bonjour Jemabi
Ta bouche, un coin de moi elle en bouche ; c'est un peu louche, mais ne faisons pas fine bouche...
NB des yeux qui donnent le LA, et leur accord quand l'amant demande, et d'un OUI accouche.
Sur le visage de l'aimé, le poète écrit une partition, en vers dont les assonances chantent un air joyeux et entraînant pour " grands ", mais comme dirait Don Camillo " ce n'est point péché Seigneur, quand on est amoureux "
J'aime particulièrement les strophes finales.

Bonjour Jemabi,
Il est extrêmement difficile, ce sujet choisi. Je ne m'y risquerais pas.C'est pourquoi j'ai beaucoup de respect pour l'audace. Le risque est que la "bouche" attribut de désir soit vite reléguée au rang d'objet. Comment faire partager une émotion, l'expression d'un désir, sans tomber soit dans le lieu commun, soit dans dans la fadeur? Comment concilier humour et tendresse?
Je pense malheureusement que c'est raté. Ce sont les paroles d'une chanson. Quand on compare aux paroles, souvent très "raz la moquette" de certaines chansons, c'est évidemment bien au-dessus. Mais c'est aussi une poésie...
Je ne parviens pas à être embarqué.
La première strophe laisse espérer, avec un certain humour... mais la seconde:
"Une pensée me vient
Son rythme cadencé
Me rappelle le lien
Entre ouvert et fermé"
est en même temps un peu, à mon humble avis, maladroite et peu poétique.
"C'est une terre humide" me semble aussi un tantinet "hors sol" pour une bouche.
Comme la troisième:
"Ses battements font mouche
Auprès des visiteurs"
Le mot battement (battements de bouche?) ne me paraît pas coller, et les "visiteurs"... il y a peut-être de l'humour, un sous- entendu, mais on hésite entre "amour" pour cette bouche et dérision. C'est peut-être ça qui perd le lecteur que je suis. Il aurait selon moi fallu choisir plus clairement entre sensibilité, sentiment sincère, admiration et dérision.
"Ce fruit que je contemple
Et dont je suis mordu
Qui va où bon lui semble
Aime tant être vu" Cette strophe est bien vue, pour son côté détaché, humoristique, ça fait penser aux jeunes femmes d'aujourd'hui, qui s'abîment le visage en se faisant faire une bouche sensuelle...mais ce n'est peut-être pas le but?
Mais:
"Laisse-moi déposer
Mes armes de galant
Offre-moi tes baisers
Comme à un vieil amant"
Là on est de nouveau dans la tendresse, dans l'affection,dans le sérieux.
La vision change, et on ne sait plus ce que pense le narrateur. Le fil n'est pas suivi avec clarté. C'est pour cela que je n'arrive pas à "entrer" dans le poème, à être embarqué.
Tant pis pour cette fois.
Bien cordialement

Une nouvelle et un poème sortant le même jour, c’est quand même la grande classe, Jemabi ! J’aimerais bien que ça m’arrive, mais le calcul pour y parvenir me dépasse : quel est ton secret ?

Ceci dit, j’ai trouvé cette chanson assez sympathique et quelques strophes sortent des sentiers battus, comme les deux premières et la quatrième.
La rime bouche/louche me plaît particulièrement dans son contexte, et le salut vient remplacer le commun baiser avec bonheur. Bien vue aussi a bouche comme « terre humide », un peu comme une interface, la croisée des chemins entre le narrateur et l’aimé(e). On y imagine ces « mots perdus » dont il est question au début.

Je retrouve ensuite un peu de tout ce qui se dit de la bouche comme endroit où se cristallise la sensualité, avec un lexique assez attendu pour le thème : cœur, fruit, mordu, baisers. La profusion des verbes être et avoir dans les propositions principales confèrent au texte un statisme et une passivité dommageables.

J’ai cependant aimé que cet organe soit vu comme un lieu de rendez-vous. Certaines formulations, toutefois, m’évoquent des scènes plutôt cocasses, comme la bouche couchée sur le drap : je vois la propriétaire de cette bouche le visage écrasé sur le drap pour ce faire, pas trop top comme image.

Je suis donc assez mitigé. Du bon et du moins bon selon mon goût tout à fait subjectif.

Merci pour le partage.

Bonjour, ce poème est sensuel mais il garde sa retenue, ne déborde pas, embrasement tranquille. Je trouve qu’il y a une musicalité. J’aurais apprécié plus de force dans cette écriture qui est jolie et accessible. Au plaisir de vous lire. BP

Bonjour Jemabi,

Ta bouche :
Ce fruit que je contemple / Et dont je suis mordu,

c'est ce vers surtout qui a le plus attiré mon attention. Très belle image. Quelle déclaration ! Quelle beauté ! Un mystère pourtant, on voit bien que cette bouche "appartient" au narrateur. La rime est douce et agréable. Non vraiment félicitations pour ce morceau de plaisir découvert que l'on aime embrasser.

ericboxfrog