|
|
Geigei
4/5/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
|
Le texte appartient à son lecteur.
Il s'agit donc du ressenti d'un "je" enfant pendant le déménagement de "nous", d'une capitale polluée vers une "ville nouvelle". Le locuteur n'apprécie pas sa nouvelle ville et peut-être même son nouveau logement. "je choisis de m'absenter" peut être lu au sens psychologique. "L'onde étouffante" suffit à évoquer un malaise initial. "Vapeur constante" la pollution. La pensée "et même un centre-ville tracé par une collection de travailleurs endormis sur le balcon, après la promenade" est assez surréaliste pour naître dans le crâne d'un gamin. La lecture de ce texte est "bizarrement" intéressante. Pas pour l'émotion, mais pour l'exercice qui consiste à mettre des images possibles sur les souvenirs d'enfance d'un autre que moi, poétisés par l'adulte qu'il est devenu. |
Anonyme
16/5/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
|
C'est intéressant, le chapeau me dit que le voyage dura longtemps, pourtant je ressors de ma lecture avec une impression de précipitation ; c'est vraiment le mot, pour moi le narrateur enfant est précipité, presque téléporté malgré l'embouteillage, dans son nouveau logis où il ne reconnaît rien. Je retiens une souffrance causée par ce déménagement, un refus muet, le
je choisis de m'absenter m'inquiète, je me demande si le narrateur, par exemple, n'a pas passé des années les ponts coupés avec le monde extérieur. En y réfléchissant peut-être le chapeau parle-t-il d'un voyage métaphysique : ce qui dura longtemps, c'est l'acceptation du voyage, que la psyché de l'enfant déraciné rejoigne son corps dans la ville nouvelle que j'ai du mal à imaginer portuaire tant, à mes yeux, la « ville nouvelle » correspond à un concept délimité dans l'espace et dans le temps, à savoir la banlieue parisienne lors de la reconstruction après-guerre. Quoi qu'il en soit, votre bref poème m'a précipitée ailleurs moi aussi, dans l'espace et dans le temps, et j'ai aimé cela. |
papipoete
16/5/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
|
bonjour Jemabi
Vous êtes sur tous les fronts ! " tu verras, là on sera bien ; nous ne manquerons de rien ! Ce sera notre nouveau Chez-Nous... " Mais, dans sa tête, le migrant revoit sa tour, s'éloigner et ne devenir qu'un POINT ; ses paysages s'évaporer alors que des NOUVEAUX naissent, mais cette ville nouvelle... NB j'ai pour habitude de rétorquer à ceux, que gênent les immigrés, les empêchent de respirer... " fasse que jamais, nous ne partions au-delà de nos frontières, errer sur les routes, espérer une terre d'asile ; devenant alors des migrants ! " " du décor ancien, il ne restait presque rien... " est mon passage préféré. |
jeanphi
16/5/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
|
"Les façades germaient oisivement du 36ème plafonds aux bas-fonds les plus excremeltiels, des horloges avaient même commencé à mourrir." Ici je me cite moi.
S'il était donné à tous le monde de posséder votre capacité à l'abstraction et au surréalisme, Magritte n'aurait eu qu'à bien se tenir. Je salue la simplicité et la clarté de vos évocations. Un cubisme littéraire en gestation qui ferait la part belle à l'art dans cette froide réalité de chiffres, si seulement le commun des mortels y pouvait être receptif. |
Cyrill
16/5/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
|
Salut Jemabi,
Je me suis revu enfant agenouillé sur le siège à regarder par la vitre arrière de la voiture. La tour-jouet, l’itinéraire sur carte Michelin plaqué sur le paysage et l’éloignement ressenti. Le nouveau logement vide : « les pièces n'avaient ni nom ni fin ». L’espace et le temps sont intimement mêlés dans cette prose. L’absence, comme il a déjà été dit, m’a évoqué une façon pour l’enfant de se protéger du nouveau, de l’inconnu, et d’affects trop intenses. Les remparts, une protection. C’est très bien vu. Merci pour le partage. |
Eskisse
16/5/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
|
Bonjour Jemabi,
J'aime la formule finale: " Je choisis de m'absenter" On choisit de s'absenter de mille façons. Il semble ici que ce soit vers le ciel. Ca me fait encore penser à du Michaux dont les personnages sont inadaptés au réel. C'est ce réel déceptif que vous montrez. J'ai aussi apprécié la formulation : " d'une frontière où siégeaient nos cœurs et nos remparts." que je trouve poétique. Il me manque peut-être pour être entièrement conquise, dans l'ensemble, un rythme plus marqué, des balancements de phrase. Mais l'idée de cet exil domestique du point de vue de l'enfant m'a plu. |
Pouet
18/5/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
|
Slt,
je reviens un peu tardivement sur ce poème que je relis pour la troisième fois peut-être et auquel je trouve un charme certain. L'image d'ensemble, le sépia d'un cliché du souvenir ma foi bien rendu alliant sentiments et retenue. Peut-être dans les années 60-70 je sais pas mais c'est vers là que je visualise la scène. La "ville nouvelle" peut-être, ça fait longtemps qu'on dit plus ça il me semble. C'est donc un ensemble, une prise de vu sur le non-vif qui là, en tout cas, m'a bien accaparé. Je trouve de plus que l'exergue donne une dimension autre au texte. Il y a de l'enracinement et de l'enlisement, ce qui dure... j'ai aimé cette valeur ajoutée. Je le signale, donc. |
Donaldo75
19/5/2023
|
C’est marrant, l’exergue m’a travaillé avant et après la lecture de ce poème en prose. Le titre également. Au-delà d’un poème, j’ai l’impression d’avoir lu un extrait d’un texte plus grand, plus orienté vers la prose. Cela ne remet nullement en question les qualités poétiques de ce texte qui mérite largement sa qualification de poésie en prose. C’est juste une impression a posteriori.
|
Jemabi
19/5/2023
|
|