Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie en prose
Jemabi : Conseil de famille
 Publié le 16/02/24  -  6 commentaires  -  914 caractères  -  134 lectures    Autres textes du même auteur

Seul face aux autres.


Conseil de famille



Enchaîné par mes os, au seuil de l’immondice, triste sans préavis, je sens mon éloquence fondre au fil de vaines discussions dont le miroir brandi me renvoie à l'amertume des anges. Impassible héros de regards et de gestes, je me console de l'immensité perdue en la recouvrant d'un silence de cendres. Devant moi, l'acteur morbide de fin de scène tenaille le spectateur de pacotille qui l'applaudit de ses paupières. Derrière moi, l'affaire déjà pliée tirera les conséquences de l'appât.
Mais ce monde assiste à l'outrance du présent comme au premier acte posthume d'une corde pendue à mon cou ! À l'origine de cette certitude, l'étincelle de leurs yeux s'éteint dans les miens, et le courant qui les porte s'arrête près de ma source. À la question posée en toute innocence « te traitent-ils en étranger ou en semblable ? », je préfère mentir et transmettre au condamné le vague soutien du pot de terre.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Eki   
29/1/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Une écriture qui n'est pas bâtie sur du vide mais qu'on ressent comme l'être au bord de l'abîme...faite de tressaillements, de silences retentissants, de peines muettes...
Il y a une vraie émotion sans emphase, quelque chose d'indicible et du non-dit...
comme si l'auteur nous prenant la main pour nous emmener de l'autre côté du versant...sans se retourner.

C'est l'art de la fragilité qui s'élève ici.

   papipoete   
16/2/2024
trouve l'écriture
perfectible
et
aime un peu
bonjour Jemabi
un texte où le " prosaïsme " parait antédiluvien, tant son sens saute aux yeux !
je vois qu'un accusé, passe devant un " conseil de famille ", dont le chef et ses sbires font baisser les yeux, et fondre les mots de défense du " prévenu "
NB cette " corde pendue à mon cou " laisse penser, que le héros n'assiste pas à sa fête...
je reviens sur mes dires du matin...
avec la mort du russe Navalny, qui quoi qu'il pût dire pour sa défense, on lui argua que " ce ciel d'un bleu azur, était plus noir qu'un noir de Soulage "
autour de cet être " pot de terre ", fusent les flèches d'un " pot de fer ", et baisser les yeux est sa seule planche de salut...

   Provencao   
16/2/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Jemabi,

Cette éloquence qui fond au fil de vaines discussions sans cesse en se recouvrant d'un silence de cendres.... Que peut une voix lorsqu’elle se risque, fragile, au milieu de ce "premier acte posthume d'une corde pendue à mon cou " ?
Que peut une voix, à l’extrémité de soi, au moment où elle se fragmente en : "je préfère mentir et transmettre au condamné le vague soutien du pot de terre."?

Quand le non-dit prend tout son sens.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Marite   
16/2/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Bien rendue cette atmosphère de "conseil de famille" réuni, semble-t-il, pour un jugement très sévère du mis en cause. Etonnée cependant qu'il n'ait requis aucun soutien pour l'épauler dans ce scénario familial. Cela dit, je n'ai pas perçu de poésie dans ce récit ...

   Vincente   
15/5/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Je dois dire qu'il m'a fallu faire bien infuser cette "prose poétique", plus ainsi que Poésie en prose… mais la qualification du registre s'avère ici très secondaire puisque le texte propose une évocation à la façon bien séduisante.

Oui la formulation est chargée, oui la compréhension du sujet prend de nombreux détours (sémantiques, poétiques, narratifs), oui les premières phrases s'étalent de tout leur long à rebonds, puis le second paragraphe prolonge l'évitement de parler en toute simplicité… Mais une atmosphère pesante se forme ainsi, nous fondant dans la viscosité gluante de ce "Conseil de famille". L'état d'esprit du narrateur se débat dans le faux débat de ce procès à charge d'où ne sera blanchit, comme par définition, le "condamné" d'office.
En fait, plus je regarde l'engluement que me procure cette lecture, plus je trouve ce texte très réussi par le fait même de sa difficulté avouée à exprimer l'implacable situation dans laquelle se retrouvent condamné et avocat, à leur perte voués.

J'ai aussi beaucoup aimé ces deux trouvailles :
"le spectateur de pacotille qui l'applaudit de ses paupières"
"l'étincelle de leurs yeux s'éteint dans les miens"

   Impadhacor   
14/5/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Jemabi,
J'aime ce texte dense, puissant et elliptique, qui ouvre au lecteur un large champ d'interprétation.
La famille qui juge sans appel l'auteur pourrait être une famille "biologique" ou la société dans son ensemble, prompte à condamner celui qui ne se comporte pas conformément aux critères édictés par la majorité.
Au plaisir de vous relire.


Oniris Copyright © 2007-2023