangé des vers, et jadis bleu, É talé largement sur la chaude fournaise, Piqué de mille trous par la lueur de braise, Couvrait l'âtre, et semblait un ciel noir étoilé. Et, pendant qu'il séchait ce haillon désolé D'où ruisselait la pluie et l'eau des fondrières, Je songeais que cet homme était plein de prières, Et je regardais, sourd à ce que nous disions, Sa bure où je voyais des constellations. Aussi, la mémoire encombrée de ce beau texte, je suis tenté de faire la comparaison. Et bien, figurez-vous, le vôtre " tient la route". La différence est dans la posture. Chez Victor Hugo, le mendiant subit son sort et ce n'est que par le regard du poète qu'il devient sacré. Dans votre texte, le geste du mendiant possède d'emblée une finalité salvatrice. Mais au-delà des discussions morales ou philosophiques, c'est le traitement du sujet et sa qualité stylistique qui m'importent. Je vous confie y avoir décelé d'entrée deux fort beaux verset cela dès la première strophe : Assis, le bras tendu, la main au bout de l'âme, en revanche, dans le second verre, le mot « abrite » ne me paraît pas vraiment approprié. Peut-être que « recouvre mon corps»… Dans la deuxième strophe, j'ai un peu de mal avec le hiatus résultant de « bouddha assis ». La formulation : « Assis tel un bouddha… » n'aurait pas coûté plus cher et aurait évité cette sonorité peu gracieuse. Dans la troisième strophe, l'emploi du mot « ange » fort à propos pour rimer avec « Gange » ne me semble pas tout à fait en phase avec le contexte bouddhiste du propos. La métaphore de la quatrième strophe est particulièrement fine et habile. Les trois dernières strophes me paraissent allier la pertinence symbolique à la fluidité prosodique, constituant un ensemble poétiquement fort beau. Sous réserve de quelques ajustements, ce poème n'est pas dénué de puissance et de grâce. |
Pouet
18/8/2014
a aimé ce texte
Bien ↑
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Je ne connais pas l'Inde et suis assez peu au fait de son fonctionnement, de son principe de caste notamment même si j'en entrevois le principe. Le poème à mon sens peut se révéler universel et évoquer tous les "mendiants" de la Terre. On peut mendier de l'argent certes mais aussi de l'affection, de la reconnaissance, de l'amour...
J'ai bien aimé donc le "retournement de situation" du poème quand le "mendiant" se meut en "donneur". Cela peut aussi faire réfléchir sur le concept de "bonne conscience", ou de "bon karma" en l'occurrence. Est-ce que l'expression "se donner bonne conscience", assez négative, peut s'appliquer au concept de "karma"? |
Anonyme
18/8/2014
a aimé ce texte
Beaucoup
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Oui l'on grandit à partager, à lever les yeux sur le monde hors de soi, à regarder l'autre, l'intouchable, le pas lavé depuis des jours, le maigre, le malade, l'indigent...
La télé nous fait croire qu'elle nous permet de vivre dans le monde, dans les mondes et de rester dans celui qui n'est que le petit, tout étroit, de notre vie. Ce texte éveille. Et sa facture classique lui donne beaucoup de noblesse. Merci. |
Charivari
20/8/2014
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Un texte très intéressant.
Au niveau de la forme, je le trouve très bien écrit, un côté solennel qui convient bien au propos, de très belles formules (cf "la main au bout de l'âme" du 1er vers). Par contre, je trouve que cette forme choisie (alexandrins, vocabulaire trè recherché) est un peu contradictoire par rapport à ce narrateur, un mendiant de l'Inde. Au niveau du fond, on retrouve la dimension mystique de l'acte de charité. Dans toutes les religions existe cette idée du mendiant qui "aide au Salut, - le christianisme avec les ordres mendiants, la "zakat" (l'aumône), un des 5 piliers de l'Islam ou encore, dans le monde hindouiste et boudhiste, comme ici (d'ailleurs, comme il y a des allusions autant au boudhisme qu'à l'hindouisme - les castes par exemple-, je me demande où se déroule l'action). J'avoue ne pas partager cette notion de charité traditionnelle, qui à mon sens choque avec la conception moderne de solidarité et d'égalité, mais je trouve l'idée vraiment bien développée ici et ñle narrateur très cohérent dans son exaltation de la mendicité. |
Lotier
29/8/2014
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Bonsoir JACKPLACID,
Le poète est souvent amené à pratiquer l'usurpation d'identité. Ici le narrateur est un renonçant, un sādhu (on le suppose du fait de la robe safran). Le titre ne me semble donc pas tout à fait cohérent avec le propos, dans la mesure où la mendicité ne reflète pas le rapport qu'il y a entre le renonçant et ceux qui pratiquent leurs dévotions par des dons. Du coup le retournement de générosité me semble être assez marginal par rapport aux aspirations des uns et des autres, dans ce contexte. J'aurais davantage été touché par un mendiant dans une grande ville européenne. Peut-être en changeant aussi d'angle de vue, car « de tendre à sa bonté comme une récompense » me rappelle quand même les simonies et leurs abus. Sur la forme, je rejoins ce qui a été déjà dit, notamment sur la qualité de la versification. À bientôt, Lotier |