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Lebarde
18/11/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
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Le souvenir puissant d'un amour passé "D'une romance éteinte à l'aube d'être à nous" qui n'a semble-t-il pas été remplacé et dont le retour improbable est pourtant souhaité.
Rien de bien nouveau dans tout cela, mais le ton plaisant, les mots simples mais bien choisis, l'écriture délicate et fluide donnent une jolie poésie à ce poème proposé en classique qui me séduit bien. Les rimes des alexandrins sont belles mais et c'est tellement dommage, quelques broutilles dans la prosodie ( deux e non élidés et une ou deux césures approximatives ) risquent de l'exclure de la catégorie classique qu'il méritait largement. Pour autant j'aime beaucoup ce poème et merci de l'avoir partagé. En EL Lebarde |
Ornicar
21/11/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Attention ! Fragile.
Le sujet n'est pas neuf. Mais que c'est beau et bien écrit ! Bien "écrit" parce que bien "décrit". Faut-il donc avoir souffert de la sorte pour coller ainsi au plus près de la valse infernale des sentiments quand la tendre "romance" est bien finie, mais la passion toujours présente ? Je ne peux m'empêcher de comparer ce poème avec celui de Cristale paru récemment, qui abordait dans une autre veine, le thème de la disparition et du souvenir : "La photo". J'avais relevé des mots, je cite, "qui parviennent en éffleurant à peine la réalité des choses, de la pulpe du doigt, à dire l'indicible". Dans mon esprit, le texte de Cristale tenait à distance la douleur en la parant des couleurs délicates de la poésie. Ici, les mots de cette "âme en peine" ont de la consistance, du poids, de la chair. Du sang, de la sueur et des larmes, suis-je tenté d'ajouter. Ici, les mots nous disent tout de la douleur et des affres de la séparation, de l'état de manque qui suit. Ce poème est véritablement incarné. Il y a un sens indiscutable de la formule, de l'image, mais au préalable de l'observation fine et précise des émotions contradictoires passées au crible d'un regard analytique. Petit florilège en passant. - vers 1 "Dans mes bras orphelins où l’envie se dessèche" : le sentiment de perte et l'envie de rien. - vers 4 "Me punissant ainsi d'avoir aimé pour deux" : quand l'un aime encore et l'autre plus. - vers 5 "Tout en moi sollicite un retour en arrière" : comme c'est tellement vrai ce désir incontrôlable de "refaire le film" de sa vie. - vers 9 et 10 "Tant de siècles perdus sans qu'une ombre incertaine / Ne revienne poser un semblant d'horizon" : l'impossibilité pour le narrateur d'envisager le moindre avenir. - vers 13 et 14 "Ma pudeur aux orties et l'élan passéiste / J'épelle mon tourment, le cœur sur les genoux" : l'inlassable ressassement du passé. L'écriture reste fluide en toute circonstance et franchement, pour une fois, je n'ai vraiment pas envie de chercher la "petite bête", tout à mon plaisir de lire. Je remarque seulement des rimes "légères" dans le sens où elles ne cherchent aucunement à s'imposer, n'alourdissant jamais un texte d'une remarquable poésie, qui me touche et touche juste. |
poldutor
1/12/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Bonjour Jemabi
Les regrets des amours mortes ne sont que tristesse, si l'on pouvait revenir en arrière, peut-être aurions-nous agi différemment. Les souvenirs viennent sans cesse, comme un couteau dans la plaie, réveiller les regrets. De beaux vers : "Son souvenir têtu me blesse de sa flèche Me punissant ainsi d'avoir aimé pour deux (magnifique) Le troisième quatrain est mon préféré. Bravo. poldutor |
papipoete
1/12/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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bonjour Jemabi
Nous aurions pu faire un bout de chemin ensembles, mais le destin en décida autrement... Deux scénarios purent s'entendre à mon goût Vers un autre elle partit ou bien ses parents ne voulurent point ou la mort me l'ôta Je sens mon coeur battre, alors qu'à mon oreille tu susurres une chanson douce, la nôtre qui parlait d'un amour pour toujours, mais... NB à part mon ami Bébert et sa Nisou, qui s'aiment depuis la cour de l'école primaire ( hélas, l'amant Alzeimer entre eux s'est immiscé ) combien d'âmes en peine ne côtoyâmes-nous pas ? Sans parler d'amour, la chanson de Maxime " toi, le frère que je n'ai jamais eu... " me rapproche de votre sujet " La dernière strophe est particulièrement touchante, et ma préférée. au 13e vers, " orties " se lit peut-être en 3 pieds ? je ne sais plus cette règle du " classique " |
Provencao
1/12/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Jemabi,
"Tout en moi sollicite un retour en arrière, Au creux de mon oreille, un souffle s'est figé, Son chant évoque encore une parole chère, Son écho se fourvoie et me laisse affligé." Que c'est fort, puissant et beau à la fois, cette douleur à peine acceptable qui naît du regret, chagrin et peine, et qui instaurent entre soi et sa vie une distance, que rien ne pourra combler, car ce qui est fait est fait, et ce qui n’a pas été fait ne pourra plus l’être. La vie ne concède ni reprise ni rattrapage, elle propose à peine le temps de la réflexion. Bel écho sur l’irréversibilité du temps. Au plaisir de vous lire Cordialement |
Eki
1/12/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Souvenir d'amours défuntes...Alors que le coeur est encore tout ivre des moindres battements du bel amour emporté...
Il flotte dans ce poème délicat comme l'ombre d'un songe. Une âme en peine si bien dépeinte où la tristesse se mêle aux fracas incessants. Ma pudeur aux orties et l'élan passéiste, J'épelle mon tourment, le cœur sur les genoux, Tous mes sens chahutés se perdent sur la piste D'une romance éteinte à l'aube d'être à nous. |
Marite
2/12/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Vraiment heureuse de retrouver ce matin, après une absence involontaire, un poème comme je les apprécie. Pas vraiment de mots spécifiques pour le commenter, simplement que le ressenti éprouvé à sa lecture me touche réellement car la sincérité des mots me fait participer à la peine de cette âme.
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Cristale
3/12/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Le narrateur est en plein dedans, dedans sa douleur, impossible d'effleurer cette peine là tant elle est comme une plaie à vif, aucun onguent fusse-t-il poétique n'y peut rien alors pour moi qui regarde ce poème je ne puis que dire que des grandes douleurs naissent les fruits de la résilience, de la patience, de la douceur d'où naîtront d'autres amours sous d'autres formes peut-être...
Le dernier quatrain est mon préféré. Un petit travail sur la versification et je monte ma note :) |
Cyrill
6/12/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Bjr Jemabi,
On touche ici du doigt les affres d’un âme que l’amour a déserté, tant la passion encore vivace habite ce poème. Le regret aussi de ce qui n’est plus et n’a, au final jamais vraiment été si j’en crois le dernier vers. Plusieurs curiosités dans ma lecture : J’ai particulièrement aimé l’excessif « tant de siècles perdus », et de façon générale l’exaltation qui se dégage des vers. Étonnant aussi ce « passéiste » employé dans un sens littéral : élan porté sur le passé. « le cœur sur les genoux » : un mélange de genoux à terre et le cœur sur la main, j’imagine, mi-amusé mi-chagrin, les contorsions du locuteur. Ainsi, on arrive au dernier quatrain si bien amené avec la « pudeur aux orties » : en effet, ce qui précède nous l’a démontré. Quelques bémols : Le vers vers 9, un peu trivial avec « sollicite » qui me fait penser à une demande d’emploi et un « retour en arrière » pas génial. Au dernier vers, j’aurais écrit « à l’aube d’être nous ». Mais qui suis-je pour… ?! Disons que j’aurais aimé lire ceci. En tout cas, je remarque que ce nous fait comme un écho au « pour deux » du premier quatrain. Un poème qui a de la texture, merci. |
Polza
7/12/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
aime bien
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Bonjour Jemabi (chez Kiabi ? Ok elle était facile, mais ça rime !),
Avec moi, ce genre de texte, c’est du tout cuit. C’est un euphémisme de dire que j’aime l’amour quand il est difficile, impossible qu’il torture… Vous avez choisi le néo-classique, mais le classique n’était si pas loin, si vous aviez seulement voulu. « Tout en moi sollicite un retour en arrière » Ce n’est pas le vers le plus poétique dans votre poème ai-je trouvé. « Tous mes sens chahutés se perdent sur la piste » J’ai un peu de mal avec la prononciation « sens/cha » j’aurais préféré un mot commençant par une voyelle après « sens » pour rendre l’ensemble plus fluide et harmonieux. Comme déjà dit, je mets perfectible, car je n’aime pas le mot convenable, je trouve que ça fait « bof ça peut aller », mais cela n’engage que moi bien entendu. Perfectible est une meilleure formule en ce qui me concerne et veut dire qu'avec quelques petites modifications, j'aimerais beaucoup... |
Louis
8/12/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Ce poème exprime avec quelques images fortes une souffrance, une douleur vive et persistante, que le locuteur met en paroles au rythme des alexandrins, comme pour la conjurer, la repousser hors de soi, tout en retraçant sa genèse.
Le premier vers indique sans détour l’état du locuteur : « Dans mes bras orphelins où mon envie se dessèche » Les bras y sont qualifiés d’« orphelins », si bien que d’emblée un vide, effet d’une privation, se fait sentir ; et l’ensemble de ce vers renverra vers la confrontation douloureuse avec le vide. Les « bras orphelins » sont des bras abandonnés, à qui il manque la possibilité d’envelopper un être aimé, et de le serrer affectueusement. Ces membres semblent devenus inutiles, sans fonction ni emploi possible, comme s’ils n’existaient que pour les étreintes, engendrés par cela seul qui leur donne sens et fonction, dans l’expression pour l’être cher de l’amour et de l’affection ; mais un être désormais absent rend impossible que cette expression lui soit manifestée. Bras orphelins en ce qu’ils n’ont donc que du vide à saisir. Et c’est face au vide aussi que se trouve le désir du locuteur : « mon envie se dessèche ». Le désir, puissance d’exister, s’est affaibli et manque d’objet. Il ne coule plus, sa source semble tarie, et ne considère rien ni personne sur quoi, sur qui, se fixer. Le locuteur s’affirme donc à proximité du vide, dans une "dépression", un creux de la vie. Et, plus qu’il n’embrasse du vide, il est embrassé par lui. Mais dans ce vide : « traîne encore l’éclat d’un moment lumineux » Dans ce pli de la vie, sombre et obscure dépression, se conserve encore en mémoire un « moment lumineux », un éclair durable. Le mot « traîne » pourrait sembler péjoratif et peu adéquat, mais évoque pertinemment une "traînée" de lumière, une ligne lumineuse continue, ininterrompue, qui traverse les années sans s’affaiblir, et sans s’éteindre. Et cette traînée, cette ligne à travers le temps, ligne de mémoire, « souvenir têtu », prend l’apparence d’une « flèche », productrice de blessure. Elle blesse, non par sa nature de lumière persistante, mais en ce qu’elle est signe de ce qui n’est plus ; en ce qu’elle n’est que la vapeur illuminée d’une réalité dissipée, perdue dans le cours irréversible du temps. La blessure apparaît dans le dernier vers du premier quatrain comme une « punition ». Une « faute » a-t-elle été commise ? pour être ainsi puni. La douleur éprouvée est-elle l’expiation d’une faute ? Mais laquelle ? La faute est d’avoir « aimé », mais l’amour n’est pas une faute morale, il est au contraire ce qui dépasse la morale, et dispense de tout devoir : « aime et fais ce que tu veux » : disait Augustin le philosophe sanctifié, mais cet amour serait fautif pour une autre raison, celle d’avoir été un amour-passion, celle « d’avoir aimé pour deux ». Aimer pour deux, l’expression surprend, que faut-il comprendre ? Avoir aimé, et par la disparition ( au sens non précisé par pudeur) de l’être aimé, un amour n’a plus été partagé, mais multiplié, ou additionné en ce qu’il fut amour de l’un pour l’autre et de l’autre pour l’un, les deux rassemblés, unis imaginairement ; un amour mutuel perpétué malgré l’absence de l’autre, un amour en somme éprouvé comme l’addition de l’amour mutuel, mais vécu par soi seul. Un amour-passion, quoi qu’il en soit. Un excès. Un trop-plein. Dans la deuxième strophe, s’expriment nostalgie et regret, le désir d’un impossible retour dans le passé. Ce n’est plus la vue qui est prisonnière de ce passé, la vue éblouie par un « éclat » lumineux, mais l’ouïe en laquelle « un souffle s’est figé » ; pour laquelle un « chant » demeure qui fait vibrer « une parole chère ». Le lointain passé reste pourtant sensible, et se donne encore à voir et à entendre. La mémoire retient le passé par toutes les facultés des sens, et plus particulièrement celles, sonores et visuelles. Rien n’est venu remplacer l’amour perdu, déplore la 3ème strophe. Les années ont passé, si longues, « des siècles », sans que l’avenir s’ouvre sur l’horizon d’un amour nouveau, sans que fleurisse à nouveau la « belle saison ». Le « pouls » s’est alors « endormi » en un cœur battant au ralenti, dans un état de léthargie ; cœur en hibernation, pour lequel un hiver douloureux n’en finit pas. L’avenir non ouvert, l’absence d’horizon referme le locuteur sur son passé, qu'il ressasse indéfiniment, sans cesse « sur la piste / d’une romance éteinte à l’aube d’être à nous ». Ainsi se clôt le poème. Dans ce regret perpétuel d’une « romance » qui prit fin alors qu’elle prenait son élan, comme une romance mort-née, comme l’achèvement prématuré de ce qui était destiné à éclore, promis à la durée, au soleil d’une longue « saison ». Souhaitons que le locuteur trouve, sur le chemin de la poésie, le moyen de soulager sa peine sans sa sublimation ; souhaitons encore que le long hiver prenne fin, et qu’une énergie nouvelle donne naissance aux lueurs d’un nouveau printemps. |
Boutet
1/2/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Après avoir lu et commenté un autre texte de l'auteur a mon sens trop hermétique je découvre cet autre poésie dont l'écriture est aboutie et le fond compréhensible au travers de ces souvenirs et regrets éprouvés
Boutet |