|
|
Anonyme
1/7/2022
a aimé ce texte
Bien
|
Bonjour, je voudrais ne pas noter et peut-être ôterai-je la note si votre poème est publié, car le poème n'est pas conforme à mes attentes. Je trouvais que la description d'un abattoir en poésie était une idée brillante. Que doit faire la poésie, sinon décrire le réel en le rendant acceptable ?
La formulation est savante comme doit l'être la poésie et j'admire votre versification - je laisse aux spécialistes le soin de commenter plus avant cette dernière, n'étant moi-même qu'un vulgaire prosateur - et encore. La première strophe pose problème au niveau du sens : l'hirondelle est par terre et elle est blessée. Par quoi ? Par quelque chose qui s'est passé dans l'abattoir ? Mais l'abattoir abat des boeufs et des poules, non pas des hirondelles. Par le sourire de la lune ? Mais cette métaphore mériterait un éclaircissement. Par l'histoire d'une guerre ? Les chasseurs ? Mais alors vous mettez chasseurs et abattoirs dans la même strophe ? De quelle guerre s'agit-il ? Bref : je dirais que vous ouvrez trop d'hypothèses dans une seule strophe. On y voit : parlez-vous du sourire de la lune ? le matin met les bouchées doubles : ça ne me paraît pas absurde, s'agissait de poésie... cependant cela m'est incompréhensible. coule le sang sans l'effort d'un combat : voilà qui se recale sur le thème de l'abattoir mais trop tard. Ou alors, le thème n'est-il pas l'abattoir ? En fait, je ne sais pas de quoi vous parlez. Arsinor |
Donaldo75
5/7/2022
a aimé ce texte
Bien
|
Il y a dans ce poème une forme de rock’n roll alternatif, l’usage de termes parfois oraux, d’autres fois forts de symbolique et souvent utilisés plus en chanson qu’en poésie. Ce champ lexical appuie la tonalité de l’ensemble et renforce le fond ; je placerais quand même un bémol, c’est que les idées s’amoncellent parfois – je dirais même souvent – de manière désordonnée au point de ressembler plus à un tas jeté aux yeux du lecteur plus qu’à un tout constitué et propre à dégager un fond, un thème. Je sais, c’est une façon diplomate de parler de confusion mais je préfère le décrire comme ça parce que mon impression de lecture ne s’avère pas confuse, le tableau m’a plu et je crois en ce sentiment de pictural pour juger de comment cette poésie m’a plu. Il y a donc beaucoup mais pas trop dans ces vers dont mon esprit analytique demanderait plus de rigueur, de synthèse, d’ordre et de lumière, tandis que mon cerveau droit reste sous la magie picturale de ce qu’il vient de lire et qu’il ne tente pas de décoder à l’atome près comme si c’étaient finalement des hiéroglyphes inscrits dans le dur des restes d’une civilisation perdue dans un silence assourdissant, pour reprendre l’exergue.
|
papipoete
11/7/2022
a aimé ce texte
Pas
|
bonjour Jemabi
L'auteur, à moins que je me trompe, évoque l'enfer d'un abattoir, où les bêtes meurent " sans l'effort d'un combat "... à méditer ! NB je ne comprends rien au développement du récit, entre les bâtards, les cocus, l'habitant aux oreilles... Faut-il une certaine érudition pour saisir votre vocabulaire ? Toutes vos lignes parlent-elles, des cris d'épouvante, des cris de douleur lors d'un loupé ? de l'odeur de la sueur de la pisse des pauvres condamnés ( es ) devant trop de peur et les relents du sang ? Si oui, je l'aurais écrit " différemment ", peut-être trop prosaïquement... Techniquement, je vois des sonorités froissant l'oreille ( 1ère strophe " froide/de " ) Pardon de vous accabler, mais j'ai grand mal à adhérer à votre réflexion |
Miguel
11/7/2022
a aimé ce texte
Pas
|
Je n'ai rien compris à ce texte ; je ne fais aucun lien entre une strophe et une autre, dès que je crois avoir trouvé un élément de compréhension il est démenti par la suite qui ne lui ressemble pas, les images et métaphores me sont absolument hermétiques. Ces vers boiteux, dont souffre l'ethétique du texte, ne m'aident pas à l'aimer.
|
Vincente
11/7/2022
a aimé ce texte
Bien ↑
|
J'ai été saisi par la force ronde de la première strophe. L'image qui nous y apparaît secoue la "lumière froide" avec son beau mais dur "sourire de lune". L'ensemble de ces quatre vers marque un départ poétiquement tonitruant, j'ai été très sensible au ton, à la singularité et à la qualité de leur écriture.
Qualité d'écriture qui ne se perd pas ensuite mais, à mon sens, "l'efficacité" de l'énoncé perd en complétude, le propos semble plus torturé, les enchaînements moins souples. L'évidence que j'appelais "ronde", cette sorte d'harmonie entre fond, forme et image, je dirais presque photographique, se perd sensiblement. Par exemple, dans la deuxième strophe (si l'on se réfère à l'aiguillage que nous offre le titre, qui guide plutôt vers un "bétail" animalier, même si l'analogie avec un "bétail" humain trouve de nombreuses et productives correspondances), ces "anciens bâtards" (par opposition aux pures-sangs impétueux dont le sang ne coulerait "sans l'effort d'un combat") s'avachissent dans une acception pâle de leur pauvre destinée – le regard du narrateur omniscient paraît ici bien anthropomorphique ! Ou du moins moralisant, c'est un peu facile et même dommage de réduire ces humbles bêtes à du bétail, presque de les accuser de se laisser faire… quand c'est bien l'homme qui les a mis en esclavage, alors qu'ils ont autrefois combattu ces asservissements. Joli vers que ce "Le bruit n'a de douleur qu'aux tympans des cocus." mais j'avoue peiner à lui trouver une résonance dans ce propos. Je pense ensuite m'y raccrocher que plus tard grâce à la formulation de la dernière strophe, où j'aperçois la bête dans la prairie précédant l'entrée dans l'abattoir, et privant "la pauvre abeille" des fleurs qu'elle convoitait. J'ai trouvé le dernier terme "becter" peu accordé au champ lexical du poème, trop trivial, comme une faute de goût, peut-être voulue pour gâcher l'histoire qui de toute façon ne faisait pas dans la complaisance, mais tout de même un peu trop dissidente à mon sens. J'ai eu l'impression de vivre un decrescendo émotionnel en lisant ce poème, une mise en tension particulière qui demande un effort pour apprécier malgré tout un ensemble qui ne manque pas d'intérêt. |
senglar
11/7/2022
a aimé ce texte
Beaucoup
|
Bonjour Jemabi,
Je lis ici le cheminement d'une apocalypse. De l'hirondelle blessée à la pauvre abeille tout y passera. compressé entre le 2ème et le dernier vers. "Une violente charge parcourt la prairie," Les animaux ajoutent aux charges d'artillerie l'attaque de la chimie. Toute la chimie. Pour eux aucune n'est pacifique. Toute la chimie est guerre ! La mort est aveugle donc, partout. Qui est le dommage collatéral ici ? Des bâtards aux gueux pourquoi en rajouter pour les pauvres cocus ? Un cocu au contraire ça pourrait faire rire dans tout cet anéantissement. Aaaah ! Si le cocu devient dramatique c'est vraiment la fin de tout ! Mais que c'est bien dit ici, j'ai une impression de mort douce comme avec les poux. Jésus Marie Joseph ! Il y a du parti animaliste là-dedans. J'en suis. Ouah ! Ouah ! :) Edition : je lis les autres com. il y a de l'abattoir là-dedans. Bah oui mais c'est bien sûr ! Bon je laisse ce que j'ai mis, je suis animaliste non ? |
hersen
12/7/2022
a aimé ce texte
Beaucoup
|
C'est un poème pas forcément évident à aborder, ce qui est loin d'être un défaut. Au fil des lectures, il se livre un peu plus, j'ajoute et je retranche des pistes, et il me reste à l'esprit que le monde n'est qu'un abattoir, un champ de bataille, qui détruit tout, et que si certains veulent bien croire en son bien fondé, ils en restent finalement le cocu de la farce. On leur a menti et c'est seulement à cette prise de conscience qu'ils se mettent à souffrir.
Et que l'on parle d'un troupeau ou d'une guerre, le résultat est le même : la première victime est l'abeille, qui n'a rien demandé à personne, qui féconde inlassablement les fleurs du monde pour qu'elles deviennent fruits. On saccage à être si bestial. Je vois donc un parallèle à votre texte, mais je ne sais pas si c'était l'intention première. Mais je crois que la complexité d'écriture lui réussi bien, on a envie de creuser davantage ! Merci de cette lecture riche ! |